Je poursuis mon cycle fantastique/trucs qui font peur.
Hellequin le gros Quinquin (actualisé)
Aux confins des pays, il est une légende
Venue du fond des âges et que la peur commande,
Comme un serpent glacé rampant sur l’horizon
Qui pousse le plus sage à perdre la raison.
Chairs mortes et fureur charriées par vent d’Autan,
Ils se font appeler les enfants de Wotan.
Surgissant d’un brouillard infecté de malice,
La horde perpétue tueries et sacrifices.
Un soir du mois de juin, Margaux du Bas-Moulin,
La fille du pasteur qui dormait dans le foin,
Les a vus survoler le vieux Pont de l’Abbé.
Depuis, ses yeux sont morts, sa bouche reste bée.
Tout espoir est perdu dès que sonne l’assaut.
Appuyée sur sa faux, claquant de tous ses os,
La Camarde en effroi se tient là, haletante,
Lorsqu’elle entend les cors de la Chasse Volante.
Le moine épouvanté bafouille son bréviaire,
Il implore en secret, le nom de Lucifer,
Et prie Jésus, Marie, tout le saint bataclan,
Afin que ces démons retournent dans leur plan.
Au solstice d’hiver, culmine leur fureur :
Ils submergent la terre, épandant des horreurs
Sous le regard de Dieu, en ses cieux, impuissant,
Et des anges noyés dans leurs larmes de sang.
Quand la brume s’estompe aux feux du jour tombant,
Que femmes et enfants sont là, les bras ballants,
Ce n’est plus qu’un amas de corps éviscérés
Que la terre brulée offre aux astres glacés.
L’été s’est allongé, la plaine a reverdi.
Mais malgré la ferveur du soleil de midi,
Margaux entend toujours, comme un maudit refrain,
Le rire obscène et gras du Seigneur Hellequin.
Nota : 4ème vers remarquable !
DédéModéLun 23 Oct - 14:22