J'ai un poil dans la main,
Superbe et souverain.
Je l'ai reçu de la fée Niasse,
Cette fée qui de bonne grâce
Veilla sur mon couffin,
Et me berça si bien
Que j'en suis resté tout mollasse,
Plus indolent qu'une limace.
J'ai un poil dans la louche.
La sueur l'effarouche.
Quoi ? sur le terrain du boulot
Je devrais mouiller mon maillot ?
J'aime mieux sur la touche
Dormir telle une souche,
Le poil en paix, le corps dispos,
Sans rien qui trouble mon repos.
J'ai un poil dans la patte,
Dont le format m'épate
Et qui sera ma canne quand
J'aurai votre âge, père-grand.
Épais comme une natte
Et dur comme une batte
De base-ball, il est fascinant,
Mon sceptre de roi fainéant !
J'ai un poil dans la pogne,
Et ça jase et ça grogne
Lorsque, tout beau tout bichonné,
Après que je l'aie parfumé
De mon eau de Cologne,
Je m'en vais sans vergogne
De-ci de-là le promener
La fleur aux dents, sans me presser.
J'ai un poil dans la pince.
Peu m'importe qu'on grince
Des dents, et fi des quolibets !
Jouez, jouez de vos clapets.
Pas question que j'évince
De son trône un tel prince !
Quel ingrat vraiment je serais,
Et quel fou, si je le faisais !
Car ce poil olympien
Me préserve ô combien !
De tous les soucis qui vous stressent,
De tous les maux qui vous agressent.
Trimez, forçats humains,
Quant à moi qui vous plains,
Dans le sens du poil je caresse
La déesse nommée Paresse !
Mais pourquoi ces mesures alternées, CanZoniere ? C'est l'hepta, et non l'hexa, qui sied à l'octo !
Ici, on ne sait pas sur quel pied danser – 2 syllabes sont trop peu pour marquer la rupture – et c'est fort dommage, dommageable même !
DédéModéDim 8 Oct - 14:47