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Absurdités de la langue française

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07072021
Absurdités de la langue française

La langue française, c'est triste à dire, est terriblement absurde, c'est la règle. Et puis il y a des exceptions logiques, qui confirment la règle de l'absurdité linguistique. Que voulez-vous, c'est la vie...

Commentaires

Salima Salam
Il y a pléthore d'exemples, mais je n'en ai aucun en tête pour l'instant. Ils se présentent spontanément à l'esprit, quand la réflexion qui oublie d'être critique trébuche soudain sur un roc et se demande où elle avait les yeux.
DédéModé
Pas d'arguments ni exemples... pas de démonstration par conséquent... C'est votre affirmation, jusqu'ici, qui l'est, absurde,
Madame l'Administratrice en chef, vous m'en excuserez !

P-S : Où sont mon badge et mon flingue, Madame !? Comment voulez-vous que j'exerce l'autorité répressive dans ces conditions !?
Vous me prenez pour un Bobby oukoua ?
Salima Salam
Et voilà l'autre qui me houspille... Je l'entends braire d'ici et j'arrive pas à aligner deux pensées pour argumenter seri-eu-se-ment. En attendant je tiens la position : complètement absurde la langue française ! COMPLÈTEMENT !!!!
Pour l'armement, rdv dans mon bureau, que je vous équipe : flingue, gilet pare-balles, uniforme, badge. Je mets quoi sur le badge : Romain, Germain ou Monsieur le Démodé ?

DédéModé aime ce message

avatar
Et bin en vla une d'absurdité linguistoc : les accents. A quoi ça sert ? Un chti et un auvergnat ne mettent pas l'accent de la même façon. Les accents ne servent qu'à imposer une prononciation de bon aloi, fade, bourgeoise des beaux quartiers de Paris. A bas les accents !
Quoi ? J'en ai mis un à absurdité, bin oui hé, l'exception qui confirme que j'ai raison !
Salima Salam
Bingo ! J'ai l'exemple :
Pourquoi on accorde en genre et pas toujours en nombre : 
  • Il est tout petit.
  • Elle est toute petite.
  • Ils sont tout petits.
  • Elles sont toutes petites.


???
avatar
Salima Salam a écrit:
Bingo ! J'ai l'exemple :
Pourquoi on accorde en genre et pas toujours en nombre : 
  • Il est tout petit.
  • Elle est toute petite.
  • Ils sont tout petits.
  • Elles sont toutes petites.


???

Peut-être que la seule exception est "ils sont tout petits" et qu'on n'accorde pas pour éviter l'ambiguïté avec "ils sont touS petits" (par opposition à certains sont grands et certains sont petits)?
Salima Salam
Autre exemple plus étrange :  
  • tout étonnée
  • toute surprise
avatar
«Tout» est adverbe lorsqu'il se place devant un adjectif, un adverbe ou une locution adverbiale.

Alors, s'il est adverbe, il est invariable ! CQFD ! ;-)
Salima Salam
Voilà, je suis bien d'accord, un adverbe est invariable. Et alors il faudrait écrire : 
Elle est tout surprise.
de la même façon qu'on écrit :
Elle est entièrement surprise.
et non :
Elle est entièremente surprise


Mais voici la justification de l'Académie française :

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"La variabilité de Tout, adverbe, devant un mot féminin commençant par une consonne, constitue une singularité bien révélatrice de la résistance de l’usage, produit d’une histoire, à une « logique » grammaticale qui ne souffrirait pas d’exceptions.

Dans l’ancienne langue, qui traitait les mots selon leur nature, Tout employé adverbialement, mais considéré dans sa « nature » d’adjectif indéfini, s’accordait ordinairement avec l’adjectif qu’il modifiait.

À l’époque classique, cet ancien usage survit, mais se voit concurrencé par une tendance à l’invariabilité que les grammairiens s’efforcent de généraliser, non sans difficultés ni contradictions.

Dans la première édition du Dictionnaire de l’Académie française (1694), il était dit : « En ce sens, Tout se décline lorsque l’adjectif qui le suit est féminin […] Quelques-uns cependant ne déclinent point Tout devant les adjectifs féminins qui commencent par une voyelle. » Le sentiment de l’Académie paraît donc être, à la fin du XVIIe siècle, que l’usage dominant oppose le masculin invariable tout, prononcé [tut] devant la voyelle et [tu] devant la consonne, au féminin variable toute-toutes, prononcé [tut] dans tous les cas, ce qui revient à dire que le e du féminin se fait entendre. Le problème devient alors : faut-il noter graphiquement cette marque du féminin ? Et, si oui, peut-on noter une variation de genre sans noter la variation de nombre ?

Dans les commentaires joints aux Remarques de Vaugelas publiées par elle en 1704, l’Académie établit la règle actuelle : « Il faut dire et écrire elles furent tout étonnées […] quoiqu’on demeure d’accord qu’il faut mettre toute et toutes devant les adjectifs qui commencent par une consonne : Cette femme est toute belle, ces étoffes sont toutes sales ».

Cette position est confirmée dans la deuxième édition (1718) et reprise ensuite par toutes les grammaires et tous les dictionnaires. Elle représente un sage compromis entre la « bizarrerie » de l’usage et la « logique » grammaticale puisque :

- elle pose l’invariabilité en règle ; la forme tout est étendue au féminin devant voyelle car la prononciation [tut] allant de soi, il n’est pas nécessaire de l’indiquer par -e ;

- elle juge cependant nécessaire de conserver la marque graphique de la prononciation d’usage [tut] devant consonne ;

- le féminin étant noté graphiquement, elle décide logiquement de noter aussi le pluriel éventuel.

Ce compromis était sans doute assez judicieux, puisqu’il a survécu au temps, et permet de prendre en compte la survivance effective d’un usage fort ancien dans la langue parlée d’aujourd’hui. Tout au plus peut-on noter, curieusement, et chez de bons auteurs, la marque du féminin devant voyelle : Elle en est toute étonnée, mais au singulier seulement, car on sent bien qu’au pluriel, la liaison ferait comprendre Elles en sont toutes étonnées comme Toutes en sont étonnées."
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Ah ben en voilà des explications claires et simples à retenir ! :-)
Ca prouve que la langue est vivante. Il se pourrait qu'on ait commencé à accorder parce que "elle est tout petite" est très moche alors que "elle est tout écorchée" passe à l'oral. Et voilà les incohérences qui apparaissent... Moi, je trouve que de telles exceptions sont poétiques. Et puis, franchement, si on se trompe un peu sur ces choses-là, c'est pas grave, non ? C'est bien d'essayer de ne pas faire de faute (surtout si on est joueur) mais ces complications ne nous facilitent pas la tâche...


Dernière édition par Norsk le Mar 26 Avr - 13:12, édité 1 fois
Thierry Lazert
Moi, tout ça, ça me rend tout chose :))
Salima Salam
@Norsk
Il me semble que l'usage d'une langue est la condition pour qu'elle soit vivante, et la logique est la condition pour son bon usage.

Je trouve qu'on devrait réformer et rendre 'tout" invariable, en bon adverbe qui se respecte. 

La question de prononciation, que tu trouves poétique et moi aussi, puisqu'elle reprend cet élément des liasons et des lettres finales prononcées ou non, n'est pas un critère pour imposer l'illogique à mon avis. 

Autre exemple :
  • Il est tout petit.
  • Elle est toute petite. 
  • Il est très petit.
  • Elle est très petite. ??? Pourquoi pas :
  • Elle est tresse petite ??? 


C'est juste une question d'habitude. Lors de l'apprentissage de la langue, le jeune enfant fait énormément d'erreurs qu'on lui corrige patiemment, bizarrement il y a eu un concensus pour ne pas corriger cette erreur particulière. 

Feu président Chirac aimait à prononcer les lettres muettes des fins de mot, surtout les r des infinitifs, et chacun peut en faire autant si bon lui semble de prononcer le t final de "tout", mais imposer et justifier l'accord discriminant d'un adverbe, c'est quand même une autre dimension. 


@ Thierry
Vous êtes tout chose, et moi, suis-je tout ou toute chose ? L'Académie française dit que je suis toute. L'expression viendrait de choser, cad blâmer, qui a été employé dans le temps avec l'accusatif pour les personnes et le datif pour les choses¹. Voilà qui m'a grandement étonnée, je ne vois jamais ces termes employés en grammaire française. Et je me demandais évidemment comment mettre en pratique. Qu'en pensez-vous ?
  • Le maître chose l'élève (accusatif) pour son indiscipline (datif).




¹ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Définition de "chose" de 1694 : 
"Un tel verbe regit l’accusatif de la personne, & le datif de la chose."

Thierry Lazert aime ce message

Thierry Lazert
@salima
J’ai ouvert votre lien de l’académie et l’ai lu jusqu’au bout et il me semble que vous faites un contresens sur la dernière phrase (ou alors c’est moi qui déraille complètement ! ou, autre possibilité, vous vous moquez de moi, mais non, vous ne feriez pas ça) : un tel verbe régit l’accusatif de la personne, & le datif de la chose.
Cette phrase, en italiques, comme toutes les autres précédentes en italiques, est un exemple d’usage du mot « chose », ici en tant qu’opposé   à “personne”.
Et “choser” ne se trouve pas dans ce même dictionnaire.

Bon, maintenant que je me suis bien ridiculisé avec ma leçon de choses (!),va falloir me trouver une issue qui m’évite l'implosion parce que je la sens arriver à grands pas.
Mais qu’allâtes-vous faire dans cette galère ? L’usage est toujours plus fort que toutes les logiques qu’on aimerait appliquer à nos langues, est-ce là le banal constat que vous voulûtes m’entendre dire ? Attendiez-vous seulement mon avis ? Je vous laisse, j’ai cette implosion à esquiver au moins mal :))
Salima Salam
@ Thierry
Merci bien, votre réponse est pleine de bon sens et vous m'avez résolu un problème sur lequel je butais stupidement. 
Il est 4h du mat', l'aube est là, je débute la journée tout (toute serait possible mais avec un sens différent que je préfère contourner) à ces objections que vous soulevez.
Oui, bien sûr, j'ai fait preuve de beaucoup d'imprécisions.
La phrase sur datif et nominatif est évidemment un exemple, que j'étais bête.
L'information sur l'étymologie de l'expression se trouve sur un autre site, ici : https://fr.m.wiktionary.org/wiki/choser#fro
et moi j'ai stupidement amalgamé.

Je voulais avoir votre avis, mais je n'arrive pas à être d'accord avec vous. L'usage n'est pas plus fort que tout. 

Cette galère, ce n'est pas moi qui y suis, j'y trouve la langue et je veux l'en délivrer. Que pensez-vous si j'écris à l'Académie française pour leur faire une demande de rectification grammaticale ? Voyez si cela se tient : la langue maternelle structure la pensée et par là l'être-même. Si la langue est illogique, la pensée doit le devenir, et je ne sais pas ce que devient l'être dans ce cas, je ne suis pas philosophe ou psychologue. 
Voyez la langue allemande, qui est bien structurée et logique, a formé le peuple "der Dichter und Denker". 
Si j'étais sultane d'un pays où la francophonie a été imposée, vous savez ce que je ferais, je reformerais la grammaire. Ke crerais une Académie de la langue francophone, puis je la mettrais aux normes, puis je passerais un coup de fil à mes collegues de l'Académie française et je leur montrerai le résultat. 

Ça donnerait un truc comme ça : je prends une règle, je vérifie sa validité, je prends ses exceptions, je constate que c'est presque toujours artificiel, sans fondement (et le fondement le plus solide est ls logique) et je somplifie en supprimant l'exception. 

Vous savez, je connais un fils de Prince d'un pays soumis à la francophonie. Je pourrais le ralier à ma cause (de même étymologie que chose). Qu'en pensez-vous ?


Édito : évidemment, c'est posé de façon simpliste, mais j'ai encore deux trois choses à faire et je ne peux pas écrire un traité qui vous endormirait bien sûrement.
Thierry Lazert
Bon. Où en étions-nous ?

Ah, l'Académie. Si vous leur écrivez, je vous prie de leur parler un peu de moi. Je trouve que je suis un poète trop méconnu, et je me dis que vous pourriez me placer nonchalamment sous je ne sais quel prétexte de mise aux normes de règles grammaticales logiques ou illogiques, je ne sais plus*, qui vous sont chères.

Moins important que ma promotion, mais puisque j'y pense : merci pour le lien vers ce vieux verbe choser que je n'avais jamais rencontré. Vous aviez donc bien raison. Quant à ces questions de datif et accusatif, peut-être aviez-vous finalement bon, itou ?

Et puis : la langue maternelle qui structure la pensée et donc l'être, nous en parlions il y a quelques mois, did we not ? Qu'arrive-t-il donc au pauvre bougre qui pense depuis toujours en une langue illogique ? Rien. Parce qu'on ne se rend que très rarement compte que notre langue est illogique. Elle est si pleine de "logismes" qu'elle nous parait naturellement logique. Il faut s'attarder de temps en temps sur des contre-exemples précis pour voir ce qu'il y a d'illogique dans la langue. Et hop, on passe à autre chose et tout redevient normal, logique. Enfin, j'ai l'air très sûr de moi, comme ça, mais c'est juste ce qui me vient, là. Pardonnez-moi si je ne prends pas le temps d'argumenter avec du très solide.

J'aime bien votre idée de supprimer les exceptions - qui n'avaient qu'à ne pas être.

Tiens, je vois que j'ai quasiment paraphrasé votre "évidemment, c'est posé de façon simpliste".

*mais si, je sais.
Salima Salam
En tant que poète, il est fort possible que vous leur soyez méconnu, je ne sais pas ce que ces messieurs dames connaissent, mais ils n'ignoreront pas le guitariste, c'est certain, au même titre qu'ils connaissent Djodie et Djack. 

Je ne sais encore trop comment vous placer habilement dans ma DRG (Demande de Rectification Grammaticale). Ce doit être subtil, à propos et frappant. 
En parlant de subtilité, j'ai noté votre tacite désapprobation de mon autre projet, la création d'une ALF (Académie de la langue francophone). Vous avez sans doute raison, je tenterai un changement de l'intérieur et non de l'extérieur. Sans quoi ces messieurs dames pourraient s'en offusquer, et je ne voudrais rien moins qu'une offuscation franco-académique.

Reste la question du pauvre bougre, qui, comme vous le désignez, est ce qu'il est. Qu'il en soit conscient ou non est de la toute première irrelevance, ce qui importe est que le maintien institutionnalisé de l'état de la langue inhibe son développement intellectuel, ce qui constitue une atteinte à ses droits fondementaux tels que définis par la constitution, à savoir le libre épanouissement etc. 

Cher Thierry, j'y suis. Je veux écrire à l'Académie que je demande, avec votre soutien exprès, soit une réforme satisfaisante de la grammaire, l'orthographe (ça, c'est perso, voyez-vous, j'ai du mal avec l'orthographe) et l'usage (ça c'est pour vous, puisque vous soulignez que c'est l'usage qui pose problème), soit l'abolition de cette institution anticonstitutionnelle.

Je vais formuler tout ça mieux, puis je vous en envoie une copie pour ratification avant envoi. Sommes nous d'accord ?

Un frisson vous parcourt l'échine, soudain vous craignez le plongeon dans l'eau froide, et la lame du couteau sur la gorge, ok, je vous enlève du corps de mon courrier et je mettrai en post scriptum que Thierry Lasert n'a rien à voir avec ma DRG. Je pense qu'ainsi je vous aurai placé habilement dans la conversation, et puisque vous connaissez mon goût pour les blagues de Toto je vous remercie d'excuser mes totologies.
avatar
Salima Salam a écrit:
@Norsk
Il me semble que l'usage d'une langue est la condition pour qu'elle soit vivante, et la logique est la condition pour son bon usage.

L'usage certes rend une langue vivante et le fait qu'elle évolue, qu'elle bouge, qu'elle s'imperfectionne, qu'elle se crée des petites anomalies rien qu'à elle, qu'elle perde des mots et qu'elle en invente, ce flux perpétuel, c'est aussi sa vie. La logique aussi fait partie de la vie mais pas que... J'aime bien les bizarreries, les irrégularités, les orthographes complexes et.. j'ai pas peur de me tromper quand c'est trop compliqué. Pas grave ! ;-)
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