Sous des haillons rancis que creuse la vermine
Et dans la nuit sans fond de son hiver sans fin,
Comme un rat que le jour a surpris au matin,
Il cherche en vain son trou, rongé par la famine.
Bien au-delà de tout ce que l'on imagine
Et de l'entendement, transi, tel un pantin
Sans penser ni prière, il fuit vers son destin ;
Abandonné de Dieu, le diable l'abomine.
Se pouvait-il encor qu'on invite à s'asseoir
Avec des mots... presque oubliés, comme l'espoir,
Par l'inhumanité l'homme devenu bête ?
Presque oubliés les sons d'un monde qui n'est plus
Renaissent du désastre et dansent tant et plus
Pour que revive l'Homme et que crève la Bête.
Merci à Roman Polanski, pour son Pianiste.
Des dichotomies à chaque strophe : nuit / jour, homme /bête, Dieu / diable, vive / crève, contribuent à exprimer la condamnation absolue du fascisme.
Large spectre des signes de ponctuation. Les quatrains au présent évoquent une fuite sans espoir ni but.
La volta est introduite par une question et un changement du temps. V10 en 4-4-4 exprime le balbutiement de ceux qui ont désappris à communiquer.
Dans la strophe 4, au travers des mots balbutiés auparavant, et par les sons, peut-être par la musique, l'homme redevient lui-même.
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Salima SalamJeu 16 Mar - 1:48