J'avais dix-huit ans. J'aimais mon village, Ses coteaux de vigne et son île sage. J'aimais les chansons que chantait ma mère, Les jouets en bois que sculptait mon père. J'aimais le bon temps, le vin, les guinguettes, Et la belle ouvrage autant que la fête. J'aimais la mignonne et j'aimais la rose. J'aimais tout cela et tant d'autres choses. J'étais paysan comme mes ancêtres. Un garçon du peuple et content de l'être. Je croyais en Dieu et à la Patrie, Aux trois mots gravés sur notre mairie. Je n'avais qu'un rêve : épouser la fille Qui ferait de moi le chef de famille Menant droit sa vie, ce sillon qu'on trace. Il y a mon nom là-bas, sur la place, Parmi d'autres noms de gars du village Tombés pour la France à la fleur de l'âge.
Dernière édition par Jihelka le Sam 16 Nov - 11:43, édité 1 fois
Déjà lu sur SE, mais je ne m'en lasse pas. Comme dirait J.-H. Fabre, le pays et la payse.
... Comment vous regarder sans voir vos destinées Fiancés de la terre et promis des douleurs La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs Vous bougez vaguement vos jambes condamnées Déjà la pierre pense où votre nom s'inscrit Déjà vous n'êtes plus qu'un mot d'or sur nos places Déjà le souvenir de vos amours s'efface Déjà vous n'êtes plus que pour avoir péri.
Louis Aragon
Salima Salam aime ce message
Et ceux qui les y ont envoyés se carrent dans leurs fauteuils en tirant sur un épais cigare.
Salima SalamMar 29 Oct - 20:18