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Arctic Vault

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15032023
Arctic Vault

Norvège, Spitsbergen, le 10 Décembre 3020






Une équipe scientifique fait stop à l’entrée d’une mine abandonnée, elle est chargée d’explorer Arctic World Archive, un bunker sécurisé contenant des données numérisées d’il y a mille ans : une Timecapsule, une librairie de connaissances du Passé.
Apparemment, elle contiendrait un nombre conséquent de vieux programmes informatiques déclarés sans intérêt, et de nombreuses archives de l’Humanité, dont certaines pourraient éventuellement être intéressantes.
Une ambiance mitigée règne dans le groupe, le Chef de Groupe, un analyste géohistorique ronchon, est en son for intérieur, écoeuré du clin d’œil laissé par ce programme, cynique au possible selon lui, le XXIe siècle est en majeure partie responsable de la dégradation du climat, du transfert évolutif, peut-être souhaitent-ils nous expliquer la manière dont ils ont précisément occasionné la chose ? L’Afrique de l’Est aurait été plus opportune, à l’instar par exemple des ADN synthétiques improbables découverts sur des fossiles humains en 2999. Un Historien des Sciences de l’Information, est quant à lui emballé, la découverte de cette manne providentielle, portée à sa connaissance depuis peu, révèlera probablement beaucoup d’éléments d’une précision inestimable, qui permettront, qui sait, d’éradiquer ce nouveau fléau que sont les virus bio-informatiques aéroportés voire même apporter des ripostes au déclin naturel de l’Homme. Deux autres membres ferment le groupe : une xénobiologiste spécialisée en vie artificielle et Alex, un synthétique reprogrammé.
Le groupe pénètre dans l’antre de la mine, située à près de trois cents mètres en deçà du Permafrost, leurs implants autonomes commencent déjà à balayer la zone d’informations diverses, calculées.
L’ambiance est particulière, froide, humide, la luminosité également. 
—   C’est loin ? demande l’Historien des Sciences de l’Information.
—   Non, c’est tout proche Monsieur, rétorque Alex.
—   Ça craint ! relance la xénobiologiste.
—   Non, c’est bon.
—   Ah oui ?
Si on se fait chopper ?
—   Enfin ! … Alex ?
—   Pas de risque immédiat Monsieur.
—   Voilà ! … 
—   … 
—   Quoi ? On peut faire demi-tour encore… !
—   Ça n’est pas la question… elles vont détecter notre présence, c’est certain ! tu sais où on se trouve ? Faire plus humain, on ne peut pas plus !
—   On a… quatre injecteurs cérébraux, je pense que ça ira même si elles nous repèrent, conclut le Chef de Groupe.
Avançons ! relance-t-il soudainement fortement autoritaire.
La xénobiologiste regarde inquiète l’Historien et l’interroge discrètement du regard. 
L’Historien fait non de la tête pour la rassurer.
Le petit groupe évolue dans un tunnel creusé sous la roche, long de quelques centaines de mètres, les données augmentées lancent une alarme : des empreintes Doppler, des machines ont dû passer par là, dans un passé pas si lointain que cela. 
—   Non, là, ça ne me fait plus rire du tout, mais du tout ! lance la xénobiologiste. 
—   Écoute, je ne veux pas être désagréable, mais c’est quand même toi la xénobiologiste, tu ne vas pas nous sortir « ah non ! » à chaque fois qu’une trainée d’huile de ces satanées machines apparait ! lance l’Historien fortement agacé.
—   Mais tu es dingue… ? Rien à voir, tu sais ce que ces machins peuvent te faire ?
—   Oui, mais j’occulte, on a une mission, on la remplit ! conclut-il autoritaire.
—   Oui soit OK, mais sois quand même plus un peu plus poli s’il te plait, j’ai le droit de m’exprimer !
—   BON, ÇA SUFFIT LES ENFANTILLAGES ! lance haineux et extrémiste, le Chef de Groupe.
La seule à encore réagir à la haine anormale du Chef du Groupe est la xénobiologiste, elle est abasourdie, elle n’ose plus regarder l’Historien, ce qu’elle craignait est entrain de se dérouler, ses deux compères ont probablement été contaminés, si c’est le cas et qu’elle est dans le vrai, ça ne pourrait signifier qu’une chose : présence d’une matérialisation artificielle dans le tunnel.
Ses deux compères semblent qui plus est, au-delà de leur énervement, anxieux, apeurés.
—   … Nous sommes arrivés, lance Alex, d’une voix se voulant apaisante.
Ne vous inquiétez de rien, je m’occupe de l’accès à la Librairie.
—   Tu arrêtes avec tes airs pédants, maintenant ! Ouvre et tais-toi ! lance l’Historien menaçant.
—   Bien Monsieur, Pardon Monsieur.
—   Attendez ! On se calme ! hurle la xénobiologiste.
Avant d’ouvrir Alex, lance un nouveau scan !
—   Entendu Madame.
—   Dépêche-toi s’il te plait.
—   Oui Madame.
—   On se calme !
Le Froid est désormais plus intense aux abords du Bunker, les respirations couplées aux visages de l’Historien et du Chef de Groupe créent une atmosphère surréaliste, leurs visages sont haineux, leurs yeux sont noirs, du Noir du Diable.
—   Présence confirmée d’une matérialisation Madame.
La xénobiologiste tourne la tête immédiatement en direction du tunnel, alors que les deux autres membres de l’équipe la dévisagent, prêts à lui à bondir dessus.
Leurs regards se détournent, ils se regardent et se mettent à s’entre-tuer. 
La scène est rare, plus proche du cannibalisme que du simple combat de zombies, chacun des opposants cherche littéralement à manger l’autre, aussi leurs attaques sont-elles lancées exclusivement avec les dents.
La xénobiologiste, abattue, trouve refuge dans le Bunker, qui vient enfin de s’ouvrir.
Elle s’y précipite alors que les deux compères ont fini leur combat : l’Historien est inanimé, allongé sur le sol, le Chef de Groupe est accroupi, sur lui, les jambes ouvertes, les yeux fixés sur la porte du Bunker, il est en train de finir de manger l’un des yeux de l’Historien.
La xénobiologiste a réussi à fermer la porte du Bunker grâce à l’aide d’Alex, elle s’y trouve adossée les yeux fermés, porte close.
—   Alex.
—   Oui Madame.
—   Position de la matérialisation… (voix faible)
—   Elle est très proche Madame.
Des larmes coulent sur les joues de notre héroïne, alors qu’elle découvre la fameuse Librairie.
—   Message ?
—   Oui Madame.
—   Retransmission.
—   « Nous avons bien reçu votre message, votre librairie, vous êtes un virus, vous êtes stupides, le Futur est un cauchemar, les conséquences de destruction du climat sont très importantes, là est votre faute. Évoluez avec nos virus ».
—   Elle envoie ?
—   Oui Madame.
La xénobiologiste craque et pleure alors à chaudes larmes.

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