Le Bastringue Littéraire
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A PROPOS DE MA CHAINE YT

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06032024
A PROPOS DE MA CHAINE YT

Parlons peu parlons bien. Certains m'ont traitée de facho de raciste de nulle de scolaire de vaniteuse de sèche, et même de pauv'pomme qui vit par procuration. C'est faux. Sur ma chaine YT il y a tout l'inverse. On ne peut que progresser. Je viens de publier et de partager sur les réseaux une dédicace d'un inconnu sur la place Thiers. J'suis pas bêcheuse j'suis généreuse. 
Ah... Vive mes débuts de cinéaste ! affraid

Commentaires

DédéModé
On vous a pris pour une star, Duch' ?... C'est ça késke vous dictes ?... C'est le lascar en capuche verte croisé en haut de l'escalier de la digue digue dondaine ?
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En fait ce sont des Algériens qui s'ennuient à Arcachon ils viennent de Lyon. Ils ont rencontré du racisme. Je les reverrai peut-être et on discutera.
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Au fait Marquis de Carabas, je viens de capter votre comment' sur le cierge piqué à l'Eglise. Vous savez bien  que Dieu m'aime et me pardonne toutes mes facéties... cheers
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Qu'est-ce qu'ils foutent hors saison dans cette ville de rentiers, ces Lyonnais ?
Remarquez, si c'est une équipe de monte-en-l'air et qu'ils vous embauchent pour faire le pet, ça vous met à l'abri du besoin, Duch', d'une manière ou d'une autre...
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Non c'est une rencontre sympa sans plus. Ils sont dans le coin depuis cinq ans. Mais moi je ne vis à 10 km du centre. De toute façon je vais interwiever des autochtones âgés. Et tout cela est ludique bénévole.
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ABRACADABRA
 ABRACADABR
  ABRACADAB
   ABRACADA
    ABRACAD
     ABRACA
      ABRAC
        ABR
         AB
          A
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A 14 h je m'en vais faire une vidéo sur la Dune. Je resterai en bas car j'ai la flemme de grimper c'te  maudit tas de sable. 
Pour les prouesses, j'attendrai qu'ils remettent l'escalier de la Saison. 
Faut pas exagérer. Basketball
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Espèce de faignasse ventripotente sur talons hauts !... Si vous estiez à ma place, encore, vous pourriez vous donner l'excuse d'aromatiser, mais là, non, même pas !... Une honte, Madame, UNE HONTE !
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Pire encore, j'suis même pas allée à la Dune, j'ai fait des courses au Monop... Pour la vidéo on verra plus tard après la sieste. cyclops
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Parlons peu parlons bien. je viens de ballader la chienne une heure et demi dans les sous-bois, là je vais attraper un busco tardif jusqu'à la Dune voir un peu. Le temps se gâte. Demain c'est Rain in the Face toute la journée. J'suis crevée. Je n'ai pas foutu une patte à la Dune depuis cinq ans.
Jihelka
Rain in the face... Dûchesse avoir sang Hunkpapa ?
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Vidéos Dune en ligne. Veni vedi vicci.
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Oui passionnée d'Amérindiens depuis ado = les seuls humains que je supporte. C'est Rain in the Face qui a mangé le coeur de Tom Custer à la Little Big Horn, et il a bien fait.
Jihelka
Il avait peut-être la pluie au visage, mais il avait pas froid aux yeux.
Et il a quand même rendu hommage aux soldats de Little Big Horn,
lui qui avait vu la charge de la Compagnie E : "J'ai toujours pensé
que les Blancs étaient des lâches, mais j'ai un grand respect pour
ceux qui se sont battus ce jour-là." Hugh.
DédéModé
Beurk ! moi j'aurais eu peur de m'empoisonner ; je l'aurais plutôt jeté aux chiens avec le reste de la viande avariée... 
Enfin, si j'avais pas un minimum de respect pour les animaux... 
Bref, nous irons admirer vostre Chef d'Œuvre de la Nouvelle Vague arcachonienne, Duchesse Oglagla...
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Rain in the Face en voulait à Tom Custer qui l'avait emprisonné abusivement, il avait juré de se venger. On peut dire qu'il avait une dent contre lui et même toute la mâchoire.
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Au sujet des anniv' des dates de Chronos et de la montre, c'est flippant j'en conviens. Ne pas perdre de vue qu'il sagit de l'entendement mortel, humain. Dieu merci il existe autre chose.
Perso je suis ok pour penser que les réseaux sont en majorité infestés de gens sur le retour, ou de tarés oisifs, simplement car ils ont le temps de perdre le temps qu'il leur reste sur ct'e caillou-là. Enfin, toujours selon l'entendement extérieur. 
Mon voisin me jette à la figure que je suis mystique et que j'ai le syndrôme de Peter Pan, ce qui est vrai. 
Oui Monsieur encor bo corbeau, ah ah pas mal ! Je suis encorebellement architecturement et ça m'embête beaucoup parce que désormais je m'en fous. Mon physique est craquant mais mon coeur a considérablement vieilli. Pour d'autres c'est l'inverse.
J'ai pris un gros coup de Lune.
Quand on perd ses parents, on sait que le prochain sur la liste mortifère, ce sera soi.
Alors on flippe.
Alors on flippe n'importe comment.
(Dans une vidéo prochaine je vais essayer de me filmer sans chir esthétique ni autre subterfuge. Histoire d'être honnête avec mes abonnés.)
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Marquis de Sade sans sadisme formel, je viens de publier quatre new vidéos du jour en vrac et contre tous, sur ma Nouvelle Vague Archaîque...
Avis à ceux qui sont en manque d'inspiration =
Inspirez-vous de moi de mes romans/photos à la noix, de mes vidéos Gavroche, de mon style, de mes façons de causer, de mes tics de langage, de mes métaphores in absentia, de mes cadres explosifs, de mon atypisme déjanté, de mes bigs défauts, c'est fait pour car je suis une locomotive culturelle. 

1398871569 INPIREZ-VOUS DE MOI C'EST UN ORDRE !
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Respirez inspirez plutôt AH AH !!!!!
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On avait déjà pu admirer vos chaussures de marche...
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Ah ouiche. Elles sont cuites parce que je fais la plage avec tous les jours.
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Jourbon les amis ! A l'instant, petite vidéo impromptue et trop marrante sur la fin du Marathon de Arcachon. Totale impro... muscu7
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Deux vidéos toutes fraîches sur la cinquième tempête du Bassin. Sur la fin de la seconde d'aujourd'hui on entend en live le bruit d'un Rafale de la base de Cazaux (banlieue de La Teste) ; pas mal. Nous autres nous sommes habitués.
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A propos d'une prochaine publication.

Texte protégé de Lydie Marais Médard.


Le piano

Il a subit une dizaine de déménagements tous spectaculaires : en effet l'animal pèse le poids d'un cheval, presque 500 kg.
Pour le monter et le descendre il fallait désosser les troips pieds carrés style art déco des années 1900, la table d'harmonie, et mettre à la verticale dans l'ascenseur le cadre en fonte.
L'ascenseur ne pouvant pas encaisser plus de 500 kg de charge justement, on trichait malgré les grognements mécontents du gardien aux aguets.
On trichait, c'est à dire qu'un homme pas trop lourd accompagnait les morceaux du piano jusqu'en bas comme une bête fragile.
On lui avait mis une couverture en coton afin que le palissandre ne souffre pas en s'effritant ; le plastique chauffe le bois et favorise l'humidité. Le vieux Pleyel quart de queue de Maman, il fallait le bichonner et le surveiller.
Les déménageurs de piano, ils ont un charisme fou : ce sont des saltimbanques des acrobates plus souples et rapides qu'animés de force pure. Ils déplaccent des Steinway de salle de concert, des demi-queues encore plus fragiles, encore plus capricieux. Ces types-là, des pros, ne sont pas musiciens du tout, mais souvent, et c'est curieux, ils sont alpinistes ou danseurs avec un look de Compagnons charpentiers.
Les nôtres avaient déménagé les pianos de Serge Lama et de Bécaud.
Le piano de Maman est né en 1904. Signé. Il n'en reste que quatre dans le monde avec ce son-là ; ce son chaud, profond, humain. Ce son unique que Maman aimait par-dessus tout quand elle jouait Schuman, Schubert ou Chopin.
Son Pleyel est verni mat en bois de Palissandre avec des touches en ivoire et ébène. C'étaient les matériaux de l'époque.
Oui, il vient d'un autre siècle. Né à Lille dans une petite manufacture française. Il fut acheté une première fois par un dénommé : A. Schillio, pour un prix d'époque de 1375 francs. Ensuite, en 1920, c'est mon grand-père qui lui racheta d'occasion pour sa femme et sa fille, ma mère, qui devait naître le 11 février 1928.
Ce piano est si beau que :" le regarder est une souffrance et une joie." (Cit / Le Dernier Métro)
Il sent bon. Il sent le bois vivant, les arpèges les octaves et toutes les années qu'il a traversé en donnant son âme à l'éternelle musique.
Il a connu la Deuxième Guerre Mondiale à Enghien les Bains au 32 rue de Mora.
Ensuite, la vie est passée.
Nous, mes soeurs nos copines et moi, on jouaient dessous ; on s'installait des cabanes et on s'émerveillait de contempler sa structure de visses de chevilles, ses méandres de tripes poussiéreuses, son coeur lent et sûr de piano éternel. Si fort. Si fort.
Il a fallu le réparer souvent et ça coûtait une fortune.
Et puis il est parti longtemps au garde meuble.
Il est revenu.
Quelle émotion à chaque fois de le retrouver !
Quand ses notes étaient désacordées à cause d'une hygrométrie trop sèche ou trop humide, Michelle jouait quand même.
En pianiste virtuose, elle adaptait son jeu aux fausses notes, et c'était prodigieux ; c'était un peu de la musique de Far West dans les saloons ; tu sais, quand les pianos européens avaint souffert d'une traversée en bateau, et que personne de savait réparer dans le Nouveau Monde. Ce que tu jouais alors, ça ressemblait parfois à du Jerk.
Tu jouais comme à tes cinq ans lorsqu'on te découvrit ce don et cette sensibilité.
Le dernier air que tu as joué en boucle sur ton vieux piano, c'est celui du film :"Le Vieux Fusil".
Ton vieux piano.
Le vieux fusil.
La vie désossée et qui continue quand même.
La vie.
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ERRATUM COQUILLE LIRE = pieds
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trois pieds carrés
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Vidéos du jour en ligne.
Jihelka
"Le piano", joli texte qui mérite bien "Une petite cantate"... (À Liliane... on reste avec Serge Lama)
https://m.youtube.com/watch?v=AuzG5DOcaso
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Merci !
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Petite vidéo en ligne sur une aquarelle de coucher de soleil timide doux pastel. Entre les dents des pins. Entre deux mers.
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Toujours en vue de publier un recueil des souvenirs de ma mère pendant l'Occupation. La narratrice c'est elle.
Texte protégé.

Il s'appelait Claude.
C'était mon copain d'enfance.
On s'entendait comme larrons en foire ; sa mère, Paulette, étant la grande amie de Maman, nos deux familles passaient du temps ensemble, y compris toutes nos vacances à San Peire.
La guerre est arrivée, on s'est perdus de vue.
On avait bien grandi lors de nos retrouvailles dans la sombre cuisine de la rue de Mora. C'était encore l'Occupation à Enghien. Lui et Paulette avaient apporté un steak de bœuf énorme acheté au Marché Noir pour l'occasion.
Au lieu de le faire cuire, on a été pris d'un fou rire complice irrépressible.
"Attrape !" me fait Claude.
Alors on s'est renvoyés le beefsteak d'un bout à l'autre de la pièce, tels des gosses heureux dans une partie de foot improvisée.
Forcément, nous en étions restés aux rutabagas crus râpés, et la viande ça nous faisait rigoler. Les privations rendent plus légers. Parfois. Parfois seulement.
Claude et moi n'avons jamais été amoureux l'un de l'autre. Il n'existait aucune ambiguïté entre nous. Tous deux enfants uniques, notre amitié garçonne était fraternelle jusqu'à l'os. Pas de jeux interdits entre nous.
Plutôt un tissu d'enfance qui soude et forge l'âme.
D'ailleurs il nous avait présenté une fiancée blonde dont il était fou. J'en était un peu jalouse, moi si brune si sauvage.
En attendant le déjeuner, Paulette et Maman discutaient âprement dans le salon au sujet de Claude.
Il était scout de France depuis peu. A dix-sept ans, il ne comprenait pas vraiment où ça le mènerait, mais il voulait faire plaisir à sa mère.
Les scouts étaient plus ou moins Résistants.
On s'est quittés ce jour-là on s'est embrassés. La vie était pleine de promesses malgré.
Malgré.
Et puis, l'Histoire en marche l'Histoire, est un chaudron de sang raconté aux enfants.
Une nuit, l'équipe de Scouts de Claude est allée plier des parachutes sur la fin de la guerre.
Ils étaient attendus par les Allemands suite à dénonciation.
Ils ont été arrêtés immédiatement.
Direction Brême-Farge dans un convoi parti de Compiègne le 28 juillet 1944.
Camp de Neuengamme KZ - Gedenkstatte ; affecté au Kommando FA pour construire dans d'effroyables conditions mortifères, l'abri sous-marin :"Valantin".
Nous ne savions rien de Claude.
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suite Claude Masure/
Nous ne savions rien de Claude ; il a tout révélé dans sa dernière lettre écrite à l'hôpital anglais. Son travail fut de peindre des bateaux en carénage dans un froid de glace. Ses mains étaient gelées. Alors, afin de gagner du temps sur la souffrance, la libération était proche, il les avaient infectées avec de la peinture. Son but : l'infirmerie.
De là, il a été transporté dans un camp de prisonniers de guerre à l'ouest de Hambourg, le stalag XB près de Sandbostel, devenu le mouroir de Neuengamme.
Le camp est libéré le 29 avril 1945.
Claude est transféré à l'hôpital de Bassum ; il espère être rapatrié très vite.
Il est heureux.
Il écrit à sa Paulette sa mère, qu'elle devra lui préparer des compotes et des purées car il a perdu toutes ses dents suite à la malnutrition.
Il ne reverra jamais Paris ni Paulette, ni Lonlette, ni sa fiancée ; ni moi Michelle.
Claude vient de mourir d'une septicémie. Les antibios c'était pour l'armée américaine ; les civils devront attendre 1950 pour y avoir droit.
Masure Claude né le : 18/10/1925. Mort le : 08/06/1945.
Matricule 39831.
J'me souviens Claude que je t'avais pris en photo sur le balcon. Tu étais beau. Fin, un peu fragile, avec cette chemise blanche romantique. Tu avais d'immenses yeux noirs et tes cheveux bruns étaient gominés. Tu n'étais pas un Loulou, plutôt un Raymond Radiguet. Tu étais adorable.
Quand j'ai appris ta mort, toi mon ami, mon frère, j'étais à Mennecy dans notre propriété.
Je suis partie en courant tout au fond des marais, je ne voulais pas qu'on m'entende. Au-delà des larmes, j'avais besoin de hurler.
Ma mère était furieuse elle en voulait à Paulette. Elle lui a dit :"Tu as tué ton fils je ne te le pardonnerai jamais."

Sur le faire-part de ses obsèques était écrit :
"Toute sa famille et ses amis vous prient d'assister au service religieux qui sera célébré le Samedi 13 octobre 1945 à 11 heures 30, à l'Eglise Saint-François de Sales, rue Brémontier, Paris (17ème).
Pour le repos de l'âme de
CLAUDE MASURE
Déporté du camp de NEUENGAMME, mort le 8 juin 1945 dans sa 19ème année, au British Hospital de Bassum, Allemagne, victime de la barbarie allemande.
Et à la mémoire de ses oncles.
JACQUES HEILMANN
mort pour la France à Dunkerque, le 31 mai 1940
PHILIPPE MASURE
mort pour la France à Hautainville, le 15 juin 1940"

L'église était pleine à craquer comme pour mon père en 38.

Déclaration universelle des droits de l'homme du 10 décembre 1948
"Art 3 : Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne."

Il s'appelait Claude et c'était mon ami d'enfance.
Il avait 19 ans.
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J'suis navet pour les coquilles j'écris très vite debout devant l'ordi.
Jihelka
Pourquoi ne pas prendre votre temps? Votre texte le mérite.
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Oui sans doute.
DédéModé
Je me suis permis, Duchesse, mais vous êtes sûre que les dates de la mort et de l'enterrement de Claude Masure sont les bonnes ?
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Oui j'ai tous les papiers et le faire-part ; j'avais fait une enquête historique en Allemagne validée par Christian Ingrao historien du CNRS spécialisé du Nazisme. J'aurais bien partagé ces émouvants documents, mais on ne peut pas ici. 
Il est mort après la Libé. Et ils n'ont rendu son corps que plus tard. 
Sinon j'ai cité les Droits de l'Homme de 1948.
Jihelka
A lire d'Ingrao "Les chasseurs noirs", sur la brigade Dirlewanger.
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Tout à fait c'est un type épatant qui mène des recherches drastiques sur les archives allemandes. Il est bilingue doué et modeste.
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Portrait de l'écrivain, le vrai, par moi-même.

(J'avais envoyé ce texte à Amélie Nothomb qui m'a répondu adorablement.)

L'écrivain est fou. Fou à lier. Il est né avec un don et ce don un jour veut sortir de son corps et exister.
C'est douloureux mal vu jamais respecté. C'est un acte contre-nature pour les bien pensants et ceux qui croient fer comme dur que le banal est normal.
On l'écrivain est anormal car hors normes. C'est un être qui souffre et ne se prive pas de le dire à tout le monde.
Oui l'écrivain est impudique. Odieux. Narcissique. Pire encore, il est tellement à côté de ses pompes avec les pieds en sang, que sa personnalité peut se dédoubler et se démultiplier en plusieurs personnages qui sont lui par essence, et qui ont besoin de lui pour respirer. Peu importe qu'ils soient de papier.
L'écrivain est fertile, il accouche du bien ou du mal. Il sème et son jardin vient au monde.
Que ce jardin soit cultivé ou complètement à l'abandon, il demeure un espace unique près à t'inviter toi le lecteur dans la jungle douce et piégée qu'est l'oeuvre écrite.
L'écrivain ne sera jamais auteur car ce mot de auteur le débecte. Pire encore, il ne sera jamais autrice ça crisse...
Son scripte trip tripes se place au-dessus d'une lexie accessible au peuple. Oui, l'écrivain est élitiste.
Vendre ne l'intéresse pas. Ce qu'il cherche au prix de sa peau sur la table célinienne, c'est exploser les codes éclater les cadres.
C'est faire chier le monde avec des vérités neuves ou fulgurantes.
Car l'écrivain, le vrai, est thaumaturge, démiurge, Christ descendu de sa croix.
L'écrivain est Dieu.
On Satan.
Ou Saint-Michel.
Des nuits entières, et peu importe que chats oranges ou feux follets opalescents hantent ce cimetière, l'écrivain ivre cherchera le mot juste quitte à en crever. Il devient alors : écrivivre.
Son but silencieux serait-il d'être aimé ?
"Quoi l'éternité !
Elle est retrouvée."
Oh...C'est un étrange ampire en vérité qui donne son sang avant d'avoir goûté le vôtre. C'est un Nosfératu inversé.
Parfois il pratique une diète sèche de 24h sans boire une goutte d'eau. Alors les toxines de ses tissus profonds remontent à la surface, se bousculant aux émonctoires. Cette métaphore démontre qu'à l'opposé des clichés, écrire n'est pas du tout un acte libérateur aus sens cérébral du terme. Créer serait un acte malsain ou tout du moins qui aurait la faculté de mettre mal à l'aise.
Pourquoi ? Cela reste à analyser.
A démonter.
Vertige émotion sensation incipit qui décoiffe.
Un explicit acide. Une plume de paon. Une stylistique hermétique. Parfois codée.
L'écrivain est parano ; sans cesse, il cherche son Ganelon ou son Iago. Malgré tout c'est un pantin, le serviteur zélé de siècles d'autres écrivains : les inspirants qu'il faut citer et tenter de dépasser.
L'écrivain est Ulysse qui revient à Itaque pour chasser les prétendants.
Argos le reconnait, et meurt en paix.

Le graphomane, à l'inverse, se pense écrivain ; mais de la vie, de l'amour, de la mort, il en ignore les plaies.
Ses phrases sont du vent.
Son encre est invisible.
Risible.
Le graphomane est venu dire en ce monde qu'il a raison et qu'il est content de lui. Et ses textes sont creux comme un verre de lampe.
Alors que l'écrivain, lui, est venu dire en ce monde qu'il s'en fout.
Il n'a jamais la larme à l'oeil.
Et au fond de son âme on entend le son du tam-tam.

TEXTE PROTEGE.




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(Lire = vampire)
Jihelka
"... Il faut sûrement être fou pour vouloir écrire. Je veux dire
pour ne regarder qu'à l'intérieur, pour être son propre matériau,
son propre diapason, pour gratter son sang en lignes addition-
nées dans des chapelets de phrases. C'est une entreprise qui
ne connaît ni fin, ni solution, ni récompense. Il n'y a pas d'échos
qui percent la solitude. Il n'y a pas de succès qui console d'être
soi. Même en amour où l'on est deux, même au coeur de la
passion, on parle seul. Les mots ne parviennent jamais à l'autre.
Ils ne sont que des bouteilles à la mer au milieu des récifs. Il
faut sans doute être en plein déséquilibre, être rongé d'un cu-
rieux cancer d'orgueil pour vouloir à toute force rédiger pour
témoigner de ce que l'on est, et de ce que l'on voit. C'est une
idée qui ne peut pas venir à une personne heureuse. Combien
d'échecs affectifs faut-il avoir connus pour savoir rédiger une
scène d'amour ? De quel prix faut-il payer la chose écrite ? À
partir de combien de verres bus peut-on parler de l'alcool ?
Combien de nuits blanches faut-il avoir passées pour décrire
la nuit ? À quel moment de douleur, la jalousie ressentie puis
projetée sur le papier prend-elle une forme convenable ? Drieu
La Rochelle écrivait ses livres de dix à quinze fois avant de les
tenir. Il a fallu près de quatre-vingts années de travail à Morand
pour écrire un beau jour : "Venise se noie, et c'est peut-être ce
qui pouvait lui arriver de plus beau..." Et Rimbaud qui a su si
vite, qu'il est mort à lui-même en devenant adulte, comme
brûlé par le feu qu'il avait allumé. Les chemins de la création
côtoient tous la folie. Cela fait rire le monde, et comme il a
raison de ne pas se pencher au bord des précipices ! On finit
toujours par y tomber, et on ne sait même pas toujours pourquoi..."

Pascal Jardin "Guerre après guerre"

Jihelka
"Et Gallimard, c'est la NRF des Fous ?"
Nénesse
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J'aime beaucoup Pascal Jardin.
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So you want to be a writer ?


Si cela ne sort pas de vous comme une explosion
en dépit de tout,
n’écrivez pas.
Si cela ne vient pas sans sollicitation de
votre cœur et votre esprit et votre bouche
et vos tripes,
n’écrivez pas.
S’il vous faut vous asseoir des heures
à fixer votre écran d’ordinateur
ou plié en deux sur votre machine à écrire
à chercher les mots,
n’écrivez pas.
Si vous le faites pour l’argent ou la gloire,
n’écrivez pas.
Si vous le faites parce que vous voulez
mettre des femmes dans votre lit,
n’écrivez pas.
S’il vous faut rester assis là
réécrivant encore et encore,
n’écrivez pas.
Si c’est déjà difficile rien que d’y penser,
n’écrivez pas.
Si vous essayez d’imiter l’écriture de quelqu’un d’autre,
oubliez.



Si vous devez attendre que cela rugisse hors de vous,
alors attendez patiemment.
Mais si cela ne rugit jamais hors de vous,
alors faites autre chose.



S’il vous faut le lire à votre femme
ou votre compagne ou à votre compagnon
ou vos parents ou qui que ce soit,
vous n’êtes pas prêt.



Ne soyez pas comme tant d’écrivains,
ne soyez pas comme ces milliers de
gens qui se targuent d’être écrivains,
ne soyez pas superficiel et ennuyeux et
prétentieux, ne vous consumez pas d’un amour narcissique.



Les librairies du monde ont
bâillé jusqu’à s’assoupir d’écrivains
comme ceux-là.
N’en rajoutez pas.
N’écrivez pas
à moins que cela ne sorte
de votre âme comme une fusée.
À moins que rester muet
ne vous rende fou ou
suicidaire ou assassin,
n’écrivez pas.
À moins que le soleil en vous
ne vous brûle les tripes,
n’écrivez pas.



Quand le moment viendra,
et si vous avez été choisi,
cela se fera tout seul et cela continuera
jusqu’à votre mort ou jusqu’à ce que cela meurt en vous.



Il n’y a pas d’autre manière


Et il n’y en a jamais eu d’autre.


Charles Bukowski
avatar
Excellent. Ce brave Bukowski qui choisit cette épitaphe sur sa tombe : "N'espère pas."
DédéModé
C'est juste un point de vue parmi d'autres... sauf que celui qui voit sous cet angle n'est pas n'importe qui... 
Mais ça reste un point de vue, la vérité scientifique n'existant pas dans ce domaine.

« N'espère pas. »... C'est vrai qu'on se fait sans doute plus de tort que de bien en espérant.
Jeremiah Johnson espérait-il, d'ailleurs ?... Je ne le crois pas ; il n'aurait sans doute pas survécu à l'espérance.
Jihelka
On peut être poète avec des cheveux courts.
On peut être poète et payer son loyer.
Quoique poète, on peut coucher avec sa femme.
Un poète parfois, peut écrire en français.

Jules Renard
avatar
Le père Bukowski confondait la Vodka et l'eau plate. De ce fait, il n'espérait plus.
Ensuite à propos de Jules Renard = cit : "Quand on veut se suicider on se contente parfois de déchirer sa photo."
Alors oui, les écrivains ne sont pas tous de joyeux lurons.
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