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Le Jardin de Matisse

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10012023
Le Jardin de Matisse

Le Jardin de Matisse, par Marie Derley
@Marie Derley
  
Ah, ce jardin, que d’émotions ! L’effervescence de la possession, le frisson de l’interdit, la hantise d’être découvert, et ce secret qui a oblitéré mon destin. Pour lui, j’ai risqué la prison infamante, j’ai menti, j’ai eu la peur aux tripes. Vingt-cinq ans de passion, de folie, jusqu’à cette attaque cardiaque qui m’a alarmé : qu’allait devenir mon jardin si je disparaissais ? 
C’est pourquoi je l’ai rendu aujourd’hui.
Il y a vingt-cinq ans, au musée de Stockholm, j’avais volé "Le Jardin" de Matisse. Mon jardin secret.

Elvira aime ce message

Commentaires

DédéModé
Un jardin peut très bien être dissimulé à la vue – et ainsi gardé secret – mais pas au su du service du cadastre ! Dès lors, comment expliquer l'état d'illégalité décrit du « frisson de l'interdit » à « la peur aux tripes » ?... À moins qu'il ne concerne pas le jardin lui-même mais ce qu'il s'y serait passé ?... Oui, bien sûr ! Eh bien, il m'aura fallu du temps pour que tout s'emboîte et qu'apparaisse la qualité de ce texte à chute ; une réussite, finalement !
Salima Salam
Quand la fiction explique la réalité... 
Le texte décrit une passion amoureuse guidée par la déraison, une vraie passion, quoi. J'ai d'abord cru à des rdv galants dans un jardin, sans prêter attention au titre. 

Le langage est clair, le vocabulaire contrasté, la construction des phrases variée et harmonieuse. Ex :
« L’effervescence de la possession, le frisson de l’interdit, la hantise d’être découvert »
On a une énumération composée de substantif + de + déterminant + :
* un substantif : possession,
* un participe passé substantivé : interdit,
* un verbe d'état et un participe passé adjectivé : être découvert.
L'énumération est un procédé stylistique banal et fonctionnel, et la variété de formes grammaticales employées ici enrichit la figure en lui épargnant le prosaïsme. Le procédé et l'ecriture sont simples dans l'acception noble du terme. 


Sur cette phrase : « Pour lui, j’ai risqué la prison infamante, j’ai menti, j’ai eu la peur aux tripes », éventuellement un réarrangement de l'ordre aurait offert une gradation : « Pour lui, j’ai menti, j’ai eu la peur aux tripes, j’ai risqué la prison infamante ».

Je me demande si "alarmé" n'est pas un peu faible après les montagnes russes des émotions ressenties jusque là, et sachant que cette alarme met fin à la relation exclusive. 

La chute se déroule sur trois phrases. Sans doute, il aurait été possible de ménager l'effet plus longtemps. Mais ce n'est pas l'intention de cette œuvre, qui s'applique à motiver –et le fait très bien– la longue disparition et la réapparition subite de l'œuvre, et dont le mystère ne sera vraisemblablement jamais élucidé dans la réalité puisque l'enquête à été close dix ans après le vol. 
La chute alors n'est pas la révélation que la passion est pour un tableau, ni la raison pour sa restitution, mais les trois mots tendres finaux à double sens que réserve le narrateur pour s'adresser à l'objet de sa convoitise. La passion reste intacte.

Une œuvre bien construite, en plusieurs plans, avec ramifications dans l'actualité, profondeur psychologique et fiction bien intégrée.

Marie Derley aime ce message

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