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Le Juif errant

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14032023
Le Juif errant

Sous des haillons rancis que creuse la vermine
Et dans la nuit sans fond de son hiver sans fin,
Comme un rat que le jour a surpris au matin,
Il cherche en vain son trou, rongé par la famine.


Bien au-delà de tout ce que l'on imagine
Et de l'entendement, transi, tel un pantin
Sans penser ni prière, il fuit vers son destin ;
Abandonné de Dieu, le diable l'abomine.


Se pouvait-il encor qu'on invite à s'asseoir
Avec des mots... presque oubliés, comme l'espoir,
Par l'inhumanité l'homme devenu bête ?


Presque oubliés les sons d'un monde qui n'est plus
Renaissent du désastre et dansent tant et plus
Pour que revive l'Homme et que crève la Bête.


Merci à Roman Polanski, pour son Pianiste.


Dernière édition par DédéModé le Sam 26 Oct - 21:45, édité 4 fois

Salima Salam et Anne-Marie Menras aiment ce message

Commentaires

Salima Salam
Sonnet évoquant une période de l'Histoire, où l'Auteur puise souvent son inspiration. 

Des dichotomies à chaque strophe : nuit / jour, homme /bête, Dieu / diable, vive / crève, contribuent à exprimer la condamnation absolue du fascisme. 

Large spectre des signes de ponctuation. Les quatrains au présent évoquent une fuite sans espoir ni but.

La volta est introduite par une question et un changement du temps. V10 en 4-4-4 exprime le balbutiement de ceux qui ont désappris à communiquer. 

Dans la strophe 4, au travers des mots balbutiés auparavant, et par les sons, peut-être par la musique, l'homme redevient lui-même.

DédéModé aime ce message

DédéModé
Vous avez pas vu le film, Patronne ?
Avant de remonter à lui, je suis passé par là : http://www.oniris.be/poesie/pieralun-le-pianiste-12185.html
Salima Salam
Pas vu. 
Chapeau à Pieralun.
avatar
Le poème est sophistiqué dans ses formules et sa lecture "agréable" si la chose est possible. Je regrette l'usage du mot rat qui a été et est souvent utilisé par les antisémites. Idem pour la vermine... Abandonné de D-ieu, je veux bien et c'est un sentiment ressenti par beaucoup de juifs à l'époque. Nombreux sont ceux qui ont nié leur judaïté ensuite, dans l'intimité comme en public. J'ai le désagréable souvenir d'un ancien voisin trentenaire qui fustigeait une religieuse dont les enfants étaient habillés de vêtements caractéristiques : il disait que c'était un appel aux meurtres (c'était après les attentats de Charlie et de l'HyperCacher). La suite est plus "heureuse" et puissante. Lui-même n'est guère démonstratif dans son judaïsme...

Si le "thème" vous intéresse, la littérature est abondante. C'est que chez nous, l'étude est aussi sacrée que la prière et les écrivains sont légions. A ce propos je vous conseille le rabbin congelé de Steve Stern pour vous immerger dans la culture yiddish sans ne rien perdre de vos penchants à la grivoiserie. C'est drôle, frais et instructif.
DédéModé
C'est-à-dire qu'ils ont réussi – provisoirement – à faire de lui ce qu'ils ont décidé qu'il était : un rat.
D'ailleurs, en le voyant évoluer dans les ruines du Ghetto, c'est l'image qui m'est venue de suite, et je ne serais pas surpris d'apprendre que c'est ce qu'a voulu Polanski.

Je ne crois pas que ce sonnet soit "sophistiqué dans ses formules" ; les phrases sont longues mais la syntaxe est simple.

Eh quoi ! il s'est marié avec et a acheté une paire de jeans aux marmots après leur avoir coupé les papillotes ?... Ha ha !

Hélas ! je lis peu de prose, mais merci du conseil, Vivian, ainsi que pour le commentaire, et surtout pour cette pièce, puisque je crois que je la dois à une de vos envolées lyriques, particulièrement inspirée, et inspirante.
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Sophistiqué n'est pas le mot, en effet. . Après, cest une remarque mineure et d'un parfait néophyte. D'autres ici auront une lecture plus éclairée que moi sur la forme. 

Le fond est une autre histoire. Votre poème dépasse la dimension personnelle du pianiste. Le juif errant désigne un peuple qui a erre des millénaires avant de retrouver sa terre. 
A ce sujet, il existe un documentaire très intéressant qui a été diffusé il y a peu de temps sur Arte. Vous le retrouverez Ici
C'est donc dans cette idée que j'ai lu votre poème et il colle bien avec la légende du juif errant, dans une vision misérabiliste et erronée puisque s'il est bien une richesse de ce personnage, c'est d'avoir D-ieu pour compagnon impartial. 

Concernant mon ancien voisin, il n'a ni le type juif ni le nom. Pourtant il l'est et sa femme aussi mais sa remarque m'a profondément gêné. Les enfants visés sont habillés comme peuvent l'être mes neveux et nièces, chemise blanche et papillotes. De là a y voir un pousse au crime, l'affaire me dépasse. Elle fait écho cependant a une portion de mes coreligionnaires élevés dans le silence de leurs origines, leurs parents et grands parents certains que les évènements vont se reproduire. (Personnellement ma femme est indienne et catholique : ça laisse plus de marge au style vestimentaire de mes gosses)


Enfin, je suis flatté si mes mots ont pu vous inspirer mais desquels parlez vous ? Excepté dans mon roman je n'ai pas souvenir d'avoir évoqué quelque part ma judaïté.

Dernière édition par Vivian le Ven 25 Aoû - 9:03, édité 1 fois
DédéModé
Je connais mal – pour ne pas dire à peine, voire pas du tout  – l'histoire du Juif errant (merci pour le lien), et de la diaspora en général, et ce texte ne prétend pas à la parabole ; il en a juste repris l'expression pour titre.

Je n'ai pas retrouvé votre grande engueulade avec Pierre-Henri, où vous lui disiez, entre autres amabilités, qu'il aurait pu faire un bon Juif, à tout le temps se poser en victime (si ce n'était que... je ne sais plus) ; c'était assez impressionnant d'éloquence et de puissance lyrique. Hélas, Monsieur ! cette merveille s'est perdue dans les méandres du forum... Comme dirait la Petite : oncques la retrouvera-t-on ?
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Imaginez que je sois bouleversé par une fiction d'un paysan reclus chez lui assiégé par des ours. Le film étant ukrainien et le contexte qui m'inspire fortement empreint de cette situation, je compose un poème que j'appelle " l'ukrainien envahi". Comment ce poème serait appréhendé par un lecteur ukrainien a votre avis ?
Vous ne connaissiez pas la légende du juif errant. C'est au prisme de celle-ci que j'ai lu votre poème, imaginez comme les mots "rat" et "vermine" résonnent
A moins que ce ne soit vous qui ayez écrit au prisme de votre perception du film de Polanski.
 Le juif a erre pendant des siècles jusqu'à une période récente de l'histoire contemporaine. Beaucoup ont toujours d'ailleurs l'impression d'errer quelle que soit leur situation dans leur pays de diaspora. Même en Israël des juifs ne se retrouvent pas tant l'idée qu'ils se font d'une terre promise est éloignée de ce qu'ils vivent. 

Vous lisez peu de prose et c'est bien dommage. Peut être Albert Londres et son drôle autant que tragique " le juif errant est arrivé" trouvera grâce à vos yeux. Je ne doute pas qu'après l'avoir lu, vous changerez de titre à votre poème.

Je me rappelle de cet échange. Je me rends compte à quel point on peut tous être méchant et perdu dans son égo sur les réseaux virtuels. Tout comme la virtualité de nos expériences peuvent conduire à un résultat bien éloigné de notre intention. Je reconnais cependant une richesse a s'exprimer librement sur des sujets que l'on ne maîtrise pas où si peu. C'est là la meilleure issue à cette curiosité : apprendre. Et comprendre
DédéModé
J'ai écrit sur cet homme-là, Vivian, et sur le sort qu'on a fait aux vôtres pendant cette période, que, lui, je connais. 
Et je me suis expliqué sur la comparaison au rat ; la vermine, elle, ne connaît ni race ni confession : sa proie est la misère, qui aurait aussi bien pu être celle d'un Poilu de la Grande Guerre, par exemple.

Quant à votre "méchanceté", j'en dirais qu'elle était toute relative, et pas illégitime.

P-S : Je souffre de difficultés physiologiques à lire longtemps (l'immobilité prolongée requise pour cela m'insupporte physiquement), en plus d'une disponibilité d'esprit limitée. 
L'une et l'autre sans rapport avec une quelconque aversion ; c'est au contraire un désir qui reste inassouvi depuis de longues années maintenant.
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Je suis bien navré d'apprendre ça. Pour un littéraire, ce doit être insupportable. Sans vouloir débattre sans fin sur les deux mots choisis, dont je ne remets pas votre compréhension en question, sachez que le rat n'est pas un animal choisi par hasard pour qualifier le juif : il est malin et se multiplie, se nourrit des détritus et contamine son environnement. Des tares que l'on a prêtées abondamment aux juifs et si de nos jours c'est l'argent et la pseudo domination que l'on vise, pendant de siècles et partout où ils étaient les juifs étaient associés a la misère malfaisante
DédéModé
Moi j'aime bien les rats. Y a des représentants de toutes les espèces tout autour de moi. Ça me ferait de la peine de tuer un rat ; un nazi, non, au contraire !

Mais comprenons-nous bien, Vivian : ils ont réduit, comme jamais auparavant, un groupe humain à l'état de rats ; c'est là que réside l'abomination, et ce vers dans son contexte ne dit rien d'autre !
Salima Salam
Ici la citation de celui qui vous a inspiré :


@Vivian j'espère que vous permettez, votre commentaire est supprimé ailleurs, il fait partie d'un fil supprimé à la demande de son auteur, j'en ai sauvegardé certains extraits de vous qui étaient particulièrement intéressants.

DédéModé aime ce message



Dernière édition par Salima Salam le Jeu 25 Mai - 11:40, édité 1 fois (Raison : Je déplace la citation dans le commentaire de Vivian, pour qu'il l'édite ou la supprime ou la maintienne à sa guise.)
avatar
Un peu confus ce pavé (fautes, manque de clarté et changement d’interlocuteurs en cours de route j'ai l'impression) mais:  merci







Édit par Salima Salam :

Je déplace la citation de mon commentaire vers votre commentaire, pour que vous puissiez l'éditer si vous voulez.
La confusion est inévitable, j'ai pris deux ou trois commentaires de vous, que j'ai collés à suivre et pas ceux à qui vous répondiez, mais bon, l'idée c'était de sauvegarder ce qui a trait à la création littéraire. J'ai découpé un peu large.

Cher Dédé, je n'ai pas votre talent à tous, seulement l'intention. L'intention se nomme "kavana" en hébreu. Elle précède tout ce qui vaut la peine d'être entendue. L'intention donc, est dans ma vision que j'ai de la littérature, la base et le but de tout bon texte. L'intention, l'un des trois éléments constitutifs de l'infraction en Droit pénal français, est le Graal de tout écrivant. Car à quoi bon jouer les singes savants si ce n'est pour faire naitre une émotion, une idée, qui elles mêmes ont la capacité de muer en réflexion, conviction ? Rien ne m'agace plus que les gens qui ont des facultés inutiles, pire : nuisibles. Ainsi on peut tournicoter dans tous les sens les bons et moins bons mots de la langue française, en faire des rimes, des notes de musique, tout cela ne m'intéresse pas. Ce que j'aime c'est comprendre, découvrir, remettre en perspective. 

[...]

J'ai la poésie en haute estime, c'est le bon mot pour l'effet qui m'insupporte. Ayant avancé un pion sur mes convictions j'irai un peu plus loin, empruntant à un roman que ma chère Salima n'aura jamais l'énergie de bêta lire et j'en serais pourtant honoré, la substance même de l'écrit :
Il y a deux univers, le concret, ce sont les actes, les choses, en un mot : la pratique. Et il y a la métaphysique, l’abstrait, le cosmique. La poésie fait le lien entre les deux. L’écriture est l’art ultime. Parce qu’un texte n’est rien d’autre qu’une somme d’octets ou des caractères sur une feuille, c’est à leur lecture que nait l’émotion. En bref : le texte n'a de valeur que lorsqu'il est lu et qu'il crée l'émotion. Dès lors un genre littéraire ne l'emporte pas sur un autre. On peut être bouleversé d'un vers aussi bien que du témoignage d'un inconnu au journal télévisé. Ce n'est donc pas la poésie qui m'inspire la masturbation mais l'art de ne rien dire ou pire dire pour dire, écrire pour écrire, comme c'est souvent le cas sur les forums littéraires. Enfin, et vous devez vous y résoudre, votre présence ici nous a distrait. Appelez cela un dîner (de con), un guet-apens ou un dénouement regrettable, les caractères appuyés sont légions ici (ça vous change de la sororité autoritaire et militante sur JE) et vous en avez fait partie. Je dois être trop vieux, trop sage ou fatigué pour m'écharper avec vous, je vous laisse donc le soin de continuer en privé ou en public, ça m'aidera à tirer un trait sur vous. Un trait originellement tracé sans arrière pensée, avec bienveillance je dois dire, puisque votre bannissement pointe obstinément au calendrier des harpies de JE, je me suis dit que votre plume trouverait "son aise" (comme l'intitulé de tous nos MP) ici. En fait, non. Dans une posture victimaire et agressive vous nous distribuez vos bons mots avec la méchanceté d'une vieille grand-mère à vous écharper à tout bout de champ, vous savez, celles à qui l'on prête de l'aide et nous répondent d'aller nous faire foutre. Enfin, je dois vous dire que je ne vous en veux même pas, que je vous aime bien en fait et citerai Napoléon à qui ses détracteurs attribuaient tous les maux de la France : vous vous efforcez, en vain, à me prêter des intentions perfides. Je n'en ai pas. Je n'en ai jamais eues. Ici ou sur J.E, seulement j'ai développé bien avant les réseaux sociaux le besoin d'écrire et je peux me passer d'être lu, ce qui manifestement n'est pas votre cas, vu l'énergie que vous déployez à vous faire haïr. Pour un peu, vous feriez un parfait juif. Mais le juif raté, celui qui n'erre que dans lui-même, qu'on aime voir gesticuler, s'agiter dans son bocal de verre. 
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