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Le Calendrier perpétuel

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06012023
Le Calendrier perpétuel

Le Calendrier perpétuel, par Fauxy Writer
@Fauxy Writer
  
Vingt-neuf novembre, c’est mon anniversaire aujourd’hui et encore et toujours la même illustration. Depuis dix ans, je tourne sans surprise les pages de cette éphéméride. Moi, je vieillis, je m’entasse, je m’arrondis. Je porte les stigmates du temps qui passe. Lui, est lisse comme au premier jour. La répétitivité de ses illustrations ponctue le tourbillon de ma vie me donnant l’illusion que rien ne change. C’est trompeur et fourbe un calendrier perpétuel ! L’infini est incontestablement une idée folle, celle d’un maître du temps qui a fait prévaloir la praticité à la singularité.

Blackmamba Delabas aime ce message

Commentaires

Salima Salam
Écriture blanche où tout est maîtrisé : grammaire, ponctuation, vocabulaire, style, très classe l'ensemble.
Le vocabulaire est choisi avec soin. Le champ lexical est bien travaillé.


La première phrase : rythme très particulier, qui tient du vers poétique.
"aujourd'hui et encore et toujours" : figure de style intéressante, on attendrait "aujourd'hui et toujours" ou bien "encore et toujours", la contraction des deux expressions avec cette énumération d'adverbes interpelle le lecteur, en effaçant la frontière entre les deux propositions : le premier "et" relie les propositions, le second relie deux adverbes dans une tournure fixe. 
Je m'entasse ? Inhabituel, j'aurais dit une coquille si le reste n'était si bien écrit. Si pas une coquille, alors une figure de style. Je m'entasse, évidemment un rappel de "je me tasse" donc les signes du vieillissement physique, et "je m'entasse" est un solécisme, càd un usage grammatical faux mais stylé, parce ce qu'on ne peut pas entasser un seul objet, évoque les expériences, souvenirs, déconvenues, etc. qui s'amassent au fil des ans à l'intérieur, comme une richesse immatérielle. 


Tourbillon : intéressant, utilisé en littérature il véhicule l'image d'agitation, d'énergie, de renouveau, mais en physique il est finalement un permanent retour au point de départ. Tout à fait l'esprit du texte dans la connotation et la dénotation. 


La phrase finale ouvre sur une question de portée générale : la singularité n'est donc pas pratique. Et dans un contexte plus large, prenant en compte l'ensemble du texte, le lecteur peut s'interroger sur ce qu'est l'illusion : l'immuabilité du calendrier ou l'agitation de la vie ?
DédéModé
Expérience personnelle dérivant en réflexion philosophique ?...
Qui fait "plouf" en tout cas, à mon avis, puisque l'idée qui la conclut, celle d'assimiler l'infini à l'immuabilité est, elle, toujours selon moi, hautement contestable, voire assez farfelue.
Par ailleurs, l'éphéméride disparaît à la Saint-Sylvestre, quand on lui retire sa dernière page – quand bien même : « lisse comme au premier jour » après dix ans d'usage !? – et il n'y a guère qu'en pays picard qu'on s'intôss', eum'fieu!
On pourrait encore discuter de l'emploi de « répétitivité », « praticité » et vilipender « prévaloir », mais arrêtons-nous là ; on a d'ores et déjà compris que l'ambition de l'Auteur dépasse ses moyens.
Salima Salam
Monsieur le Démodé, 
Je suis très étonnée de constater que vous avez raison sur "prévaloir". Il semble bien que la préposition "à" ne soit pas académique. Cf. le cnrtl.
Mais où est le problème de répétitivité et praticité ?
DédéModé
Apprenez, chère Madame, que lorsque douze vers séparent deux occurrences d'un même terme à la rime, on ne parle plus guère de répétition !
Quant à « praticité », c'est dans son opposition à « singularité » que l'emploi me paraît contestable ; si la standardisation l'a effectivement pour objet, c'est aussi souvent le cas de la singularisation, quand elle résulte de l'adaptation à des conditions particulières.
Salima Salam
Ok, pour la praticité, je comprends votre raisonnement. 

Mais, Monsieur le Sphinx, je m'éperds dans cette histoire de répétitivité et de répétition à la rime. Est-ce que vous voulez dire qu'après douze mois écoulés on ne peut plus parler de répétitivité ?!? Est-ce que vous voulez dire qu'il faudrait utiliser le mot répétition à la place de répétitivité ?!?
DédéModé
Oui à la première question.
avatar
"...– et il n'y a guère qu'en pays picard qu'on s'intôss', eum'fieu!
On pourrait encore discuter de l'emploi de « répétitivité », « praticité » et vilipender « prévaloir », mais arrêtons-nous là ; on a d'ores et déjà compris que l'ambition de l'Auteur dépasse ses moyens." 


c'est-à-dire... Pouvez-vous être plus clair svp ?
DédéModé
Je dis que la philosophie est une discipline exigeante requérant une rigueur intellectuelle et une précision sémantique qui semblent faire défaut à l'Auteur.
Mes remarques lexicales sont quant à elles précisées plus haut, comme vous le savez puisque vous demandez un complément d'explication concernant « s'entasser », expression de parler picard en outre incorrecte dans le contexte ; ch'est du ch'ti, kouô!... Vindjouss' euj'm'intôss'!... euj'm'intôss' dins l'berdoul' eum'gueux!!
avatar
Ok, merci pour la précision. Je ne savais pas que "s'entasser" était une expression picarde.
avatar
J'vé la faire courte: Très bon drabble...

Salima Salam aime ce message

DédéModé
Merci d'argumenter, Michel.
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