Le Bastringue Littéraire
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A PROPOS DE MA CHAINE YT

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06032024
A PROPOS DE MA CHAINE YT

Parlons peu parlons bien. Certains m'ont traitée de facho de raciste de nulle de scolaire de vaniteuse de sèche, et même de pauv'pomme qui vit par procuration. C'est faux. Sur ma chaine YT il y a tout l'inverse. On ne peut que progresser. Je viens de publier et de partager sur les réseaux une dédicace d'un inconnu sur la place Thiers. J'suis pas bêcheuse j'suis généreuse. 
Ah... Vive mes débuts de cinéaste ! affraid

Commentaires

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Dédié aux marcheurs malheureux.
Texte protégé.

Vas-y trace. Enfile tes grolles tes pompes et tes peupoms Méphisto ou Nike ou made in China. Tes écrase-merde.
Trace.
Sors de cette piaule qui ne t'appartient pas.
Ta tente. Tu sais, celle du psaume 91 qu'aucun mal qu'aucun fléau n'atteindra.
Etc.
Tes quatre murs moisis qui puent la moule et le chien mouillé.
Sors et trace. Vas marcher. Rentre le ventre serre les fesses tête haute épaules dégagées va marcher.
Et.
Arrête de chialer.
Prends tes pieds ton pied tes jambes ton cou avec le merdier qui les accompagne, et vas marcher.
Une heure deux heures dans la cité vide-ordure ou sur des routes inutiles en barres à mine. La Via Sacra quoi...
Sur les effroyables pistes cyclables, titube donc entre les biclous pour passer. Et insulte-les.
Marche en plein cagnard avec les mirettes dégueulant un maquillage à la Jean-Mi.
Avec dans la tronche un vent bouillant.
Marche et te plains pas.
Oublie tout c'est un ordre !
Quoi ?
Misère
Temps
Deuil
Laideur
Zonzon.
Tout ce que Satan et sa cohorte t'ont volé.
Marche sous les caprices météo qui n'emmerdent que les gens heureux.
Marche dans ce cimetière où chaque tombe te supplie de rester un peu.
Vas-y Vasa.
Remonte ta pente la langue pendante.
Je toi nous il lui l'autre elle, sommes devenus Petit Cheval pieds nus sur la Terre Sacrée.
Marche ou crève puisque tu le peux ! Big Boy Big Mama !
On a balancé au loin nos chaussures de la ville car nous haîssons les Hommes Blancs et les Grandes Oreilles qui vont avec.
Alors d'opportunistes vautours ont tournoyé autour de nos chaussures de ville justement, pour voir si elles étaient comestibles.
Ils font leur boulot.
Alors dans ce désert qui nous protège, on a compris l'essentiel en un instant.
Marche.
Crève et reviens.
Revis.
Demain tout recommence.
Ecris sur le trottoir pourri d'ennui avec des craies multicolores. Dessine ta haine.
Oublie tes patins en sang de navet jus de tomates.
Et leurs plaies.
Marche !
La Terre c'est tout petit.
Gaîa Notre Mère.
Etre Le J'en Foutre d'un certain génie.
Marche ou crève.
Trace.
Et sans bâton please !
Bouge de l'enclos aux porcs.
Et tais-toi.




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J'ai oublié mec.
Si t'as soif pendant ta traversée du désert, bois l'eau des cactus.

" Eh oh ! Elle est dégueu ta Tequilla ! Merde alors j'vais m'étrangler moué !"
Jihelka
Les écrivains amérindiens ne sont pas tous de joyeux hurons.
Al Gonquin
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Mais des Cheval Fou au Crazy Horse saloon.
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C'est « N'essaye pas. », Duch', l'épitaphe : « Don't try. »
Et merci pour les encouragements, mais j'ai pas besoin de me forcer beaucoup pour marcher ; faudrait plutôt me retenir.
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Ben venez donc à Arcachon/La Teste = plus grande commune d'Europe, qu'on rigole un peu. Au bout d'un long périple chaud et humide sous une lumière blanche qui troue les mirettes et l'os, au bout de deux heures à tourner en rond à suivre les pistes entre les pins et autres villas vides dans la ville labyrinthique, sans aucun quidam qui vous indique le bon chemin, votre petit GPS en PLS, vous aurez des hallucinations sans boussole, de l'hypoglycémie, de l'écoeurement, et vous vous affalerez au premier estaminet ou café chic très cher, pour réclamer un Formidable.
N'essaye pas = n'espère pas. C'est idem.
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Revenu d'une ballade sur la plage, ayant pécho une sciatique gratinée suite à marche dans sable mou comme de la chique, plus un début de bronchite due au vent glacé contrastant de la marée montante, vous apercevrez enfin le centre après avoir longé le cimetière immense sur sa droite, mais il vous faudra monter monter et remonter votre pente raide comme la justice, c'est à dire une des moults dunettes qui jalonnent cette cité lacustre, pour enfin parvenir au parc Mauresque au-delà du centre équestre et de la Ville d'Hiver piégeante. Là, ivre d'une mauvaise fatigue, vous poserez vos fesses de rat du Nord sur le banc de l'espace réservé aux chiens.
Tension Marquis ! Tension ! Vous allez trébucher sur les grosses racines des chênes séculaires des Ginko Bilobas, prendre une râclée d'Hortensias pis aveuglé, glisser sur les merdes de clebs non ramassées.
"Bon cher Monsieur de pas d'ici, prenez-donc l'ascenseur qui vous descendra dans la ville rue De Lattre de Tassigny.
-Quoi ? Payer pour descendre après être tant monté ? C'est hors de question mon brave. J'arrive de la Dune à pince je suis de Valenciennes et j'ai loupé tous les cons de buscos.
-C'est gratuit l'ascenseur Monsieur. Bonjour chez vous"

Ah se dit-il exténué...J'aurais mieux fait de louer un déambulateur. Il y en a tant par ici... S'la fait envie.

Jihelka
Marchons, marchons,
Qu'un banc, un sûr,
Accueille nos croupions...🎶
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Suite des déambulations improvisées du Marquis de Valenciennes une fois.

Une bonne heure après, notre marcheur étonné et étonnant, détonnant dans the station balnéaire métissée d'Ehpad à ciel ouvert -tu m'étonnes Elton- rincé de ses sous-sous dans sa popoche par le sympatoche bar qui avait eu la bonté de l'abreuver, se décida malgré les résidus de crampes et bizarres rhumatismes de bord de mer inédits autant qu'étranges le long de ses guibolles sur le retour, à rejoindre la gare.
Le cul de sac qui mène quand même à Bordeaux. Ah Bordeaux ! Le pot de chambre de la France. Il y fait si chaud lourd et moite, qu'on a l'impresion d'avoir bouffé ses soquettes à midi. Quel chouette port négrier dans son récent passé, classée à l'Unesco diantre ! Avec ses snobs échoppes antiques vendues à prix d'or, capitale du champignon de la pierre de taille datant de Jules César. Avé César ! Rendons à César ce qui lui appartient !
Merdalors !
Capito ?
Donc, le brave type du nord s'engouffra avec délice dans le wagon direction :" J'me tire de ct'e bled de ouf, cher, sinistre à force d'être beau, blindé de flemmards vers mon existence existentielle normale. Mon quotidien de labeur. Mes corons. Mes scories. Mes copines. Mes repères. Quelle horreur ce Bassin ; que dis-je cette péninsule cette lagune ce bidet pour géant style/genre Gulliver. Il ne s'y passe rien ma parole !
Boah...
Bouhhh...
J'aurais mieux fait de traîner mes guettres à Perpignan moué, pouisque j'y étais invité gentiment par un écrivain aussi talentueux que sourd muet.
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C'est bin vlai, ça, Duchesse : le pavé fendant la vaste plaine sous le clachin, y a que ça de vlai !
Ceci dit, j'ilais bin y faile un toul, moué, dans vostle païs de cocagne, et même, si ça se tlouve, j'allivelais plus à en décoller mes fesses de lat du Nold, de vos bancs publics louge Sud-Ouest flaîchemint lepeints, lemoué!
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Chiche ! En tgv c'est 4 heures. Mais je ne pourrai pas vous recevoir en tout bien tout honneur car j'ai pas un radis.
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J'voudlais bin ouin ouin ouin ♪ mais j'peux point ouin ouin ouin ♪
... Et moi même pas un rond de carotte, ma pôv'Duch' !
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Oki. Ben j'va continuer mes vidéos géniales et par truchement votre itinéraire virtuel burlesque rabelaisien sous ma prose inimitable bien que certain ait eu envie de l'imiter cette prose qui se pose un peu là... Qui est vivante. On écrit bien que sur ce que l'on connait bien = règle d'or.
Ah ah ah !!!
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Les déambulations du Marquis de Valenciennes.

Hier c'était la Saint-Patrick mais à défaut de trèfles à quatre feuilles et de gâteries de couleur verte (bon n'y voyez pas à mal ni à mâle), le marcheur des pavés mouillés ne reçut que des jonquilles. Et bieng sûr il n'en avait scrictement rien à foutre.
Son idée fixe était de relater dans une sorte de journal de bord bordélique, le séjour qu'il venait de faire sur le Bassin.
Dans le train, une gente dame lui demanda s'il était de la famille de Dany Boon. Il lui répondit que non sauf que c'est quasi un mecton de ma génération. Juste un peu plus glam, juste un peu plus riche.
Un peu quoi.
"Pour quelle raison obscure vous me posez c'te question philosophique chère Madame ?
- En montant dans le train vous fredonniez : "Au nord y'avaient les corons au sud les mineurs de fond."
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suite =
-Vous confondez certainement avec Pierre Bachelet et Brel son arrière grand-oncle par alliance.
-Ah ? Je ne le connais pas du tout. Trop ancien toussa.
-C'était un chanteur mineur de fond justement qui descendait à la dernière galerie pour encourager les haveurs. Grâce à sa guitare, des filons exceptionnels furent saignées. Un homme bien. Un saint que mon papy Mougeot a enscensé autrefois. Hélas il est décédé suite à trop d'inhalations de grisou et autre saletés genre Polonium en vente libre dans les tabacs à 12 euros le paquet..."
Tout en goûtant ses propres paroles tant il s'aimait a entendre raconter, le Marquis zieutait les collants filés de la dame qui s'en aperçu. Du coup, icelui dirigea son regard perçant et mélancolique sur le morne paysage qui défilait par la vitre du TER en seconde classe.
Jihelka
Patrick, c'est le prénom de mon frangin (1953-2003) qu'un cancer foudroyant a emporté deux mois après son cinquantième anniversaire.
Il préférait Florent Pagny à Reggiani, moi l'inverse. Un dimanche, en 1991, le pépé de l'appartement d'à-côté a fait un arrêt cardiaque. Mon
frangin, qui était pompier bénévole, en sortant du camion, nous a vus faire signe à la fenêtre, ma mère et moi, il a cru que c'était mon père
qui était sur le carreau, il a grimpé les quatre étages à toute berzingue... Je l'ai vu faire un massage cardiaque au voisin. Il suait à grosses
gouttes. Pagny ou pas, mon frelot, j'étais fier de lui.
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Mes condoléances. J'ai perso connu deux Patrick et un Le beau gosse. Sinon, mon père aussi est mort d'un cancer généralisé en deux mois à 52 ans. C'est un âge délicat pour les hommes.
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Je voulais écrire deux Patrick et un Le beau gosse et la machine à écrit le beau gosse. !!!!
???????
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Impossible d'écrire le prénom P a t r i c e !!!!??????
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New petite vidéo en ligne qui mange pas de pain à la bonne franquette vous y apprécierez la météo du Bassin ce jour.
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(après un coup pareil j'ai plus qu'à faire le mort pendant au moins... pfiou ! oui !... ça tombe bien, je suis pas très vivant)
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Je viens de poster une petite vidéo bidon de flemme avancée qui vous réveillera sans doute Marquis de Valenciennes ; je profite du grand beau et de la résidence déserte. Il me faudrait un fil micro afin de ne point tanguer comme si on était en pleine mer quand je filme avec le petit Lumix, et ainsi rendre syncro oralité plus images valant mille mots.
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Bon si j'ai un peu de testos qui gicle à l'inverse de Jean-Mi Trogneux, je ferai une prochaine vi...déo sur le port mon ancien chez moi. Sauf que c'est à dix km d'ici. Bon on verra.
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Merci de ne pas relayer ici de rumeurs nauséabondes, Duchesse, ensuite on verra si on voit vos nouvelles vidé-os de païs de cocagne (j'ai vu les chats hier).
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Je constate que vous n'êtes pas aussi mort que vous l'annonciez Marquis des Corons, tant mieux. Au moins vous suivez l'actualité. C'est toujours s'la.
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Petite vidéo en ligne live et rain.
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Jourbon = petite vi-dé-o arboricole en ligne. J'espère Marquis que c'est l'arbre que vous souhiaitiez. Celui qui cache la forêt n'est-ce pas ? 
Commandez vos vidéos sur le Bassin et je m'exécute.
Attention je n'ai pas de voiture.
Je peux aller jusqu'au Teich en bus.
A Bordeaux en train. Mais faut le vouloir.
Pour le Bassin flottant de mer et d'avion, je n'ai plus de contact en ce moment mais cela peut revenir.
Alors promis je saisirai les occaz.
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Rappel = des vidéos des photos spectaculaires sur le Bassin vues de Drônes (avec autorisation préfectorale je pense) il y en a foison sur la Toile. J'entends bien que moi c'est à la bonne franquette pépé-re, atypique banal et à l'échelle humaine piéton. 
Le tout est de ne pas se prendre au sérieux une des mes priorités.
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Petite vi-dé-o imparfaite en ligne. Sinon j'ai repéré des arbres roses à 5 bornes d'ici. Je vais tenter de capter les explosions de sève. J'ai peu de temps car ça va hyper vite à pousser. Faut que je fasse que ça trois jours en focus concentré. Filmer photographier. Quand c'est pas l'heure c'est pas l'heure quand c'est plus l'heure c'est plus l'heure. CQFD.
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Vidéos arboricoles précipitées sur ma chaîne. J'ai trouvé votre arbuste Marquis.
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Tout à l'heure je capte l'avenue de Goélands à Pereire la plus belle en fait le parcours du bus numéro 3 touristique. Je descendrai à la thalasso juste avant. C'est rien que pour vos beaux yeux Marquis que je me casse la nenette jour après jour alors que j'ai l'estomac dans les talons et les putains d'huissiers aux trousses. Mais je pars du principe de base que la vie est courte et qu'il ne faut pas bouder son plaisir une fois.
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Vidéos arboricoles et pieuses la canopée et la Foi en ligne dans 20 mn. En progrès.
Jihelka
Dans une de vos vidéos, vous entonnez "Les Glycines". Hé hé , y'a pas qu'bibi qui suis vieille chanson françoyse...


Dernière édition par Jihelka le Jeu 4 Avr - 18:37, édité 1 fois
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Je ne cache pas mon âge car je m'en fous. Demandez à DD il sait tout. Il connaît même ma petite gueule en or actuelle. Je peux aussi chanter du Mistinguette et imiter Chaplin. 
Maintenant ce qui compte c'est une image qui vaut mille mots. Et là je publie 1000 images par semaine  cela fait un million de mots = je suis millionnaire.
Sinon j'ai pas compris ; vous êtes une femme ?
Jean-Mi ?
Jihelka
Mistinguett. Le "e" c'est pour "Les guinguettes" d'Alain Barrière, encore un vieux d'la vieille.
JLK, c'est John le Karré. L'espiègle qui jetait un froid.
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Ah ok. Alain Barrière.
"Elle était si joli e
Que je n'osais l'aimer.
Elle était si joli e
Quand le vent l'emportait
Elle était trop joli e "

Etc. de mémoire.
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Désolée pour mes vidéos genre jardinage verdure élégage botaniste canopée arborigène, c'est DD qui me les commande. Mais si vous souhaitez une vidéo spéciale John, dites je vous en prie. Enfin entre adultes consentant bien sûr. N'allez pas croire.
Jihelka
Pourriez nous chanter un air. Je sais pas, moi... "Vocalise" de Rachmaninov... dans un décor enchanteur et bucolique... mousse et pampre...
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Ah ah ... Ni la Callas ni la Castafiore. Je ne sais pas placer ma voix.
Jihelka
Et moi donc. Miossec, en comparaison, c'est Roberto Alagna.
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Des soucis sur ma chaine YT. Des trolls qui viennent de je ne sais où vu que je ne suis pas connue du tout. Ensuite une restriction pour poster des vidéos. 
Bon.
Un homme averti en vaut...
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Où ça des trolls, Duch' ?
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En commentaire agressif sur ma chaîne je l'ai bloqué un inconnu masqué qui se fait appeler = "Sale Type".
Bof. C'est bizarre car personne ne me connaît.
Dès qu'on publie c'est comme ça.
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Vidéos vertes en ligne Marquis. Je m'améliore. Il me faut être plus lente et plus posée. Sinon, je dédis ce zeugma qui me vient en fulgurance à votre patronne bien aimée. Il est parfait en rupture sémantique et syntaxique.
" Les pièges du parc Mauresque m'habiteront, et sa nostalgie tragique."  LMM
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ERRATUM = " Les pièges du Parc Mauresque m'habiteront, et ses nostalgies tragiques."  (avec syllepse = propre et figuré  = pièges).
Jihelka
Errera hematom est.
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SOUVENIRS DE L'OCCUPATION

Elles étaient belles les Françaises en 40. Elles avaient les yeux agrandis par la peur et par un farouche désir d'en découdre avec cette misère, de passer  tête haute la nuit interminable de la guerre.
Elles étaient toutes fines, petites, avec une taille fine genre Scarlett O'Hara.
Nous les Parisiennes, nous avions décidé de rester belles. On en bavait, mais le pire c'eût été de le montrer.
Alors on frisait nos cheveux comme des moutons avec des instruments de coiffure archaîques mais nécessaires. Des fer à friser.
Les cheveux raides c'était du négligé. Du souillon de la Butte.
Alors on enfourchait nos vélos comme Simone de Beauvoir, et on traçait jusqu'à l'autre bout de Paris, vers le Marché Noir. Les salauds de B.O.F. (Beurre, oeufs, fromage). Le beurre l'argent du beurre et le sourire de la crémière, vous connaissez ? Eh bien c'était là.
Le ventre creux on slalomait entre les Allemands. 
 Nos robes commençaient à souffrir. Il fallait retourner les cols les poignets ; retailler d'autres robes dans les vieux tissus en deuil des grands-mères. On détricotait d'anciens pulls over, puis on en retricotait d'autres avec des motifs en gravât emboîtés et feutrés.
Nos jambes étaient splendides à force de vivre la moitié du temps sur une "Bicyclette bleue". (Merci à Régine Deforges).
Maman-Ninette ma grand-mère, nous avait donné son manteau de fourrure. Du vison. Le lapin étant réservé aux concierges. Les riches se débarrassent toujours de leurs fringues dépassées quand ils s'en rachètent d'autres, en prétextant une extrême générosité. Je n'étais pas dupe connaissant ma grand-mère, sauf que ce manteau me servait de couverture opportuniste, et je ne le quittais pas quand je faisais un brin de ménage ou la petite vaisselle dans la cuisine glacée.
Ce manteau m'a accompagné durant toute la guerre. A force, il était devenu vivant.
La survie c'est chouette, ça rend beau et héroîque le temps qu'on tient bon.
Beau d'un avenir foutu en étendard qu'on arrachera à l'Histoire et à nos tristes matins.
Les filles, les femmes, n'avaient plus de bas. Il fallait se teinter nos jambes avec du thé très fort infusé, et avec un crayon noir, on traçait une ligne derrière en remontant de la cheville, histoire de faire croire de loin à des bas de soie tout neufs. A les bas de soie ! Denrée rare. Tonton Lili avait réussi à m'en offrir pour mon anniversaire vers la fin de la guerre.
Moi Michelle, j'étais adolescente, je ne me lavais plus jamais. Trop froid.
La crasse commençait à dégouliner dans mon cou, ou pire, à creuser des plaques durcies. J'm'en foutais. J'avais faim. Juste faim.
Ma mère me disait : "Michelle, si tu étais un homme, je pense que tu aurais une barbe de six mètres de long. Pourtant ma Michelle, tu es si jolie et tu ne le sais pas."
  
JOLIE MAMAZELLE ! 

J'avais des mules à semelles de bois qui claquaient à chaque pas sur les pavés, et des socquettes blanches été comme hiver. Aussi des engelures aux pieds. Ouvertes jusqu'à l'os.
C'est vrai qu'on était belles nous les petites Parisiennes en 40. Mais qu'est-ce qu'on a dérouillé !
Quand les Ricains se sont pointés, certains nous ont donné leur parachute en souvenir. Notre idée fixe ? Se tailler des robes dedans. Dernier cri. Curieusement, la mode aussi avait survécu.
Ma mère et Rosine étant des couturières de génie avec la Singer, elles l'ont fait !

JOLIE MAMAZELLE !
Ich liebe dich.
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NB = ligne trois : lire = "Elles étaient toute menues (...)".
Jihelka
Ligne 5 : manque le "s" aux fers à friser.
Jihelka
"il fallait retourner les cols, les poignets"
"ça rend beau et héroïque"
"Ah ! les bas de soie"
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