Le Bastringue Littéraire
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POÈME : Clos vert

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18072021
POÈME : Clos vert

L’an fut célébré neuf, en confetti de neige.
Graines au nourrissoir et gente ailée en flots,
Bal de plumes léger, me réjouit ce manège,
Au sein de mon courtil, à mes yeux, demi clos.

Pourtant froide dormance, ô hiver aux cent nuits,
Au creux de mon vieux chêne, un écureuil s’échoue.
Pierrot lunaire en paille, épouvantail s’ennuie ;
Jusqu’à la saint épeautre, il semble dans les choux.

Puis sur le champignon, appuie le doux printemps.
On sème à la folie, noces de primevère.
Ça pousse dans les raies, m’enivre ces instants.
Papillon sans filet, poésie persévère.

Je serai, coccinelle, un peu tireur d’élytres.
Tu me parais à point contre le puceron.
Vainquons le pesticide et guerre à tous ses litres ;
Crions coquelicots, pour fraise et liseron !

Juin, l’arche de nos haies est tonnelle fleurie.
Rivière en chuchotis, famille canard flotte.
Dans le vert camaïeu, file le chemin gris
Petit pierreux poudré monte jusqu'à marmotte.

Moi, voyageur de l’aube autour de mon jardin,
Je visite, l'été, le basilic de Rome,
Avec un arrosoir et ce plaisir badin.
Mon nom est en senteur : pèlerin pour l’arôme.

Bientôt dans les buissons, l’automne fait la mûre.
En saison de labour, je joue la grelinette.
Instrument clé du sol, Déméter me murmure :
« Tu connais la musique : ameublis la planète ».

« Je te hume Gaïa, du haut de la calade ».
Cueillette d’une poire, « en fait, amies abeilles,
Comme vous dans le thym, je butine en balade.
Mon dessert potager s’attrape en haut des treilles ».

Quand s’allient papa et les quarante légumes,
Aux fruits, c’est le sésame à saveur salivante.
Ces trésors goût soleil ou mouillés par les brumes,
Donnent, en bio-joli, label terre vivante.

Salima Salam, Blackmamba Delabas et Ninn' A aiment ce message

Commentaires

DédéModé
MAIS... c'est MOUA qu'a écrit ça !... AU VOLEUR !
Salima Salam
Ah, c'est vous donc, Monsieur Dédé ? Im-pô-si-bleu.

C'est la plume de l'Amphitryon sans aucun doute possible. Attendez un peu, ce soir ou demain soir, que je trouve le temps de me pencher dessus et de voir ce qu'il y a dedans.

De vous Monsieur Dédé ? Quelle prétention, non mais ! A propos de vous, si vous vouliez écrire quelque chose de plus consistant que votre Gigue Dondaine...


Dernière édition par Safia Salam le Mer 21 Juil - 2:15, édité 1 fois
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Bordel Dédé s'est approprié mon Opus littéraire, j'aurais dû l'mettre aussi sous pli recommandé celui là aussi ! 😁

DédéModé aime ce message

Salima Salam
Le Clos Vert

Une pièce en alexandrins, magnifiques alexandrins avec des hémistiches (demi alexandrins de six syllabes) réguliers. Alors là j'ai un doute sur un mot : j'aurais dit ré-jou-it et pas ré-jouit, mais je laisse à plus expert en la matière rappeler la règle. Et "ô hiver" est un hiatus.


Ce qui est remarquable dans ces alexandrins, c'est qu'ils ne sont pas lourds, pompeux. Au contraire, très guillerêts et légers. Pourquoi ? Comment ? C'est ce que je me demande à chaque poème de vous que je lis. Nouvelle tentative de percer le mystère.

Champs lexical : vous utilisez à profusion des mots de l'univers du Jardinier et du microcosme du Jardin. Monde végétal et animal. Il y a aussi un peu de minéral. Pour donner une estimation, je pense qu'un substantif (nom) sur deux désigne quelque chose du biotope du jardin. Et ce jardin est joliment particulier : osmose d'agrément et de culture potagère.
Quelques mots scientifiques qui, savamment dosés, ajoutent une touche élégante. Ici il y a seulement "élytre", mais je me souviens d'autres de vos pièces où vous pratiquez la même technique.


Syntaxe : notable, une fréquente absence de déterminants. Je crois que c'est une des clés du mystère : vous associez substantif, adjectif et verbe sans vous encombrer de ces petits mots usuels.
Ex : Pierrot lunaire en paille, épouvantail s’ennuie
Une phrase normative aurait donné :
L'épouvantail, représentant un Pierrot lunaire en paille, s’ennuie.
Ou bien :
Le Pierrot lunaire en paille, c'est à dire l'épouvantail, s’ennuie.
Et il me semble que cet exemple illustre bien le travail du poète, qui s'affranchit du code usuel de l'expression, et exprime l'idée d'une manière inattendue, provoquant "quelque chose" chez le lecteur. Quelque chose comme la surprise de rencontrer l'inattendu, comme le délice de contempler une formulation esthétique, comme l'attente comblée de ressentir des émotions diverses.

Jeux de mots : à foison. Des similarités sonores entre des syntagmes (groupes de mots qui vont ensemble et s'unissent pour exprimer une idée) et des expressions usuelles.
Ex : appuyer sur le champignon, tireur d'élytre, instrument clé du sol
Ces curieux jeux de mot animent le petit monde décrit, lui donnent une dynamique particulière, en s'appropriant d'expressions de la technique et de la culture (au sens des arts) pour décrire des processus de la nature.

Figures de style : je compte y revenir une autre fois.

Impression d'ensemble : une pièce magnifique par les techniques utilisées et par le petit monde qu'elle fait surgir en images pour le lecteur. Une pièce riche qui supporte une lecture approfondie, qui résiste même quand elle est décortiquée.
Vous avez de la chance que je ne sois pas chanteuse, je vous l'aurais volé votre Clos vert. Enveloppe Boileau ou pas.

Tryphon miaou aime ce message

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Salut Safia,
Merci bien pour ton super commentaire  bien complet ! Ça fait plaisir. Ça se voit qu'on est pas en mode Short au Bastringue. Ouais c'est vrai que j'aurais dû mettre bel hiver au lieu de ô hiver ou de sale hiverça met l'eau à la bouche, mdr.

Tu peux le mettre en chanson si ça te chante et ce n'est pas celui qui est protégé c'est un autre. Tiens je vais le poster ;-)
Bises à toi.
T. Miaou
DédéModé
Les 4 saisons du jardin bio...
Ce qui est gênant chez toi, Poto, c'est que la recherche du "bon mot" prend toujours le pas sur celle de la cohérence et d'une construction correcte ; il manque des verbes, des articles, parfois de lien entre des hémistiches trop marqués...
Je reviens plus tard avec ta première strophe, pour illustrer...
DédéModé
Voilà donc ce qu'en donnerait la seconde phrase en prose :
(Autour des) graines au nourrissoir, (la) gente ailée en flots (donne un) bal de plumes léger au sein de mon courtil ;
ce manège (offert) à mes yeux demi-clos me réjouit.
Trop d'ellipses ajoutées aux inversions diluent le sens, qui se perd dans le style télégraphique ;
ces 3 alexandrins ressemblent à un empilement aléatoire d'hexasyllabes.
Alors oui, l'originalité de l'expression, l'invention, le jeu avec la langue, t'es très fort pour tout ça, mais tu construis ton palais baroque sur du sable, Poto : y a pas de fondations.
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ok merci, jeune.
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