Le Bastringue Littéraire
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L'Adresse où parler Littérature et para-litté-raturer prose et poésie.

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Jeanne était au pain sec dans le cabinet noir,
Pour un crime quelconque, et, manquant au devoir,
J'allai voir la proscrite en pleine forfaiture,
Et lui glissai dans l'ombre un pot de confiture
Contraire aux lois. Tous ceux sur qui, dans ma cité,
Repose le salut de la société,
S'indignèrent, et Jeanne a dit d'une voix douce :
– Je ne toucherai plus mon nez avec mon pouce ;
Je ne me ferai plus griffer par le minet.
Mais on s'est récrié : – Cette enfant vous connaît ;
Elle sait à quel point vous êtes faible et lâche.
Elle vous voit toujours rire quand on se fâche.
Pas de gouvernement possible. À chaque instant
L'ordre est troublé par vous ; le pouvoir se détend ;
Plus de règle. L'enfant n'a plus rien qui l'arrête.
Vous démolissez tout. – Et j'ai baissé la tête,
Et j'ai dit : – Je n'ai rien à répondre à cela,
J'ai tort. Oui, c'est avec ces indulgences-là
Qu'on a toujours conduit les peuples à leur perte.
Qu'on me mette au pain sec. – Vous le méritez, certes,
On vous y mettra. – Jeanne alors, dans son coin noir,
M'a dit tout bas, levant ses yeux si beaux à voir,
Pleins de l'autorité des douces créatures :
– Eh bien, moi, je t'irai porter des confitures.


                                                               Victor Hugo
                                                           21 octobre 1876
                                                          
                                                                
      


                                                 

Dernière édition par DédéModé le Dim 26 Mar - 6:27, édité 4 fois

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Damoizelle ! vostre analyse rhythmique, vous prie-je ! Et que cesla saulte, parresseulze!

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C'est globalement pas mal.

Il y a quelques endroits où ca pique un peu :

Contraire aux lois. Tous ceux sur qui, dans ma cité,


Ou bien 


S'indignèrent, et Anne a dit d'une voix douce :


Et quelques autres dont :




La ponctuation est par moment étrange, j'aurais fait d'autres choix, mais c'est respectable.


En revanche, le fond est cul-cul la praline, mais ça a été écrit il y a 150 ans ceci expliquant sans doute cela.

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Enjambements associés au rythme ternaire, Anna. 
Je vous rappelle que l'Auteur est l'inventeur du trimètre (J'ai disloqué / ce grand ni-ais / d'alexandrin.)

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L'enjambement est pour moi un vrai fléau de la poésie (mais je n'en dégoutte pas les autres, hein). Quant au ternaire, c'est bien pour la valse, pour la poésie je suis plus sceptique, quoique parfois ça passe bien, ça dépend des cas.

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