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Le Choix

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07012023
Le Choix

Le Choix, par MRice
@MRice
   
Éperdu, hagard, il déambulait sur le boulevard. Quelques mois, un an tout au plus, avait dit le médecin. Annoncer cela aussi froidement ! Que faire en pareil cas ? Aucune idée…
Il se remémora alors cet opuscule, lu par hasard, qui détaillait les étapes du deuil. Faire le deuil de sa vie pour admettre sa mort. En avait-il le temps ? Il décida que oui. Et brûla les étapes. Du choc de la révélation clinique à son acceptation intime, le deuil de sa vie prit un instant, seulement.
Il avançait, désormais apaisé, sur ce boulevard, respirant, goûtant chaque instant. Il était serein.

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Commentaires

DédéModé
La question de la crédibilité se pose mais seul un spécialiste serait en mesure d'y répondre et surtout, je ne crois pas qu'on puisse demander à une fiction d'être réaliste.
Alors oui, pourquoi pas un deuil d'« un instant, seulement. »
Et voilà comment en 100 mots choisis, à grandes enjambées bien assurées, on passe d'une déambulation hagarde à une démarche apaisée, d'« Éperdu » à « serein », sans avoir eu un seul instant l'impression de "se faire promener" (je ne parle que pour moi, bien entendu).
Je ne vois guère que la répétition rapprochée d'« instant » à critiquer, finalement.
Salima Salam
Le fond du texte : ne pas perdre de temps à perdre son temps, pour le formuler platement. 
La mise en mots : "il décida que oui" est la clé du texte, celle qui justifie aussi le titre. Pour moi, insuffisant, tant sur l'aspect littéraire que pour le traitement du processus psychologique. Rien dans l'ensemble ne permet de penser que le narrateur est doté d'une volonté hors du commun. Mais c'est ce qui est requis pour décider d'accepter la mort proche et certaine. Il y a tant de personnes touchées par des diagnostics de fin de vie, chacune s'arrange comme elle peut avec sa situation. Oui, il y en a qui se laissent aller, abandonnent la combat, et d'autres qui font l'inverse. Sans doute la volonté joue un rôle. Mais... je ne vois pas ce que ce texte apporte. Pas d'explication sur cette volonté, pas d'explication sur ces étapes brûlées, pas d'explication sur ce qu'il fera avec sa sérénité retrouvée. Va-t-il continuer comme si de rien était ? Va-t-il s'engager pour une cause altruiste ? Autre chose ?


L'écriture dans son ensemble est très prosaïque. Excepté déambuler, les verbes sont parmi les plus courants : dire, faire, avoir, prendre, être...
Au deuxième paragraphe : répétition de deuil et d'étapes. Il y a aussi un problème dans la progression thématique : 
"Faire le deuil de sa vie pour admettre sa mort" est l'information générale, elle devrait venir avant la précision sur détailler les étapes du deuil.


Une remarque, qui n'a pas de valeur de jugement, mais qui me saute aux yeux : il me semble que l'auteur•e aime avancer les mots ou syntagmes par deux pour traiter une idée, soit par complémentarité, soit par opposition : "éperdu, hagard", "quelques mois, un an", "annoncer [...] faire", "sa vie [...] sa mort", "révélation clinique [...] acceptation intime", "respirant, goûtant". On remarque chez d'autres auteurs une inclinaison vers le chiffre trois, d'autres font des longues énumérations, d'autres encore ne font rien de tout ça.


Commentaire : il faudrait repenser le texte en profondeur pour lui donner une direction, par exemple en fouillant dans l'aspect psychologique, ou en l'assortissant d'une chute qui fouette. Il faudrait aussi le retravailler au niveau de la précision du vocabulaire pour lui conférer de la personnalité et du charme.
DédéModé
À vous entendre, Madame, L'Étranger n'est pas de la littérature...
« Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas... »
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J’aime ce texte sans chichi qui nous donne, mine de rien, une petite piqûre de rappel : N’attendez pas d’être en bout de piste pour apprécier les petits bonheurs semés çà et là sur votre chemin.
Salima Salam
Votre comparaison est intéressante. Je vois que j'ai critiqué pas mal de choses qui ont été reprochées à Camus en son temps : absence de sentiments, écriture plate, manque de sens proche de l'absurdité. Mais l'absurde chez Camus était intentionnel, il s'inscrivait dans une réflexion large. Ici, vous me forcez à me demander s'il s'agit de l'histoire d'un petit malin qui arrive à déjouer les mécanismes psychologiques qui valent seulement pour les lourdauds, ou bien s'il s'agit d'une situation où l'homme est détaché par la force des choses des certitudes de la vie, et accepte son détachement avec aisance, dans un basculement des repères qui engendre l'absurde.

Je n'ai pas de réponse, s'il m'en vient une je repasserai
DédéModé
Ma remarque portait surtout sur votre critique de la forme.
Salima Salam
Je viens de finir L'Étranger. Ça ne m'a pas avancée directement. Pourtant, je corrige mon commentaire : je trouve que Le Choix a de la classe, bien écrit, et avec un rayonnement positif. Je pense qu'il traite de la liberté, ici, dans une situation dramatique se condense finalement le choix que chacun peut faire dans sa vie : vivre harmonieusement avec les circonstances ou s'escrimer à se détruire.
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