Entretien avec Marie Pra,
auteure de Naissances à la machette
–Première partie–
Nom d'artiste : Marie Pra Année de naissance : 1979 Profession : enseignante Genre littéraire : journal, roman, essai |
Bonjour Marie, nous sommes aujourd'hui réunies par l'entremise d'un ami commun qui vient de nous quitter. Si vous êtes restée fidèle à l'adolescente de votre journal, vous apprécierez toujours aussi peu les minutes de silence. Alors je me contente d'évoquer avec émotion Patrick Dubreuil, l'oiseau narquois qui sifflait sur la branche, quelque part en retrait des têtes des foules, qui disait « la môme Pra » en me parlant de vous.
Vous êtes née en 1979, à Dijon. Vous avez commencé à écrire dans votre enfance. Votre style s'est dessiné à l'adolescence, alors que vous développiez de façon théorique et pratique votre passion des journaux intimes, ce qui se retrouvera dans vos études de lettres. Vous êtes aujourd'hui enseignante et auteure de sept livres édités. Je voudrais aborder aujourd'hui uniquement les deux premiers, pour avoir le loisir de nous y attarder.
Ici, classés dans l'ordre d'écriture, vos titres édités :
- Journal d'une adolescente, Éditions Le Lys bleu, 2021, (journal intime de 1993 à 2000)
- Naissances à la machette, Éditions Le Bord de l'eau, 2011 (fiction)
- Synagogue morne plaine, comment je me suis convertie au judaïsme, Édition Luc Pire, 2008 (témoignage)
- Quelle est ta sensibilité, Éditions Le Lys bleu, 2021 (recueil de poèmes)
- La Boîte à révolutions, Éditions Maïa, 2021 (recueil de nouvelles)
- Mémoires d'une fragile comète, Spinelle édition 2023 (journal intime de 2004 à 2006)
- Caramel, Éditions Le Lys bleu, 2022 (biographie d'un chat)
Journal d'une adolescente est votre journal intime d'alors. Il s'étire sur sept ans (mars 1993 à novembre 2000) et montre le passage à l'âge adulte d'une émotionalité et d'une raison. Les sujets abordés vont des vexations du quotidien à l'actualité politique, en passant par des voyages culturels, des lectures et des développements intellectuels. C'est une œuvre qui croît avec les mois et les années de sa protagoniste.
Il semble que ce journal a eu depuis sa naissance pour vocation d'être publié. Garantissez-vous qu'il est véritablement intime, ou bien avez-vous usé d'artifices pour préserver une certaine part de votre intimité, ne livrant à la critique du public que des éléments choisis ?
« Je pensais que je serais plutôt éditée après ma mort. »
Marie Pra : Mon journal a une histoire compliquée. Il a d’abord été consigné sur des feuilles volantes reliées, des petits cahiers, avec l’idée que j’aimerais écrire comme Anne Frank et rédiger un jour une œuvre digne d’être publiée. J’ai donc en effet songé à la publication dès le départ, mais d’une façon très fantasmatique. Par la suite, quand le livre a été retravaillé, et que le projet de publication s’est un peu précisé, je pensais que je serais plutôt éditée après ma mort. Je ne crois pas qu’il y ait contradiction entre ce désir de révélation et mon intimité. La seule chose que j’ai dissimulée lors de la publication, c’est le nom de mon premier amour, une célébrité dont j’ai toujours eu honte. Le reste est absolument sincère. Les coupures que j’ai dû opérer dans le texte procèdent plutôt d’une volonté de ne pas trop faire long et d’éviter les répétitions.
Salima Salam : Il est un peu délicat de dissocier auteur et œuvre, et combien plus quand il s'agit de journal, où les mots sont l'expression de l'intime. Mais vous vous êtes depuis longtemps désolidarisée d'avec ces mots d'alors, comme étant l'expression d'une personnalité pas encore mûre intellectuellement, et bien plus radicalement, vous dites que l'adolescent "meurt" en devenant adulte. Comment voyez-vous aujourd'hui cette adolescente que vous avez été et qui souffrait tant ? Comment la lecture de votre journal intime influence t-elle votre perception du passé ? Et comment voyez-vous aujourd'hui les adolescents autour de vous ?
Marie Pra : Je suis restée fidèle à l’adolescente que j’étais alors, je ne me suis pas du tout désolidarisée. Je reste en colère en songeant à beaucoup de choses que j’ai subies à cette époque-là. Je n’étais pas comprise, pas soutenue du tout. On ne m’accordait pas droit à la parole.
Mon journal m’a sans doute aidé à me souvenir nettement de mon adolescence. Cependant, ce n’est pas à travers lui que je vois aujourd’hui les adolescents autour de moi : tous sont uniques et déjà à l’époque j’étais très différente d’eux. Eux aussi ont le droit d’être différents de moi. Je les regarde avec bienveillance. C’est un âge précieux, où on apprend à être soi-même.
Salima Salam : À 14 ans, votre écriture est piètre, avec des passages maladroits, des atermoiements gênants, l'intimité est étalée dans ce qu'elle a de trivial et sans intérêt. Puis vient une phrase, comme un éclat brillant, qui brise la médiocrité et annonce un tournant dans votre développement intellectuel et stylistique : « C'est un tel plaisir, ces vieux bouquins chargés d'odeurs, qu'en les respirant, on croirait lire dans son propre corps l'ambiance de l'époque qui les a vu naître. » Il s'agit du récit de votre découverte de la bibliothèque. Cette évolution est très intéressante, elle est peut-être le phénomène le plus fascinant de ce livre : la transition de l'être reflétée dans son écriture.
Dans votre journal, vous évoquez de nombreux auteurs qui vous ont marquée. Comment voyez-vous les choses avec le regard de l'adulte, quelle influence ont eu les livres sur vous ? Un auteur particulier ?
Marie Pra : Déjà, permettez-moi de vous contredire, je suis effarée que vous trouviez le début de ce journal « piètre » et « médiocre ». Il a été retravaillé et le début ne se distingue pas du milieu ou de la fin, si ce n’est par une plus grande fraicheur d’âme. Si cette partie du livre était maladroite à ce point, jamais je ne l’aurais proposée à la publication.
Je suis toujours admiratrice des écrivains que j’ai aimés à l’adolescence ! Ce sont mes héros et mes modèles, mes amis. Parmi ceux qui m’ont influencée pour mon journal intime, il y a Anne Frank, qui a réécrit son texte pour en faire une œuvre potentiellement publiable, plus mûre. Et Marie Bashkirtseff, dont le journal intime est un premier jet mais qui a été publié sous une forme triée, recomposée. C’est en espérant les égaler que j’ai appris à écrire.
Par la suite, toujours à l’adolescence, j’ai lu d’autres classiques du journal intime féminin, Katherine Mansfield, Marie Lenéru, Anaïs Nin, Catherine Pozzi, mais aucune ne m’a influencée.
Salima Salam : Permettez-moi l'usage de quelques extraits dressant une chronologie de l'évolution de votre style.
« Vendredi 17 novembre 1995
En écrivant mon Journal, je réalise combien il est dur de distinguer l'important et l'accessoire, de s'écarter de la langue orale sans pour autant faire de la broderie, de préserver un espace où je me reconnaisse, même dépouillée de toutes ces modes et de ces façons de s'exprimer dont beaucoup me plaisent malgré tout, et qui finissent d'une façon ou d'une autre par s'intégrer à notre personnalité. Je ne vise donc pas à faire un portrait complet de moi, mais à... saisir quelque chose de durable. »¹
« Vendredi 19 avril 1996
Je lis et relis Louise Labé, je me récite Catherine Pozzi du matin au soir, ou bien c'est le sonnet d'Arvers qui me revient comme un refrain --puis j'imagine que c'est moi qui ai écrit tous ces chefs-d'œuvre. Je ne sais d'où me vient cet attrait soudain pour la poésie; autrefois, je n'y voyais que des petites fleurs mièvres surchargées de métaphores. A présent, je crois que c'est une façon de surpasser son désespoir en le sublimant. »¹
« Samedi 03 janvier 1998
Chez mes grands-parents, dans un cagibi attenant à la chambre du haut où je dors, j'ai trouvé une caisse remplie de notes de travail et, parmi cela, un vieux journal intime. Le cahier est très fin, peut-être trente pages ; une confidence épisodique. C'est ma tante qui l'écrivait à dix-sept, dix-huit ans. On va me dire que c'est mal, mais j'ai tout lu, en me disant qu'elle en avait sans doute oublié l'existence. De plus, on fouille bien dans les papiers des morts, et la jeune fille qui a écrit cela est morte depuis longtemps. » ¹
« Mai 1998
En recopiant ici les premiers cahiers de mon Journal, je suis stupéfaite de leur pauvreté, tant du point de vue humain que du point de vue littéraire. Cela me pousse à des remaniements et à des suppressions considérables. Je viens même de jeter au feu plusieurs pages de ces autobiographies idiotes qui réjouissaient tant mes quatorze ans. »¹
Comment décrivez-vous aujourd'hui votre style et son évolution ?
Marie Pra : C’est une question très difficile car il faudrait partir des premiers cahiers non publiés, non retravaillés, et je ne les ai pas sous les yeux. Je n’ai que le journal publié. Je pense qu’il n’y a pas tellement d’évolution du style. C’est surtout la tonalité qui change : le début est très naïf, très frais. C’est ce que m’avait dit un psychiatre.
« J'ai mis en lui toutes les sensations, toutes les douleurs, toutes les colères que j’ai éprouvées durant l’adolescence. »
Salima Salam : Naissances à la machette est le premier livre que j'ai lu de vous, et sachant que vous l'avez écrit en 1998, c'est à dire à l'âge de 19 ans (même s'il a été publié tardivement), j'ai été ébranlée par la violence et la forme de la critique, ainsi que par le sérieux du sujet qui ne me semblait pas correspondre à un « premier roman ». Alors naturellement, je me suis précipitée sur Journal d'une adolescente, dans l'espoir de « voir » l'auteure et la comprendre en plongeant dans sa biographie. Et en effet, le journal laisse rougeoyer les tisons du feu de Naissances à la machette et évoque son écriture si dure. Voulez-vous nous présenter ce livre et ses défis ?
Marie Pra : Naissances à la machette raconte l’histoire d’un adolescent né par insémination artificielle et élevé par un couple de lesbiennes. Il ignore tout de son père et cela lui pose problème…
J’ai écrit ce roman à une époque où il y avait deux discours : d’un côté on parlait des familles monoparentales, en regrettant l’absence des pères et en pensant à davantage les inclure dans l’éducation des enfants, d’un côté on commençait à évoquer les familles homoparentales et là, miracle, l’absence d’un parent était considérée comme nulle ou ne posant aucun problème – ce qui est toujours le cas aujourd’hui. C’est ce double discours, cette hypocrisie que mon roman dénonce.
Bien que mon personnage soit un garçon, et que beaucoup de personnages et de situations soient inventés, j’ai mis en lui toutes les sensations, toutes les douleurs, toutes les colères que j’ai éprouvées durant l’adolescence : c’est pourquoi cette fiction possède un fond autobiographique. Le point de départ étant que je n’ai pas connu mon père non plus. C’est pour moi quelque chose de fondamental, qui a décidé de mon écriture.
Il s’agit donc d’un roman cathartique, et en même temps d’une œuvre de combat : je désirais faire connaître et dénoncer la souffrance des enfants qui grandissent sans père.
Salima Salam : Marie, vous vous positionnez violemment contre toute configuration familiale qui efface volontairement un des deux parents, comme c'est le cas des familles monoparentales et homoparentales pratiquant l'assistance à la procréation médicale (APM), définie par la loi bioéthique n°2021-1017 du 2 août 2021. Ce sujet est d'actualité, puisqu'on estime à presque 30 000 le nombre d'enfants naissant chaque année en France dans ce cadre. Quels sont vos pronostics pour l'avenir ? Pensez-vous que vos valeurs puissent un jour être majoritaires ?
Marie Pra : Pour l’heure, je suis minoritaire dans mes positions et j’en ai bien conscience. Mais dans quarante ans, quand les enfants nés d’une « PMA pour toutes » seront majeurs et assez nombreux, pensera-t-on encore la même chose dans notre société ? On a déjà supprimé l’anonymat des donneurs en France, car les enfants nés de PMA dans les couples hétérosexuels mariés ont déjà fait savoir que ce n’était pas simple pour eux de ne pas connaître leur donneur. Tout peut donc évoluer.
Salima Salam : Naissances à la machette traite du droit et du besoin fondamentaux de l'enfant à connaître et grandir avec ses deux parents, s'épanouir dans une relation émotionnelle saine, les prendre comme personnes de référence. L'aspect psychologique est exploré en profondeur dans ce roman où la première personne est un coupable qu'on découvre rapidement victime. Jeune adulte, il nous emporte de sa naissance à son avenir probable, pauvre être couvert de cataplasmes de mots d'amour appliqués sur une personnalité déstructurée par l'absence du pilier paternel et par le viol maternel de son intégrité émotionnelle. L'aspect psychologique est très intéressant. Par quels moyens avez-vous réussi à construire cet être étrange qu'est le protagoniste ? Observation ? Recherches ? Études ?
Marie Pra : Par transposition autobiographique d’abord ! Même si j’ai toujours fait des recherches pour savoir comment les autres enfants vivaient l’absence de père, ce ne sont pas les autres qui m’ont inspirée. Je suis partie de mes sensations et de mes fantasmes, d’une autre façon que dans mon journal, toute aussi profonde mais je dirais, en parallèle.
Salima Salam : L'écriture intercale des descriptions assez triviales du quotidien, où sont pointés du doigt de nombreux problèmes (les pensées de l'enfant tournent autour de l'absence de figure paternelle, la vacuité du concept d'amour, l'égoïsme du désir d'enfant chez l'adulte, l'instrumentalisation de l'enfant de diverses manières, etc.) avec des scènes surréalistes d'une violence inouïe, où seul l'aspect littéraire maîtrisé décide le lecteur à poursuivre. Ces scènes de violence sont la mise en image du questionnement interne du protagoniste et la mise en actes de toutes les violences exercées sur les enfants concernés par la représentation fantasmagorique des acteurs qui y participent. Cette alternance cingle le lecteur dont les émotions traversent des montagnes russes. Le travail d'écriture a été une « torture morale ». Il vous a jetée dans une tentative de suicide, qui, elle, vous a valu un séjour en psychiatrie. Comment s'est déroulé le processus d'écriture ?
Marie Pra : À vrai dire, j’ai tenté de me suicider il me semble en écrivant un autre livre, dont ma mère se plaisait à me dire la publication impossible. C’était un essai, qui n’a rien donné.
Je ne me souviens pas de la rédaction de Naissances à la machette dans les détails. Je sais que sa réécriture a été heureuse car j’ai été encouragée par Elisabeth Samama, une éditrice importante qui travaillait chez Laffont. Elle m’a fait comprendre que beaucoup de passages de la première version étaient caricaturaux et farcesques. J’ai donc tenté de creuser davantage en moi et de rendre de la gravité à mon roman. Il fallait que l’ensemble soit homogène.
« Je pense que la délicatesse de la culture japonaise classique de l’époque de Heian a eu une influence sur mon style. »
Salima Salam : Vous êtes passionnée de culture japonaise et de mangas. Cela se traduit-il dans votre écriture ? Les scènes surréalistes de Naissances à la machette sont-elles la traduction en écriture de vos représentations dessinées ?
Marie Pra : Non, il n’y a aucune influence des mangas sur mon écriture. La culture japonaise m’a influencée pour un autre livre, que je me permets de citer ici, « La Boite à révolutions », mon recueil de contes et nouvelles. Je pense que la délicatesse de la culture japonaise classique de l’époque de Heian a eu une influence sur mon style, qui est à l’opposé de celui de Naissances à la machette.
Salima Salam : Dans votre journal, vous avez une phrase très forte : « Lundi 01 avril 1996 : en oubliant que j'ai ce père, c'est une partie de moi-même qu'on sabre, c'est un homme qu'on insulte, et ça je ne le tolère pas. » Quelle est votre image du rôle du père idéal ?
Marie Pra : C’est difficile de le dire, cela reste pour moi si abstrait. Quand j’étais adolescente, un père dans mon imaginaire c’était comme un demi-dieu qui me prenait dans ses bras.
Je pense qu’un père doit structurer son enfant. Il doit être impliqué dans son éducation, et affectueux. Il doit aussi avoir des savoirs à transmettre. Celui de Marcel Pagnol me parait bien.
Salima Salam : Vous êtes assez originale pour défendre l'homme et en même temps la femme, quand les opinions communes oscillent entre machisme et féminisme. Quelle est votre image du rôle de la mère idéale ?
Marie Pra : Il m’est plus facile de me représenter la mère idéale car je peux imaginer à partir de celle que j’ai eue. Elle doit être aimante, câline, attentionnée, et pourquoi pas drôle ! Elle doit éviter de se montrer anxieuse, agressive et trop envahissante, car les enfants le vivent mal. Et bien sûr, elle doit accepter de partager l’éducation des enfants avec le père.
Salima Salam : Vos trois avant-derniers ouvrages ont paru chez Le Lys Bleu Édition, le dernier chez Éditions Spinelle. Une anecdote sur vos éditeurs ?”
Marie Pra : Je n'ai pas d'anecdote. Avec mes éditeurs, nous ne correspondons que par mail. Ce sont de petites structures et récentes, le Lys Bleu est né en 2017 et les éditions Spinelle ont vu le jour en 2015. Elles sont moins sélectives que les grandes maisons d'édition qui demeurent inaccessibles quoiqu'on écrive, et donnent par conséquent leur chance d'être publiées à plein de talents inconnus. L'envers du décor est que les livres ne sont pas distribuées dans les rayons des librairies et sont rarement médiatisés. Il faut donc se résoudre à être lu par quelques "happy few" qui auront découvert le livre par hasard, en naviguant sur Internet. C'est vraiment dommage car ces maisons publient souvent de bons livres.
Salima Salam : Je vous laisse le dernier mot, pour tout ce à quoi cet entretien n'a pas laissé place.
Marie Pra : Outre la publication de mes livres, je tiens aussi un blog, Marie Pra Ecrivain, qui contient de nombreuses chroniques. Il y a des récits autobiographiques, mais j’essaie aussi d’y faire connaître des artistes inconnus. Je pense qu’il est un peu facile et conservateur de toujours se contenter des célébrités consacrées, et il est bon de sensibiliser la communauté du livre à ceux qui n’ont pas la chance de passer dans les médias, ce qui ne signifie pas qu’ils n’ont pas de talent. Merci Salima pour cette interview qui en ce qui me concerne répare un peu cette injustice.
Salima Salam : Tous mes remerciements pour votre confiance, Marie. J'espère vous retrouver bientôt pour parler de vos parutions récentes. Que votre voyage littéraire vous mène plus avant encore, dans ces contrées où Muse n'est encore jamais passée.
Blog de l'auteure :
Pour commander les ouvrages :
- https://livre.fnac.com/a15830798/Marie-Pra-Journal-d-une-adolescente
- https://livre.fnac.com/a3714881/Marie-Pra-Naissances-a-la-Machette
¹ : toutes les citations proviennent des manuscrits originaux et peuvent diverger avec la version retravaillée et éditée.
Bravo pour vos 7 parutions. Je trouve intéressant ce passage :
« En écrivant mon Journal, je réalise combien il est dur de distinguer l'important et l'accessoire, de s'écarter de la langue orale sans pour autant faire de la broderie, de préserver un espace où je me reconnaisse, même dépouillée de toutes ces modes et de ces façons de s'exprimer dont beaucoup me plaisent malgré tout, et qui finissent d'une façon ou d'une autre par s'intégrer à notre personnalité. Je ne vise donc pas à faire un portrait complet de moi, mais à... saisir quelque chose de durable. »
Ce n'est pas facile d'écrire au jour le jour un jour-nal et en même temps de prendre ce recul que vous recherchez. Vous devez avoir une sacrée capacité d'abstraction. Alors une question : quand vous écrivez, aujourd'hui, et que ce n'est pas une entrée de journal intime, est-ce que les mots prennent immédiatement leur place définitive ou bien retravaillez-vous beaucoup vos textes ?
FantineJeu 2 Mar - 23:35