Les monologues du vacherin

Et allez, elle se ressert. Non mais quelle grosse vache ! Et ce n’est pas son grand verre d’eau minérale pour faire couler qui changera quoi que ce soit au terrible constat : empâtement garanti de la sangle abdominale. Encore que, Bérangère est-elle vraiment dotée d’une telle sangle ? La réponse est comme qui dirait déjà dans la question…
Manon pour sa part, une fumeuse aux dents noires, m’a à peine touché. Il faut dire qu’elle a englouti, à elle seule, la moitié du plat de gratin dauphinois à la crème entière, lequel m’a précédé sur la table. Ses réserves en gras sont faites pour l’année. Il n’est pas besoin d’y rajouter mon sucre.
Gabrielle ne m’a pas goûté, elle ne mange que du bio. Je n’en suis pas, c’est vrai. Mais pour autant, elle ne maigrira pas, vu qu’à chaque fois qu’elle revient de sa boutique biologique, elle se gave d’amandes, de lait de brebis ultra calorique et de pralines fabriquées par des Ethiopiens affamés.
En attendant, je commence à fondre, ce qui n’est pas le cas des orgueilleux cupcakes placés à côté de moi. Ils sont fièrement logés dans de petits moules en silicone cancérigène. C’est Linda, la Tupperwoman, qui les a réalisés avec son nouveau Thermomix, dont elle a vu la démonstration sur Snapchatte, ou quelque chose comme ça, je n’ai guère compris. Cela m’intéresse peu à vrai dire. Je ne suis qu’un modeste vacherin, ou une omelette norvégienne du reste. La distinction n’a aucune importance, l’un comme l’autre ne parle pas.