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LE SACRE DU POÈTE (Catégorie 2 - n°3)

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23032023
LE SACRE DU POÈTE (Catégorie 2 - n°3)

Par  @Evaluna

Le Poète écrit la tête à l’envers
Car il a croisé  les yeux de Marie
Qui l’ont rendu fou, mais elle est partie
Le laissant marri comme un pauvre hère.
 
Elle s‘en est allée malgré ses prières      
Et lui se lamente, entendez son cri !
Le Poète écrit  la tête à l’envers
Car il a croisé les yeux de Marie.                    
 
L’univers pourtant redevient solaire :
Le Printemps qui vient lui sauve la vie.
Alors le Poète crée les plus beaux vers :
Marie est sa Muse et son égérie.
 
Le Poète écrit la tête à l’envers.

Mila et Evaluna aiment ce message

Commentaires

DédéModé
C'est en versification néoclassique, Pehache : le e muet peut être élidé devant consonne.
Par ailleurs ce sont des décasyllabes, pas des alexandrins. 
Et la diérèse est appliquée à juste titre à la seule diphtongue que je vois.

Garcia Alexis et Evaluna aiment ce message



Dernière édition par DédéModé le Sam 25 Mar - 11:53, édité 1 fois
Salima Salam
Alors le Poète crée les plus beaux vers : 11 syllabes.


Le premier quatrain est plein de propositions imbriquées, qui donnent l'impression que la phrase ne va jamais s'arrêter. Il y a aussi 3 sujets différents qui contribuent à flouter un peu le propos : le poète, les yeux de Marie et Marie. 

Le Poète écrit la tête à l’envers
Car (conséquence) il a croisé les yeux de Marie
Qui (subordonnée) l’ont rendu fou, mais (opposition) elle est partie (conséquence) 
Le laissant marri comme (comparaison) un pauvre hère.

Les strophes suivantes sont par contre très réussies à mon goût. L'élocution est fluide, le propos va droit au but.

Chaque strophe traite une information distincte, et la narration progresse habilement. Très remarquable : le sens de A, dont la formulation reste identique sur les trois occurrences, change à chaque fois :
Strophe 1 : tête à l'envers parce qu'amoureux.
Strophe 2 : tête à l'envers parce que malheureux.
Strophe 3-4 : tête à l'envers parce qu'inspiré.
Ce point mérite un bravo particulier, le travail sur le signifié est sans doute bien plus complexe que celui sur la forme, et garder la forme en modifiant le sens par le contexte est très adroit.

Au total : mélange d'adresse et maladresses techniques, thème bien respecté, poète attendrissant et pièce charmante.

DédéModé et Evaluna aiment ce message

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Pour être franche je suis obligée de dire que je trouve la syntaxe plutôt scolaire, je dirais, maladroite et un peu lourde.
Les verbes sont basiques, trop de "être et avoir" dans un si petit format ainsi que les conjonctions et les adverbes ("car-qui-comme", "mais-pourtant").
Ce manque de fluidité est dommage parce que l'idée de base concernant le fond est assez plaisante.

Le rythme 5/5 est excellent sauf au vers 11 qui fait 11 syllabes nonobstant ce fameux "ée" dont je ne sais pas quoi faire; il serait judicieux d'éviter ces finales en "ée" en milieu de vers même si l'auteur n'applique pas les règles strictes de la versification régulière.

Je dirais également pour ce poème, comme pour d'autres, que le travail sur les rimes demanderait un peu plus de rigueur en soignant les genres masculins et féminins pour de meilleures assonances et un plaisir visuel non négligeable.

Le thème est plaisant, la poésie s'entend et j'encourage l'auteur à alléger ses vers en supprimant le superflu.
DédéModé
Le Printemps aurait-il le pouvoir de faire du Poète un pur esprit ne voyant plus dans la femme qui le délaisse que source d'inspiration pour son Art ?... Ce serait donc dans un premier temps le chagrin d'amour qui lui mettrait « la tête à l'envers » puis dans un second sa créativité débridée ?... Reconnaissons que ça se tiendrait... et que ça serait même très bien senti !... et que par là-même la pièce s'avèrerait moins convenue qu'elle ne le paraît au premier abord ! 
Elle est en tout cas légère et plaisante, puisqu'on comprend d'entrée par le mètre et le rythme particulièrement adaptés à sa tonalité qu'elle finira bien. 
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Un petit retour sur ce charmant poème en décasyllabes et sur ces vers qui comptent 11 syllabes : 
Ell/e /s‘en /est /al/lée/ mal/gré/ ses /pri/ères     
...
A/lors /le /Po/èt/e /crée /les /plus /beaux/ vers 
Je ne pense pas qu'en néo-classique on puisse élider devant une consonne, pas plus que d'accepter ces "e" non élidés aux hémistiches que je ne peux m'empêcher de prolonger à la lecture, ce qui ferait, pour garder le rythme du décasyllabe :
Ell' s'en est allé' malgré ses prières 
et :
Alors le Poèt' cré' les plus beaux vers.
Autant l'apocope peut s'utiliser en chanson autant il est à proscrire en versification régulière, ou alors je n'en ai pas retenu toutes les règles, mais ma logique me dicte... 
Ce ne sont pas des critiques négatives, seulement des observations dont l'auteur saura tirer partie ou non à son gré.
Avec un petit cadeau et mes félicitations pour la jolie place de ce poème sur le podium.  sunny




DédéModé
Qu'est-ce donc que la versification néoclassique, Madame, si ce n'est la possibilité offerte d'ignorer le e et le genre des rimes ?

Evaluna aime ce message

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Restez assis Sieur DédéModé, je vais vous contrarier en toute sympathie. La poésie dite néo-classique n'existe dans aucun traité de prosodie reconnu et agrée car elle n’est pas issue d’un mouvement ou d’une école. Elle est née relativement récemment dans et pour les concours littéraires. 
Son objectif est d’attribuer un palmarès pour des auteurs s’approchant du classique, mais ne respectant pas purement toutes les règles. Chaque jury attribue des critères de notation différents. Si le manquement à certaines règles est toléré (présence de hiatus, petites erreurs de rimes…), d’autres ne peuvent être écartées (compte des syllabes, élisions…). Donc cette dénomination n'a pas grande valeur.
Pour moi, tout ce qui ne respecte pas la versification régulière répondant à des normes établies, quand l'intention est de s'en approcher, reste dans le domaine de l'exercice d'écriture. Excellent exercice à condition que des conseils soient prodigués, aux auteurs qui le souhaitent, de façon constructive d'où mon insistance sur les "e" muets non élidés et les "e" flottant des finales en ie, ée, ue, etc...singuliers ou pluriels à l'intérieur des vers ou à l'hémistiche, car cela casse le rythme en créant une syllabe surnuméraire, ce n'est pas agréable pour l'oreille. N'oublions pas qu'à l'origine la poésie était faite pour être déclamée, ou chantée, sans fausse note de préférence :)
Sachez que j'apprécie également la poésie dite contemporaine et le vers libre dont nous connaissons de grands auteurs Jacques Prévert,  Philippe Jaccottet,  Henri Michaux,  Aimé Césaire, et bien d'autres.
DédéModé
Pour appréhender la raison d'être de la poésie néoclassique, il faut en considérer les tenants et les aboutissants ; il s'agit de simplifier la pratique pour élargir le public : donner accès au plus grand nombre à l'écriture de la poésie traditionnelle ; c'est une entreprise de démocratisation.
Vous et moi sommes attachés aux canons du classicisme, doit-il pour autant en être de même pour tous, Madame ? Je ne le pense pas, et vous ?

Evaluna aime ce message

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C'est ce que je dis, un peu différemment : "Pour moi, tout ce qui ne respecte pas la versification régulière répondant à des normes établies, quand l'intention est de s'en approcher, reste dans le domaine de l'exercice d'écriture. Excellent exercice à condition que des conseils soient prodigués, aux auteurs qui le souhaitent, de façon constructive..."


La dénomination "néo-classique" ne correspond pas à cette simplification du classique, tout comme classique d'ailleurs car, comme me l'a expliqué un grand Maître, "classique" s'applique à la période couvrant approximativement les XVIe et  XVIIe siècles, Il serait plus exact de parler de  vers réguliers, "régulier" signifiant que sont respectées les règles de la versification française (ou prosodie), ainsi que les formes poétiques reconnues et les contraintes s'y rapportant. Ces règles et contraintes ont été élaborées progressivement pour atteindre leur apogée avec les romantiques au XIXe (Hugo, Lamartine, Musset, etc...) Elles n'existaient donc pas du temps de Ronsard ou de Molière. Si ceux-ci les appliquaient intuitivement, c'est parce qu'ils avaient le sens du beau langage.


Chacun est bien évidemment libre d'écrire comme il l'entend mais, concernant le sujet, je dirais plutôt "versification régulière" et "versification irrégulière" pour être dans la juste dénomination.


Tout cela histoire de causer et de partager un peu de la passion qui nous anime, nous tous auteurs. Si je ne peux pas le faire ici, ce n'est pas avec ma boulangère ou mon pharmacien, qui ont d'autres préoccupations et loisirs que les miens, que je pourrais le faire No


Voilà, j'arrête d'encombrer cet espace  flower
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