5. Face-à-face

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Le Bastringue Littéraire :: Concours :: 4e concours (07/23) : Double drabble :: 4.2 Œuvres et commentaires

5. Face-à-faceLun 17 Juil - 6:00

Face-à-face

par @Fauxy Writer

Toc toc, on frappe à la porte. Chuuut chuuut ! Faisons comme si nous n’étions pas là ; la mort frappe toujours deux fois au même endroit, Santa Maria ! Allons allons, regardons de plus près par le judas ou l’œilleton de la porte. Il n’y a pas d’équivoque : ce sont les jumelles du dessous… Celles du duplex de feu Madame DUBOIS-BREUIL. Elles viennent pour le dîner… À moins que ce soit pour aller danser le cha-cha. Quoi qu’il en soit, ne répondons pas. Un fond de Chianti et deux parts de pizza, ça ne se partage pas. Reculons de deux pas. Plus un bruit, elles sont parties. Je crois qu’elles ne reviendront pas. C’est fou tout de même ce qu’on est obligé de faire pour garder un peu d’intimité. Fermer avec deux tours de clé son petit jardin secret, ce n’est pas chose facile quand on habite en ville. Reprenons là où nous en étions, veux-tu ? C’est à toi de lancer les dés : double six, tu dois rejouer… Deux ! Cette fois, tu es finie ; j’ai encore gagné la partie. La schizophrénie a certains avantages, dont celui de te façonner à mon image.

Dernière édition par DédéModé le Dim 30 Juil - 7:43, édité 1 fois

Re: 5. Face-à-faceLun 17 Juil - 17:37

Un texte léger, comme si deux souris étaient affairées. Le mot "double" a été choisi et illustré au fil des phrases par plusieurs moyens.

ouverture sur l'onomatopée en épizeuxe toc toc (répétition sans lien de coordination), qui relève de l'harmonie imitative et est très réaliste et répandue.
Onomatopée en épizeuxe Chuuut-chuuut ! Et allons-,allons pas du tout attendue ni usitée.
Cinq répétitions de "deux" qui ne me gênent pas. (Il en va différemment de la répétition de "porte", qui aurait pu être évitée.) Dans les répétitions de "deux", on a également un polyptote, c'est l'usage d'un même mot après lui avoir fait subir une transformation grammaticale : 4 adjectifs et un adjectif substantivé. C'est une figure particulièrement intéressante.
Jumelles, duplex, nom composé Dubois-Breuil, autant de vecteurs de l'idée "double".

À mon avis, ce cas de schizophrénie est peu réaliste. Je crois qu'une telle harmonie et connivence entre les diverses personnalités d'un corps est rarement ou n'est jamais atteinte. Enfin, ici, il ne s'agit pas d'un traité de médecine, et peut-être que de telles histoires contribuent à faire abandonner dans la société certains préjugés en défaveur de cette maladie.

Le texte fonctionne très bien, je trouve, riche en détails, très concentré, par ex dans cette phrase "celles du duplex de feu Madame DUBOIS-BREUIL", où chaque élément lexical contribue à former cette foule d'informations qui rendent le récit vivant (on lit parfois des passages interminables et creux où rien n'avance ni se crée, pas la moindre image dans l'esprit du lecteur, et ici c'est tout l'inverse.) Le tout est un peu "disjoncté", avec des idées qui partent à droite et à gauche, c'est voulu naturellement. Il s'en dégage une atmosphère très positive et joyeuse, comme des rires étouffés.

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Virtus verborum amo.

Re: 5. Face-à-faceMer 19 Juil - 10:16

5- Face à face

L’auteur s’est emparé du thème jusqu’à plus soif. Au détriment d’une trame narrative qui tienne la route.
C'est juste un empilement de doubles.

Le sujet de la schizophrénie est abordé avec légèreté et fantaisie.Il provoque quelques sourires à la première lecture, qui disparaissent à la deuxième. Le personnage semble sympathique et satisfait lové dans sa maladie. Ce qui est peu crédible.