On l'appell' la Manille,
C'est un jeu qu'il aim' bien.
Nous on aim' sa bonn' bille
Sous son bonnet d'marin,
Son regard bleu qui brille,
Son rir' qui porte loin,
Sa moustach' qui frétille
Quand son verre est bien plein.
On l'appell' la Manille.
Son p'tit bonhomm' de ch'min
L'a prom'né des Antilles
A l'Océan Indien,
Et dans les bras des filles
De Sydney à Dublin.
Le bon temps, ça s'grappille
Un peu dans tous les coins.
On l'appell' la Manille,
C'est un sacré frangin.
Y'a pas plus joyeux drille,
Et si t'es mal en point,
Y'a pas meilleur' béquille
Pour sout'nir un copain,
Y'a pas meilleur' torpille
Pour couler un chagrin.
On l'appell' la Manille,
Et chaqu' fois qu'il revient
Traîner ses espadrilles
Sous le ciel du pat'lin,
Quand ça mousse et pétille
Au vieux bistrot du coin,
En choeur on s'égosille
À brailler des refrains.
On l'appell' la Manille,
Il joue aussi des poings.
Si t'es pas d'la famille,
Charrie pas l'citoyen.
Si t'es du genr' brindille,
L'agac' pas même un brin :
Il est du genr' gorille,
Sa mandal' décoiff' bien.
On l'appell' la Manille,
Et quand viendra sa fin,
Pas question qu'il roupille
Dans la boîte en sapin.
Il dit : "Moi j'veux qu'on m'grille
Comme un bon tabac brun,
Et puis qu'on m'éparpille
Dans l'bocal à marsouins !"
Vous penseriez quoi d'intervertir le 3 et le 4 ? Niveau cohésion, ça me semble plus avantageux : il revient, il est un bon pote, il est aussi un bon ennemi.
Je trouve les deux derniers couplets particulièrement bien tournés.
J'hésite un peu, beaucoup, à dire un truc : à la lecture, j'entends beaucoup de "et" en début de vers, et aussi beaucoup de "si t'es". Chacun pris individuellement me semble bien employé, mais ils résonnent dans ma tête quand même. Bon, prenez ça avec des pincettes et voyez vous même, je ne suis pas connaisseuse de paroles de chansons.
Jihelka aime ce message
Salima SalamMer 24 Avr - 22:24