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Au ciel

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29022024
Au ciel

L’hiver s’éternisait, la crevasse était blanche,
Je m’étais arrêté, en équilibre sur mes skis,
Puis je suis reparti.
 
Le soleil soudain apparût, m’aveuglant par son éclat,
J’ai fait glisser ma visière, afin d’y voir plus clair,
J’en prenais mon parti.
 
Soudain, j’ai fait un saut, je me suis élevé
C’était comme si je m’envolais,
Le soleil brillait de mille feux.

J’en eu le souffle coupé,
Les autres skieurs semblaient béats,
Devant ce bel exploit.
 
Tel l'harfang des neiges, j’étais catapulté,
Crevant les rares nuages, dans le ciel azuré,
C’était comme si le soleil m’attendait.

J’ai poursuivi mon vol avec un sentiment étrange,
Dans un état de sérénité intense,
Une idée d’éternité.

Mon ascension semblait sans fin,
Alors que je n’étais pas un homme cupide,
J’avais soudain reçu la grâce.

Commentaires

Thierry Lazert
Il y a des choses que j’aime bien dans ton texte, Viktor, d’autres que j’aime moins et l’ensemble est, je trouve, assez inégal. Je ne suis pas maître en critique littéraire, ça n’aura échappé à personne mais j’ai des avis quand même alors je me permets.

La première strophe annonce la couleur : il n’y a (il n’y aura ? — à voir) pas de rythme marqué, les trois vers étant bien bancals si on leur cherche la moindre régularité. Question rime, on a certes « sur mes skis » et « reparti », mais les irrégularités rythmiques font que je me demande déjà s’il faut vraiment s’attendre à des vers rimés. Pour ce qui est du sens, rien ne m’arrête, je crois tout comprendre.

La deuxième strophe confirme qu’il n’y a pas de rythme, les césures sont imprévisibles, et là j’hésite : j’aime bien parce qu’il y a un parti pris, celui d’envoyer valser les codes de la versification, ou alors ça me gêne parce que pour que la versification soit malmenée, il faut qu’elle fasse place à un fond solide, or jusqu’à présent je n’ai trouvé que du relativement trivial. Le sixième vers qui rime avec le troisième, « j’en prenais mon parti », me fait douter sémantiquement mais me rappelle – tiens, tiens – le parti pris auquel j’ai pensé juste avant…

La troisième strophe voit les déséquilibres s’installer durablement, et on commence à sentir que les codes de la versification n’ont peut-être pas que du mauvais:)) Et puis bam, prends ça : « le soleil brillait de mille feux » ! Tout le monde ne me suivra sûrement pas, mais je trouve cette image tellement usée, que c’en est devenu ce que Christian Bobin appelait de la langue morte. Ici rien ne rime avec rien, ni dans la strophe, ni avant. Ok, le partis pris de « pas de rime » qui revient, pourquoi pas ? et sémantiquement, pas de problème, je veux dire : même moi je comprends.

Quatrième strophe (coquille : j’en euS le souffle coupé), ah! de la rime – si béats/exploit riment vraiment – de nouveau ! Là j’avoue ne plus savoir que penser. Un coup je rime, un coup je rime pas… Et puis le rythme plus bancal que jamais… ok, j’encaisse mais je veux du sens en retour ! Et j’ai quoi en retour ? Un bel exploit. Comparé à l’environnement que tu as installé, ce « bel exploit » sonne un peu plat , je trouve.

La cinquième strophe est ma préférée. D’abord parce que je ne comprends pas « harfang », ensuite parce que les images sont moins triviales que le reste, et de plus, avec catapulté/azuré tu confirmes le retour à la rime entamé la strophe d’avant. Ce n’est pas que j’aime la rime absolument mais dans une pièce présentée « à la » versifié, on peut attendre un minimum de cohésion.

La sixième strophe revient sur le « pas de rime, pas de rythme » et je commence vraiment à me demander si il y a une idée d’ensemble derrière cette non-versification aux airs de versification… Il y a quand même une idée qui pointe le bout de son nez, celle d’éternité, qui, parce qu’elle nous transcende, amène de la force.

Enfin la dernière strophe et ce mot que je trouve étrange ici, voire incongru : « cupide ». Il me semble qu’une fois qu’on est arrivé à ce point de ton poème, on sait que s’il y a ascension du narrateur, elle peut être tout sauf le résultat d’une quelconque ambition sociale ou financière. La précision paraît vraiment étrange à mes yeux et oreilles. La grâce. Oui, je veux bien te croire, ça arrive, heureusement, une fois ou deux (plus ? oui, la dame là-bas annonce trois !) dans une vie.

Je vais relire ton poème sans rien décortiquer, peut-être pour m’endormir dans cet azur ?

Merci Viktor.

Viktor Geté aime ce message

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Merci Thierry pour cette critique dynamique ! (je me demande ce qui m'est passé par la tête en gribouillant ce texte boiteux, mais je crois me souvenir que j'avais chuté quelques temps auparavant bounce)

Thierry Lazert aime ce message

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