Tout un art, par Olivier Descamps
Le froid glace cet entrepôt aux portes pourtant fermées.
Jonas empoigne une tête adulte et la plante sur un pic de fer ; les yeux morts fixent le plafond.
D’un geste précis, le jeune homme sépare la mâchoire inférieure du reste du crâne.
Alors, la lame acérée extrait le trésor.
Découper une langue, tout un art ! Jonas est un pro : son père lui a appris.
L’adolescent adore ça. Une fierté, un besoin, devenus plaisir.
Il ne pratique qu’à la bonne saison.
Une heure de labeur lui rapporte vingt couronnes.
La langue du skrei est un mets prisé en Norvège.
Les moins :
Un certain flou dans le vocabulaire, à mon avis. Par ex : "entrepôt aux portes pourtant fermées", il me semble que "toujours" irait mieux que "pourtant".
Les différentes appellations du héro, il aurait été préférable de s'en tenir soit à adolescent soit à jeune homme, et d'utiliser le pronom personnel "il" le reste du temps. Comme il y a peu de personnages, pas de risque de confusion.
Le découpage des paragraphes, le retour à la ligne à chaque phrase n'est pas justifié.
La chute aurait pû tomber avec plus de surprise, mais un relâchement dans la tonalité au moins dans les trois dernières phrases fait présumer une explication qui ne sera pas horrifique.
Les plus :
L'atmosphère est très bien rendue. La description est régionale, sensorielle et émotionnelle. La chute est intéressante, je ne connaissais pas.
Salima SalamMar 17 Jan - 16:53