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Hellequin

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23102023
Hellequin

Je poursuis mon cycle fantastique/trucs qui font peur.








Hellequin le gros Quinquin (actualisé)



Aux confins des pays, il est une légende
Venue du fond des âges et que la peur commande,
Comme un serpent glacé rampant sur l’horizon
Qui pousse le plus sage à perdre la raison.
 
Chairs mortes et fureur charriées par vent d’Autan,
Ils se font appeler les enfants de Wotan.
Surgissant d’un brouillard infecté de malice,
La horde perpétue tueries et sacrifices.

Un soir du mois de juin, Margaux du Bas-Moulin,
La fille du pasteur qui dormait dans le foin,
Les a vus survoler le vieux Pont de l’Abbé.
Depuis, ses yeux sont morts, sa bouche reste bée.

Tout espoir est perdu dès que sonne l’assaut.
Appuyée sur sa faux, claquant de tous ses os,
La Camarde en effroi se tient là, haletante,
Lorsqu’elle entend les cors de la Chasse Volante.
 
Le moine épouvanté bafouille son bréviaire,
Il implore en secret, le nom de Lucifer,
Et prie Jésus, Marie, tout le saint bataclan,
Afin que ces démons retournent dans leur plan.
 
Au solstice d’hiver, culmine leur fureur :
Ils submergent la terre, épandant des horreurs
Sous le regard de Dieu, en ses cieux, impuissant,
Et des anges noyés dans leurs larmes de sang.
 
Quand la brume s’estompe aux feux du jour tombant,
Que femmes et enfants sont là, les bras ballants,
Ce n’est plus qu’un amas de corps éviscérés
Que la terre brulée offre aux astres glacés.
 
L’été s’est allongé, la plaine a reverdi.
Mais malgré la ferveur du soleil de midi,
Margaux entend toujours, comme un maudit refrain,
Le rire obscène et gras  du Seigneur Hellequin.


Dernière édition par Marquise le Lun 30 Oct - 15:42, édité 2 fois

Commentaires

DédéModé
Oh putain ! c'est long ! J'ai pas le temps maintenant, Marquise : j'ai dû m'arrêter là où ça verse dans le burlesque (dès la 3ème strophe, Eh oui ! – Margaux ne serait-elle point parente avec la grand-mère des mensonges ?)
Nota : 4ème vers remarquable !
Marquise
Toutes mes confuses pour la langueur longueur... Il y a deux trois vers dont je ne suis pas totalement satisfaite.

Voulez-vous laisser Margaux et Mère-Grand en paix, polisson !
Jihelka
Manque l'accent circonflexe sur pale.

Un brouillard orchestré du néant :
Peut-être vaudrait-il mieux "exhalé du néant" ? 
Comme si une Bouche du néant soufflait ce brouillard...

Marquise aime ce message

Marquise
Ah oui bien sûr accent sur pâle, ce n'est pas une hélice

(Je préfère orchestré pour son sens démiurgique)
DédéModé
Soit mais alors c'est « par le » et non pas « du » (pareil pour « engendrés »).
La Poësie ne permet pas tout, ma fille !
Marquise
C'est l'origine et non le moyen. "Orchestré depuis" et non "orchestré par le".
Jihelka
Ben oui, c'est à cause du "du" que je proposais un autre verbe.
Bon, Marquise veut dire "depuis le néant"...

Marquise aime ce message

Marquise
Oui. Exhalé pouvait convenir aussi mais je préfère orchestré pour l'euphonie.
DédéModé
Je ne crois pas que « du » puisse en l'occurrence remplacer « depuis le » (pareil pour « engendrés »).
La grammaire et le sens passent avant l'euphonie, Marquise ! Tant que vous n'aurez pas compris ça...
Rendez-vous donc à l'évidence, et adoptez la proposition du CanZoniere !
(je peux pas regarder la télé ! Ah non ! euch'sus dépité! dépité!)
Marquise
Eh bien vous croyez mal comme souvent. 😉
DédéModé
Eh bien j'attends que vous me démontriez que j'ai tort...
Marquise
Oui... J'ai que ça à faire... Je sais parfaitement ce que j'écris même si ça vous rend chafouin.
Marquise
Quand vous écrivez, il est venu "du" fond des âges, vous pouvez parfaitement le remplacer par "depuis le ".
Angieblue
C'est puissant, rythmé, visuel et sonore. Un tableau glaçant et apocalyptique.
Une mise en poésie très réussie de cette mythique chasse volante.
La chute est bien amenée et le poème se referme magistralement au son des " cors de la chasse volante" qui est l'image qui porte tout le texte et lui donne son rythme et son caractère épique.
Bravo !
Salima Salam
V28 également remarquable. D'ailleurs toute la strophe 7 a beaucoup de classe.


Je n'ai pas besoin d'évoquer les hémistiches maltraités, sauf pour exprimer mon espoir qu'ils provoquent une crise d'urticaire chez le Vicaire de Saint Éloi. 


Que la pièce soit longue n'est pas un défaut en soi, si c'est justifié. Justement... Il me semble que vous avez certaines répétitions, et à mon avis il ne faudrait pas raccourcir le tout mais remplacer le redondant par des éléments nouveaux pour enrichir la pièce. 

Par ex : viennent d'un brouillard, emergent de la lune, et même enfants de Witan et engendrés du Malin : leur origine semble vous préoccuper. 


Strophe 7 : Jour tombant, crépuscule 


Rampant est en contradiction avec chevaucher.


Ici : 
"Ils viennent d’un brouillard orchestré du néant,

Monstruosité pâle enceinte de tourments,"



Je me demande ce qui est la monstruosité. Si c'est le brouillard, alors le brouillard est l'enceinte de tourments, il faudrait alors écrire :
"Monstruosité pâle, enceinte de tourments,"






La pièce a un sujet original traité énergiquement par grandes fresques impressionnantes. Les projecteurs sur certains personnages, Margaux, la mort, le moine, un dieu impuissant (un élément récurant des mythes accompagnant le catholicisme), illustrent mieux que les descriptions l'effet dévastateur de la Chasse Volante. Par contre en strophe 8 je trouve l'effet amoindri par une construction peu heureuse.
Marquise
Merci Angie et Salima pour vos retours enthousiastes et complets.

Salima, juste une précision : "Enceinte", ce n'est pas dans le sens d'une muraille mais dans celui de gravide. Je prends en compte toutes vos autres remarques et viendrai proposer une version améliorée d'ici quelques jours.

Salima Salam aime ce message



Dernière édition par Marquise le Mar 24 Oct - 8:26, édité 1 fois
Jihelka
Dédé, hélas ! a manqué la rediffusion de "La soupe aux choux".
Et bibi, youpi ! j'ai revu " La vie de château " de Rappeneau ! Du caviar !
Ah ! Deneuve, Noiret, Brasseur père !

Salima Salam aime ce message

Marquise
Ça lui évitera de flatuler aux quatre vents, c'est pas plus mal...

Salima Salam aime ce message

DédéModé
Vous confondez espace et temps, Marquise ! C'est fâcheux, pour qui écrit des contes fantastiques !
(je parle "du [depuis le] fond des âges")
Jihelka
Quand Dédoche paraphrase Trenet :

Je pète, 
Je pète soir et matin,
Je pète sur mon chemin,
Je lâche
Des perlouses à tout venant,
Et des vents à tout-va,
Des vents à tous les vents...🎶

Salima Salam aime ce message

Marquise
K-Duc


Dernière édition par Marquise le Lun 30 Oct - 15:42, édité 3 fois
DédéModé
forniquer !?... Ah oui ! c'est encore plus drôle !
Marquise
Tout juste, Auguste !
Salima Salam
Vous tenez à "ciels" ?
Marquise
Non pas spécialement, vous préférez cieux ?
Salima Salam
Non, pas spécialement ;-)
Juste je m'étonnais de son emploi. Vous frôlez plutôt le religieux, alors j'aurais supposé que "cieux" serait plus approprié.
Marquise
Allons-y pour cieux !
Salima Salam
Et pour v5, vous pourriez faire un petit quelque chose au niveau de l'hémistiche ?
Marquise
Oui, je peux !
Marquise
J'ai changé la deuxième strophe mais je ne suis pas sûre du truc. Vous me direz.
DédéModé
Désolé, Marquise, mais ça ne fonctionne pas pour moi ; les deux premières strophes sont entachées de « du » et la troisième me fait rire à chaque fois. 
Vous comprendrez qu'après ça il me soit difficile d'"adhérer" à l'histoire.
Salima Salam
Vous avez un peu de patience ?
Donc voilà. Strophe 2 traite de leur origine, qui ne semble pas claire pour vous : fils du Temps, de Wotan et du Malin. 
Alors temps et Wotan sont éventuellement compatibles (je ne m'y connais pas en mythologie nordique), mais Wotan et Malin sont deux univers différents. Ensuite vous dites qu'ils sont au service de l'enfer, donc du Malin. 

Chairs mortes et immortels, en l'état c'est incompatible, il faut déduire que leur "être" ou "âme" réside dans des chairs en putréfaction. 

Je vous conseillerais de déterminer pour vous-même leur nature, et ensuite de réécrire cette strophe. Éventuellement, pensez à une construction grammaticale qui vous évite la succession d'appositions. 

(Pour ciels et cieux, voyez plutôt avec ceux qui ont l'oreille, je n'ai donné qu'un avis lexical, mais les trucs de sonorités, je les laisse à d'autres).

Je vous conseillerais de revoir la succession des strophes, pour suivre un ordre plus logique : *déterminer leur nature, 
*décrire leur apparition dans le monde humain.
Donc inverser strophe 1&2.


Les deux premiers vers de strophe 8 sont une répétition de la strophe 7. 

Et du coup, qui est le seigneur Hellequin ? Je croyais que Hellequin, c'était cette bande de fous furieux.

Et encore : où se situe l'action ? Dans la France profonde ? Mais ils font quoi à cet endroit, ces Nordiques ? Peut-être vous pourriez expliquer ça, j'imagine comme une invasion barbare ou truc comme ça, soit vous pourriez délocaliser, et Margaux deviendrait Gudrun ou Hedelgard.
Marquise
Merci beaucoup Salima,
 
Petite précision : Ce n’est pas de la mythologie scandinave. C’est ce qu’on appelle du syncrétisme, c’est-à-dire que le les mythes/légendes/histoires se rapportant au Hellequin, la chasse-volante, etc se retrouvent dans moultes traditions européennes (jusqu’en Auvergne) sous différentes formes : littérature (Fred Vargas) folklorique (Mardi Gras, carnavals), peintures (Cordes), musiques (Therion) et tutti frutti… A noter que pour beaucoup, c’est de la tradition orale. Je fais référence à Wotan (Odin) parce que la chasse fantastique est une récurrence  dans les vieux contes germaniques. Je veux bien vous coller un prénom de walkyrie pour Margaux, c’est pas pour ce que ça coûte, mais comme il n’y a pas de référence topologique précise, ça me semble superfétatoire.  Quant à Hellequin, c’est un personnage qui appartient au folklore médiéval. Il conduit une troupe de démons (la mesnie Hellequin). On voit par exemple, Hellequin conduire le charivari dans le roman de Fauvel en 1310. Mais cela reste une figure assez mystérieuse et beaucoup d'études ont été consacrées à son origine. 
 
On peut considérer que l’immortalité réside dans leur essence spirituelle pas dans leur apparence physique.
 
Pour le reste, je me remets dessus aujourd’hui (vive le télétravail…)
 
Dédé, je suis positivement ravie que cela vous amuse, même si je n’ai pas réussi à y faire figurer un petit démon qui pète au clair de lune ni une guerrière à gros seins pour mieux coller à vos goûts personnels.

Marquise qui sirote son café dans un crâne d'Anglais.

Salima Salam et Jihelka aiment ce message

Salima Salam
Merci pour ces informations. Un drôle de truc, ce Hellequin. Du coup, Margaux est à sa place. Bonne journée, Marquise !
Marquise
À vous aussi Dame Salima 😀

Salima Salam aime ce message

Marquise
K-Duc

Salima Salam aime ce message



Dernière édition par Marquise le Lun 30 Oct - 15:43, édité 1 fois
DédéModé
J'aime bien aussi la Mort qui claque des os, bien dans le ton de la strophe précédente.
Sinon, quelques passages produisent l'effet escompté, mais ça me paraît insuffisant, Marquise.
Marquise
J'attends l'avis de Salima
Salima Salam
Mais Marquise, c'est très vilain à vous ! Monsieur de la Démode est mon prof, et je ne suis pas sa meilleure élève, alors aller directement, de front, braver son jugement, et je m'assure d'être recalée à mon prochain sonnet. 
Je vais voir sous quel angle aborder la question, c'est délicat. A plus.
Marquise
oki
Jihelka
Marquise, vous êtes à l'âge où le cerveau tourne à plein régime,
vous avez la plume alerte et l'imagination fertile. En principe, les
djeunes, ça veut bousculer l'ordre établi, ça veut tuer le père, ça
veut du neuf. Vous ne faites que dans le néoclassique ?
Marquise
Non, je fais un peu de tout !
Salima Salam
Strophe 3 et 4 : répétition de soir.

Strophe 4 : vous faites des rimes alternées, au lieu des suivies comme dans les autres strophes.

Le moine épouvanté bafouille son bréviaire,
Implorant en secret, le nom de Lucifer,
Priant Jésus, Marie, tout le saint bataclan,
Afin que ces démons retournent dans leur plan.
Les deux participes présents affaiblissent les rimes en -lan.

Qu’ont cessé les plaintes et les pleurs des mourants : peut-être pourriez-vous revoir cet hémistiche. 

Au regain du printemps, la plaine a reverdi.
Ici, on a re-re avec regain et reverdi. Je déconseille. Je trouve adroit un saut dans le temps pour clôre la narration, par contre vous êtes passée d'un soir de juin au printemps. 

Paladins de l’enfer, immortels et damnés,
Engendrés du Malin, privés d’Humanité.
Ici, chaque hémistiche est une apposition, ce qui forme une longue énumération. Un peu trop longue. Et vous avez également une rime en -é, à laquelle vous ajoutez engendrés et privés à l'intérieur du vers. La reprise, à l'intérieur du vers, du son rimé n'est pas toujours conseillée.
Puisque la rime damnés - Humanité est minimale, vous pourriez voir si vous la maintenez ou si vous en profitez pour organiser vos idées de façon grammaticalement différente. Vous avez si bien construit dans les autres strophes, je suppose que vous pouvez ici aussi faire quelque chose.

Mon avis, c'est que j'aime votre "organisation" : chaque strophe un sujet qui ne déborde pas. Chaque sujet est une scénette qui contribue à peindre un grand ensemble. Votre peinture est vive, expressive, colorée. 

(J'ai réalisé que je connais bien la Chasse Volante : Harry Potter ! Mais ils sont bons vivants, ceux de Poudlard, une ligue d'amateurs). 


Bon, tout ça, faites-en ce que vous voulez, au final, je vous conseille de suivre les conseils de Big D.
Marquise
Vous savez, je prends tous le conseils dès lors que je les trouve judicieux ou/et pertinents, ce que sont les vôtres et je vous remercie une nouvelle fois pour votre implication et le sérieux dont vous faites preuve dans vos remarques :-)

Je me remets donc au travail^^

Salima Salam aime ce message

DédéModé
Comme pour La Sirène, vous n'allez pas chercher assez loin en vous, Marquise – je dirais que le cœur n'y est pas, ou trop peu (il doit y être partout, le cœur, du premier au dernier mot ; un seul vers défaillant peut suffire à tout faire tomber à plat, surtout dans ce genre, qui est censé emmener l'esprit ailleurs) –, et pourtant tout y est, en vous : tout est en vous...

Salima Salam aime ce message

Marquise
Rome ne s'est pas faite en un jour :-)

Salima Salam et DédéModé aiment ce message

Marquise
Hellequin
 
Aux confins des pays, il est une légende
Venue du fond des âges et que la peur commande,
Comme un serpent glacé rampant sur l’horizon
Qui pousse le plus sage à perdre la raison.
 
Chairs mortes et fureur charriées par vent d’Autan,
Ils se font appeler les enfants de Wotan.
Surgissant d’un brouillard infecté de malice,
La horde perpétue tueries et sacrifices.

Un soir du mois de juin, Margaux du Bas-Moulin,
La fille du pasteur qui dormait dans le foin,
Les a vus survoler le vieux Pont de l’Abbé.
Depuis, ses yeux sont morts, sa bouche reste bée.

Tout espoir est perdu dès que sonne l’assaut.
Appuyée sur sa faux, claquant de tous ses os,
La Camarde en effroi se tient là, haletante,
Lorsqu’elle entend les cors de la Chasse Volante.
 
Le moine épouvanté bafouille son bréviaire,
Il implore en secret, le nom de Lucifer,
Et prie Jésus, Marie, tout le saint bataclan,
Afin que ces démons retournent dans leur plan.
 
Au solstice d’hiver, culmine leur fureur :
Ils submergent la terre, épandant des horreurs
Sous le regard de Dieu, en ses cieux, impuissant,
Et des anges noyés dans leurs larmes de sang.
 
Quand la brume s’estompe aux feux du jour tombant,
Que femmes et enfants sont là, les bras ballants,
Ce n’est plus qu’un amas de corps éviscérés
Que la terre brulée offre aux astres glacés.
 
L’été s’est allongé, la plaine a reverdi.
Mais malgré la ferveur du soleil de midi,
Margaux entend toujours, comme un maudit refrain,
Le rire obscène et gras  du Seigneur Hellequin.

Salima Salam, Jihelka et Curare aiment ce message



Dernière édition par Marquise le Lun 30 Oct - 5:09, édité 3 fois
Salima Salam
Au premier survol : je trouve que les modifications ont vraiment de l'allure. Les deux vers d'ouverture et le premier quatrain dans son ensemble modifient toute la présentation et perception de la pièce avec classe. 
Je repasse. Bonne journée !

Marquise et Curare aiment ce message

Marquise
Trop contente bounce  (je déchanterai certainement après le passage du pétomane grincheux...)

Salima Salam et Jihelka aiment ce message

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