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Dans le bois des Allemands

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09012023
Dans le bois des Allemands

Dans le bois des Allemands, par Blackmamba Delabas
@Blackmamba Delabas

Dans le bois des Allemands, en ce samedi matin, c'est tout Rennes qui court expiant ses péchés.
Quelques tentes perdues somnolent sous les chênes ; un havre de paix dans la tourmente.
Musique matinale au pied des sans-abris afin de chauffer les tendons de nos enfants chéris.
L’indécence n'a pas d'odeur, pas de couleur, seuls les souvenirs resteront marqués au fer rouge sur ces familles de migrants.
Lundi, Hanna et son frère Youssef ont retrouvé l'école élémentaire. Ils ont croisé Anna, vainqueur dans sa catégorie de ce cross automnal ; elle les a toisés de haut...

Commentaires

DédéModé
Dommage que « court » mette sur la voie dès la première phrase, quand la dernière était censée détenir la clé. Et qu'un pléonasme conclue ce récit construit sur des parallèles entre deux mondes que tout oppose et qui se côtoient sans se rencontrer, l'un ignorant l'autre qu'il méprise, et adroitement tendu en miroir pessimiste à nos égoïsmes occidentaux, se transmettant de génération en génération.


Dernière édition par DédéModé le Mar 10 Jan - 8:42, édité 1 fois
Salima Salam
"Dans le bois des Allemands" est un texte avec beaucoup d'implicite. Le cadre est lourd d'Histoire, il a été la demeure du dernier sommeil des ennemis de la France. Il est lourd d'actualité, il sert à "abriter" de ces migrants qui affluent ces dernières années, "havre de paix" est un rappel de ce qu'est la France : terre d'accueil. Le contexte semble être une action de bienfaisance (expier ses péchés), du genre courir contre la faim dans le monde ou pour la paix entre les peuples. 


Et après que les jalons d'un monde moral et harmonieux soient posés, la musique matinale et son ironie viennent troubler la sérénité des migrants et du lecteur. Le "nos enfants chéris" montre un entre-soi contraire à l'esprit qu'exige l'accueil d'étrangers. Nos enfants sont chéris, les leurs non. Nos enfants bénéficient de l'opulence des loisirs, les leurs n'ont pas le minimum pour une vie décente. Les nôtres sont des enfants-rois, les leurs des va-nu-pieds. Pas de fraternité, pas d'égalité. La double morale du "tout Rennes", qui commet des péchés encore plus gros que ceux qu'il "expie", s'affiche.


Je ne vois pas comment s'intègre cette phrase au reste : "L’indécence n'a pas d'odeur, pas de couleur, seuls les souvenirs resteront marqués au fer rouge sur ces familles de migrants." À mon avis, problème de cohésion dans la phrase et de cohérence dans le texte. L'indécence se rapporte au comportement de "tout Rennes", ni odeur ni couleur signifie qu'il ne suffit pas d'être "d'ici" pour être irréprochable. Mais pourquoi "seuls" ? Seuls les souvenirs, mais c'est toujours seuls les souvenirs qui restent, sinon quoi d'autre en plus ? Il faudrait enlever le "seuls", qui annonce une opposition qui ne vient pas, et le remplacer par un point virgule ou un point. Comme ça, le troisième paragraphe prendrait la même structure que les deux précédents : un alignement en asyndète : pas de liens logiques les reliant. Le schéma traditionnel de la progression de l'information est absent. Chaque idée vient comme un flash, indépendante, et c'est au lecteur d'assembler ses impressions pour en tirer un sens. 


À mon avis, ce texte ne doit pas se lire à travers la grille des canons classiques. Le lecteur doit atteindre l'essence en passant par les sensations et émotions de l'auteur, qui se place en observateur silencieux de la scène. 


Un drabble très intéressant, très compact ; les personnages, à peine évoqués, ont pourtant une présence très grande, leurs silhouettes, leurs états d'âme, leurs quotidiens, tout se dessine devant le regard du narrateur qui cherche au delà des apparences.

DédéModé et Jane aiment ce message

DédéModé
Bien vu ! l'hypocrisie de ces braves gens, qui complète logiquement leur portrait, m'avait échappé.
Ninn' A
Ah ! Moi aussi je t'avais reconnu, @Blackmamba Delabas


Dernière édition par Ninn' A le Mer 1 Fév - 21:09, édité 1 fois
DédéModé
C'est Michel qu'a écrit ça ?... Mais c'est un Parigot argoteur !
Salima Salam
Tiens tiens, c'est vous Monsieur @Blackmamba Delabas et je vous avais reconnu, mais pas tout de suite, plutôt arrivée à la moitié de mon commentaire, là ça m'a sauté au visage. Mais je m'en vante pas, j'avais fait plusieurs autres pronostics qui se sont tous révélés faux.
J'ai beaucoup apprécié Dans le bois des Allemands.

Blackmamba Delabas aime ce message

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"Ils ont croisé Anna, vainqueur dans sa catégorie de ce cross automnal ; elle les a toisés de haut..."


De loin, le meilleur passage !  bounce
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Ce petit texte n'est pas une fiction : les faits se sont déroulés le 7 octobre au parc de Hautes Ourmes appelé aussi le bois des Allemands. Ces derniers, lors de la Seconde Guerre mondiale, réquisitionnèrent ces terres et y enterrèrent les leurs. Après le transfert des dépouilles au Mont-D'huisnes en 1961, la ville de Rennes acheta le terrain en 1970 afin d'y bâtir le collège des Hautes-Ourmes ainsi qu'un joli parc.
Présent sur le site ce 7 octobre en début d'après-midi, je n'avais malheureusement pas d'appareil photo et c'est dommageable... Depuis, le campement a été démantelé...

Salima Salam aime ce message

DédéModé
Je vous ai mis 15, Michel, comme à 6 autres, sur 18 publications pour un total de 38 textes proposés ;
vous étiez dans le peloton des poursuivants, mon vieux ! avec Yvette dans le dos !
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Mon Cher Aimable, le rôle de Poupou du drabble me convient très bien... Quant à Yvette, qu'elle reste à distance...

DédéModé aime ce message

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