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Entretien avec Solenne Deret

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14092023
Entretien avec Solenne Deret

L’épopée dans la littérature française 
Entretien avec Solenne Deret
Auteure de Passagers
  
  
  
  
  
Entretien avec l'auteure Solenne Deret  Solenn11
  
Nom : Solenne Deret
Année de naissance : 1988
Profession : professeure de mathématiques
  


  
  
  
Salima Salam : Bonjour Solenne, bienvenue sur le Bastringue littéraire pour répondre à quelques questions à l’occasion de la sortie de votre premier livre : Passagers. C’est une œuvre pour le moins originale, en particulier dans sa forme, qui est très amusante par certains aspects et très profonde également. Je vous laisse la parole pour vous présenter et nous présenter Passagers. 
  
Solenne Deret : Bonjour. Tout d’abord, je vous remercie de me donner la possibilité de m’exprimer ici.
Écrire n’est pas un exercice facile pour moi, je lutte avec les mots qui ne cessent de m’échapper. Quel plaisir quand enfin ils se laissent apprivoiser !
J’ai vraiment commencé à écrire au lycée, en particulier après avoir étudié Le Parti pris des choses de Francis Ponge. J’étais (et je suis) fascinée par sa façon de jouer avec les mots tant sur le fond que sur la forme.
Je n’aurais jamais écrit Passagers sans un concours de circonstances particulier. Il est la résultante d’un appel à texte dont les contraintes (écrire un texte de SFFF¹ sous forme versifiée avec invitation à jouer sur la mise en page) qui, en plus de me paraître originales, m’ont forcée à sortir de ma zone de confort. 
Passagers est un récit futuriste rédigé sous forme versifiée. L’histoire se déroule sur plusieurs générations. À travers plusieurs récits courts imbriqués les uns dans les autres, nous suivons l’histoire tourmentée d’une rencontre entre les Terriens et un peuple venu d’une autre planète.
  
  
Salima Salam : Passagers est écrit en vers libres. Puisque notre esprit aime à nommer et classifier choses et concepts, je placerai votre Œuvre dans la case « épopée ».
Épopée, parce que Passagers peint devant nos yeux la création d’un monde extraordinaire, où les lois physiques diffèrent de celles de la terre, où les frontières ondulent entre minéral, végétal et animal.
  
Sous le ciel rouge zinzolin s’étendait une plaine
offrant un panorama à en perdre haleine,
peuplée d’animaux,
baignés d’un halo,
similaires à des algues,
ondulant dans les courants du vent,
en un ballet sublime.
Des petits êtres en forme de zeppelin,
grands comme la paume d’une main,
volaient entre les pseudo-algues
avec une vitesse formidable.
Dans le lointain,
des massifs rocheux broutaient tranquillement.


Passagers, éditions Tirages de Tête, 2023

  
Épopée, parce que la forme versifiée confère à ce récit de science-fiction une tournure parfois exaltée. La destinée des Hommes et des Anafriens prend un caractère épique que la prose peinerait à lui façonner, ce qui nous amène au profond sujet de réflexion entre forme et fond du récit. 
Solenne, pouvez-vous imaginer Passagers en prose ? Pourquoi ? Comment ?
  
Solenne Deret : La forme versifiée était l’une des contraintes de l’appel à texte. Un véritable défi pour moi qui ne l’utilise que rarement ! Pour éviter de rester paralysée, j’ai voulu faire de cette contrainte une liberté. En jouant avec la mise en page je me suis autorisée ce que je n’aurais pas osé en prose. Une autre stratégie que j’ai employée est l’utilisation de récits enchâssés.
Passagers est donc la résultante de la forme versifiée et il m’est difficile de l’imaginer en prose.
Néanmoins, si je devais me plier à l’exercice, je conserverais cette liberté que j’ai prise dans la mise en forme, en revanche, je remanierais le récit pour le rendre plus linéaire.
  
 


Elle est cette voix solitaire et courageuse, persuadée d’avoir raison alors que tous lui donnent tort.


  
  
Salima Salam : Épopée, parce que vous nous livrez des héros dignes de ce nom : les sœurs Pallas et Alma au génie inventif, Mara la résistante qui s’oppose au pouvoir militaire, le petit Bastien intrépide et curieux, et tant d’autres… de ceux qui se dressent en personnages de légende. Avec, en fond, une histoire d’amour, naturellement. 
Parlez-nous donc un peu de vos héros. 
  
Solenne Deret : Les sœurs Pallas et Alma, que j’imagine être des jumelles, sont de ces scientifiques-aventurières qui ont l’audace de s’aventurer sur des terrains inconnus pour mener leurs recherches. Pour elles, leurs études sont l’œuvre d’une vie : un véritable sacerdoce !
Mara quant à elle lutte contre la xénophobie de son peuple. Elle est cette voix solitaire et courageuse, persuadée d’avoir raison alors que tous lui donnent tort.
Bastien attiré par les étoiles est tout d’abord un enfant curieux, qui va se retrouver confronté à ce qu’il n’aurait jamais imaginé.
Ce sont des personnes ordinaires qui se retrouvent confrontées à des épreuves qui les contraignent au courage.
  
  
Salima Salam : Épopée, qui nous offre un magnifique cano² : le chant de Tatis à l’origine de la vie qui pullule sur Acmé. Ce chant dote le récit d’une oralité caractéristique de l’épopée. Tatis, figure clé du récit, n’est pas vraiment présenté comme Le Créateur, mais plutôt comme une créature qui possède certains pouvoirs limités par l’absence d’omniscience, de maîtrise et d’intention. Il se rapproche par là des dieux mythologiques. Il met aussi en scène le pouvoir de la parole. « Au commencement était le Verbe » (Jn 1, 1) ; ce verset, vous aurait-il influencée, Solenne ? 
  
Solenne Deret : Ce verset m’a en effet influencée. Je l’ai redécouvert en classe de seconde au lycée grâce à mon professeur de français. J’ai également été influencée par la musique créatrice que J.R.R. Tolkien a exploitée dans Le Silmarillion. J’ai découvert par la suite que diverses cosmogonies emploient cette idée de parole créatrice qui offre une mise en abîme : celui qui raconte devient le créateur de la projection d’un récit créateur.
Et puis entre le moment du Big Bang et 10-44 seconde, on parle de l’ère de Planck durant lesquelles on se doute que les concepts de temps et d’espace n’ont plus de sens. Mon pragmatisme me souffle que des réponses se trouvent dans des équations. Mon imagination quant à elle me laisse libre de rêver que :
  
Au commencement, Tatis était un chant,
un murmure perdu dans
les vibrations de l’Univers
avant que ne soit la matière.

  
  
Salima Salam : Épopée, qui a pour fond plusieurs décors, dont l’incontournable mer, motif épique récurrent recelant des mystères, lieu d’épreuves et de purification. Dans Passagers, vous la mettez en parallèle avec l’univers et ses profondeurs. Je serais curieuse de vous voir développer ici la comparaison…
  
Solenne Deret : Je me souviens d’avoir lu que, bien que l’océan représente 70 % de notre planète, nous en avons exploré moins de 20 %. Les conditions de vie dans les profondeurs sont extrêmes : obscurité, température, pression… J’y vois un parallèle avec l’espace profond tout en me demandant parfois lequel des deux est le plus simple à étudier. Les deux paraissent accessibles, mais nécessitent des solutions techniques, tandis qu’on se demande si la vie se cache dans l’espace, on peine à la débusquer dans les fosses océaniques. Sans compter que les créatures qui se nichent en profondeur prennent souvent des allures d’extraterrestres !
Au fond, il reste bien des choses à découvrir sur notre propre planète !
  
  
Salima Salam : Quand on parle d’épopée en littérature française, on pense à la Légende des siècles. Permettez-moi, Solenne, d’en citer quelques extraits pris de la Préface, et qui ne sont pas sans rapport avec ce que vous nous présentez dans Passagers. Et à vous, Lecteur de cet entretien, je précise que loin de moi l’idée de comparer Deret et Hugo, je cherche plutôt dans notre bagage littéraire commun ce qui a contribué à la formation de l’œuvre présentée ici, avec tout son cortège de références et symboles.
  
Exprimer l’humanité dans une espèce d’œuvre cyclique ; la peindre successivement et simultanément sous tous ses aspects, histoire, fable, philosophie, religion, science, lesquels se résument en un seul et immense mouvement d’ascension vers la lumière ; faire apparaître, dans une sorte de miroir sombre et clair ― que l’interruption naturelle des travaux terrestres brisera probablement avant qu’il ait la dimension rêvée par l’auteur ― cette grande figure une et multiple, lugubre et rayonnante, fatale et sacrée, l’Homme ; voilà de quelle pensée, de quelle ambition, si l’on veut, est sortie la Légende des Siècles.


Victor Hugo, préface de Légende des Siècles, Hetzel, 1859

  
L’énumération des aspects de l’humanité n’est pas sans rappeler ceux de Passagers, où l’on appréhende les activités humaines dans un grand éventail allant du pilleur d’épaves à la directrice de recherches scientifiques, de la botanique aux sciences aérospatiales, du juridique au militaire. 
Solenne, comment voyez-vous l’évolution de l’homme et ses activités à travers les temps, en particulier comment l’envisagez-vous dans le futur ? Votre roman, est-il pure fiction ou lui accordez-vous un certain réalisme ?
  
Solenne Deret : Certaines inventions me paraissent plausibles, d’autres non ; cependant bien que l’idée me paraisse séduisante, j’ai du mal à concevoir que l’humanité puisse s’installer sur une autre planète. La société évolue si vite que j’ai du mal à imaginer ce qu’elle sera dans un futur lointain. Ce qui ne changera pas en revanche, c’est la nature humaine. Nos réactions restent prévisibles. Je pense que nous allons devoir nous adapter à divers défis planétaires. Seront-ils les moteurs d’une accélération de la transformation de notre société ? Si oui, quelle direction prendrons-nous ? L’avenir nous le dira.
   
  
Salima Salam : Nous avons ici une autre citation :
  
Il n’est pas défendu au poëte et au philosophe d’essayer sur les faits sociaux ce que le naturaliste essaye sur les faits zoologiques : la reconstruction du monstre d’après l’empreinte de l’ongle ou l’alvéole de la dent.


Victor Hugo, préface de Légende des Siècles, Hetzel, 1859

  
Ce parallèle entre poète et naturaliste dévoile un « mode de formation » du texte, qui consiste, en partant d’un fragment de réalité, à (re-) constituer une réalité littéraire. Il légitime l’effort créateur de l’auteur en le dotant d’une assise scientifique. C’est le mode choisi parfois par Hugo, et celui que vous aussi, Solenne, avez — je crois — mis en œuvre. Comment sont nés vos personnages ? 
  
Solenne Deret : J’ai créé certains personnages en cristallisant leurs personnalités autour d’une obsession. Ils sont mus par l’objectif qu’ils cherchent à atteindre. D’autres sont créés à partir de fragments de souvenir ou plus simplement, de ce que je peux observer autour de moi. Il m’arrive de partir d’une situation que j’observe (une jeune femme attendant un train en lisant un livre par exemple) et de me demander où cela la mènera.
  
  
Salima Salam : Enfin, pour éclairer la dualité de l’homme, tiraillé entre Bien et Mal, voici un dernier extrait. 
  
L’épanouissement du genre humain de siècle en siècle, l’homme montant des ténèbres à l’idéal, la transfiguration paradisiaque de l’enfer terrestre, l’éclosion lente et suprême de la liberté, droit pour cette vie, responsabilité pour l’autre.


Victor Hugo, préface de Légende des Siècles, Hetzel, 1859

  
Je ne dis pas que Passager décrit l’avènement du Bien, ni que c’est là votre conviction — je n’en sais rien —, mais la transfiguration du désert de glace d’Acmé en lieu habitable, la lutte de Mara, de Carmen et des autres pour faire triompher le bien-être social et la justice sur la violence destructrice, l’effort collectif pour un avenir stable, sont autant d’illustrations du combat de l’Homme entre Bien et Mal et qui confèrent à l’œuvre une ampleur intéressante. 
Solenne, votre œuvre, a-t-elle une morale ? Un objectif ? Une ambition ? Faut-il voir dans le titre un sens plus large que celui de « personnes transportées à bord d’une navette » ? Faut-il comprendre « passagers » comme adjectif ? 
  
Solenne Deret : Les situations problématiques présentées dans Passagers peuvent facilement se transformer en catastrophe. Il suffit d’une personne, d’un malentendu, d’une volonté pour tout faire basculer. Au contraire, certains actes, certaines paroles peuvent apporter un apaisement de la situation. Mes passagers sont oubliés par l’Histoire et pourtant ils contribuent par des actes brefs, mais primordiaux, à la construire.
  
  


Je voulais susciter l’envie : l’envie de tourner la page, l’envie de découvrir ce qui se cache derrière un calligramme³.


  
  
Salima Salam : Parlons structure : vous avez opté pour le récit enchâssant, une technique consistant à utiliser un cadre pour introduire un ou plusieurs récits. Pour rappel, les Mille et une nuits en sont le plus célèbre exemple : Shéhérazade veut conquérir la confiance et le cœur du Sultan et pour ce faire utilise des récits enchâssés qui constituent l’œuvre en soi. Dans Passagers, le cadre est constitué par la scène dans la navette, pré-texte au récit d’Oskar, puis d’Hélène, puis… puis… puis.... 
  
Solenne Deret : En ce qui concerne la narratologie : j'ai utilisé beaucoup de schémas, un bon crayon à papier et une gomme efficace ! Puis j'ai écrit un résumé de chaque chapitre. J'aimerais dire que ça a été suffisant mais j'ai dû remanier la structure à plusieurs reprises. J'ai déjà utilisé des méthodes plus carrées par le passé; mais je n'arrive toujours pas à suivre la ligne directrice que je me suis fixée. Ça viendra peut-être avec la pratique ... ou pas !
  
Salima Salam : N’oublions pas d’évoquer la mise en page, qui réserve bien des surprises, et avec laquelle vous avez joué pour mon plus grand plaisir. Quelle était votre intention ? Auriez-vous fait de même en prose ?
  
Solenne Deret : Lorsque j’ai commencé à jouer avec la mise en page, en lien avec le sens du texte, j’ai repensé aux livres à manipuler de mon enfance qui dépassent leur statut de simple support. Je voulais susciter l’envie : l’envie de tourner la page, l’envie de découvrir ce qui se cache derrière un calligramme.
Je n’aurais pas fait de même en prose avant d’avoir écrit Passagers, mais j’ai bien envie de tenter l’expérience à présent.
  
  
Salima Salam : Je voudrais beaucoup parler de votre éditeur, parce que ce sujet intéresse toujours ceux de nos Lecteurs qui sont également Auteurs. Comment l’avez-vous rencontré ? Comment se passe le travail précédant la parution du livre ? 
  
Solenne Deret : L’histoire de Passagers a débuté lorsque j’ai découvert un appel à texte provenant de Michel Mathis. Le cahier des charges stipulait que ledit texte devait, entre autres choses, appartenir à la catégorie SFFF¹ et être écrit en vers. Un mélange audacieux à mes yeux ! Le défi m’a plu et j’ai tenté d’écrire quelques pages en travaillant sur la forme du récit ainsi que l’annonce invitait à le faire.
Malheureusement, le temps séparant ma lecture de l’annonce était trop proche de la date butoir pour pouvoir achever mon projet à temps. J’ai donc envoyé par mail mon ébauche à Michel Mathis accompagné d’un message le remerciant de cet appel à texte et lui souhaitant de réussir son master.
Il m’a ensuite recontacté en me disant qu’il souhaitait retenir mon projet si toutefois j’étais en mesure d’achever ce que j’avais commencé.
J’ai accepté. Il s’en est suivi une série d’allers-retours de Passagers : au fur et à mesure que je poursuivais mon récit, Mathis Michel annotait mon manuscrit. Ses corrections, avis et suggestions ont fait évoluer mon manuscrit jusqu’à sa forme finale. Son regard m'a apporté une aide précieuse !
  
  


Tirage de Têtes est une maison d’édition associative créée et développée par les étudiants et étudiantes du master 2 Métiers du livre et de l’édition de l’université Rennes 2.


  
  
Salima Salam : Pouvez-vous présenter Tirage de tête, une maison d’édition un peu particulière ? 
  
Solenne Deret : Tirage de Têtes est une maison d’édition associative créée et développée par les étudiants et étudiantes du master 2 Métiers du livre et de l’édition de l’université Rennes 2. En effet, chaque année, les étudiants de ce master 2 doivent réaliser deux projets éditoriaux. Les ouvrages vendus par Tirage de Têtes proviennent de ce travail. Les bénéfices réalisés par l’association sont réinvestis l'année suivante pour que les nouveaux étudiants puissent réaliser leurs projets.
  
  
Salima Salam : Je vous remercie, Chère Solenne, pour avoir complaisamment répondu à toutes ces questions. Je vous laisse la parole, peut-être voudriez-vous raconter une anecdote, ou bien parler de vos projets, ou encore prendre congé en vers libres… Quoi qu’il en soit, le dernier mot vous appartient.
  
Solenne Deret : Je vous remercie pour cet entretien et pour ces questions intéressantes.
Je remercie également Mathis Michel sans qui cette aventure ne serait jamais arrivée.
  
  
Salima Salam : Bonne continuation, et que Tatis laisse résonner son cano² à vos oreilles de temps en temps, pour peupler votre imaginaire du…
  
[…] son des cristaux chantant
dans le vent,
des animaux-minéraux transparents
qui fuient les plantes prédatrices
dans les frondaisons des forêts fondatrices
jusqu’aux océans de mercure aux reflets d’argent
où séjournaient des créatures aux pouvoirs étonnants.


Passagers, Éditions Tirage de Têtes, 2023







Lien vers les précommandes : Passagers
  
Lien vers la maison d’édition Tirage de tête : Éditions Tirage de têtes
  
  
  
  


¹ SFFF : acronyme de Science Fiction, Fantasy, Fantastique.
² Cano : dans l'épopée, chant qui ouvre généralement le récit, annonçant la tonalité et louant un personnage ou un idéal. 
³ Calligramme : poème qui joue avec sa mise en page. Les mots et les vers sont disposés de façon à former une représentation graphique en rapport avec le sens du texte.

_________________
Virtus verborum amo.

Thierry Lazert et Helene Debras aiment ce message

Commentaires

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J’ai beaucoup aimé cet entretien qui me donne grande envie de lire le livre de Solenne Deret.
Salam Salima a su poser des questions de fond qu’on ne s’attend pas forcement à voir poser : questions sur l’origine de la vie, le souffle primordial, la création de l’Univers, et d’autres, plus d’actualité, comme les similitudes entre océans et espace, l’avenir de l’homme et de la Planète…. Et Solenne Deret na pas esquivé ces sujets et y a répondu avec beaucoup de sincérité, et, tout en s’appuyant sur des théories scientifiques (ex. concernant la notion d’espace-temps), a laissé une large place à l’imagination.
Cette vision de la vie est d’autant plus intéressante que Solenne Deret a une formation scientifique donc cartésienne. Mais cette formation ne l’enferme pas dans un carcan comme le montre le caractère « aventurier » de ses personnages (les sœurs scientifiques Pallas et Alma).
Il semble d’ailleurs, d’après cet entretien, que les qualités humaines comme le courage, la générosité et l’ouverture d’esprit, incarnées par Mara, et apparemment par d’autres personnages, ainsi que la curiosité et l’esprit de découverte, qui qualifient plus particulièrement Bastien, soient à l’honneur dans ce livre.
 
Sur la forme, la mise en vers et la mise en page, obligeant Solenne Deret à « sortir de sa zone de confort », est pour le moins intéressante, et donne un caractère poétique à l’oeuvre et l’enjolive. Mais cette même forme peut paraitre parfois déroutante dans le sens que, au moins pour moi, la mise à la ligne coupe les phrases et par là même le fil du récit. Il faut sans doute se « mettre dans le bain » pour que cette versification donne au récit le « caractère exalté » que lui trouve Salima Salam.
A travers cet entretien, on imagine, une œuvre riche de théories, de symboles, de promesses et d’aventures ouvrant sur des questions existentielles mais que la forme même rend attractive, une œuvre à la fois poétique et profonde que pour ma part, je serai heureuse de découvrir.

Salima Salam aime ce message

Salima Salam
@Helene Debras

Merci Hélène pour ta lecture et ces observations.
 
Ce n'est pas toujours évident de mener un entretien. Je commence évidemment par lire l'auteur, ce qui me donne souvent une orientation générale pour la discussion. Puis j'essaie de creuser pour définir ce qui fait la particularité d'une écriture, c'est le plus difficile, en général je suis insatisfaite par mon résultat. 

À un certain moment, je me dis en général que je devrais lire une biographie de l'auteur pour comprendre pourquoi et comment il écrit. Et puis je dois lui laisser une grande marge de manœuvre, pour qu'il puisse exprimer ce qui doit l'être, sans se sentir écrasé par mes considérations. 

En tout cas, après avoir lu Solenne Deret en vers, j'ai beaucoup apprécié ses réponses dans l'entretien, en prose claire et posée.
Thierry Lazert
Je n’ai jamais été attiré par la SFFF mais cet entretien m’a donné envie de lire le livre. Merci donc.

Salima Salam aime ce message

Salima Salam
@Thierry Lazert
Merci à vous, Thierry.
replyRépondre au sujet
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