Le Bastringue Littéraire
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Jeanne a la vie devant elle

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30122021
Jeanne a la vie devant elle

(Note de l'auteur : Texte prévu en 3 épisodes dont voici le premier.)


I
Je crois bien que le maître est parti ce matin. Il m’a dit de nettoyer ses pinceaux et de ne toucher à rien d’autre. Il a toujours peur que je fasse une bêtise depuis que j’ai lavé un torchon qui traînait sur la table. Qu’est-ce que je me suis fait attraper. Qu’est-ce que j’ai eu peur ce jour-là.
Le maître a été gentil. Quand il a vu que j’étais sur le point de m’évanouir d’effroi, il s’est radouci. Il m’a dit qu’il ne parlerait de l’incident à personne mais qu’il fallait que je veille bien à tout laisser en ordre dans son atelier. Et il m’a expliqué qu’il peignait parfois des natures mortes, que ce torchon lui avait servi de modèle et qu’il était important que tout ce qui était posé sur la table reste tel quel.
Depuis, je fais bien attention. Je fais le ménage autour de la table mais je ne déplace rien sans son autorisation. Et aussi, bien sûr, je ne touche pas à ses toiles. En revanche, il me demande souvent de nettoyer ses pinceaux et ses pots de couleur. Il m’a bien montré comment il fallait faire et, maintenant, je suis la seule à l’assister. Les autres n’aimaient pas trop toucher à la peinture, elles disaient que ça sentait mauvais et elles ont été bien contentes de me laisser la tâche. Moi, j’aime bien traîner dans son atelier. Je sais qu’elles n’aiment pas ça parce qu’il n’y a rien à gagner, pas comme dans la cuisine où elles essaient toujours de chiper un morceau de viande ou un bout de fromage. Si elles croient que je ne vois rien.
Hier soir, il a terminé un nouveau tableau. Il a peint des pêches et du raisin qu’il a disposés sur la table. À côté, il a placé un rafraîchissoir plein d’eau. Comme il n’est pas là, je peux rester un peu plus longtemps sans avoir peur qu’il ouvre tout à coup la porte et qu’il me surprenne à rêvasser. J’ai bien observé le tout et je suis allée voir son tableau. C’est tellement vivant. On dirait même que le soleil brille sur les raisins exactement comme il le fait en vrai, le matin, par la fenêtre. Je ne sais pas comment le maître fait ça. On dirait qu’il emprisonne la lumière. J’ai envie de passer ma main sur la toile mais je n’oserai jamais.
C’est Françoise, l’aide-cuisinière, qui est allée acheter les pêches et le raisin au marché. Il lui avait dit exactement ce qu’il voulait. Elle a dû y retourner parce qu’elle avait oublié le raisin noir et ça a mis le maître très en colère. Il a dit qu’il serait très en retard et qu’il ne pouvait pas travailler dans ces conditions. Mais il s’est rapidement calmé lorsqu’il s’est mis au travail. Il est comme ça, il s’emporte vite mais il n’est pas méchant. Et jamais il n’a levé la main sur personne.
J’aime beaucoup la façon dont il a rangé les pêches bien comme il faut. Si j’osais, je tremperais une grappe de raisin dans l’eau et j’en goûterais un grain. Pour faire comme le maître et la maîtresse. Pour entrer dans le tableau. J’aimerais bien qu’il me peigne mais il ne me l’a jamais proposé. Je sais que je serais capable de rester des heures sans bouger, même debout, s’il le voulait. Moi aussi, je peux faire la nature morte. C’est facile à faire. Il m’a expliqué que ce sont des sujets qui ne bougent pas. Mais je ne sais pas si j’ai bien compris ce qu’il m’a dit.


Dernière édition par Norsk le Mar 4 Jan - 18:06, édité 2 fois

Salima Salam, Ninn' A, Mila et BlackmambaDelabas aiment ce message

Commentaires

Ninn' A
ça accroche bien, j'ai envie de lire la suite et d'en savoir plus sur ces sujets immobiles (ou des êtres vraiment morts ?) ça interroge !
(un S s'est échappé "elles ont été bien contente_s")

Norsk aime ce message

Salima Salam
Moi je m'interroge sur la nature du locuteur. Il y a des phrases qui font penser à une personnification, et d'autres qui me disent qu'une personnification est exclue. 
Ça me fait en yout cas penser à Tranche de ciel, de F. Gouelan, avec une technique narrative similaire (langage naïf, répétitions, en particulier répétition de "maître" qui est évidemment une personne de référence centrale pour la locutrice...)
avatar
(PS pour Jeanne : merci pour la correction !!! C'est corrigé dans le texte.)
Episode 2 :

II
Je suis un peu embêtée. Ça fait dix jours que le maître est parti. On ne sait jamais vraiment le jour exact où il rentre. Parfois, il prévient qu’il s’absente un mois et il revient au bout de trois. Certaines personnes de la maisonnée sont informées mais on ne dit rien à ceux qui n’ont rien à voir dans la gestion de la maison. Comme moi. Quand il n’est pas là, on me donne d’autres tâches, et je suis de nouveau affectée à son atelier quand il est de retour. Je prétexte que je dois faire la poussière pour y faire un tour tous les jours. Je mets un peu d’ordre même si rien n’a été déplacé.
Le raisin commence à pourrir. Les moucherons s’accumulent autour des fruits. Je les chasse de la main mais ils reviennent vite. Je ne sais pas comment faire pour les empêcher d’entrer dans la pièce. J’ai fermé les fenêtres mais, du coup, il fait encore plus chaud. Déjà que la chaleur est particulièrement pesante cet été...
Je ne sais plus ce qu’il m’a dit de faire. Si je ne me trompe pas, il m’a dit de ne toucher à rien. Pourtant, je crois bien qu’il a terminé son tableau. Est-ce qu’il m’a dit de me débarrasser des fruits ? La dernière fois qu’il a peint un pot d’abricots, je m’en souviens, il m’en a donné un ! Il a observé longtemps son chevalet, puis il s’est écrié : « J’ai fini ! ». Il était content. Il a ensuite refermé le bocal et il m’a dit de nettoyer la table.
Mais aujourd’hui, je ne sais plus. Les pêches moisissent. Le raisin dégouline sur la nappe. En plus des moucherons, il commence à y avoir des mouches. Je passe trois fois par jour pour vérifier. Peut-être même qu’ils vont commencer à attirer les vers et les souris. Je devrais demander conseil à quelqu’un mais à qui ? Personne ne s’intéresse à l’atelier dans la maison. Ils ont tous été trop heureux de me le laisser. Je n’ai pas d’amies chez les servantes.
Est-ce que le maître l’a fait exprès ? Est-ce qu’il a l’intention de peindre un second tableau ? Une véritable nature morte ? Est-ce qu’il a voulu montrer des fruits encore vivants et qu’il veut les peindre bientôt comme lorsqu’ils seront réellement morts ? Comme nous ? Comme nous finirons tous un jour ? Mon Dieu mais qu’est-ce que je dis ? Je suis tellement inquiète que j’ai les idées qui tourbillonnent. Je pense à ma mort. Je pense à mes parents que je n’ai pas vus depuis si longtemps, à ma mère qui était malade quand j’ai pris mon emploi ici. Est-ce qu’elle va bien ? Il faudrait que j’aie de ses nouvelles.
Que va dire le maître lorsqu’il va rentrer ? Si les fruits sont tels qu’il le souhaite, il sera content et se mettra au travail tout de suite. S’ils sont trop pourris, il me le reprochera forcément. Il dira que j’aurais dû laisser la fenêtre ouverte, que j’aurais dû en prendre soin, que je suis une bonne à rien. S’il fallait que je m’en débarrasse à son départ, il sera furieux de retrouver sa table dans cet état. Et je n’aurai personne pour me défendre.

Salima Salam, Blackmamba Delabas et Ninn' A aiment ce message



Dernière édition par Norsk le Mar 4 Jan - 18:01, édité 1 fois
Ninn' A
chap. II
Aïe, ça se bouscule sérieusement dans la tête de Jeanne, la tension monte. là je suis appâtée, curieuse de savoir ce que va révéler la dernière partie ! 
C'est bien cette idée de saucissonnage, un peu comme un cadeau Bonux, déballer le nouvel épisode quand il arrive.
avatar
[quote defaultattr=""]Quand il a vu que j’étais sur le point de m’évanouir d’effroi, alors il s’est radouci. 
[/quote]

Salut Norsk, je viens de lire le CH 1. J'aime bien le ton naïf que tu prêtes à la petite assistante. Et j'aime bien tes économies de mots pour "peindre" le maître.
Dans la phrase au dessus, j'enlèverais le "alors"...
Salima Salam
Dis donc, c'est toi qui a envoyé la newsletter du 4 janvier ? C'est très cool, c'est la troisième fois que j'en reçois une du Bastringue, et chaque fois je me demande perplexe comment ça se fait. 
Au cas où c'est pas toi, je compte me replonger dans les paramètres du panneau d'administration pour reprendre le contrôle sur ces lettres, pas que les ordinateurs se mettent à régenter les Bastringois, où irait-on.
Au cas où c'est toi, comme j'ai dit, c'est très cool et utile pour informer sur les nouvelles publications.


À propos de nouvelle publication... je n'arrive pas à commenter des fragments, mais j'ai très envie de connaître la suite et fin de Jeanne, et de voir si et comment le titre se laisse expliquer.
avatar
Jeanne en B a écrit:
chap. II
Aïe, ça se bouscule sérieusement dans la tête de Jeanne, la tension monte. là je suis appâtée, curieuse de savoir ce que va révéler la dernière partie ! 
C'est bien cette idée de saucissonnage, un peu comme un cadeau Bonux, déballer le nouvel épisode quand il arrive.


Coucou Jeanne ! (la vraie, pas celle de l'histoire ! :-))

Tout d'aboord : Meilleurs voeux pour la nouvelle année ! Le nombre 3 de "j'aime" est atteint, la suite et fin va arriver !
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Burne Gilde a écrit:
Quand il a vu que j’étais sur le point de m’évanouir d’effroi, alors il s’est radouci. 


Salut Norsk, je viens de lire le CH 1. J'aime bien le ton naïf que tu prêtes à la petite assistante. Et j'aime bien tes économies de mots pour "peindre" le maître.
Dans la phrase au dessus, j'enlèverais le "alors"...


Bonne année "Burne" ! (ça fait drôle d'écrire ça ! :-))

Merci pour la correction, je suis d'accord, je corrige ! J'ai dû remanier cette phrase un jour. Allez savoir...
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Safia Salam a écrit:
Dis donc, c'est toi qui a envoyé la newsletter du 4 janvier ? C'est très cool, c'est la troisième fois que j'en reçois une du Bastringue, et chaque fois je me demande perplexe comment ça se fait. 
...
À propos de nouvelle publication... je n'arrive pas à commenter des fragments, mais j'ai très envie de connaître la suite et fin de Jeanne, et de voir si et comment le titre se laisse expliquer.


Non, ce n'est pas moi ! D'autant plus que je ne reçois pas de newsletter, moâ ! :-)

Moi aussi, j'aimerais répondre aux commentaires (c'est comme les différents fragments les commentaires, c'est d'une même nature) sans que ça ajoute des "posts", plutôt les coller sous les commentaires. Je ne sais pas si ça peut se configurer...

PS : merci pour la fôtasse ! J'ai corrigé !
avatar
(PS pour tous : je sens qu'il va y avoir encore des fautes ! Dites-le moi SVP !!!)

Voici donc la suite et fin de l'histoire !

III
Jeanne s’est enfuie. Le rafraîchissoir était vide depuis longtemps. Les pêches et le raisin avaient pourri. Elle ne parvenait plus à juguler les attaques des insectes. Elle avait même peur d’entrer dans l’atelier. Elle imaginait que d’énormes mouches allaient l’attaquer. Elle s’était autorisée une seule liberté. Elle avait recouvert la toile que le maître avait laissée telle quelle pour qu’elle sèche correctement. Elle avait eu peur que les insectes s’en prennent à elle une fois qu’ils en auraient fini avec les fruits de la table.
L’angoisse ne la quittait plus. Par-dessus tout, elle redoutait à présent le retour du maître. Elle était certaine qu’il la châtierait sévèrement. Alors, puisque la punition serait suivie d’un renvoi, elle n’avait qu’à s’enfuir tout de suite. Elle éviterait ainsi une confrontation qui l’épouvantait. Elle ne ferait que devancer l’inévitable.
Elle était partie rejoindre sa famille. Elle espérait que sa mère serait encore en vie car un terrible pressentiment l’avait saisie et ne la laissait plus en paix. Elle était partie bien avant l’aube et personne ne l’avait vue.
*
Le jour même du départ de Jeanne, Jean-Baptiste Chardin rentre chez lui. Il est fatigué. Les voyages sont toujours de rudes épreuves. Il a hâte de retrouver son foyer et de se mettre au travail. Il se dirige directement vers son atelier qui lui a manqué.
Il est accueilli par un envol de mouches qui le fait reculer vivement. Il en tombe presque à la renverse. Lorsqu’il découvre les fruits en état de pourriture avancée, il en reste bouche bée. Comment se fait-il que Jeanne ne s’en soit pas débarrassée ? Que font-ils encore sur cette table ? Cette petite sotte n’avait pourtant rien d’autre à faire en son absence. Il fait le tour de l’atelier, constate que les pinceaux sont nettoyés, que sa dernière œuvre est protégée d’un linge. Il le soulève pour la contempler. Puis, il regarde les fruits pourris. Cette œuvre-là est celle du temps...
La surprise qui commençait à laisser place à la colère se transforme en lente réflexion. Jeanne aurait-elle fait exprès d’abandonner les fruits sur la table ? Se pourrait-il qu’il lui ait demandé de laisser tout en place lorsqu’il s’est absenté ? Il fouille dans ses souvenirs mais il ne se rappelle plus avec certitude s’il lui a laissé des consignes spécifiques. Il aime bien l’état dans lequel se trouve son atelier. Il commence à imaginer qu’il va réaliser un essai, peut-être quelques dessins tout d’abord avant d’envisager une peinture. L’idée était-elle déjà en lui avant son voyage ? Il faut qu’il en ait le cœur net. Il doit trouver Jeanne. Elle se souviendra de ses instructions, elle. Elle lui est très dévouée.
 
— Jeanne ? Jeanne ?
Elle ne répond pas. Elle reste introuvable. Il se dirige donc vers les dortoirs des domestiques à sa recherche.
— Mais, bon sang, où se cache-t-elle, cette petite ?
 
 
 
(note de l'autrice : Histoire inspirée par l’œuvre : Jean-Baptiste Siméon Chardin - Nature morte - Pêches et raisins avec un rafraîchissoir (vers 1759)

Salima Salam et Blackmamba Delabas aiment ce message



Dernière édition par Norsk le Sam 22 Jan - 11:52, édité 1 fois
Ninn' A
Trop de "Jeanne", du coup j'en profite pour changer de pseudo :-) bonne année à vous également, Norsk. Je lirai le chap. III quand j'aurai un moment tranquille.

Salima Salam aime ce message

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Bonne année au fait ! :king:

Alors c'est fini Norsk ? C'est un peu raide, pour moi ta fin, même si c'est adroit de ne pas tout nous dire, (le sort de la maman de Jeanne surtout) Je trouve dommage que Jeanne ne soit pas remerciée, mais c'est la vie des petites mains n'est-ce pas ?
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Burne Gilde a écrit:
Bonne année au fait ! :king:

Alors c'est fini Norsk ? C'est un peu raide, pour moi ta fin, même si c'est adroit de ne pas tout nous dire, (le sort de la maman de Jeanne surtout) Je trouve dommage que Jeanne ne soit pas remerciée, mais c'est la vie des petites mains n'est-ce pas ?


Oui, Jeanne est l'héroïne de cette petite histoire mais pas de la plus grande... C'est le maître qui signe après tout ! ;-)
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J'ai cliqué "je veux lire la suite" car j'ai une impression de pas fini, voilà : une frustration !
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Eh bé si, pourtant, c'est bien fini. La petiote s'est fait des noeuds dans la tête et ne pourra jamais trouver de réponses à ces questions trop compliquées. Celui qui reste, c'est le maître qui s'attaque aux mêmes questions que la petiote et qui va peut-être croire y répondre, lui, mais il se leurre... Personne n'a ces réponses ! :-) Ca défrustre un peu ? ;-)
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Mouaipff... Enfin, c'est toi qui décide, hin !
Salima Salam
Ce saussisson, publié je crois pour la première fois sur le Bastringue :-), est une œuvre intéressante à plusieurs niveaux.

Trois tranches au total, découpage régulier qui ne choque pas l'esprit, les deux premières tranches sont à la première personne, la narratrice est probablement une jeune bonne, ayant reçu peu d'éducation, ce qui se traduit par son langage (des phrases courtes, simples, parfois du langage parlé, nombreuses occurences du verbe "dire"), très consciencieuse, très dévouée à l'artiste pour qui elle travaille et qu'elle appelle "le maître". Son respect va jusqu'à préférer répéter "le maître", plutôt que le désigner par un pronom à la troisième personne. A noter : maître ici designe à la fois celui pour qui elle travaille et celui qui maitrise son art.

Dans la troisième tranche, la perspective change. Une phrase intéressante : "cette œuvre est celle du temps", ici à nouveau un jeu sur les différentes significations d'un seul mot, et qui incite le lecteur à réfléchir avec les deux protagonistes sur la question de la nature et de la raison d'une œuvre. 

Le contexte de cette nouvelle est suggéré : beaucoup de servantes, des grandes cuisines, des personnes occupées de la gestion, un maître qui est mystérieux, cela évoque un domaine riche, les mouches et fruits laissent à penser que la region est chaude, plutôt vers le sud, ce qui est augmenté par cette agitation du personnel qui a une touche méridionale et chaleureuse.

Le titre est curieux, il me semble qu'il donne à l'ensemble le sceau de la liberté. Y-a-t-il plus libre que celui qui a la vie devant lui ? Pas de propriété où s'enraciner, plus de maître, uniquement des questions métaphysiques.

Ce texte est en cela typique de l'auteure, qu'il émane de sa structure et de chaque paragraphe une clarté d'expression et d'idées constante. Il y a également ce je-ne-sais-quoi de pas terminé, cette absence d'information sur le devenir du personnage féminin, sur le sort de sa mère, qui renforce l'idée de liberté : pas d'attaches, pas d'obligations, pas de bienséance, pas de conventions.

J'ai bien aimé. Je suppose qu'il me retraversera l'esprit à l'occasion, par e que ce n'est pas un texte qu'on consomme et oublie.
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Et revoilà Salima avec une analyse des plus détaillées ! (Ah mais, c'est vrai, tu viens du monde de la littérature...Eh bien, ça se lit !)

J'ai publié cette nouvelle la première fois sur le Bastringue mais je l'ai écrite pour un concours. Il s'agissait de choisir une oeuvre dans un musée (je ne me souviens plus duquel) et d'écrire une nouvelle à partir de celle-ci. Contrainte très intéréssante une fois qu'on trouve une oeuvre "qui parle".
Les phrases courtes et simples, tu me connais bien à présent, j'aime beaucoup (quel que soit le personnage) mais c'est vrai qu'elles s'adaptent bien à Jeanne.

Quant aux différentes significations des mots, tu retrouveras ce jeu dans le titre : Jeanna a la vie devant elle car elle est jeune mais, face aux fruits posés sur la table, elle a également la vie devant elle (et la vie qui évolue comme elle peut le constater avant même que le "maître" ne le fasse). La liberté est également présente dans ce titre, celle de tout un chacun.

J'aime bien Jeanne. Plus je la faisais parler et penser et plus je m'y attachais. Je suis contente que le texte t'ait plu !

Salima Salam aime ce message

Salima Salam
Tiens, c'est vrai, c'est évident maintenant que tu l'as dit pour le titre, la vie est devant elle avec les fruits qui pourrissent.
Je viens de jeter un œil sur le tableau, c'est comme Jeanne le décrit, avec la lumière. J'étais un moment perplexe devant la figure circulaire sortant du rafraîchissoir, il paraît que c'est un vrrre à pied, selon une explication, mais je trouve curieux de plonger un verre de cette façon dans l'eau.

La faute à la complexité absurde du français, https://www.conjugaisonfrancaise.com/s-autoriser.html 
Dans la phrase : "Elle s’était autorisée une seule liberté", je suppose qu'il faudrait donc écrire "s'est autorisé", puisque autorisé est un verbe qui peut être pronominal ou ne pas l'être, et en cette qualité quand il est employé comme pronominal il suit les règles d'accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir, même si ici c'edt l'auxiliaire être. 
Mais pourquoi ???!!!!

Idem pour la phrase : "Comment se fait-il que Jeanne ne s’en soit pas débarrassé ? Que font-ils encore sur cette table ?" Ici il faudrait donc accorder.
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Ah oui, ça, j'avoue, l'accord des verbes pronominaux reste un mystère. Je vérifie toujours et, souvent, je ne suis pas sûre de ce qu'il faut comprendre... Pareil quand le verbe est suivi de "faire". C'est d'un alambiqué...
Sur le site que tu indiques, je lis : "On retiendra donc que le participe passé des verbes pronominaux s'accorde avec le sujet sauf quand il est suivi d'un COD. On dira donc « Elle s'est prise au piège » et non « Elle s'est pris au piège », ou encore « Elle s'est mise au travail » et non pas « Elle s'est mis au travail », enfin on doit dire « Elle s'est pris un coup »." Je comprends (enfin, on va plutôt dire que "j'accepte") mais il suffit que je tourne la tête et j'ai déjà oublié la règle...
Je vais te dire, je vais faire au feeling : je corrige pas "Elle s’était autorisée" parce que cette règle est par trop mystérieuse mais je corrige "s’en soit pas débarrassée" que je comprends... Voilà ! Merci encore pour ta relecture !
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