L’Encre pourpre, par Martine Lenoir
@Martine Lenoir
Drabble lauréat
Drabble lauréat
La sirène s’est éteinte. Ce 4 mars 1873 le Calédonie quitte le port de Brest pour les antipodes. Les hurlements des bagnardes fendent les entrailles du navire et masquent le vacarme des rouleaux de la mer d’Iroise sur la coque. Clémence suffoque. Déjà les prémices de l’enfer mordent sa chair. Petit bout de femme dévastée, elle recroqueville sa carcasse meurtrie sur le plancher fangeux de la cale. Elle ferme les yeux, cadenasse les miettes de son bonheur passé et grave à l’encre pourpre de son chagrin la frimousse de Juliette, son petit soleil à jamais perdu.
(*) exception faite de « vacarme », qui justifie mal que soit précisé « sur la coque »,
« passé » et « chagrin », qui minorent quant à eux la gravité de la situation et l'intensité des sentiments.
Marie Derley aime ce message
Dernière édition par DédéModé le Ven 6 Jan - 8:35, édité 1 fois
DédéModéMer 4 Jan - 19:36