Dernier éveil, par Frédéric de Jesus Marques
Troisième place sur le podiumJ’ouvre les yeux. Mes frères et sœurs dorment encore, accolés, à côté, innocemment. Le bouillonnement de nos peaux en sueur. Le toit de fortune. Les bâches en décomposition traversées par un soleil incandescent. L’odeur est forte et intrusive. Le parfum musqué de nos corps imbriqués se mêle aux relents d’hydrocarbure. Je m’enivre une dernière fois de mon enfance. Maman m’a dit qu’il possède un vrai lit. Quatre pieds massifs, un sommier robuste, un matelas épais et des draps en coton. Demain, dans le lit du vieil inconnu, j’ouvrirai les yeux pour de faux.
Mis à part le "accolés, à côté", j'aime beaucoup.
Ninn' AMar 3 Jan - 9:06