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L'Adresse où parler Littérature et para-litté-raturer prose et poésie.


Rondel : Une vie

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10052023
Rondel : Une vie

Une vie


Que de douceur et je soupire
Sous la caresse de ses mains,
Sous les secousses de ses reins,
Mon cœur s'accroche à son sourire.

Mais son être est de joie et d'ire,
Qu'hélas je provoque à desseins,
Je pue la peur et je soupire
Sous la violence de ses mains.

À peine nous passons le pire,
Par l'amour couvant en nos seins,
Que déjà notre temps expire.
Et quand, Ô Mort, tu me rejoins,
Une ultime fois je soupire.

_________________
Virtus verborum amo.

DédéModé, Ninn' A et Mila aiment ce message

Commentaires

DédéModé
Peut-être bien qu'on pouvait faire rimer "eins" et "oins" au Moyen Âge...  @Cristale ?
En tout cas, je suis impressionné – Louyse Labé peut aller se rhabiller...
C'est à la fois puissant et langoureux... comme... 
Mais le quintil m'échappe encore... Il me faut recouvrer mes esprits d'abord...
Ça y est, j'y suis... Enfin je crois... Oui, c'est fort. Chapeau, Patronne !

Salima Salam aime ce message



Dernière édition par DédéModé le Jeu 11 Mai - 5:45, édité 1 fois
Ninn' A
Alors là,  caser "puer" dans un poème, faut oser ! :-)

Salima Salam aime ce message

Salima Salam
Merci, très aimable à vous, Ninn'A et Monsieur D, pour votre lecture. 
Ninn'A, j'avais un doute sur "puer", pas sûre d'être dans le ton, sur le premier vers aussi un doute, en fait je me suis trompée en recopiant, normalement je m'étais arrêtée à "pure douceur".
Le dernier vers aussi m'a cassé la tête, je voulais écrire "dernier soupir", mais ça marchait pas question fem masc. 
Monsieur D, je suis embarrassée, je m'attendais à ce que vous démontiez un vers après l'autre, ce que vous ferez peut-être une fois remis.
DédéModé
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,


Par ailleurs, certains font une interprétation érotique de ces vers de Rimbaud...
Et quoi de plus physique que "puer" ? Or, l'amour ici n'est-il pas aussi physique ? 
Rassurez-vous donc, Dame du Manoir de Beaulangage : vous êtes en plein dedans, si j'ose dire.

Il ne faut pas non plus avoir peur des "que" ; les "que" ont toute leur place en Poësie ;
j'avais relevé pas moins de 13 qui que qu' dans un sonnet de Baudelaire...
D'ailleurs, comme je le disais récemment à Mila : la Poësie n'est interdite à aucun mot.

J'y reviendrai sûrement, Madame, mais n'oublions pas que nous avons déjà un sonnet sur le feu...


Dernière édition par DédéModé le Ven 12 Mai - 5:52, édité 1 fois
Salima Salam
Hmm, j'oublie pas. Je vais voir ça dès que.
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Robert Faurisson fait partie de vos lectures Dédé ? Rien que d'écrire son nom et j'ai les mains plus sales que lorsque je débouche mon chiotte
DédéModé
Ne mélangeons pas littérature et politique, je vous prie, Monsieur.
Pour répondre à votre question : non, je ne lis pas Faurisson, mais Céline, oui.
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Le négationnisme n'est pas politique. Sinon on peut y englober -dans la politique- toutes les idées les plus abjectes.
DédéModé
Je parle du professeur agrégé spécialiste de Rimbaud, Vivian, pas de l'ordure négationniste, voilà ! Ça va comme ça ?
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OK

Dernière édition par Vivian le Ven 12 Mai - 9:49, édité 1 fois
DédéModé
J'efface son nom, Vivian. Je n'imaginais pas que le voir dans ce contexte vous blesserait à ce point. 
Vous devez bien vous douter que telle n'était pas mon intention. Excusez-moi du tort que je vous ai causé.
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Merci. Et croyez moi bien que censurer qui que ce soit est bien la dernière de mes intentions mais la fameuse dissociation artiste/homme ne passe pas, ne peut pas passer s'agissant d'un personnage qui singe, en parfaite connaissance de cause, la mémoire de millions de victimes.
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@DédéModé je ne peux pas vous répondre avec certitude mais, vu que les scribes  de l'époque ont tous disparu dans la nuit des temps, il m'est devenu impossible de connaître leurs motivations par contre, étant donné que la poésie médiévale était principalement déclamée, chantée et transmise par monts et par vaux, la population de l'époque étant peu lettrée, la mode privilégiait la rime pour l'oreille. On peut donc supposer que l'assonance "in" des rimes "oin" et "ein" résonnait suffisamment pour que cela satisfasse déclamateurs, chanteurs et auditeurs.
Mais vous savez bien tout cela ^^
avatar
@Salima Salam
Une vie...ou une petite mort ? Ou une petite mort pour une vie ?
Puer la peur en ces ultimes instants, bigre ! De quoi faire trembler et hésiter toute novice en la matière ^^
DédéModé
J'avais bien pensé à la "petite mort" mais les premiers vers de la strophe, et le titre, me semblaient contredire cette interprétation... 
Peut-être pas, finalement...
avatar
Oui mais la petite mort n'est-elle pas synonyme de vie ?
That is the question.

On peut lire aussi dans ce rondel les regrets des plaisirs d'une jeunesse qui fout le camp et l'approche effrayante de cette finalité qu'est la vieillesse et puis la mort.
Jihelka
"Oin" et "ein", comme "oyne" et "aine" dans la Ballade des Dames du temps jadis.

DédéModé aime ce message

DédéModé
Moi je n'y vois que l'amour inconditionnel pour l'homme d'une vie, Cristale.
Et la "petite mort" prendrait-elle une majuscule ?
Et si elle est la vie, pourquoi « Une vie » ? (ne doit-on pas plutôt aller chercher du côté de chez Maupassant, Salima ?)
avatar
Une majuscule à mort ? Non, semble-t-il, d'après les dictionnaires de langue française.
On trouve "La Petite Mort" en majuscules dans le titre d'une série de BD mais l'expression n'a pas la même signification et désigne un personnage.
Si je dis qu'elle est "la vie" c'est que souvent elle favorise (ou provoque) la vie, donc une vie en devenir.
Mais pour en revenir au titre du poème de Salima, "Une vie", peut être l'expression, comme vous le suggérez, du grand amour d'une vie entière.
Jeusépa ^^
Salima Salam
Bingo ! Cristale a réussi à me faire rougir... Maintenant, je ne vois plus ce rondel comme je l'avais écrit. Je l'avais assez naïvement tenu hors du +18, mais maintenant je dois le déplacer, ça s'impose. 

En hout cas, il disait, dans mon intention :
1ere strophe : coup de foudre
2eme strophe : difficultés du quotidien, deux caractères un peu durs qui ne peuvent pas vivre ensemble ni l'un sans l'autre non plus, elle qui le provoque, lui qui explose, etc.
3eme strophe, ils ont vieilli, sont devenus sages, mais c'est tard, il est temps de mourir.
Pour le titre, j'avais pensé à "Une passion" ou "Folie à deux". Mais finalement j'ai trouvé "Une vie" plus simple, sans pathos ni chichi. Non, Maupassant n'avait rien à voir dans mon histoire. 

Je devrais je crois écrire une deuxième version... Le terme petite mort me fait toujours rire, je ne connaissais pas jusqu'à récemment, puis Monsieur l'Indédécent a eu la bonne idée d'écrire justement un rondel sur la question, et moi j'ai eu la déplorable idée de commenter sur le forum de feu Shortedition, bien sûr mon commentaire était ridicule parce que je me demandais ce que la mort venait faire dans le contexte. Enfin, maintenant je sais, dans ma grande sagesse.

DédéModé aime ce message

DédéModé
J'ai écrit un rondel sur la question, moi ?... Bin Merde ! j'm'en souviens point !
C'est Salima, qui l'écrit ici avec une majuscule, Cristale. Il s'agit donc de la grande, comme elle vient de le confirmer.


Dernière édition par DédéModé le Sam 20 Mai - 18:57, édité 1 fois
Salima Salam
Une petite mort


Que de douceur et je soupire
Sous la caresse de ses mains,
Sous les secousses de ses reins,
Mon cœur s'accroche à son sourire.

Mais son être est de joie et d'ire,
Et je les titille à desseins,
Je pue la peur et je soupire
Sous la violence de ses mains.

Et quand nous atteignons le pire,
Par la vie qui bat en nos seins,
Déjà l'affreux supplice expire.
Et quand, Ô Mort, tu me rejoins,
Une ultime fois je soupire.

Ninn' A aime ce message

Ninn' A
Ah ? Mr Dédé ? Bin retrouvez ce texte pour le poster :-)
Salima Salam
Ah ça !!! Mais vous avez la mémoire d'une passoire ??!!

Tenez, c'était ça :

Mettre un DOUAGT dans la rondelle
Belle rebelle
Petite mort
Etc...

Alors, ça vous revient ??!!
DédéModé
Non mais la Dame du Manoir de Beaulangage doit faire erreur ; je me souviens bien de cette discussion, mais le rondel devait pas être de moi... 
qui ai commis bien pire, par ailleurs...
DédéModé
Aaah oui ! comme vous dites, ça me revient bien, oui, effectivement ; je dois l'avoir enfoui dans mes archives, donc...
avatar
Ben voui, moi aussi, pareil que Ninn'A j'aimerais lire ce rondel Sieur Dédé.
DédéModé
Bin oui mais j'ai plus guère souvenir que du premier vers, moué, comme dit la Duchesse, mais elle raconte n'importe quoi : ch'est MI qu'on dit par ichi... DONCQUES !...

Ah ! mettre un douagt dans la rondelle...
DédéModé
J'ai du mal à saisir la seconde version, Salima, que je trouve inférieure à la première.
Bon, je vais essayer de remettre la main sur le chef d'œuvre en question...
Salima Salam
La seconde version c'était du spontané pour coller à l'interprétation de Cristale.
Jihelka
Perso, je trouve le format du rondeau trop court pour le sujet...
Salima Salam
Hmm, le rondel est très court, surtout qu'on se répète beaucoup.
avatar
Voui...en même temps, vu le contexte du sujet, la situation est assez répétitive, difficile de faire trop long sous peine de lassitude.
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