Par @Ninn' A
Donnez-moi un bout de printemps,
De son velours, de sa lumière.
Permettez-moi l’oubli d’hier
Armé d’un sourire éclatant.
J’implore ma douleur : Va-t’en
Fouler le lit d’une rivière.
Donnez-moi un bout de printemps,
De son velours, de sa lumière.
Ma raison erre en clapotant
Tout au fond d’un verre de bière.
Réveil ! Juste avant la civière,
Pour ne plus vivre que l’instant.
Donnez-moi un bout de printemps !
Les rimes sont bien choisies, arrêtant les vers sur des mots qui pèsent dans la pièce. Quand je lis, je ne peux m'empêcher d'associer "hier" à "hiver" et "bière boisson" à "bière cercueil", ce qui dans les deux cas intensifie l'expression.
Éventuellement, l'information aurait pu être répartie différemment pour renforcer le propos :
*strophe 1 est majoritairement positive, mais v3 apporte un bémol.
*Strophe 2 est dépressive dans la première moitié, et pleine d'espérance sur la seconde.
*Strophe 3 idem.
Ensuite, le locuteur s'adresse à quelqu'un : "donnez-moi...", peut être une supplication à son dieu, ou bien des gémissements à l'adresse des brancardiers, ou bien l'humanité en général ? Il "implore [sa] douleur" qu'il tutoie. Et il évoque sa raison.
Tous ces éléments en soi ne sont pas criticables, mais leur accumulation me fait penser que l'Auteur s'est peut-être trop laissé porter par l'inspiration, sans se recentrer sur son propos original, ce qui a provoqué cette légère déstructuration.
De façon générale, je trouve cette pièce composée de beaux vers agencés intelligemment au niveau de la syntaxe, auxquels il ne manque qu'un peu de rigueur ou bien une relecture à tête reposée.
Salima SalamMar 28 Mar - 1:02