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Le zadjal des eaux vives

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22062023
Le zadjal des eaux vives

Un ruisseau chuchotait des ballades étranges ; 
De son profond miroir, l’écho bleu des mésanges. 


Nèpes et papillons brodaient les mortes-eaux 
Où le zéphyr, joueur de grands intermezzos, 
Inclinait les iris vers le front des roseaux 
Comme des yeux cachés sous d’élégantes franges. 


L'on eût dit ce jour-là qu'une fleur de lotus, 
Éclose dès l’aurore au son de l’angélus, 
De la psyché vêtait la beauté de Vénus, 
Sa couronne embaumant l’arôme des oranges. 


Dans les flots argentés du joyeux serpentin, 
Je cueillais de mes doigts l’Éther adamantin ; 
Des éclats de soleil sur un lit de satin 
Que parfumait la brise en savoureux mélanges. 


Sa robe de moiré, son ramage enchanteur, 
Onde vive au berceau d’un vallon de fraîcheur, 
La rivière, limpide à m’en emplir le cœur, 
D’un babil émouvant mimait la voix des anges.

Commentaires

Fantine
C'est une composition d'une élégance et limpidité rares.
Salima Salam
Zadjal de Cristale.
En vérité, vos mots m'éblouissent tant, que je lis et relis sans arriver à pénétrer le sens. Ah mais vraiment ! Chaque mot est comme une perle. 

Attendez, je n'ai pas encore abandonné. Le plus simple, c'est de commencer par l'extérieur, après on arrive plus facilement à ce qui se cache derrière la façade. Et tenez vous bien, j'arriverai peut-être à critiquer quelque chose. 

Zadjal, forme poétique venue du monde arabe, ici qui chante la Nature.

Composition d'alexandrins :
Distique en AA
Quatrain en BBBA
Quatrain en CCCA
Quatrain en DDDA
Quatrain en EEEA

La suite de trois rimes identiques, que vous avez choisies peu banales et toutes masculines, créé une attente, qui, loin de lasser l'oreille, produit un effet enchanteur. Quoi ! Se dit le lecteur, encore une ! Quel étalage de luxe ! Comme on est dans le monde arabe, ça me rappelle Aladdin et ses fruits en pierres précieuses si énormes. Vous ne voyez pas le rapport ? Ah, que voulez-vous, l'esprit du lecteur a ses voies que celui du•de la Poète•esse n'emprunte pas toujours. 

Thème : une rivière et ses facettes.
1e strophe : je ne comprends pas comment v2 est relié à v1. 
2e et 3e strophes : les "mortes-eaux" et leur biotope d'insectes et de végétation.
4e et 5e strophes : les " eaux vives" qui traversent des paysages et une nature enchanteurs. 

Images et références : ah ha ! Cristale, Cristale, je vous tiens. Vous prenez sans rougir – mais rougissez-vous jamais ?!? – des références venues de domaines si divers qu'ils en deviennent parfois incompatibles. 

Angélus, anges : catholicisme 
Vénus : mythologie romaine 
Zéphyr, Psyché : mythologie grecque (d'ailleurs je me demande si psyché n'est pas ici plutôt un miroir). 


Description de l'"audio":
Chuchotait des ballades : poésie 
Grands intermezzos : opéra 
Ramage enchanteur : chant des oiseaux 
Babil : voix humaine
Voix des anges : voix surhumaine 

Ballade ou zadjal ? Éventuellement, le mot "ballade" pourrait être remplacé. 
Ici, les intermezzos sont produits par le vent. 
Ramage, babil et voix des anges sont des tentatives pour décrire ce qui n'est pas déjà figé par des mots. On note une gradation : animal, humain, surhumain. 

En tout cas, "De son profond miroir, l’écho bleu des mésanges", c'est magnifique. Echo visuel ? Je les vois très bien, les mésanges reflétées.
"brodaient les mortes-eaux" c'est magnifique aussi. Idem, je les vois très bien, mieux même ! comme je ne les ai jamais vus en vrai, même. 


Ponctuation : strophe 1 devrait être revue. 
Strophe 2 : éventuellement une virgule après roseaux. 
Strophe 4 : les deux premiers vers forment la proposition principale, ils devraient être suivis par deux points ou une simple virgule, pour introduire les deux derniers vers qui forment une subordonnée. Et une subordonnée ne peut jamais jamais (à l'inverse d'une phrase nominale) être présentée seule. 



Conclusion :

Du grand art ! La nature semble animée de forces bienveillantes, avec une sorte de recherche de la Beauté pour elle-même. Assez proche du Parnasse il me semble, s'il n'y avait pas deux occurrences de la locutrice. J'aime énormément. 

...
DédéModé
Je suppose qu'il faut comprendre dePUIS son miroir... à moins que l'écho ne soit à la fois celui du miroir et des mésanges ?
Il semble en tout cas que la syntaxe soit défaillante, ainsi qu'en strophe 4, celle de la rivière EN robe de moiré...
Serais-je enfin parvenu à vous prendre en faute, Cristale ?
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