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Le Dragon bleu

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08112023
Le Dragon bleu

La terre vomit ses rivières,
Et le ciel noir crache du feu.
On l’entend du fond des chaumières,
Il arrive le dragon bleu.
 
On l’entend déchirer la brume,
Quand écartelant l’océan,
Il surgit au cœur de l’écume,
Et se dresse sur son séant.
 
On entend son souffle de pierre
Briser les vitres des maisons.
Au loin s’élève une prière
La dernière des oraisons.
 
On l’entend fendre l’atmosphère
Pour étouffer le dernier vœu,
S’enrouler autour de la terre,
Il arrive le dragon bleu.


Dernière édition par Angieblue le Lun 13 Nov - 18:12, édité 1 fois

Salima Salam et Marquise aiment ce message

Commentaires

Marquise
En grande fan des  Eddas, j'ai pensé d'emblée à Jörmungand bounce  Et dans un deuxième temps, j'ai fait un parallèle avec une catastrophe climatique (c'est la saison).

C'est bien, propre, même si j'aurais aimé un vocabulaire plus soutenu  Le Dragon bleu 1f600

En passant, il faut que je t'envoie un MP pour te demander tout autre chose...

Kraken
Angieblue
Coucou,
Oui, bien vu, ça s'inspire, en effet, de différentes mythologies…
Et, bien sûr, également de l'actualité avec ces phénomènes un peu apocalyptiques qui nous tombent dessus… affraid
Ok pour le MP, n'hésite pas…
Marquise
Je t'envoie ça tout à l'heure
Jihelka
"Et se dresser en rugissant"
serait peut-être préférable ?
Évidemment, séant et océan, ça fait rime riche... si on veut...

Marquise aime ce message

Angieblue
Hello Jihelka,
En effet, votre proposition serait parfaite au niveau des sonorités, allitérations en "s", "sssssss" très reptiliennes et l'asonance en "i".
Après, à voir, car peut-être moins solennel que "séant" et plus convenu dans une atmosphère un peu mystique et fantastique…Mais, par contre, tout à fait dans le bon ton pour une métaphore de la tempête…
Jihelka
Le  Dragon Bleu qu'il ne faut pas confondre avec le Dragon Vert,
la Belle-doche à Nénesse, écolo de la première heure et virago
de la dernière espèce.
🐲
Angieblue
👽lol

La prochaine fois, j'écrirai un poème avec un dragon jaune dont le thème sera le réchauffement climatique… sunny
Marquise
Quand tu auras tes ragnagna tu feras Dragon Rouge ?

Oui, je ---------->
Jihelka
Le Dragon jaune, il a existé. Il s'appelait Bruce Lee !
Angieblue
lol!
Ah la la, je crois que nous avons chopé le virus de la dragonite aiguë multicolore. affraid

Jihelka aime ce message

Salima Salam
J'ai pensé au dragon de Tolkien, Le Hobbit. Excepté le dernier vers, c'est exactement le mouvement et le paysage décrits par Tolkien. 

De cette pièce se dégage un équilibre certain entre complexité des contraintes poétiques et simplicité de la narration. Le vocabulaire est précis sans être précieux. Peut-être qu'une progression plus précise aurait accentué l'impact des mots : d'abord très éloigné puis se rapprochant (on entend les vitres se briser, puis on l'entend au loin, alors qu'on attendrait l'inverse). 
Éventuellement, le "tout" de v6 a un rôle de béquille, et l'image en est faussée : on peut s'imaginer l'océan déchiré sur le passage du monstre, mais "tout" l'océan déchiré, ça fait beaucoup. Enfin, si c'est tiré d'une mythologie où ça se passe de cette façon, rien à redire.
Les répétitions entrelacées sont très habiles, elles donnent une impression de rumeurs grandissantes, d'imminence du danger.

Angieblue aime ce message



Dernière édition par Salima Salam le Sam 11 Nov - 9:46, édité 1 fois
Angieblue
Bonsoir Salima,
Je trouve votre commentaire très pertinent. En effet, je me suis fait la même remarque au sujet de la progression qui contient une certaine incohérence. Puis, je me suis dit que l'on pouvait imaginer qu' il était encore éloigné mais que son souffle puissant se propageait sur toute la planète. Le but étant de créer une ambiance de fin du monde. Cela justifierait également le fait qu'il déchire "tout" l'océan. On assiste à une sorte d'apocalypse. 
Le fait que ce soit assez concis permet aussi de laisser une liberté d'interprétation au lecteur. On peut ensuite imaginer qu'il s'envole puis étouffe la planète. Une sorte de jugement dernier ou de punition car les humains n'ont pas su préserver la planète. 
Je reconnais que ça aurait pu être plus étoffé et plus précis. J'ai été un peu paresseuse. 
Ensuite, je ne m'inspire d'aucune mythologie précise. J'ai juste repris la figure du dragon et du serpent, puis j'ai brodé pour créer une sorte de métaphore filée illustrant les tempêtes présageant peut-être l'apocalypse. 
Sinon, à mon grand regret, je n'ai toujours pas lu Tolkien, mais j'espère rapidement y remédier car son univers ne peut que me plaire.
Encore merci pour ce très bon commentaire.

Salima Salam aime ce message

Salima Salam
Bien sûr, on n'est pas obligé de suivre une progression particulière, et à première lecture je n'avais achoppé sur rien. Au contraire, ma première impression était celle de fluidité et d'harmonie. Ce n'est qu'à force de relectures que certains éléments apparaissent parfois. Et d'ailleurs, ma remarque n'a pas pour but de vous inciter à modifier quelque chose, mais plutôt pour que vous preniez ce point en considération pour une prochaine œuvre.

Angieblue aime ce message

Angieblue
Bien reçu, et encore merci pour cet échange I love you.
DédéModé
Moi j'ai trouvé cette pièce complète, bien conduite et équilibrée, efficace notamment par l'adroite introduction de refrains et l'usage remarquable de la métaphore synesthésique, chère à l'Auteure.
Ceci dit, je partage l'avis de  la Patronne sur la deuxième strophe : une fois supprimée la béquille – qui en est bien une puisque avec ou sans vous dites la même chose – je crois qu'elle gagnerait à être coupée en deux.

Angieblue aime ce message



Dernière édition par DédéModé le Sam 11 Nov - 14:30, édité 2 fois
Angieblue
Merci Dédé pour cette appréciation très positive.
je vais essayer de rectifier cette histoire de béquille sans que le poème ne perde en puissance et en efficacité, ce qui ne va pas être simple.
Il faut que je retravaille les strophes 2 et 3. A chaque fois que je relis, je sens qu'il y a un truc qui cloche.
Je vais chercher… cheers
DédéModé
Oui, elle a raison aussi pour la 3, où des éléments sont à inverser. Je vous laisse chercher...
(essayez d'en profiter pour éliminer la répétition pourfendre/fendre)
Fantine
"On entend son souffle de verre
Briser les vitres des maisons."
Ces deux vers sont très réussis : associer le matériau des vitres au moyen de leur destruction, je vois les tessons voler alentours, j'entends le fracas et je sens la brûlure et le souffre.

Bravo pour Dragon bleu.

DédéModé aime ce message

Angieblue
Merci beaucoup Fantine, il est vrai que j'ai beaucoup réfléchi à ces deux vers. Ça passait ou ça cassait. Du coup, je les conserve.
Ok Dédé, je vais travailler tout ça. Il n'y a pas grand chose à changer, il faut juste trouver la bonne formule magique. Là il y a juste un ou deux ingrédients à changer.
Angieblue
Bonjour,
J'ai une nouvelle proposition, mais je suis obligée de me séparer du "souffle de verre" pour une question de rime.
La voici : cheers

Le Dragon bleu

La terre vomit ses rivières,
Et le ciel noir crache du feu.
On l’entend du fond des chaumières,
Il arrive le dragon bleu.
 
On l’entend déchirer la brume,
Quand il surgit de l’océan,
Flamboyer à travers l’écume,
Et se dresser sur son séant.
 
On entend son souffle de pierre
Briser les vitres des maisons.
Au loin s’élève une prière
La dernière des oraisons.
 
On l’entend fendre l’atmosphère
Pour étouffer le dernier vœu,
S’enrouler autour de la terre,
Il arrive le dragon bleu.

Marquise aime ce message

Marquise
Super fluide !

A titre perso, crapounette, je regrette juste ce "il arriveuh le dragon bleu" par super musical, mais bon les goûts...
Angieblue
Tout à fait d'accord, mais "Il arrive", il y a quelque chose de visuel et de solennel ...
Au départ, j'étais partie sur l'idée suivante:
" On l'entend…
la colère du dragon bleu".
Mais, j'ai changé d'avis…
Marquise
"Il revient " (comme un cycle maléfique) ne te plairait pas ?
DédéModé
On l'entend déchirer la brume, très bien, mais flamboyer et se dresser, je ne sais pas...
Angieblue
Ben non, "Le dragon bleu" ça colle avec ma signature artistique.
Angieblue, La sorcière bleue, Bleu létal…
Et puis, le fait que ça heurte au niveau des sonorités est en adéquation avec le fond...C'est une venue qui heurte, ébranle et fracasse tout…
Angieblue
Dédé, "Séant", "Océan", ça permet de conserver la rime riche, et l'action est magistrale.
"Flamboyer", j'aime bien pour le côté visuel et également magistral. Et, "on l'entend…flamboyer", vous oubliez mes synesthésies…
En fait, je ne sais pas trop, non plus...Je vais encore réfléchir…

Edit: J'ai voulu figurer les vagues immenses qui s'élèvent en hauteur et se fracassent dans un tourbillon d'écume.
DédéModé
Permettez, Madame...

On l'entend déchirer la brume
Quand (écartelant) l'océan,
Flamboy(ant) à travers l'écume,
(Il) se dress(e) sur son séant.

Angieblue aime ce message

Angieblue
Hey, hey, pas mal ! je prends
"écartelant" c'est parfait ! cheers
Angieblue
Mais du coup, avec "flamboyant", c'est peut-être un peu lourd, donc pourquoi pas :

On l'entend déchirer la brume
Quand écartelant l'océan,
Il surgit au cœur de l'écume,
Et se dresse sur son séant.
Angieblue
Euréka, j'ai trouvé ! cheers

Version 3

Le Dragon bleu

La terre vomit ses rivières,
Et le ciel noir crache du feu.
On l’entend du fond des chaumières,
Il arrive le dragon bleu.
 
On l’entend déchirer la brume,
Quand écartelant l’océan,
Au cœur d’une explosion d’écume,
Il se dresse sur son séant.
 
On entend son souffle de pierre
Briser les vitres des maisons.
Au loin s’élève une prière
La dernière des oraisons.
 
On l’entend fendre l’atmosphère
Pour étouffer le dernier vœu,
S’enrouler autour de la terre,
Il arrive le dragon bleu.

Salima Salam aime ce message

Salima Salam
Je suis toujours un peu perdue dès qu'on retravaille beaucoup un texte. Alors j'écoute en silence, mais il me semble que les modifications vont dans le bon sens.
Angieblue
Merci Salima, et vous y avez largement contribué grâce à votre commentaire avisé. cheers
DédéModé
J'aimais mieux la version précédente du vers 7. Tout le reste me semble abouti.
Angieblue
Celle ci ?

On l'entend déchirer la brume
Quand écartelant l'océan,
Il surgit au cœur de l'écume,
Et se dresse sur son séant.


ou celle-ci ?


On l'entend déchirer la brume
Quand écartelant l'océan,
Flamboyant à travers l'écume,
Il se dresse sur son séant.
DédéModé
La vôtre.
Angieblue
Ok Dédé, je vais faire ce dernier changement pour la version définitive. 
Un grand merci pour votre aide.
Bonne soirée.

DédéModé aime ce message

Angieblue
Voici donc la version définitive.
Merci à tous les participants de ce fil qui m'ont aidée à améliorer mon poème. cheers
Du coup, j'édite également mon premier message pour qu'y figure la nouvelle version.

Le Dragon bleu

La terre vomit ses rivières,
Et le ciel noir crache du feu.
On l’entend du fond des chaumières,
Il arrive le dragon bleu.
 
On l’entend déchirer la brume,
Quand écartelant l’océan,
Il surgit au cœur de l’écume,
Et se dresse sur son séant.
 
On entend son souffle de pierre
Briser les vitres des maisons.
Au loin s’élève une prière
La dernière des oraisons.
 
On l’entend fendre l’atmosphère
Pour étouffer le dernier vœu,
S’enrouler autour de la terre,
Il arrive le dragon bleu.

Salima Salam, Mila et Marquise aiment ce message

DédéModé
Y a plus qu'à donner une majuscule à dragon...
Angieblue
Nenni, il ne faut pas mettre une majuscule à "dragon".
Et puis, je ne vous ai pas donné son nom, je le garde secret. cheers

Par exemple, on met une majuscule à Satan ou Lucifer, mais on n'en met pas à diable.

Et puis, mon dragon n'est pas le Créateur… affraid

Salima Salam et DédéModé aiment ce message

Salima Salam
Beau retravail, belle performance, Angie !
Angieblue
Merci beaucoup, Salima. flower
Salima Salam
Loin au delà des montagnes froides et embrumées
Vers des cachots profonds et d'antiques cavernes
Il nous faut aller avant le lever du jour
Pour réclamer notre or longtemps oublié.

Des gobelets ils ciselèrent là pour eux-mêmes
Et des harpes d'or ; où nul homme ne creuse
Longtemps ils sont restés, et maintes chansons
Furent chantées, inentendues des hommes ou des elfes

Les pins rugissaient sur les cimes,
Les vents gémissaient dans la nuit.
Le feu était rouge, il s'étendait flamboyant ;
Les arbres comme des torches étincelaient de lumière.

Les cloches sonnaient dans la vallée
Et les hommes levaient des visages pâles ;
Alors, du dragon la colère plus féroce que le feu
Abattit leurs tours et leurs maisons frêles.

La montagne fuma sous la lune ;
Les nains, ils entendirent le pas pesant du destin.
Ils fuirent leur demeure pour tomber mourants
Sous ses pieds, sous la lune.

Loin au delà des montagnes froides et embrumées
Vers des cachots profonds et des cavernes obscures,
Il nous faut aller avant le lever du jour
Pour gagner sur lui nos harpes et notre or !


Extrait de Le Hobbit, Tolkien.

Mila aime ce message

Salima Salam
Il y avait en ce temps-là dans le Nord des quantités de dragons, et l'or s'y faisait sans doute rare, alors que tous les nains fuyaient vers le sud ou étaient tués, sans compter que le gaspillage et la destruction commis par les dragons empiraient de jour en jour. Il y avait un ver particulièrement avide, fort et méchant, du nom de Smaug. Un jour, il s'envola et vint dans le Sud. La première annonce que nous en eûmes fut un bruit semblable à celui d'un ouragan en provenance du nord et le grincement et le craquement des pins de la Montagne sous l'assaut du vent. Quelques-uns des nains qui se trouvaient dehors (j'en étais par chance - beau gars aventureux à l'époque, toujours le nez au vent, ce qui me sauva la vie ce jour-là) - or donc, d'une assez grande distance, nous vîmes le dragon se poser sur notre montagne dans une trombe de feu. Puis il descendit la pente et, quand il atteignit les bois, ils se mirent tous à flamber. A ce moment, toutes les cloches de Dale sonnèrent, et les guerriers prirent les armes. Les nains se précipitèrent par leur grande porte ; mais le dragon était là qui les attendait. Aucun ne s'échappa de ce côté. De la rivière s'éleva une grande vapeur ; un brouillard s'étendit sur Dale et du milieu de ce brouillard le dragon fondit sur eux et détruisit la plupart des guerriers - c'était toujours la même malheureuse histoire, trop courante en ce temps-là. 

Extrait de Le Hobbit, Tolkien 

Mila aime ce message

Angieblue
Waouuuuuh, comme j'aime ces descriptions fantastiques et apocalyptiques ! avec ces créatures mythiques, les dragons, les cloches dans le lointain, les éléments personnifiés et déchainés, et l'impuissance des hommes face à ce qui est supérieur et divin…

En effet, cette atmosphère s'apparente à celle évoquée dans "Le dragon bleu".

Un grand merci Salima pour ces extraits que je reçois comme un cadeau.
Je n'ai jamais lu Tolkien car je n'avais pas accroché au film qui était sorti, et je n'allais pas très bien quand je l'ai visionné. 

Je vais y remédier et lire ce grand auteur !

Salima Salam aime ce message

Salima Salam
Si vous parlez du film Le seigneur des anneaux, il me semble assez fidèle à l'esprit du livre, bien qu'il ait de ces stupides modifications pour adaptation cinéma qui ne sont pas justifiées à mon sens. Mais le livre est bien plus expensif, détaillé, tranquille et profond je trouve, la psychologie des personnages se développe lentement et par petites touches, le suspense et l'angoisse montent avec habileté, presque sans qu'on s'en rende compte. 

Le Hobbit est bien plus concis, plutot à la manière d'une légende, avec très peu de descriptions et sans cette profondeur de roman.
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