Grégoire, féru d'art mérovingien, s'affaire. L'atelier exigu suffit à contenir son matériel de damasquinure, son dos courbé par-dessus l'établi, ses mains fébriles à l'ouvrage. Sa production, elle, emplit son meublé mais rien ne peut contenir sa passion. Son cœur, son âme et son corps lui sont voués. Encore quelques coups de marteau et le bracelet sera prêt. Son chef-d'œuvre. Il comprend qu'il ne pourra rien créer de plus beau, cet objet est l'aboutissement de sa vie. Grégoire le tient dans une main, le caresse de l'autre dans une prière muette, n'entend pas le troisième coup frappé à la porte. Le visiteur découvrira l'antre de travail désert. Sur la table, un tracé de poussière de fer, en forme de cercle.
Cette histoire est habillée de ce qui n'est pas évoqué ! Parfois les éléments de non dit sont trop nombreux (à mon avis hein !) mais ici, je trouve qu'il y a juste ce qu'il faut ! J'ai une vision très nette de Grégoire dans son atelier (quant à savoir où il disparaît, ça...). J'aime beaucoup !
merci de me donner ton avis ! contente qu'un bon dosage t'ait embarquée :-)
Hey Ninn'A ! Je viens faire un tour dans ton atelier. Quelle contrainte tu t'es imposée cette fois, petite contorsionniste ? Pas drabble, pas d'histoire de pierres, pas de forme rare de poésie... Répétition de "contenir" voulue ? Hmm, ça frôle la facilité. J'ai bien réfléchi. Voilà ce qui me gène : la beauté du bracelet, son côté unique, merveilleux, n'apparaît pas. J'ai l'impression que tu ressortais d'une exposition sur l'art mérovingien, des œuvres d'art plein les yeux, tu as pensé que parler de bracelet suffisait à évoquer la délicatesse ouvragée. Mais moi qui n'y connais rien je n'arrive pas à entrer dans l'atelier. Et les coups de marteau me paraissent d'un brutal pour travailler ce bijou. Alors possible que le vocabulaire soit adéquat, mais l'effet est étrange pour moi. J'aurais plutôt vu, pour faire la finition de l'ouvrage, un chiffon pour polir, ou similaire.
Pour finir, le futur employé dans l'avant dernière phrase me paraît rompre le charme littéraire, pour glisser dans le terre-à-terre d'un rapport informatif. Tu veux pas le mettre au présent ?
Je me demande si tu ne devrais pas drabbliser le tout... Tu as plusieurs "chevilles" si je peux m'exprimer avec le vocabulaire de la poésie, des phrases que tu pourrais concentrer et épurer. Pas besoin que je te dinne d'exemple, ton neurone ;-) se débrouille très bien quand tu le décides à retravailler un texte.
Ps : il a du potentiel, tu devrais l'exploiter.
Sourires, Salima. Pour une fois que je sortais du drab' sans me donner de contrainte... "il y a du potentiel", jolie façon de dire que tu ne trouves pas ça folichon :-) et en plus, une répétition plus grosse que moi, la honte !
Non mais ça va, j'ai bien tourné mon commentaire, quand même. Je t'ai pas descendue, je laisse ça à d'autres, :-) sans nommer personne. Enfin, pour nommer au moins quelqu'un : toi, madame, qui te descends bien mieux que le plus malintentionné des commentateurs.
Grégoire, féru d'art mérovingien, s'affaire. Un minuscule atelier suffit à contenir son matériel de damasquinure, son dos courbé par-dessus l'établi, ses mains fébriles à l'ouvrage. Mais rien ne peut tempérer sa passion. Encore quelques finitions, le bracelet est achevé. C’est la plus belle de ses créations, la perfection-même, son chef-d’œuvre absolu. Grégoire l’enserre d’une main, le caresse de l'autre dans un complet silence, n'entend pas le troisième coup frappé à sa porte. Le visiteur découvre le lieu désert. Sur la table, un cercle de poussière de fer.
Salima Salam aime ce message
Un texte court, efficace, bien écrit, qui n’est pas sans une ombre de mystère à la fin. Je sais pas pourquoi, j’ai pensé qu’il était en train de fabriquer des menottes…
Des menottes ? Une idée à retenir pour un prochain texte :-) contente si tu as apprécié, @Anna Panizzi.
Ne vois rien de graveleux derrière ma paire de menottes...^^
Non, certes ;-)
Drab. pas drab., c'est vrai que l'on s'y perd un peu mais peu importe... On s'imagine bien Grégoire barré dans son atelier s'affairant sur son futur chef-d’œuvre... Alors, Madame Tortue drabbelisera- t-elle ?
Salut Black', tu n'as peut-être pas vu, j'ai posté une version drab' dans les commentaires :-)
Yep ! Très bien le drabble ! Beaucoup mieux ! Je veux dire : vraiment bon. Ya comme un mètre de poésie dans tes phrases. Désolée, t'es condamnée à t'enfermer dans les drzbbles et les formes fixes. Tu as déjà fait des vers libres ? (Désolée, j'ai oublié si j'en ai lu de toi.)
des vers libres, libres, pas vraiment, non, ça ma paraît pas encore gagné. et oui, tu as sans doute un peu raison, le format drabble me convient bien.
NorskJeu 22 Déc - 7:22