Un sonnet saisissant une scène fugitive, un peu comme le ferait un peintre. Le premier vers introduit le locuteur et situe la perspective. Puis les vers qui suivent dans les deux quatrains décrivent la vieille "cougar". Cette description se fait à l'aide de quelques traits saillants, et bizarrement réussisent à croquer avec beaucoup de précision, apportant des informations sur le physique, le look, le comportement, l'âge,, la classe sociale, le caractère, les pulsions. En harmonie avec le style descriptif, le poète compare au moyen d'une métaphore sa cougar à un tableau de Musso. Tableau qui déplaît à la vie ? C'est lourd de sens, peut signifier que l'apparence de la cougar déplaît au Poète tout simplement, ou qu'elle est trop apprêtée avec son fard et trop peu naturelle, ou que son être est mortifère, ou annonce ce qui va suivre : la vie qui passe sous les traits du jeune Apollon et qui l'ignore.
"L'éventail sur le nez, qui malgré tout respire". Je m'interroge sur la signification du deuxième hémistiche. Pourquoi respire et pourquoi malgré tout ? Je penche pour : respirer, une fonction corporelle normale, ce qui signifierait que la cougar a encore un métabolisme fonctionnant malgré les artifices dont elle abuse, ce serait une touche d'ironie de la part du Poète.
Le dernier vers des quatrains, charnière habilement amenée, introduit les tercets et la proie convoitée.
"Le cœur empli d'air pur" est une image physiologiquement fausse et reprenant le Mens sana in corpore sano. S'il fallait "étaler" la signification de cet hémistiche, on écrirait plus ou moins : "le cœur pur et battant sainement, les poumons emplis de l'air pur de sa course matinale" soit 24 syllabes au lieu de 6. Hommage au Poète et à sa concision expressive.
Le dernier vers, la chute, est une chute en fuite douce, la désescalade de la situation dangereuse, la proie échappe au prédateur sans même avoir eu conscience du danger.
Le vocabulaire est composé de deux champs lexicaux opposés : la cougar, qui est un synonyme de puma, est associée au vocabulaire du monde félin, de la chasse et de la nature sauvage et félone. (Léonin, chasse, griffée, étancher, scrute). La proie est associée au vocabulaire de la culture et de la civilisation (du moins un type de culture et de civilisation) : Romain, sculpteur, Apollon, vermeil (qui en plus d'être un teint sain est une technique d'orfèvrerie).
Une chose, à mon avis, à laquelle vous devriez faire attention : les"qui". Vous en mettez 5, effet encore renforcé par un "que" et un "qu'il". Peut-être pourriez-vous en enlever deux ou trois. Et pour une prochaine pièce, vous veilleriez dès le début à vous éloigner de cette structure grammaticale en subordonnées.
Dans l'ensemble à mon avis une belle pièce, intéressante entre autres par les techniques descriptives et cette chute heureuse et lumineuse.
Au-delà de ses faiblesses, et puisque c'est un sonnet, cette pièce se heurte finalement à un écueil...
Allo La Loufierrr' ! ici Gille de Binche !... Je repète : allo La Loufierrr oune fouè !
Bon, l'écueil, c'est l'absence de concetto, bien sûr, et les faiblesses sont dans la lourdeur mise parfois à répondre à la contrainte et la platitude de la grammaire, avec tous ces « est » ; chez Verlaine, les auxiliaires sont partie intégrante du style – à tel point qu'on lui en trouve à la rime ! –, ici, c'est un marqueur de pauvreté syntaxique. Voilà, voilà... Dans le Short, on met 5 votes, ici je mets des notes : 12, pour la maîtrise technique et quelques traits bien croqués du portrait de l'aïeule.
P-S : Poto ! envoie ta cougar à jantes en inox, qu'on compare...
Salima Salam aime ce message
" Dans le Short, on met 5 votes, ici je... " Pourquoi ces comparaisons avec Short ? Cela revient très régulièrement dans vos messages ainsi que dans ceux de certains membres du forum ?
Bin, c'est de là qu'on vient, faut point l'oublier... jusqu'à ce qu'on ait retrouvé un' maron' eud grind garchon, m'fieux !... des pantalons, koua!
Même si tous les membres de ce forum semblent venir de Short, quel est l'intérêt d'autant comparer ? Je ne comprends pas.
Dans ce sonnet, la pensée est développée dans les 13 premiers vers. Le dernier la résume tout en apportant un effet de surprise. L'image me paraît suffisamment expressive. La progression du poème est orientée vers la chute. Le tout est cohérent et a une signification.
12/20, ça me va ! C'est plus que ma moyenne en français durant le secondaire. Content d'avoir eu un avis autre. Puisque selon DéDé moDé, tous les membres du forum viennent de Short, je les invite à parcourir les commentaires reçus sur le site pour ce sonnet publié en libre. Le thème y est abordé. La chute (pointe) également.
DédéModé aime ce message
On compare pas tant que ça, non plus, si ?
La question de comparer, je crois que c'est une réaction assez courante de nombreuses personnes dans une situation inhabituelle : se référer à ce qui est habituel et connu pour mieux se situer dans la nouvelle situation. Ça ira en diminuant avec le temps je pense.
C'est pas méchant d'ailleurs, enfin, pas trop, quoi. Juste un peu de rancune pour un système qui aurait pu être amélioré si de tous côtés des gens ne se pressaient pas en foule dans l'immobilisme. A part ça j'y vois plein de choses hyper bien, Short m'a ouvert un monde fascinant.
Un sonnet saisissant une scène fugitive, un peu comme le ferait un peintre. Le premier vers introduit le locuteur et situe la perspective. Puis les vers qui suivent dans les deux quatrains décrivent la vieille "cougar". Cette description se fait à l'aide de quelques traits saillants, et bizarrement réussisent à croquer avec beaucoup de précision, apportant des informations sur le physique, le look, le comportement, l'âge,, la classe sociale, le caractère, les pulsions. En harmonie avec le style descriptif, le poète compare au moyen d'une métaphore sa cougar à un tableau de Musso. Tableau qui déplaît à la vie ? C'est lourd de sens, peut signifier que l'apparence de la cougar déplaît au Poète tout simplement, ou qu'elle est trop apprêtée avec son fard et trop peu naturelle, ou que son être est mortifère, ou annonce ce qui va suivre : la vie qui passe sous les traits du jeune Apollon et qui l'ignore.
"L'éventail sur le nez, qui malgré tout respire". Je m'interroge sur la signification du deuxième hémistiche. Pourquoi respire et pourquoi malgré tout ? Je penche pour : respirer, une fonction corporelle normale, ce qui signifierait que la cougar a encore un métabolisme fonctionnant malgré les artifices dont elle abuse, ce serait une touche d'ironie de la part du Poète.
Le dernier vers des quatrains, charnière habilement amenée, introduit les tercets et la proie convoitée.
"Le cœur empli d'air pur" est une image physiologiquement fausse et reprenant le Mens sana in corpore sano. S'il fallait "étaler" la signification de cet hémistiche, on écrirait plus ou moins : "le cœur pur et battant sainement, les poumons emplis de l'air pur de sa course matinale" soit 24 syllabes au lieu de 6. Hommage au Poète et à sa concision expressive.
Le dernier vers, la chute, est une chute en fuite douce, la désescalade de la situation dangereuse, la proie échappe au prédateur sans même avoir eu conscience du danger.
Le vocabulaire est composé de deux champs lexicaux opposés : la cougar, qui est un synonyme de puma, est associée au vocabulaire du monde félin, de la chasse et de la nature sauvage et félone. (Léonin, chasse, griffée, étancher, scrute). La proie est associée au vocabulaire de la culture et de la civilisation (du moins un type de culture et de civilisation) : Romain, sculpteur, Apollon, vermeil (qui en plus d'être un teint sain est une technique d'orfèvrerie).
Une chose, à mon avis, à laquelle vous devriez faire attention : les"qui". Vous en mettez 5, effet encore renforcé par un "que" et un "qu'il". Peut-être pourriez-vous en enlever deux ou trois. Et pour une prochaine pièce, vous veilleriez dès le début à vous éloigner de cette structure grammaticale en subordonnées.
Dans l'ensemble à mon avis une belle pièce, intéressante entre autres par les techniques descriptives et cette chute heureuse et lumineuse.
DédéModé aime ce message
Salima SalamDim 25 Juil - 4:40