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Hé, Des Doches ! Un sonnet d'Antoine Pol, poète né à Douai (1888-1971).

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22022023
Hé, Des Doches ! Un sonnet d'Antoine Pol, poète né à Douai (1888-1971).

Paysage du Nord

La route, entre deux rangs de peupliers ou d'ormes,
Allonge, dans le jour maussade de l'hiver,
Son bas-côté boueux, ses vieux pavés difformes,
Et son trottoir étroit poudré de mâchefer.

Tous pareils, les champs bruns aux sillons uniformes
S'étendent sans relief. À l'horizon couvert,
Un four à coke ouvrant quatre gueules énormes
Jette dans l'air fumeux une lueur d'enfer.

Au lointain, un village et des corons de mine
S'appuient contre un terris, sombre et maigre colline,
Seul accident du sol qu'on puisse apercevoir.

Et rigide au-delà du tas croulant de schiste 
Un grand chevalement, clocher du pays noir,
Découpe son carré d'acier sur le ciel triste.



Terris (sic)

Commentaires

DédéModé
♪ Le pplat pays ♫ qui est le mieeeeen ♪ tsouin tsouin tsouin tsouin tsouiiinn ♫

Demain, Monsieur, pour vostre peine, vous aurez droit aux Flamants d'arrière-cour d'estaminet et leurs « trognes vi-olettes »...

P-S : Y a des moments où... non rien, j'allais dire une connerie : où je me demande si j'aurais pas préféré vivre à son époque, à l'auteur, mais non : c'était encore pire que maintenant !...

Sur la plaine fertile où trépasse l'hiver,
Au bord de la forêt que dominent les chênes,
Les complices de crime au nom de dieux obscènes
Se dressent en témoins du froid siècle de fer.


Entre leurs pieds s'ouvraient les portes de l'enfer
Par où l'on s'engouffrait dans un fracas de chaînes
Vers le fond de l'entraille en un réseau de veines
Où gisait la richesse au sein du mâchefer.


De la maigre scorie est née une montagne
Qui seule fume encor sur le carreau qui stagne
Et la vie explosant à sa douce chaleur
T'invitera bientôt au paradis sur Terre...
Mais des ogres d'acier s'élève une rumeur :
Entends ! le hurlement de l'Âme de naguère.


Dernière édition par DédéModé le Mer 22 Fév - 20:42, édité 1 fois
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Il n'est connu, comme Félix Arvers, que pour un seul poème : "Les passantes", 
dont Brassens a tiré l'une de ses plus belles chansons.

Je veux dédier ce poème
À toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets...🎶
DédéModé
Je me souviens que vous nous l'aviez présenté dans le Short...

Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu’on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu’on connaît à peine
Qu’un destin différent entraîne
Et qu’on ne retrouve jamais


A celle qu’on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s’évanouit
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu’on en demeure épanoui



A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu’on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu’on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main



A la fine et souple valseuse
Qui vous sembla triste et nerveuse
Par une nuit de carnaval
Qui voulut rester inconnue
Et qui n’est jamais revenue
Tournoyer dans un autre bal



A celles qui sont déjà prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d’un être trop différent
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D’un avenir désespérant



A ces timides amoureuses
Qui restèrent silencieuses
Et portent encor votre deuil
A celles qui s’en sont allées
Loin de vous, tristes esseulées
Victimes d’un stupide orgueil.



Chères images aperçues
Espérances d’un jour déçues
Vous serez dans l’oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu’on se souvienne
Des épisodes du chemin



Mais si l’on a manqué sa vie
On songe avec un peu d’envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu’on n’osa pas prendre
Aux coeurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu’on n’a jamais revus



Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l’on n’a pas su retenir.



Mais y a vraiment pas de ponctuation ?

Thierry Lazert aime ce message

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Si, tous ses poèmes sont ponctués.
Le recueil "Emotions poétiques" est en ligne. C'est là que j'ai trouvé "Paysage du Nord"
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Sonnet, pour que tu brilles,
Rimaillons sans coquilles.
DédéModé
Ha ha ! MAIS chut, monsieur !... et accrochez-vous aux branches CAR voici...

COMBATS DE COQS


Les plantureux Flamands aux trognes violettes,
Avec leurs cheveux roux et plats, vrais descendants
Des types de Brueghel, de Craesbeeck ou Jordaens,
Dans la cour de l'auberge ont des cris de conquête :


Là, dans le « parc » étroit, deux coqs entremêlant
Becs durs, ergots armés et la pourpre des crêtes,
Dans un duel rageur et stupide s'apprêtent
A ravir à la mort leur désespoir sanglant.


Ils luttent, acharnés aux coups. Les gosiers râlent,
Et les plumes, bientôt, sont comme des pétales
Qu'effleurerait un vent d'orage sur le sol.


L'un des coqs est debout, vainqueur. Et l'autre expire.
Il monte une clameur. Dans la foule en délire
Frémit la cruauté du vieux sang espagnol.


Le Poème du travail et du rêve.
Éditions du Beffroi, 1904.


Damoizelle ! enfilez, je vous prie, vostre robe de cérémonie, coiffez vostre chapeau de plumes, et montrez-nous, de vostre blanche main, le trimètre romantique adornant cette pièce de Monsieur Prouvost Amédée, de Roubaix...

Thierry Lazert aime ce message

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Vous l'aviez mis sur Short.
Peut-être l'autre aussi, d'ailleurs.
Ils ont plus de force que le sonnet d'Antoine Pol.
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Euh...

"Et les plumes, bientôt, sont comme des pétales" ?
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Le Nord est un terreau fertile pour la Poësie, Monsieur !
Damoizelle, nous vous commandons un sonnet sur le bourrin boulonnais, avec trimètre romantique, ainsi résumé par Maistre Victor, son inventor :

J'ai disloqué / ce grand niais / d'alexandrin.
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DédéModé
Qu'est-ce qui est nul, Damoizelle ?
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Son trimètre. Avec du talent il aurait écrit "Ce grand benêt" au lieu de "Ce grand niais"
DédéModé
Mais c'est... Bon ! celui d'Amédée, vous prie-je...
avatar
Vous parlez du Combat de Coqs ?
avatar
Indépendamment du sujet, je le trouve très bien tourné, sauf la dernière phrase qui sent la xénophobie crasseuse, mais vous me direz certainement : Autre temps, autre mœurs...
DédéModé
D'autant que les Flamands en prennent davantage pour leur grade ; si leurs ancêtres étaient cruels, eux sont dégénérés, tant physiquement que moralement !

Ils luttent, / acharnés aux coups. / Les gosiers râlent,


(il n'est pas requis de respecter l'équilibre entre les membres)
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Ayant du sang flamand, je suis ravie de la poésie de pépère Amédée...
DédéModé
Ne nous égarons pas : c'est la barbarie humaine en général que le Poëte stigmatise, au fond.
(enchanté, Damoizelle ! je suis Le métayer van Vlaanderen)
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Je trouve Brel plus fin dans les Flamandes, mais bon...
DédéModé
Il n'y vise pas la barbarie humaine, mais la rigueur germanique !
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C'est pas faux...

En parlant de rigueur, la semaine prochaine je vous proposerai des alexandrins, mais la forme du poème va peut-être (encore) vous tournebouler Basketball (je vous préviens par avance pour que vous prépariez l'Efferalgan)
avatar
J'ai disloqué ce grand "nillais" d'alexandrin.

La Signorina Panizzi a raison, la diérèse ici, ne fait pas bon effet...

(On n'est pas "sérilleux" quand on a dix-sept ans) 😊
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Vous voyez, je ne dis pas que des conneries^^
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Bien sûr que vous ne dites pas que des conneries... vous en faites aussi, je parie. (Je plaisante !)
Et Dédé sait depuis longtemps ce que je pense de Sainte Diérèse de Précieux.
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À propos des Flamandes, je pose une colle : lors du premier enregistrement de la chanson (version studio Philips, réenregistré pour Barclay en 1972),
Brel s'est trompé dans son texte. Il a rectifié dans le live Olympia 1961. Celui qui trouve où est l'erreur gagne ? gagne ?... mon estime. Oui, je sais, tout
le monde s'en fout...
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Je ne m'en fiche pas mais je n'ai aucune idée de la réponse 🙃
avatar
La réponse, c'est... qu'Yves Montand aussi, s'est planté, dans les paroles d' "A bicyclette", commettant un grave contresens. On en a fusillé pour moins que ça. 😊
Concernant Brel, à la fin de sa chanson, quand les Flamandes meurent :
"Elles s'en vont retrouver leurs parents,
Le bedaud et même son Éminence
L'archiprêtre qui REPOSE au couvent..." et là, Brel s'est gourré, il a repris le "qui radote au couvent" du refrain précédent.

Pour Montand, celui qui trouve l'erreur gagne... à être connu.


avatar
ça prouve que même les plus grands ne sont pas infaillibles ! :-)
avatar
Devinette : qui a écrit ça ? (à vous l'honneur, CanZoniere)

Gens du Nord, mes compatriotes,
Hélas ! je vous avais promis
Quelques mots à propos de bottes
Comme on en échange entre amis.

Sous le titre de conférence
Que l'on galvaude en de vains us,
J'aurais gaiement, pour l'occurrence,
En propos exprès décousus

Parlé longtemps de la contrée
A laquelle malgré Paris
Et sa rumeur démesurée
Répondront toujours nos esprits,

Lille, Arras, Douai, Valenciennes,
Que sais-je encore, Saint-Quentin !...
Hélas ! des douleurs anciennes
Me tiennent du soir au matin,

A ce qu'on croit rhumatismales,
Et le docteur, féroce et doux,
Me défend en phrases normales,
Trop normales, d'aller vers vous;

Mais il me fait espérer, comme
Il sied, qu'en vos toasts enviés
Dans un mois je serai votre homme.
En attendant, si vous buviez !
avatar
Pauvre Lélian.
J'ai triché, suis allé voir sur Gougueule.
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