La Petite Cuillère

Charmante personnification, efficacement construite.
Il est dommage que « en dehors » et « avec elle », qui semblent avoir été ajoutés pour faire le compte, en y introduisant lourdeur et incorrection, altèrent quelque peu la qualité du texte, de lecture plaisante malgré cela.

Trois phrases bancales :
« jamais réformée pourtant si souvent redressée », il manque une virgule avant pourtant. L'ensemble offre un problème de cohésion, le « pourtant » est trop fort et injustifié, on attendrait plutôt « jamais réformée, mais si souvent redressée ».
« Elle en vivait des mésaventures, dans et en dehors, du réfectoire. » La deuxième virgule est grammaticalement fausse et doit être supprimée.
« On peut dire que les demi-pensionnaires n’y allaient pas avec le dos de la cuillère avec elle. » Maladresse dans le style, un peu trop enfantin, répétition de « avec ».

Vocabulaire bien choisi dans le registre de la cantine scolaire, qui contribue à poser le décor.

Disposition des informations n'offre pas une progression temporaire droite : « qui voulait quitter le monde de la restauration scolaire » aurait pu éventuellement être placé juste avant « elle aspirait à une retraite paisible ». Mais pourrait se justifier en invoquant le choix de la progression à thèmes dérivés.

La phrase de la chute est très bien tournée, avec un rythme proche de celui d'un vers poétique et qui témoigne d'un•e auteur•e sachant écrire, et une fin qui, en harmonie avec la phrase d'ouverture, clôt merveilleusement bien le drabble.

Très jolie histoire des petites gens et des petites choses, de simplicité et de tendresse. Et avec amusement je me demande si cette histoire est celle que Giselle a inventée pour justifier cette petite cuillère dans sa poche.

Salima, votre regard est acéré.