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UN APREM DE CHIEN

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10052024
UN APREM DE CHIEN

Sans Al Pacino je précise. 
Ce putain de foutre de mois de mai me sort par les naseaux en toux sèche inextinguible et en fumée de moutarde ; forte la moutarde, je précise. Maman je vais crever j'en peux plus des touristes envahisseurs à la David Vincent. J'veux retourner dans mon pré carré ma zone de gazon frais d'herbe verte. J'emmerde les psy coachs et gourous de chiottes qui parlent tout le temps de : "faire le deuil", "sortir de sa zone de confort", "se mettre en danger", ou pire :"vivre dans le présent". 
Que des bobards rien que des bobards.
Vous voulez un exemple du putain de présent mes gonzes ?
Ben voilà.
Depuis une semaine j'ai la crève. Des litres de flottes me sortent par le nez en torrent salés chaque fois que j'éternue, soit 39 fois par 24h. Une allergie alimentaire mon cher Watson ou que sais-je ? Un nouveau virus que je vais me faire un plaisir de partager si c'est le cas.
Mai c'est le mois des ponts longs comme le bras, et s'il fait beau temps, des milliers de gens affluent sur nos côtes ; aveugles sourds muets s'entassant dans les parkings les buscos les escaliers de la Dune les supermarchés des agonies consuméristes, les terrasses de café les TGV les valises à roulettes, les sous-bois, les plages de D.DAY. 
Le D.DAY ECONOMIQUE PREFECTORAL explose en Tsar Bomba sur les routes du soleil qui met en PLS par la faim la soif, la chair humaine, la dure condition humaine, c'est l'aprem le pire, c'est là l'enfer de Dante.
Tous se bousculent au portillon.
Ils veulent tous vivre vite et ils sont moches affreux le ventre tel un sac rempli de merde occlusive et puante.
Je hais l'humanité pour tout le mal qu'elle fait pour son arrogance sa suffisance j'ai honte de faire partie de cette ti-maudite race. Honte vous dis-je !
Après avoir filmé mes putains de vi-déos pourries comme dit l'autre, j'ai fait quelques courses au Monop. Je me suis déportée ensuite vers la gare censée attendre tranquille mon bus retour dont je suis hyper dépendante, une heure et demi au soleil.
J'ai bu un peu de coka zéro.
Depuis deux jours je tousse toute la nuit et ne mange presque rien tant j'ai la nausée avec cette bronchite genre rhume martien, et j'en passe.
Quand le busco est arrivé en retard d'une demi-heure devant la gare mon ancien quartier tant aimé - mon Dieu que c'est loin toussa - , il y avait cent quidams devant, voulant s'y engouffrer coûte que coûte pour aller enfiler la Dune. (Deux Français seulement.) Le chauffeur qui commençait à piquer un bouillon tout rouge et blanc par endroits dans sa molle figure, a glapi qu'il ne prendrait pas tout le monde pas de place, qu'il ne s'arrêterait pas au Moulleau exceptionnellement que tant pis pour vous Madame ce sont les ordres de ma direction je passe par la voie rapide, prenez la navette 7 et arrêtez-vous Place Maydieu avant d'aller à La Teste.
"Désolé ma p'tite dame !"
Après prise de renseignements pas de navette numéro 7 avant une heure et demi. 
Je suis dehors depuis trois heures déjà. J'ai atrocement mal au dos.
J'ai cru crever.
La seule chose à faire, rentrer à pieds. Une heure de marche. Pas de taxi en vue pas d'Iphone pas d'ami à appeler pas de fric. Marche ou crève. Step by step. Encore quelques jours à porter la lourde charge... Oui Prissy. C'est vrai ça.
Je suis dure au mal. Mais faire 15 bornes à pinces sous le cagnard jusqu'à chez moi, avec de la fièvre, déshydratée, des courbatures extraordinaires, ça m'a fait flipper cinq minutes.
Pourtant pas le choix. Ma petite chienne m'attend toute seule dans le studio du Moulleau. Elle s'inquiète. Je dois le faire. Tant pis si je tombe inanimée sur le trottoir. Je dois le tenter. Pour elle pour moi pour nous.
J'ai chaud j'ai des bottines de ville des bas résilles troués ma doudoune d'hivio sur un gros pull over. Et le poids de mes courses. Je colle comme une vieille poule.
Je tousse.
Bon. Courage mon âme. J'y vais.
Vasy vasa.

SUITE CE SOIR

Jihelka aime ce message

Commentaires

LYDIE MARAIS MEDARD
Pas après pas j'ai tracé de spirales mon itinéraire d'enfant pas gâté en coupant par la Ville d'Hiver. 
Le Belvédère. Chaque quartier de cette ville me rappelle notre vie.
Même Paris crève d'ennui, toutes ces rues me tuent.
Droit devant.
Ne pas tomber par terre à cause de Voltaire.
Croiser des engs contents benaises en bonne santé apparente. Des putains de touristes quoi.
Trace. 
Tu dois.
Un pas puis un autre.
Le rond-point des frères Pereire.
L'atteindre.
Le dépasser en sortant de la Ville d'Hivio.
J'ai chaud.
Tant pis.
Le ciel est clair la route est large le clairon sonne la charge. 
Arrêt de bus. Navette 7 dans moins d'une heure sur le boulevard de la Côte d'Argent.
Pas le temps.
Je trace.
Ne sens plus mes guibolles.
La tremblade.
Tousse.
Tousse.
Tente d'arrêter une voiture.
Echec.
Pose mon sac sur la tête pour soulager mon dos comme Papa en Afrique.
Trace.
Soif.
Pas de crampe.
Pas de malaise.
Des idées black.
Si j'alerte cette voiture de patrouille, ils vont me mener aux Urgences pour se débarasser.
Je dois marcher tête haute sous le cagnard avec 39° de fever.
Je pense à Elvis et je chantonne : "Fever".
Je m'engage plus avant sur l'immense boulevard de la Côte d'Argent.
Passe pas après pas devant des maisons vides devant une station essence avec une caisse rouge collector.
M'assois sur ce banc deux minutes et repars je veux rentrer pour retrouver ma chienne qui m'attend.
Trace.
Soif.
Me sens minable.
Me sens invincible.
J'en ai vu d'autres.
J'en ai vu d'autres et des pas mûres.
Oui mais j'étais plus fraîche et plus riche et aimée.
Tant pire je dois avancer.
Ouste états d'âmes mortibus.
Ouste.
Pas après pas je marche. 
Je pense à Nando Parrado. 
Et sa force m'habite tout à coup.
Je passe le cimetière où je ne m'arrêterai pas.
Je choisi de continuer afin de gagner du terrain à petit pas.
Soif.
Bottines instables. 
Caillou dans la chaussure.
Epine dans le pied.
Marche ou crève.
Les touristes ne m'auront pas j'ai la haine je veux un déluge.
Je coupe aux tennis devant la pelote Basque.
J'en peux plus.
Je suis loin loin de chez moi de toi de nous de nous.
Nous c'est une illusion qui meurt d'un éclat de rire en plein coeur...
Arrête !
Marche et rentre chez toi passe par le petit bois et l'allée des Tilleuls.
Elle est longue longue.
Le petit bois est casse gueule étangement calme mais des caisses d'estivants veulent s'y garer.
Les oiseaux marchent sur la tête des feuilles
J'ai fait la moitié du chemin.
Trace.
Pas le temps d'une gorgée.
Tant pis je ne suis toujours pas évanouie.
Mes côtes me font un mal de chien peux plus respirer ni tousser ni avaler ni rien
Je passe le petit bois et dire que je viens de la gare derrière si loin
Loin de toi je me demande pourquoi ma vie ressemble à une terre brûlée
Vanina
Change de disque et trace
Rentre chez toi
Je reviens te chercher non tu n'as pas changée.
J'ai réussi à passer le petit bois
Je redescends sur le boulevard de la Côte d'Argent encore lui.
Toujours lui.
Lui.
Sur la piste cyclable au tournant, un vélo me frôle et semble me tuer il dit que c'est dangereux là poussez-vous, mais je vais bien pas de bobo.
Je traverse en biais.
Avec mon sac de courses mes bottines dures à cuire mes bas résilles troués ma parka doublée je sue à gros bouillons ça fait du bien ça fait longtemps que je t'attends.
Enfin rue d'Annuzio je cours je sens l'écurie je caresse le ginkgo au passage.
Je touche au but.
Je touche au but.
Enfin ma résidence
Le sous-sol je vais rentrer par le sous-sol dans l'état où je suis je ne peux parler à personne.
Deuxième étage à la maison.
Oui c'est moi mon amour. 
Viens on sort tu en as besoin je suis là 
Revenir 
J'ai cru finir aux Urgences séparée de toi.
Mais non j'ai encore des forces insoupçonnées.
Ou des anges.
J'étais partie faire quelques emplettes à 13h en ville. Je suis rentrée la langue pendante à 17h30.
La Saison à Arcachon le grand beau c'est ça.
Eux d'abord crèvent les autres.
Les autres, c'est nous, ceux qui ont le malheur/bonheur de vivre à l'année dans une putain de splendide station balnéaire à la con.

(Ecrit d'un jet ne me suis pas relue.)

Jihelka aime ce message



Dernière édition par odile frederic le Sam 18 Mai - 19:18, édité 2 fois
DédéModé
Y a pas de CocciMarket, au Moulleau, la Duche ?... Pas très raisonnable, tout ça, dans votre état ! Ça prêterait à sourire si vous n'aviez pas votre âge, et surtout cette vilaine toux ! Allez voir un médecin, Lydie ! vous avez 60 balais, ma vieille ! c'est pas comme si vous en aviez seulement 50 : 
il est temps d'apprendre à vous ménager !... Ah ! ce que c'est que d'être vieux, tout de même ! Tenez ! à propos de mal de dos, figurez-vous que moi, depuis 3 mois, y a des matins où je me demande si je vais arriver à enfiler mes chaussettes ! Une misère, Madame ! UNE MISÈRE !


Dernière édition par DédéModé le Ven 10 Mai - 20:41, édité 1 fois
Jihelka
Sous le🌞 exactement...

LYDIE MARAIS MEDARD aime ce message

LYDIE MARAIS MEDARD
Trop aimable ! Sachez que je tousse depuis des lustres (allergie aux proteines de lait = la caseine). Au moins j'ai réussi mon coup de télé-réalité ! Quel talent quand même... 
UN APREM DE CHIEN 4190059722
UN APREM DE CHIEN 2023314696
DédéModé
Et pourquoi vous buvez du lait si vous y êtes allergique ?
LYDIE MARAIS MEDARD
J'ai fait des overdoses de fromage par goût, et là j'avais tout stoppé depuis trois semaines. Je pense que c'est une crise d'élimination mais peut-être pas. Un virus nippon ou espagnol ?
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