Je traverse de hautes herbes, emprunte un chemin. Celui-ci s'enfonce dans la pénombre de la forêt. J'ouvre grand mes yeux, oreilles et narines. La végétation, sur ce sol humide, est abondante. Des plantes aux éclats rouges et blancs, aux formes et parfums variés suivent mes pas. Les feuillus m'observent dans le bruissement de leurs branches. Les oiseaux m'offrent un concert étonnant, entrecoupé de silences dont ils gardent le secret.
Le sous-bois fleure l'humus et les champignons. Une source se dessine au milieu des mousses et des rochers. L'eau est claire et froide. La terre argileuse à ses abords est agréablement odorante, s'accroche à mes semelles. Le ruisseau vagabonde sinueusement et me guide vers un lieu étrange. Une forteresse ruinée, témoin médiéval, dit-on.
Fière, elle se dresse dans la brume. De beaux restes de murs luisent sous la bruine. Une grande enceinte s'élève au centre d'un large fossé boueux. Elle est magnifique ! Les oiseaux interrompent leur chant, le cours d'eau poursuit son chemin, les fines gouttes de pluie perlent sur de délicates crosses de fougères ; de voluptueux enroulés aux airs de violon. Je suis enchantée, captivée par l'image figée du lieu. J'aimerais tant que ces vieilles pierres me racontent leur histoire. Mais elles se laissent mourir, oubliées. Un grincement me surprend, j'entends le mouvement des ferrures d'une porte qui n'existe plus. J'assiste alors à un spectacle des plus étonnants. Des chevaliers franchissent les douves. Des femmes pilent des graines dans des poteries. Un vent léger transporte le fumet d'un bouillon de poule, un petit chien blanc joue avec quelques bambins. Je fais un pas, un second, foule la boue du fossé et accède à l'enceinte. Des ergots de poulets sont déposés de chaque côté de l'entrée, le petit chien blanc me suit, les baies de quelques herbes à vipères chatouillent mes mollets. Hallucinations, rêve éveillé, je ne sais. Je termine mon exploration et prends le chemin du retour, silencieuse dans cette forêt criante de vie.
Pour renforcer le côté poétique, j’aurais tourné ta phrase ainsi :
Argileuse à ses abords, la terre, agréablement odorante, s'accroche à mes semelles.
C’est juste une suggestion, hein. Merci pour la balade bucolique !
Anna des Zerbefolles
InvitéDim 26 Fév - 9:58