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Poésie sur un fil

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14052023
Poésie sur un fil

Bonsoir,


Le funambule se tient à la frontière de la vie et de la mort, du rêve et de la réalité, du passé et du futur, sur la ligne de crète du présent.


Poésie sur un fil


Noctambule, j'ondule et hurle vers Hiver,
Hors le temps, je rêve, par le ciel, par la grève.
Sur un fil, je danse les heures, la vie brève,
Funambule, je fuis, où meurent les frontières.


A vélo chevalier, je cavale en pri-ère.
Je couvre l'étendue, goûte d'anciennes sèves :
Le cèdre et le cyprès, un Adam et une Eve,
Le Diable que je cloue aux murs des cimetières.


Que Dieu donc repleure le premier de ses fils !
Qu'il renaisse ! qu'il jouisse encor pour le supplice !


Vois ! qui applaudissent depuis leur citadelle
Les Anges Éternels en hâte de spectacles,
Sur des Dragons fumant qui gardent des querelles,
Catapultes ailées qui aiment les débâcles.


Deuxième version : A la deuxième personne, plus en relief. 


Poésie sur un fil




Noctambule, tu ondules, hurles : « Hiver ! »
Hors le temps, rêves-tu, par le ciel, par la grève.
Sur un fil, danses-tu, les heures, la vie brève,
Funambule, tu fuis, où meurent les frontières.


A vélo chevalier, tu cavales en prière.
Tu couvres l'étendue, goûtes d'anciennes sèves :
Le cèdre et le cyprès, un Adam et une Eve,
Le Diable que tu cloues aux murs des cimetières.


« Que repleure Di-eu, le premier de ses fils !
Qu'il renaisse ! qu'il jouisse encor, pour le supplice ! »


Ils applaudissent, vois ! depuis leur citadelle
Les Anges Eternels en hâte de spectacles,
Sur des Dragons fumant qui gardent des querelles,
Catapultes ailées qui aiment les débâcles.


Dernière édition par Garcia Alexis le Jeu 18 Mai - 8:14, édité 1 fois

Commentaires

DédéModé
Alexis, il y a une chose que vous devez comprendre : vous ne parviendrez pas à atteindre, ni même à approcher de loin, une esthétique classique du rythme sans éliminer ces e muets de fin d'hémistiche.
Vous pouvez retourner dans tous les sens vos anthologies postérieures à la période médiévale, vous n'y en trouverez aucun, et vous n'en trouverez pas plus dans Les Fleurs que dans Les Trophées.
Votre oreille doit absolument apprendre à les reconnaître comme faux, faute de quoi vous continuerez à condamner vos sonnets avant même l'appréhension de leur sens par le lecteur : c'est un préalable non pas nécessaire mais indispensable.
Garcia Alexis
Bonjour Dédémodé,

Plusieurs remarques : 

1. Je n'ai pas besoin de retourner des anthologies, parce que d'abord j'ai moi-même publié deux sonnets dans des recueils collectifs (Flammes Vives) avec moult "e" dit muets à l'hémistiche. Aucune oreille ne s'est plainte. Pourquoi ? Selon la diction, on peut tout à fait entendre ce "e" sans toutefois avoir, il est vrai, la franche sonorité que l'on prête au Moyen-Age (pas d'enregistrements disponibles).
2. Que faites-vous des "e" muets à l'intérieur des hémistiches ? Suivis de voyelles, vous faites la liaison évidemment, suivis d'une consonne, vous ne comptez pas la syllabe ? Des auteurs contemporains optent pour ce non compte, mais ils mettent une apostrophe pour signaler l'apocope. Je choisis une prononciation assourdie mais en faisant durer un peu la sonorité dans une brève vibration.
3. Rimbaud a fait péter tout ça !
4. Pourquoi publier alors dans la rubrique "traditionnelle" ? Si on ne peut opposer le traditionnel qu'au moderne, je range dans la première catégorie la versification régulière, dans la seconde le vers libéré et le poème en prose. "régulière" ne veut pas dire qu'on obéit à des dogmes, mais qu'on suit une certaine régularité dans le mètre et dans les rimes. On ne s'interdit pas de créer ses propres règles. J'ai ainsi écrit un "sonnet" que je nomme "contre-sonnet". Par provocation sans doute, mais aussi parce qu'il se trouve que cela faisait sens.

Bon lundi,
DédéModé
Vous pouvez vous inventer toutes les justifications que vous voulez, Monsieur, cette césure archaïque est et restera ce qu'elle est devenue il y a un demi-millénaire : une lourdeur de débutant.
(Rimbaud ne l'a utilisée que très rarement, et toujours à bon escient)
Garcia Alexis
Citons deux vers de Heredia extraits de "La sieste" :
"Et dans les mailles d'or de ce filet subtil,
Chasseur harmonieux, j'emprisonne mes rêves.".
Comment lisez-vous oralement, monsieur Dédémodé, les syllabes en rouge ?
Ne venez pas dire que nous ne sommes pas à l'hémistiche, le problème, l'archaïsme n'est pas là.
Apocope ou pas, mon papa ? Si oui : vers faux, si non : prononciation non pas archaïque mais théâtrale !
C'est-à-dire lourde à vos tympans, pimpon !
DédéModé
On ne parle ici que de la syllabe sur laquelle porte L'ACCENT TONIQUE, Monsieur : EUH !
Garcia Alexis
A la rime, accent tonique ou pas ? Monsieur, vous êtes sur le point d'interdire les rimes féminines ! AH !
DédéModé
Le e muet est élidé en fin de vers, Monsieur. 
Mais permettez-moi ce conseil, Alexis, qui sera le dernier pour ici : lisez Boileau, Banville ou Sorgel, ou – mieux – les trois ensemble, avant d'écrire votre prochain sonnet...
Garcia Alexis
J'ai lu les règles concernant le "e" muet chez Sorgel : ce n'est pas ridicule, c'est affligeant ! Je parle des règles pas de Sorgel, passionnant évidemment.
DédéModé
Versifiez donc comme bon vous semble, Alexis. Vous vous passerez désormais de mon avis, c'est tout.
DédéModé
Mais je m'aperçois que j'ai négligé de répondre à votre question, Alexis :

"Et dans les mail/les d'or // de ce filet subtil,
Chasseur harmonieux, // j'empriso/nne mes rêves."

On n'est pas dans le même cas de figure qu'à la césure : les coupes secondaires ne sont pas fixes, et l'accent, moins marqué, porte sur la voyelle précédant la syllabe que termine le e muet (sonore en l'occurrence – oui, c'est idiot mais c'est pourtant ainsi qu'on persiste à le nommer dans tous les cas) ; ici "ail" et "o".

Garcia Alexis aime ce message

Garcia Alexis
Bonjour,

J'ajoute une deuxième version à la deuxième personne, ce qui ouvre le champ des possibles. 
La diérèse de Dieu en Di-eu est signifiante, elle est une marque d'oralité, une théâtralisation si on veut, un allongement ironique, volontairement disgracieux. Un peu comme le bossu alias Lagardère (version avec Jean Marais) se moque à la fois du courtisé et de lui-même dans son excès verbeux. Elle est aussi commode pour le respect métrique. Je n'oublie pas la première vraie leçon que je reçus en matière littéraire : Ne jamais dissocier le fond de la forme ! 
Bonjour,
DédéModé
Permettez qu'on remette à plus tard, Alexis ; j'ai un gros ménage à faire...
Garcia Alexis
N'est-il pas le printemps avancé ? Hâtez-vous !
DédéModé
Ça se rapproche à grands pas de la Grande Esthétique, Alexis ! Le percevez-vous, le bien que vous a fait le remisage des césures lyriques ?
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