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Petit abécédaire du psychotique non illustré

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17042024
Petit abécédaire du psychotique non illustré

PETIT ABECEDAIRE
DU
PSYCHOTIQUE
 
NON ILLUSTRÉ
 
 


Aa


 
 
ABERRANT, E (adj.) Se dit le plus souvent d’un comportement ou d’une idée peu appropriés, perceptibles de l’intérieur ou de l’extérieur selon le moment, le lieu, la température, etc.
 
ACCÉLÉRATION (n.f.) Augmentation de la vitesse de défilement des mots dans la pensée, qui est très embêtante parce qu’on n’arrive pas à suivre.
 
ACCUEIL (n.m.) Bureau où il faut montrer le papier signé et tamponné qui permet de sortir de l’Hôpital Psychiatrique.
 
ACTE (n.m.) Partie d’une pièce de théâtre qui laisse parfois parler les profondeurs (on parle alors d’acte manqué).
 
AFFECTION (n.f.) Maladie, généralement de longue durée pour les lecteurs.trices de ce dictionnaire. Son petit nom est alors ALD.
 
AH BEN MERDE ALORS ! Expression qui sort toute seule quand on a la certitude qu’on vient de mourir.
 
AH, OK ! cf AH BEN MERDE ALORS !
 
ALTÉRATION (n.f.) Modification pas très heureuse, le plus souvent du jugement, qui peut mener à des prises de décisions parfois drôles ou rock’n’roll.
 
AMBULANCE (n.f.) Véhicule très souvent employé par des pompiers qui ont le chic pour vous demander au mauvais moment ce qui ne va pas.
 
ANALYSANT, E (n.m., n.f.) Personne assise dans un fauteuil ou allongée sur un divan et qui paye pour pouvoir parler beaucoup d’elle-même en espérant pouvoir revenir la semaine suivante.
ANALYSTE (n.m. ou f.) Personne assise dans un fauteuil pour écouter parler un.e analysant.e et peut-être penser à autre chose.
 
ANGOISSE (n.f.) Sensation très désagréable d’avoir les côtes arrachées, qu’on pourrait tout aussi bien appeler peur mais que les médecins préfèrent appeler comme ça, allez savoir pourquoi.
 
ANTI-DÉPRESSEUR (n.m.) Bonbon de tous les jours, à avaler sans croquer parce que c’est très amer.
 
ANXIOLYTIQUE (n.m) Bonbon à avaler pour ne plus avoir peur, d’autant plus efficace qu’il est petit et bleu ou rose.
 
ARABE (L’) (n.m.) Personnage-clé, toujours désigné ainsi, jamais nommé, d’un roman d’Albert Camus, L’étranger, qui peut rendre fou parce que narré par un mort.
 
ARC-EN-CIEL (n.m) Phénomène optique qui n’a pas spécialement sa place dans un dictionnaire du psychotique mais qu’on a quand même mis là parce que c’est très joli.
 
ASSEOIR (S’) (v. pron.) Commencer une séance de psychothérapie dans les règles de l’art.
 
ATELIER (n.m.) Endroit où on s’occupe les mains ou la tête en faisant de la poterie ou de la poésie dans un Hôpital Psychiatrique.
 
ATTENTION (n.f.) Disposition en principe flottante et bienveillante chez le psy, sinon changez-en.
 
AUTRE, AUTRE (n.m., n.f.) Personne dont on sait ou croit savoir qu’elle n’existe pas ailleurs que dans sa tête.


Dernière édition par Thierry Lazert le Mer 1 Mai - 15:11, édité 2 fois

Salima Salam, Ninn' A, Jihelka, Viktor Geté et Cristale aiment ce message

Commentaires

Salima Salam
Accrochez vous, cher Thierry, j'ai de la critique à revendre. Et je vous l'offre méchamment. À charge de revanche. 

Je voudrais bien vous demander un truc, très sérieusement. Je peux ? Merci. Quel est votre objectif premier ? Et vos objectifs secondaires ? 

... (Maintenant, réfléchissez à votre réponse avant de lire la suite. Merci. Vous êtes décidément complaisant.)

Il me semble que, d'un mot à l'autre, l'intention de l'auteur varie. Ex :
ABERRANT, E: me semble une définition acceptable, moyenne, passe-partout, avec une pointe d'allusions, dont je ne perçois pas les implications, dans la deuxième moitié de la définition. Intention : définir.

ACCÉLÉRATION : description très intéressante d'une expérience pas banale. Intention : faire partager un vécu, faire sourire peut-être. 

ACCUEIL : hmmm. Hum hum. J'accroche pas sur celui-là. Vous donnez une mauvaise image du type. Ça lui va pas. À ce stade, il semble mériter qu'on lui prolonge un peu son séjour, si vous voyez ce que je veux dire. Intention : faire rire aux dépens du type, quand ailleurs on peut rire avec lui de ce qui lui arrive. 

ACTE : réflexion philosophique sur soi-même je dirais, avec des métaphores qui m'échappent, incite à réfléchir. 

AH BEN MERDE ALORS ! Partager un vécu, faire sourire. C'est même unf façon très adroite de faire partager l'expérience de la mort imaginée, concise, frappante, donne presque l'illusion de ressentir l'impression. Un vrai TTC avec chute inattendue. 

Attention : répétition de "parce que c'est". 

À min avis, accueil, anxiolytique, antidépresseurs et atelier sont les plus faibles. Ils n'apportent pas de véritable "valeur ajoutée", il leur manque la profondeur. 

Et répondez-moi : "ouai, c'est un choix, j'assume", hmmm !

Thierry Lazert aime ce message

Salima Salam
Ps : j'ai oublié : je trouve l'idée très bonne et la réalisation dans l'ensemble très bonne aussi. Votre choix des mots : très intéressant. J'espère la suite.

Thierry Lazert aime ce message

Thierry Lazert
@Salima Salam

Mon objectif premier est de m'adresser aux psychotiques pour leur dire "t'es pas tout.e seul.e " et peut-être les faire sourire en évoquant des choses qu'ils connaissent sûrement, et s'il y a un objectif secondaire, c'est de présenter aux non-psychotiques, sous un angle souriant, un monde qui leur est étranger.

Vous avez raison, il y a des faiblesses, je vais essayer d'y remédier. Le plus difficile n'est pas de définir les mots mais de trouver les mots à définir. Donc pas de "ouais, j'assume" !

Merci de vous être arrêtée là.

Salima Salam aime ce message

Salima Salam
Oui, "monde étranger", c'est vraiment ça. Des lieux, des expériences, des repères propres, c'est vraiment un drôle de monde. Très intéressant. Fascinant même.

Thierry Lazert aime ce message

Salima Salam
J'y pense, vous devriez écrire un petit texte introductif du genre "à l'usage de...", texte que vous pourriez retravailler à la fin de vos travaux, pour synchroniser vos objectifs et réalisation.

Thierry Lazert aime ce message

Thierry Lazert
PETIT ABECEDAIRE
DU
PSYCHOTIQUE


Aa



ABERRANT, E (adj.) Se dit le plus souvent d’un comportement ou d’une idée non appropriés, perceptibles comme tels par le sujet ou son environnement, ou les deux, selon la nature de l’aberration.
 
ABNÉGATION (n.f.) Passage parfois obligé pour avancer d’une case.
 
ACCÉLÉRATION (n.f.) Augmentation de la vitesse de défilement des mots dans la pensée, qui est très embêtante parce qu’on n’arrive pas à suivre.
 
ACCUEIL (n.m.) Bureau où il faut montrer le papier signé et tamponné qui permet de sortir de l’Hôpital Psychiatrique.
 
ACTE (n.m.) Partie d’une pièce de théâtre qui laisse parfois parler les profondeurs (on parle alors d’acte manqué).
 
AFFECTION (n.f.) Maladie, généralement de longue durée pour les lecteurs-trices de ce dictionnaire. Son petit nom est alors ALD.
 
AH BEN MERDE ALORS ! (interj.) Expression qui sort toute seule quand on a la certitude qu’on vient de mourir.
 
AH, OK ! (interj.) Voir AH BEN MERDE ALORS ! (Var. : Ah, ouais, d’accord...)
 
ALTÉRATION (n.f.) Modification pas très heureuse, le plus souvent du jugement, qui peut mener à des prises de décisions parfois drôles ou rock’n’roll.
 
ALTERNER (v. intr.) Passer successivement d’un état à un autre, comme d’une phase maniaque à une phase dépressive, sans avoir rien demandé à personne.
 
AMBULANCE (n.f.) Véhicule le plus souvent employé par des pompiers qui ont le chic pour vous demander au mauvais moment ce qui ne va pas.
 
ANALYSANT, E (n.m., n.f.) Personne assise dans un fauteuil ou allongée sur un divan et qui paye pour pouvoir parler beaucoup d’elle-même en espérant pouvoir revenir la semaine suivante.
 
ANALYSTE (n.m. ou f.) Personne assise dans un fauteuil pour écouter parler un•e analysant•e et peut-être penser à ses prochaines vacances au Canada ou à Biarritz.
 
ANGOISSE (n.f.) Sensation très désagréable d’avoir les côtes arrachées, qu’on pourrait tout aussi bien appeler peur mais que les médecins préfèrent appeler comme ça, allez savoir pourquoi.
 
ANTI-DÉPRESSEUR (n.m.) Bonbon de tous les jours, à avaler sans croquer parce que c’est très amer.
 
ANXIOLYTIQUE (n.m) Bonbon à avaler pour ne plus avoir peur, d’autant plus efficace qu’il est petit et bleu ou rose.
 
ARABE (L’) (n.m.) Personnage-clé toujours désigné ainsi, jamais nommé, d’un roman d’Albert Camus, L’étranger, qui peut rendre fou parce que le narrateur, on s’en rend compte à la fin, est un mort.
 
ARC-EN-CIEL (n.m) Phénomène optique qui n’a pas spécialement sa place dans un abécédaire du psychotique mais qu’on a quand même mis là parce que c’est très joli.
 
ASSEOIR (S’) (v. pron.) Commencer une séance de psychothérapie dans les règles de l’art.
 
ASSISTANTE SOCIALE (n.f.)  Personne jeune et dynamique qui s’occupe des papiers mieux que vous.
 
ATELIER (n.m.) Endroit où l’on s’occupe les mains ou la tête en faisant de la poterie ou de la poésie dans un Hôpital Psychiatrique.
 
ATTENTION (n.f.) Disposition en principe flottante et bienveillante chez le psy, sinon changez-en.
 
AUTRE, AUTRE (n.m., n.f.) Personne dont vous savez ou croyez savoir qu’elle n’existe que dans votre tête.


Bb


BANDER (v.tr.) 1. Entourer d’un bandage (une plaie, une blessure). 2. Cacher d’un bandeau (les yeux).
 
BARRE (COUP DE) (n.f.) Envie subite de dormir, souvent provoquée par des bonbons avalés trop tôt.
 
BASTOS (n.f.) Mauvaise idée à oublier au plus vite.
 
BATAILLE (CHAMP DE) (n.m.) Appartement de dépressif.
 
BATEAU (n.m.) Ce qu’on a subitement envie de prendre pour traverser l’océan et aller vivre en Amazonie, quand on oublie les araignées géantes et la question de la subsistance.
 
BATIFOLER (v. intr.) Oublier qu’on est malade.
 
BÂTON (RETOUR DE) (n.m.) Rappel à l’ordre pour qui batifole un peu trop.(Voir BIM !)
 
BAVER (v. intr.) Avoir de la salive qui coule de la bouche (le plus souvent aux commissures des lèvres) à cause d’un traitement de cheval.
 
BDA (acr.) Bouffée Délirante Aiguë, délire très intense qui inaugure (ou révèle) généralement la psychose, ou la chose psy.
 
(interj.) Onomatopée de celui ou celle qui se prend pour un mouton dans une bouffée* délirante.
 
BEAUX-ARTS (n.m.pl.) École qu’on rêvait de faire juste avant la bouffée délirante aiguë (Voir BDA)
 
BEAUX JOURS (n.m.pl.) Ceux qu’on attend encore.
 
BÉCHAMEL (n. f.) Sauce qu’on trouve en abondance dans un cerveau qui déborde d’anxiolytiques.
 
BENZODIAZÉPINE (n.f.) Benzo pour les intimes, molécule qui ralentit le ciboulot* mais provoque vite une forte accoutumance et des effets secondaires. Saloperie.
 
BÉQUILLE (n.f.) Traitement médicamenteux supposé aider à ne pas s’effondrer.
 
BEURK ! (interj.) Interjection exprimant le dégoût (Voir ANTI-DÉPRESSEUR).
 
BIENTÔT (adv.) cf  BEAUX JOURS.
 
BIG BANG (n.m.) Théorie à laquelle on peut ne pas croire, si par exemple on se prend pour Dieu.
 
BIM ! (interj.) Onomatopée évoquant un évènement soudain. Il se croyait enfin définitivement guéri, et bim !
 
BIPOLAIRE (adj.) Qui a deux pôles.  Ex : Aimant bipolaire. Transistor bipolaire (transistor à jonction).
 
BISOUNOURS (n.m. pl.) Nom des habitants du monde traversé en phase maniaque.
 
BIZARRE (adj.) Ce que le psychotique semble en général être aux yeux du non-psychotique.
 
BLANCHE (NUIT) (n.f.) Nuit passée à penser.
 
BLANCHISSERIE (n.f.) Service d’un Hôpital Psychiatrique spécialisé dans la perte de chaussettes et de caleçons.
 
BLUES (n.m. sing.) Orig. angl. the blues, les bleus – Moral dans les chaussettes*, pas très caractéristique du psychotique, mais pas loin de la dépression, sinon en plein dedans.

BONHEUR (n.m.) Moment imperceptible ou passé.
 
BORDERLINE (adj./adj.subst.) Un copain de la famille, en plus peinard.
 
BOUFFÉE DÉLIRANTE (n.f.) Voir BDA.
 
BOULES (n.f.pl.) Jeu d’extérieur qui se pratique avec des boules en métal de la taille d’une pomme et une toute petite boule en bois, dans le jardin de l’Unité Psychiatrique, juste pour tromper l’ennui. Une petite partie de boules en attendant les cachetons*, ça te dirait ?
 
BRANCARD (n.m.) Petit lit d’appoint fourni par les pompiers quand une crise* a un peu mal fini.

DédéModé et Ninn' A aiment ce message



Dernière édition par Thierry Lazert le Ven 26 Avr - 22:29, édité 4 fois
Thierry Lazert
Quelques modifs apportées à la lettre A et livraison du B :))

Salima Salam aime ce message

Ninn' A
je suis curieuse de lire ce que tu aura mis dans le C !

Thierry Lazert aime ce message

Thierry Lazert
@Ninn' A

Patience, patience...
Thierry Lazert
PETIT ABÉCÉDAIRE
DU
PSYCHOTIQUE


 Aa



ABERRANT, E (adj.) Se dit le plus souvent d’un comportement ou d’une idée non appropriés, perceptibles comme tels par le sujet ou son environnement, ou les deux, selon la nature de l’aberration.
 
ABNÉGATION (n.f.) Passage parfois obligé pour avancer d’une case.
 
ACCÉLÉRATION (n.f.) Augmentation de la vitesse de défilement des mots dans la pensée, qui est très embêtante parce qu’on n’arrive pas à suivre.
 
ACCUEIL (n.m.) Bureau où il faut montrer le papier signé et tamponné qui permet de sortir de l’Hôpital Psychiatrique.
 
ACTE (n.m.) Partie d’une pièce de théâtre qui laisse parfois parler les profondeurs (on parle alors d’acte manqué).
 
AFFECTION (n.f.) Maladie, généralement de longue durée pour les lecteurs-trices de ce dictionnaire. Son petit nom est alors ALD.
 
AH BEN MERDE ALORS ! (interj.) Expression qui sort toute seule quand on a la certitude qu’on vient de mourir.
 
AH, OK ! (interj.) Voir AH BEN MERDE ALORS ! (Var. : Ah, ouais, d’accord...)
 
ALTÉRATION (n.f.) Modification pas très heureuse, le plus souvent du jugement, qui peut mener à des prises de décisions parfois drôles ou rock’n’roll.
 
ALTERNER (v. intr.) Passer successivement d’un état à un autre, comme d’une phase maniaque à une phase dépressive, sans avoir rien demandé à personne.
 
AMBULANCE (n.f.) Véhicule le plus souvent employé par des pompiers qui ont le chic pour vous demander au mauvais moment ce qui ne va pas.
 
ANALYSANT, E (n.m., n.f.) Personne assise dans un fauteuil ou allongée sur un divan et qui paye pour pouvoir parler beaucoup d’elle-même en espérant pouvoir revenir la semaine suivante.
 
ANALYSTE (n.m. ou f.) Personne assise dans un fauteuil pour écouter parler un.e analysant.e et peut-être penser à ses prochaines vacances au Canada ou à Biarritz.
 
ANGOISSE (n.f.) Sensation très désagréable d’avoir les côtes arrachées, qu’on pourrait tout aussi bien appeler peur mais que les médecins préfèrent appeler comme ça, allez savoir pourquoi.
 
ANTI-DÉPRESSEUR (n.m.) Médoc de tous les jours, à avaler sans croquer parce que c’est très amer.
 
ANXIOLYTIQUE  (n.m.) Médoc à avaler pour ne plus avoir peur, d’autant plus efficace qu’il est petit et bleu ou rose.
 
ARABE (L’) (n.m.) Personnage-clé toujours désigné ainsi, jamais nommé, d’un roman d’Albert Camus, L’étranger, qui peut rendre fou parce que le narrateur, on s’en rend compte à la fin, est un mort.
 
ARC-EN-CIEL (n.m) Phénomène optique qui n’a pas spécialement sa place dans un abécédaire du psychotique mais qu’on a quand même mis là parce que c’est très joli.
 
ASSEOIR (S’) (v. pron.) Commencer une séance de psychothérapie dans les règles de l’art.
 
ASSISTANTE SOCIALE (n.f.) Personne jeune et dynamique qui s’occupe des papiers mieux que vous.
 
ATELIER (n.m.) Endroit où l’on s’occupe les mains ou la tête en faisant de la poterie ou de la poésie dans un Hôpital Psychiatrique.
 
ATTENTION (n.f.) Disposition en principe flottante et bienveillante chez le psy, sinon changez-en.
 
AUTRE, AUTRE (n.m., n.f.) Personne dont vous savez ou croyez savoir qu’elle n’existe que dans votre tête.



Bb
 


BANDER (v.tr.) 1. Entourer d’un bandage (une plaie, une blessure). 2. Cacher d’un bandeau (les yeux).
 
BARRE (COUP DE) (n.f.) Envie subite de dormir, souvent provoquée par des médocs avalés trop tôt.
 
BASTOS (n.f.) Mauvaise idée à oublier au plus vite.
 
BATAILLE (CHAMP DE) (n.m.) Appartement de dépressif.
 
BATEAU (n.m.) Ce qu’on a subitement envie de prendre pour traverser l’océan et aller vivre en Amazonie, quand on oublie les araignées géantes et la question de la subsistance.
 
BATIFOLER (v. intr.) Oublier qu’on est malade.
 
BÂTON (RETOUR DE) (n.m.) Rappel à l’ordre pour qui batifole un peu trop (Voir BIM !).
 
BAVER (v. intr.) Avoir de la salive qui coule de la bouche (le plus souvent aux commissures des lèvres) à cause d’un traitement de cheval.
 
BDA (acr.) Bouffée Délirante Aiguë, délire très intense qui inaugure (ou révèle) généralement la psychose, ou la chose psy.
 
(interj.) Onomatopée de celui ou celle qui se prend pour un mouton dans une bouffée* délirante.
 
BEAUX-ARTS (n.m.pl.) École qu’on rêvait de faire juste avant la bouffée délirante aiguë (Voir BDA)
 
BEAUX JOURS (n.m.pl.) Ceux qu’on attend encore.
 
BÉCHAMEL (n. f.) Sauce qu’on trouve en abondance dans un cerveau qui déborde d’anxiolytiques.
 
BENZODIAZÉPINE (n.f.) Benzo pour les intimes, molécule qui ralentit le ciboulot* mais provoque vite une forte accoutumance et des effets secondaires. Saloperie.
 
BÉQUILLE (n.f.) Traitement médicamenteux supposé aider à ne pas s’effondrer.
 
BEURK ! (interj.) Interjection exprimant le dégoût (Voir ANTI-DÉPRESSEUR).
 
BIENTÔT (adv.) cf  BEAUX JOURS.
 
BIG BANG (n.m.) Théorie à laquelle on peut ne pas croire, si par exemple on se prend pour Dieu.
 
BIM ! (interj.) Onomatopée évoquant un évènement soudain. Il se croyait enfin définitivement guéri, et bim !
 
BIPOLAIRE (adj.) Qui a deux pôles.  Ex : Aimant bipolaire. Transistor bipolaire
(transistor à jonction).
 
BISOUNOURS (n.m. pl.) Nom des habitants du monde traversé en phase maniaque.
 
BIZARRE (adj.) Ce que le psychotique semble en général être aux yeux du non psychotique.
 
BLANCHE (NUIT) (n.f.) Nuit passée à penser.
 
BLANCHISSERIE (n.f.) Service d’un Hôpital Psychiatrique spécialisé dans la perte de chaussettes et de caleçons.
 
BLUES (n.m. sing.) Orig. angl. the blues, les bleus – Moral dans les chaussettes*, pas très caractéristique du psychotique, mais pas loin de la dépression, sinon en plein dedans.
BONHEUR (n.m.) Moment imperceptible ou passé.
 
BORDERLINE (adj./adj.subst.) Un copain de la famille, en plus peinard.
 
BOUFFÉE DÉLIRANTE (n.f.) Voir BDA.
 
BOULES (n.f.pl.) Jeu d’extérieur qui se pratique avec des boules en métal de la taille d’une pomme et une toute petite boule en bois, dans le jardin de l’Unité Psychiatrique, juste pour tromper l’ennui. Une petite partie de boules en attendant les cachetons*, ça te dirait ?
 
BRANCARD (n.m.) Petit lit d’appoint fourni par les pompiers quand une crise* a un peu mal fini.



Cc
 


CACHETON (n. m.) Autre nom du médoc prescrit par un psychiatre.
 
CAUCHEMAR (n.m.) Mauvais, très mauvais moment à passer et qui peut, par chance, prendre fin quand arrive le sommeil.
 
CERTITUDE (n.f.) Contraire du doute, croyance au-dessus de tout soupçon, à manipuler avec précaution, donc.
 
CHAMBRE (n.f.) Plus petite unité de lieu dans un Hôpital Psychiatrique, qui s’apparente souvent à une épicerie.
 
CHAUSSETTES (n. f. pl.) Cachette de prédilection pour le moral.
 
CHRIST (LE) (n.m.) Modèle pour certains.
 
CIBOULOT (n.m.) Tête, cerveau, cervelle, cigare, caboche, crâne, bref, tout ce qui est susceptible d’héberger une activité mentale plus ou moins de bon aloi.
 
CLAPOTIS (n.m.) Léger bruit que feront les vaguelettes au bord de l’eau quand tout sera fini, complètement fini, qu’on pourra profiter de la plage au soleil, vivre pleinement la vie, croquer dedans à pleine dents, quand on n’aura plus peur de l’instant d’après, quand on ne se posera plus de questions sur l’existence, celle des autres, du monde, du Ciel et de la Terre, quand on ne vivra plus que d’amour et de tendresse avec des chats plein la maison et de la musique dans les chambres et des amis pour partager le bonheur d’être dans cet endroit qui ressemble à la Louisiane, à l’Italie, où le temps dure longtemps et la vie sûrement plus d’un million d’années, et toujours en été.
 
CLOCHER (v. intr.) Présenter quelque chose d’anormal, sembler bizarre. Je sais pas quoi, mais y a quelque chose qui cloche dans ma vie.
 
COGITER (v. intr.) Perdre son temps.
 
COHÉRENCE (n.f.) Façon de voir les choses ou de réfléchir dont le psychotique n’hésite pas à se passer.
 
COINCER (v. tr.) S’offrir un peu de répit, en parlant de la bulle. Buvez tranquillement votre café, moi je vais coincer la bulle.
 
COKE Diminutif de Coca-Cola™.
 
COMÉDIE HUMAINE (n. f.) Objet de pensées paranoïaques fréquentes où vous croyez que l’humanité entière vous joue la comédie mais bien sûr c’est faux. Hein, que c’est faux ?
 
COMPULSIF (ACHAT) (n.m.) Investissement dans une dix-septième télévision à écran plat.
 
CONVALESCENCE (n. f.) Période de temps passé à s’ennuyer chez soi plutôt qu’à l’Hôpital Psychiatrique.
 
CORRECTEUR (n.m.) Médoc qui, comme son nom l’indique, corrige… les effets indésirables des autres (médocs).
 
COUCI-COUÇA (loc.adv.) À peu près. Ça va mieux, vos envies de meurtre ? Couci-couça.
 
COURAGE (n.m.) Ce qu’il faut impérativement avoir dans sa trousse à outils, alors que c’était pas du tout prévu comme ça. Évidemment, si les règles changent en cours de route…
 
COUETTE (n.f.) Dessus de dépressif.
 
CRÉER  (v. tr.) Tirer du néant, faire exister, un peu le job de Dieu, quoi.
 
CRISE (n.f.) Moment délicat qu’on s’éviterait bien, où on est un poil agité, et qui finit généralement aux urgences puis à l’Hôpital Psychiatrique.
 
CROIRE (À) (v. tr.) Tenir pour vraies une idée, une affirmation, une chose, une impression, une vision, une illusion, une hallucination, une bouffée délirante, etc., et ne pas pouvoir en démordre.
 
CULPABILITÉ (n.f.) Sentiment d’avoir quelque chose à se reprocher, récurrent chez le psychotique, et généralement impossible à enrayer en phase dépressive. Sur le mur, y avait tagué, en très grosses lettres,  « Merde à la culpabilité ! ».

Salima Salam et DédéModé aiment ce message



Dernière édition par Thierry Lazert le Mer 1 Mai - 14:38, édité 3 fois
Thierry Lazert
Livraison du C :))

Salima Salam et Jihelka aiment ce message

Jihelka
Petit abécédaire du psychotique non illustré 518daf10

DédéModé, Thierry Lazert et odile frederic aiment ce message

Thierry Lazert
Mais oui, je vous le dis : tout baigne !
:)))

Jihelka aime ce message

Salima Salam
I like ! Je ne sais pas si je me suis juste habituée à votre dico, ou si vous avez ecrit différement, mais j'aime de plus en plus. Continuez, svp, c'est très interessant. Quand vous en serez au bout, je compte tout relire d'une traite pour voir ce que ça donne, ça aide à faire des parallèle et deceler des leitmotifs ou des répétitions. 

bon courage !

Thierry Lazert aime ce message

Thierry Lazert
@Salima Salam

Inévitablement, il y a des leitmotivs et répétitions : Hôpital Psychiatrique, psychotique, mort, vie, etc. c'est d'ailleurs bien l'un des "problèmes" du malade mental : sa vie, son monde, sont circonscrits par peu de choses, comme des murs auxquels il se cogne quand il veut en sortir.

Je crois constater que d'une lettre à l'autre, j'évolue quand même vers un thème global un peu différent mais je peux me tromper.

Salima Salam aime ce message

odile frederic
Ce dessin est terrifiant de réalisme. Il me fiche le frisson car on dirait François, un ex-ami bipo.

odile frederic aime ce message

DédéModé
Ouais, j'espère que l'Auteur ressemble pas à ça, le pauvre !
Ah bah non !... c'est pas vous qui m'aviez dit que le garchon était un poil trop enrobé à son goust, Duchesse ?
Thierry, si vous pouviez éviter de tout reprendre depuis le début à chaque fois, ça serait pas plus mal. Merci.

Thierry Lazert et odile frederic aiment ce message

odile frederic
Si je mets ma bobine en avatar tous auront des gorges chaudes. Ou alors j'en changerai comme de chemise pour jouer. Sinon le François BIPO SCHIZO que j'ai connu 25 ans (en prenant mes distances pour me protéger), avait une tête de mort quand il sortait de H.P. Sauf que c'était un athlète de haut niveau un champion de gym un marin, et donc, il savait comment faire pour éliminer les neuros benzos et autres drogues prescrites sur ordonnance. Des heures de sport. Des litres d'infusion non confuse. Un entraînement de Spartiate. Du coup il est resté assez beau longtemps avec d'immenses yeux gris perdus sur le large. Les épaules larges et des plaques de chocolat sur son ventre. Il était blond. Le sosi de James Dean. Surdoué. Atteint de la folie des grandeur. Capable de foutre à l'eau 3000e pour voir les bifs danser sur les vagues. Capable de s'en vanter et de recommencer jusqu'à ce que ses frères interviennent pour le canaliser.
 Il jouait du piano écoutait le Requiem de Mozart en boucle. Il pensait que Mozart l'empêcherait de faire le saut de l'ange. J'habitais une tour de 17 étages où il y avait eu des suicides des crash dans le vide. François me menaçait de le faire. Alors j'avais peur d'entendre sonner l'interphone et que ce soit lui qui me visite pour son funeste projet.
Il est tombé malade à trente ans. J'ai tenté des trucs pour l'aider jusqu'au jour où j'ai compris que la dépression est contagieuse et qu'on ne peut pas entrer dans la logique des fous. Jamais je ne suis allée le voir en H.P. alors qu'il me le demandait me le reprochait. Au-dessus de mes forces. Je devais aussi me battre contre d'autres maléfices plus pragmatiques. Le voisinage par exemple. Ou ma famille.
Alors, je lui téléphonais tous les jours cinq minutes, et ça lui faisait du bien.
On échangeait sur nos misères.
Il disait toujours que je m'en sortirais et réussirais que la roue tourne pour les belles personnes.
Il adorait ma mère.
Je me documentais pour lui et pour me rassurer car je ne contrôlais pas le trip. C'était un autre monde. Un cauchemar. J'avais lu que ces personnes souffrent d'une production accrue d'opiacés naturels dans le cerveau. D'où les crises de délire et d'hallucination. Cette "tare" serait héréditaire et sauterait une génération. 
Je lui avais donné du Zinc et du Stabilium des compléments alimentaires haut de gamme très chers qu'il était heureux de gober juste parce que je pensais à lui et voulais le guérir.
Je reprenais mes études à 28 ans. C'était dur atrocement dur. Cela m'a sauvé de couler avec François. A l'époque, ma Fac Michel de Montaigne me protégeait de tous.
Je pensais avoir un bébé avec lui et j'ai compris à temps l'énorme erreur que j'aurais fait.
Protégée encore protégée.
Je n'oublierai jamais le jour où François m'a dit qu'il était foutu.
On était au port de plaisance dans la Civic grise qu'il avait emprunté à son père. Il tombait des cordes.
Il m'a dit  :"Soit j'ai une tumeur au cerveau, soit je suis devenu fou."
Je lui ai répondu en lui caressant la joue que je n'avais pas envie de le perdre. Je caressais ses cils blonds en ailes de papillon du bout des doigts.
Il pleuvait sur Arcachon ce jour-là.
Souviens-toi. 
Mais brisons là, j'ai plus trop envie de penser à tout ce gâchis et cette infinie tristesse sans Chopin.
J'ai un souci = je suis saine d'esprit.

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Dernière édition par odile frederic le Ven 3 Mai - 13:45, édité 2 fois
Thierry Lazert
Merci Dédé, vous avez répondu à la question que je me posais concernant poster ou ne pas poster le début chaque fois.


Dernière édition par Thierry Lazert le Ven 3 Mai - 14:21, édité 1 fois
Thierry Lazert
Dd


DALLE (QUE) (n.f.) Ce qu’on a le plus souvent dans les poches lors d’un séjour en Hôpital Psychiatrique.
 
DAMNATION (n.f.) Obsession terrifiante de celui qui se croit coupable (Voir CULPABILITÉ).
 
DÉAMBULATION (n.f.) Occupation saine et inoffensive à laquelle on peut passer beaucoup de temps dans les couloirs d’un Hôpital Psychiatrique.
 
DÉBIT (n.m.) Somme due à la banque après quelques achats compulsifs*.
 
DÉCUPLER (v.intr.) Devenir dix fois plus grand. Ils s’y sont mis à six pour me faire une injection, en vain : mes forces avaient décuplé.
 
DÉJÀ-VU (n.m.) Impression d’avoir déjà vécu « cet » instant précis, qui vous convainc que vous êtes dans une boucle temporelle dont vous ne sortirez jamais (idée complètement incompatible avec celle de mort).
 
DÉLIRE (n.m.) Voir BDA.
 
DERNIER (JUGEMENT) (n.m) Objet d’une peur terrifiante qui peut expliquer les scarifications, auto-flagellations et autres douceurs qu’on s’inflige sans fin, histoire d’anticiper.
 
DESCENTE (n.f.) Voir DÉSILLUSION.
 
DÉSILLUSION (n.f.) Retour à la triste et douloureuse réalité, fin du trip.
 
DÉSIR (n.m.) Denrée rare en phase dépressive et surabondante en phase maniaque.
 
DESTINÉE (n.f.) Objet de questionnements récurrents, pour le psychotique comme pour les autres.
 
DÉSUET, ÈTE (adj.) Passé(e) de mode, comme, par ex., la camisole de force (remplacée par la « camisole chimique » : les calmants).
 
DÉVALORISER (SE) (v.pron.) Une des occupations favorites du psychotique. Non, je ne me dévalorise pas, je suis vraiment, réellement mauvais.
 
DIABLE (n.m.) Mauvais esprit qui aime agiter un chiffon rouge pour faire peur, spécialisé dans les méchantes tentations en tout genre.
 
DIEU (n.m.) Principe créateur qui préoccupe pas mal le psychotique.
 
DOCTEUR (n.m., n.f.) Personne qui aime prescrire plein de médicaments.
 
DONC (conj.) Connecteur logique qui peut jouer un rôle peu souhaitable dans un raisonnement. « Donc, il faut impérativement que je… »
 
DOPE (n.f.) Voir DROGUE.
 
DORÉMIFASOLLASIDO Gamme de Do qui ne sert à rien si on n’est pas musicien, même si on est psychotique.
 
DORÉNAVANT (adv.) Vocable précédant toutes les résolutions prises en vue de ne plus jamais rechuter.
 
DORMIR (v.intr.) Avec la déambulation*, autre occupation saine et inoffensive à laquelle se livrer lors d’un séjour en Hôpital Psychiatrique.
 
DOSILASOLFAMIRÉDO Gamme de Do à l’envers, qu’on peut toujours apprendre à dire très vite pour passer le temps.
 
DOUTE (n.m.) Incertitude durable ou pas, dans laquelle on ne sait plus si on est vraiment malade ou si on est juste maudit d’être né.

DROGUE (n.f.) Substance psychotrope qui permet parfois de faire des bouffées* délirantes, de sorte qu’on s’en tiendra sûrement à l’écart par la suite, encore que.

DROIT D’ASILE (n.m.) Possibilité pour quiconque d’entrer librement dans un Hôpital Psychiatrique.

DRÔLE  (adj.)  Étrange, bizarre. C’est drôle, j’ai l’impression d’avoir le visage en plastique.
 
DUPLICATA (n.m.) Double exigé par la Sécurité Sociale et qui reste introuvable.

Ee
 




EAU DE COLOGNE (n.f.) Liquide odorant à ne pas consommer, avaler, boire.

ÉCARTELER (v.tr.) Tirailler. J’étais écartelé entre la peur de vivre encore et celle de mourir déjà.

ÉCHANCRURE (n.f.) Décolleté plus ou moins profond qu’on peut voir chez certaines psychiatres.

ÉCHEC (n.m.) Stratégie inépuisable dans la réserve des comportements du psychotique.

ÉCHO (n.m.) Répétition d’un son ou d’un segment de phrase d’un interlocuteur qu’on peut, dans certains délires intenses, entendre avant lesdits son ou segment de phrase. Bien flippant.

ÉCRÊTER (v.tr.) En parlant de l’humeur, égaliser à l’aide d’un médoc ad hoc, de façon à avoir des hausses moins hautes et des baisses moins basses.

EFFET SECONDAIRE (n.m.) Par ex., force irrépressible, provoquée par un antipsychotique, qui oriente le regard vers le haut (ça fatigue et on se sent  ridicule).

EGO (n.m.) Partie le plus souvent hypertrophiée du psychotique en raison de ses trop nombreux questionnements introspectifs.

ÉLECTRO-CHOCS (n.m.pl.) Traitement par des impulsions électriques qui vous passent par la tête, un peu comme des idées. Toujours d’actualité.

ELLE (pron.f.sing.) Celle qu’on n’a pas besoin de nommer, tant elle est une obsession. Après tout, ce n’est pas elle qui m’a rendu fou.

ÉMOTION (n.f.) Mouvement du cœur, avec ou sans larmes aux yeux.

EMPÊCHER (v.tr.) De fait, rôle principal d’une psychose, premier effet sur le ou la psychotique.

ENCORNETS FARCIS (n.m.pl.) Préparation culinaire qui peut faire oublier la psychose le temps d’un repas.

ENDORMIR (S’) (v.pron.) Renoncer provisoirement au monde (NdA : entendu à la radio)

ENFER (n.m) Région de l’existence qui semble ne pas connaitre de fin, qu’on peut traverser lors d’une BDA*, mais pas que, et qui donne envie de n’avoir jamais existé.

ENFERMER (v.tr.) Contraindre provisoirement à la chambre d’isolement.

ENNEMI INTÉRIEUR (n.m) Ce moi qui vous menace du pire sans discontinuer, qui semble prendre plaisir à vous pourrir l’existence et que vous ne pouvez pas faire taire et encore moins supprimer.
ENNUYER (S’) (v.pron.) Manquer d’occupation, on en rêve quand on passe ses journées opprimé par la peur.

ENQUIQUINER (v.tr.) Embêter, ennuyer. Ça m’enquiquine bien, quand même, quand je pense qu’il va falloir mourir un jour.

ENTENDU, E (p.p.) Peut-être juste halluciné ?

ÉPITAPHE (n.f.) Un dernier vers pour la route.

ÉPUISER (v.tr.) Consommer (qq ch.) jusqu’à ne plus en avoir. J’ai épuisé mes stocks de benzo*, t’en aurais pas un peu ?

ESPAGNE (n.pr.)  Endroit  rempli  de châteaux par des psychotiques qui se croient guéris.
ESSUYER (v.tr.) En parlant des plâtres, être parmi les premiers à essayer un nouveau médicament dont personne n’est vraiment sûr.

EUPHORIE (n.f.) Passage intensément  heureux d’une bouffée* délirante, qui a des chances d’être immédiatement suivi d’une douloureuse désillusion*.

EXACT, E (adj.) Tout ce que la science psychiatrique n’est pas.

EXISTER (v.intr.) Pouvoir faire des trucs. Ou en subir.

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Dernière édition par Thierry Lazert le Sam 4 Mai - 0:46, édité 3 fois
Thierry Lazert
Livraison des D et E :)

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Jihelka
Un dernier vers pour la route :

"Laissez-moi dormir, j'étais fait pour ça."

Francis Blanche

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odile frederic
Cet abécédaire n'est pas une mauvaise idée en soi. Je pense à Flaubert avec son Dictionnaire des idées reçues. A mon humble avis, il faudrait multiplier les pépites ou les originalités propres à ce milieu pour 
surprendre, choquer. Electrochoquer. Par exemple, une me frappe = cit : "l'échancrure de la psy". Un peu comme une menace, une agression inexpliquable.  affraid
Je pense aussi à Arthaud et Nerval qui en ont bien bavé.

Thierry Lazert aime ce message

Thierry Lazert
Merci Odile, bon conseil à suivre.
Salima Salam
Dans le dernier, vous avez qques coquilles, retours à la ligne et espaces superflus, et ENNEMI INTÉRIEUR (n.m) Ce moi qui vous menace du pire sans discontinier


C'est tout à la fois fascinant et angoissant pour moi. Parfois je souris, parfois je vous en veux de me faire sourire, parce que c'est pas drôle. Je trouve les encornets si tristes que j'ai envie de pleurer, parce que ça dure juste le temps d'un repas. 

Continuez, svp.

Thierry Lazert aime ce message

Thierry Lazert
@Salima Salam

Merci pour les remarques sur les coquilles. Je crois avoir tout corrigé, ça devrait être... nickel !

Salima Salam aime ce message

Thierry Lazert
Ff
 

FABRIQUER (v. tr.) Faire. Mais qu’est-ce que tu fabriques assis sur le rebord de cette fenêtre ??!!!
 
FAIT CHIER ! (interj.) Expression qui finit par vous venir, quand Jacques gueule partout dans l’Unité depuis le matin, même si c’est pas de sa faute : il lui manque deux bras.
 
FAMINE (n.f.) Fléau lointain qui peut vous donner envie de prier jusqu’à l’os.
 
FARCIR (SE) (v.pron.) Avoir à supporter. Je viens de me farcir les délires de Julien pendant trois quarts d’heure… Celui avec une croix gammée sur le genou ? Oui.
 
FARNIENTE (n.m) Douce oisiveté, objectif premier de l’être humain, soyons honnêtes.
 
FAUSSETÉ (n.f.) Impression qu’on peut avoir sur tout ce qui nous entoure, sur le monde en général.
 
FAUX-PAS (n.m.) Forme présente, générale et préventive de fallait pas, qui arrive toujours trop tard et dans lequel on entend assez bien les harmoniques des regrets et de la culpabilité.
 
FERNANDE (n.pr.)  Je pense encore un peu à elle de temps en temps, en dépit de tous les médocs.
 
FÉROCITÉ (n.f.) Ce qu’on peut trouver chez une infirmière qui méprise et refuse le petit poème innocent que vous lui avez écrit et dédié.
 
FIDÈLE (adj.) Qui adhère. J’ignorai le froid de cette nuit de novembre pour me vautrer dans la flaque de pluie, d’essence et d’huile moteur, puis me relevai pour pousser le cri d’un Tarzan sans pagne : j’étais fidèle à ma folie.
 
FIL D’ARGENT (n.m.)
Moi qui croyais ne pas aimer
Les gens
Je me suis senti tout paumé
Très seul
Le jour où ce fut évident
Un fil
S’était rompu, mon âme était
Glacée
Et j’étais sans le moindre nous
Trop tard
Ce fil était le fil d’argent
 
FINIR (v.tr ou intr.) Prendre fin, ne plus exister. Thierry, je t’appelle pour te dire qu’Ève-Marie, c’est fini.
 
FLAMBÉE DES PRIX (n.f.) Phénomène économique qui échappe parfaitement au psychotique, comme presque tout ce qui est trop matériel pour l’atteindre dans sa réalité aliénée.
 
FLAN (TOUT UN) (loc.n.) Une longue histoire à partir de peu de choses. Il nous fait tout un flan parce qu’il s’est vu mort !
 
FLIPPER (v.intr.) Avoir peur de façon assez persistante, avec ou sans objet déterminé. En plein milieu du film je me suis mis à flipper sans savoir pourquoi : j’ai dû quitter la salle.
 
FLOU, E (adj.) Peut se dire, par ex., des contours qui distinguent la vie de la mort. Il dit qu’il ne sait plus s’il est vivant ou mort, que c’est flou.
 
FOLIE (n.f.) 1. Réalité dans laquelle le sujet sent très bien les choses (sa folie) mais, avec un sentiment de fatalité, ne peut pas lutter contre. 2. Achat d’un très gros bouquet de fleurs qu’il ne faut jamais faire. Mais tu as fait une folie !! Fallait pas !!
 
FOU (n.m.) Cou avec une coquille.

FOURMI (TRAVAIL DE) (n.m.) Ensemble des efforts fournis pendant des années pour se croire guéri ou au moins « stabilisé ».
 
FOUTRE SA VIE EN L’AIR (loc.v.) Fumer on ne sait pas quoi avec des inconnu(e)s.
 
FUMER (v.tr. ou intr.) Inhaler la fumée d’une substance aux effets plus ou moins psychotropes, c’est selon. Tu fumes avec nous ?
 
FUTILE (adj.) Pas nécessaire, superflu et malvenu. Sous un prétexte futile, j’ai engagé la conversation avec les deux Australiennes.

DédéModé, Jihelka et odile frederic aiment ce message

Thierry Lazert
M'sieursdames, livraison du F :))
odile frederic
Jourbon = on remarque trois pépites : "Fait chier" + "Famine" + "Férocité" (professionnelle je dirais typique du corps médical). Et, trois gros clichés = avec : "Futile", "Farniente", "Flan".
Il y avait aussi la possibilité de remplacer :"Foutre sa vie en l'air " par : "à défaut de faire gicler son foutre en l'air, ce qui devient impossible avec les neuros empêchant de conclure."
drunken

Thierry Lazert aime ce message

DédéModé
FUTILE est au contraire essentiel, "Odile" : il permet de remonter à l'évènement déclencheur !
À propos, Thierry, ce que vous dites ici me semble contredire ce que vous disiez là :
le mal, latent, attendait son révélateur, qui devait intervenir tôt ou tard.
Ici, il apparaît comme le produit d'une rencontre entre une certaine substance et un certain cerveau...

Thierry Lazert aime ce message

Thierry Lazert
@DédéModé

Bien observé, je vois que vous suivez, et encore mieux que moi ! Il se peut que je me contredise mais si on disait : le mal, latent, attendait la rencontre pour se révéler ?
DédéModé
Rencontre qui aurait pu ne jamais survenir ?
Thierry Lazert
Alors LÀ, Dédé, vous posez LA question. Je n’ai que des impressions, des sentiments, des doutes pour y répondre : je crois que je devais vivre ça.

DédéModé aime ce message

odile frederic
Dans le cas de François mon ex ami bipo, il y a eu effectivement un déclic mortifère à ses trente ans, lors d'un séjour à New York chez son beau-frère milliardaire américain. Il s'est passé quelque chose là-bas et il est revenu dingue en France ne reconnaissant plus rien. En plus j'ai rompu avec lui au téléphone, il sortait de l'avion, et cela n'a rien arrangé.
Je crois bien que c'est le fric facile qui lui a fait péter les plombs.
J'ai eu confirmation par sa famille.
L'argent est une bonne chose à condition qu'on soit équilibré pour le gérer.
Si la poutre a une paille, tout évènement exceptionnel sera déclencheur.
C'est souvent à trente ans que les bipos décompensent.
C'est bien triste.
DédéModé
Bin heureusement que vous estes pauvre, désargentée Duchesse ! J'ose même pas imaginer ce qu'il seroit de vous avenu si la Nationale Loterie avoit fait craquer vostre bourse!

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odile frederic
En plus François était pingre. En 25 ans de romance il ne m'a payé que les restos et le ciné (juste pour ne pas sortir seul le soir) ; jamais une fleur, jamais un parfum. Il était tellement égoiste que lorsqu'il s'était acheté trop de fringues (genre marinières Saint-James) il me les donnait alors qu'elles étaient trois fois trop grandes pour moi. Il ne pensait qu'à sa pomme, et ce fût là son drame. 
Souvent dans l'urgence, il a emprunté du fric à ma mère, qui acceptait. François l'aimait beaucoup et il se faisait un point d'honneur de la rembourser le mois suivant. 
Elle ne s'inquiétait pas car elle avait appris à voir l'âme des gens avant leurs vices. Ainsi, tout le monde la respectait.
Je reprenais mes études à l'époque, tout en étant au RMI et en m'occupant de mon neveu car ma soeur est handicapée. J'étais à cran.
François était bourré de pognon et jamais il ne m'a aidée. Un jour il m'a dit au téléphone : "Tu m'écoeures tu ne penses qu'au fric ! ".
Ben voyons !
Ma mère savait que je méritais mieux et elle souhaitait de toutes ses forces que je rencontre un homme bien qui me protège. Pas ce voyou de La Teste petit dernier d'une nîchée de neuf gosses, seul ayant hérité de la tare paternelle dépressive et suicidaire.
Gâté par ses vieux parents qui l'avait conçu à 40 ans et en avaient fait un sacré poulain.
Avec ses frères jaloux, les repas dominicaux se terminaient dans leur cuisine par des bagarres au couteau.
Mais François avait aussi des qualités.
C'est lui qui a recueilli le dernier souffle de ma mère et m'a protégée de mes funestes deux soeurs le temps d'un soupir.
Ensuite c'est Jean-Marc son frère, amoureux de moi en secret depuis le début, qui m'a aidée sans rien demander en retour.
DédéModé
« Ensuite » ?... Après le décès de son frère ?
odile frederic
Non ses frères et soeurs sont bien vivants. Il perdu ses parents desquels il était très proche, et moi ma mère dans le même laps de temps. 
Il était envieux des résidences luxes où on habitait.( Ma mère n'a pas payé les loyers durant deux ans, car le proprio était un ami.) 
Ensuite sans ma mère dont j'ai été l'aide familiale, je ne pouvais pas assurer de loyer seule. J'ai cherché un colocataire ; une vraie galère. J'ai tout raconté dans mon livre : "A Mimie..." Laisse braire II.
François s'est proposé d'être mon colocataire pour m'éviter la rue qui me menaçait grave.
Après quelques jours, j'étais mal à l'aise. Je ne pouvais pas vivre avec un dingue. Je passe les détails, mais j'avais tout simplement peur. En plus du chagrin et de la dèche.
J'ai été sauvée de sa présence le jour où il m'a dit méchamment,(certainement pour me détruire et se venger de ce que je l'avais repoussé des années), qu'il allait torturer à mort ma chienne, comme il l'avait fait avec d'autres animaux des ses copines.
J'ai hurlé j'ai pleuré. J'ai appelé des amis et son frère. J'ai expliqué. Un vrai trauma. Une révélation au bout de 25 ans ! Ce type était capable de torturer des animaux aimés rien que pour faire du mal à leurs propriétaires. J'étais stupéfaite car François a eu des chiens qu'il adorait et dont il s'occupait bien. Peut-être était-ce du bluff ? 
J'ai été hyper réactive et une heure après, Jean-Marc et Damien sont venus me débarasser de lui. Il a compris il a fait son sac et tout a été terminé pour toujours.
Mes bestioles c'est sacré. Elles passent avant moi avant les autres.
Ensuite j'ai trouvé un autre colocataire, un pharmacien en faillite avec sa fille et son gros Briard. Il était normal. Mais j'ai repris ma liberté assez vite pour d'autres raisons.
Mieux vaut être seule que mal accompagnée.

DédéModé aime ce message

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