Le Choix, par MRice
Éperdu, hagard, il déambulait sur le boulevard. Quelques mois, un an tout au plus, avait dit le médecin. Annoncer cela aussi froidement ! Que faire en pareil cas ? Aucune idée…
Il se remémora alors cet opuscule, lu par hasard, qui détaillait les étapes du deuil. Faire le deuil de sa vie pour admettre sa mort. En avait-il le temps ? Il décida que oui. Et brûla les étapes. Du choc de la révélation clinique à son acceptation intime, le deuil de sa vie prit un instant, seulement.
Il avançait, désormais apaisé, sur ce boulevard, respirant, goûtant chaque instant. Il était serein.
Alors oui, pourquoi pas un deuil d'« un instant, seulement. »
Et voilà comment en 100 mots choisis, à grandes enjambées bien assurées, on passe d'une déambulation hagarde à une démarche apaisée, d'« Éperdu » à « serein », sans avoir eu un seul instant l'impression de "se faire promener" (je ne parle que pour moi, bien entendu).
Je ne vois guère que la répétition rapprochée d'« instant » à critiquer, finalement.
DédéModéSam 7 Jan - 8:30