En plein milieu de la nuit, alors qu'elle dormait tranquillement, le compteur disjoncta sans même qu'elle ne s'en rende compte.
La journée avait été longue pour elle, son sommeil était profond.
Entre deux aller-retour chez son médecin, trois aller et venues dans ses supermarchés de proximité préférés, une visite inutile à un Centre social, trémousser son cul n'avait pas été de tout repos.
Elle se coucha comme à son habitude, réglée comme une horloge, à 20h30.
Elle vérifia son réveil, pour la nième fois et en prenant le début du mois pour référénce.
Pas de problème particulier, 6h30 était toujours bel et bien programmé.
Elle prit ses dix cachets du jour, mit sa nuisette et fila sous la couette, dévorant ses dix revues People mensuelles.
L'alimentation électrique se coupa donc en plein nuit, une surtension provoqua du phénomène.
L'effet fut net, Clac !
Quelques minutes plus tard, elle se réveilla en sursaut, apeurée, comme si elle avait été reliée au compteur.
Un cauchemar, elle avait été kidnappée, un bourreau lui faisait vivre les pires atrocités.
Elle se recoucha, à moitié rassurée, prit un mouchoir, le renifla, elle aimait sentir son odeur, puis repartit dans les bras de Morphée.
Vers 02h30, un bruit sourd, assourdi, entâcha l'apparente tranquilité du moment.
Une activité certaine se déroulait derrière la porte, on ne saurait dire quoi avec exactitude, ça tapait, ça tapait fort sur la porte, mais, sans que cette dernière n'émette quelconque bruit, sans que l'environnement de l'appartement ne puisse trouver quelconque indice quant à l'existence même de l'intrusion.
Pom ! Pom ! Pom !
Le bruit était régulier et puissant.
Soudain, la porte céda, elle fut enlevée, assez dicrètement, tel on emporte une cloison dans un magasin de bricolage.
Un homme avec une cagoule, muni d'un saut, franchit rapidement son seuil d'un pas empressé, apparemment familier des lieux.
Trois secondes plus tard, la femme ouvre les yeux, elle eut à peine le temps de découvrir son intrus que ce dernier lui jeta le contenu de son saut sur le visage, un mélange à base d'acide sulfurique concentré.
Hurlements irréels dans l'appartement.
Le visage de la femme se liquiéfie, rejettant des émanations gazeuses, un peu à l'instar des ces films, où la dégradation de visages impactés par des produits chimiques est mis en scène.
L'homme s'asseoit sur le lit une heure plus tard, après avoir vidé l'intégralité des autres pièces de l'appartement, avec d'autres hommes, dans un camion de déménagement.
On ne peut pas dire que la femme se soit calmée, elle pleure en hurlant 'Oh mon Dieu'.
La peau de son visage est en lambeaux.
Il s'approche d'elle, très calme, elle se tait alors, saisie par la peur, il commence à lui parler.
- Ma hiérarchie m'a permis de faire une exception...
J'ai le droit d'apparaitre comme une personne sadique avec toi, pour tes derniers moments ici-bas.
Cette grosse chienne ! relance-t-il alors violent, mais neutre, lui attrapant des bouts de visage avec le pouce et l'index.
- Haaaa... haha ! haha !
L'homme soudain devient dingue, et accélère le rythme des insultes et la collecte cutanée.
- Salope ! Grosse pute !
- Salop !! hurle la femme.
Non, pas ça ! Pas ça !
- Si ça, grosse pute !
- Gro'e pute ! Oh oui ! lui relance la femme, quasiment indiscernable.
- Je suis toi... ? répond alors l'homme, s'arrêtant soudainement.
Non, je ne suis pas toi ! poursuit l'homme, s'activant sur d'autres bouts de peau.
- Hahaha !
L'homme refait un break.
- Le rythme que j'emploie autour de ta vie, te convient ?
L'homme lui a retiré la moitié du visage.
La femme a les larmes aux yeux.
- Je n'ai pas été trop désagréable avec toi ?
- Salop ! lui lance la femme.
J'avais des consignes !
Elle voit alors les yeux de l'homme, prendre une expression particulière, celle d'une personne critique, fataliste, tout en restant détachée et sans coeur du sort de la personne qu'il a en face.
Il éteint la lumière, réattrape un autre saut, fait de produits différents, et lui rejette sur la figure.
- Adieu ma belle.
La femme tombe dans les paumes, l'homme s'en va, elle mourra quelques minutes plus tard sur son lit.
Le corps est retrouvé, non identifiable.
Blackmamba DelabasJeu 23 Fév - 17:12