Elle était d'Saint-Ouen-l'Aumône,
Carburait aux Côt's-du-Rhône,
Ma grand-doche.
Ell' fumait comme un pompier,
Ell' jurait comme un charr'tier,
Ma grand-doche.
Lui glisser la main aux miches
Sans condamner tes ratiches,
Pas fastoche !
Mais c'était un numéro,
Qui s'mettait tout l'populo
Dans la poche.
Avant que d'tenir un rade,
D'être Nini Limonade,
Ma grand-doche,
Ell' bossait chez un rupin
Pour nourrir son p'tit Lucien,
Son gavroche.
La bourgeoise, un' vraie salope.
Et vas-y que j'te la chope,
C'te Folcoche !
Elle a fait un tour au gnouf,
Entre un satyre et un' pouf,
Ma grand-doche.
Mais un jour sourit la chance :
Paris, l'bistrot en gérance,
La Bastoche.
Elle a mêm' pris un mari.
Mais gaffe à Lulu chéri :
Pas d'taloche.
Elle a viré son bonhomme,
Ce pochard à voix d'rogomme,
Futur' cloche,
Tous les soirs plein à ras-bord,
Plus noir que l'terril de Ch'nord
À Dédoche.
Elle a jamais fait l'aumône,
Jamais vu les Côt's du Rhône,
Ma grand-doche.
Elle a pas commis d'impair,
Pour bibi c'est aussi clair
Que l'eau d'roche.
Tôt ou tard, il faut qu'on sorte.
Le jour qu'elle a pris la porte,
Sans valoche,
Elle avait pas l'clope au bec :
L'était en train d'fair' cul sec,
Ma grand-doche !
"Il a pas écrit ça tout seul, le Nénesse ! Il s'est fait aider par Arthur Raimbourg, un rimailleur local."
Marcel, le beauf -jaloux- à Nénesse.
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Salima SalamDim 3 Mar - 18:57