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Le taureau de fer

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01042023
Le taureau de fer

Arrive le soir,
Un petit rafraîchissement ?


Le taureau de fer
   
   Peu à peu, la beauté des cieux se tait. Les nuées lentes se plaisent dans des  tenues de soirée, strictement sombres, en savant déchiqueté. En la scène large et barbare, le feu est bas et rare aux torches dispersées. Dans la soie de l’air, les danses préparatoires sont furtives, elles font des nœuds soudains et secrets. Des êtres et des âmes vont ensemble, les frontières de la mort et de la vie abolies. La musique du silence, en l’orchestre du monde polyphonique, prépare les cymbales et les tambours. On entend déjà, dans le lointain des millénaires, des cadences plus brutales. Les dieux ont aimé verser de leur sang, et les poètes, en sorciers fous, l’ont bu, dans la joie tribale, âcre et sacrée. Une lueur encore exhorte les rois au fracas clair de la guerre, et à la gloire de mourir et de ne mourir pas. Les plans de bataille inventent des machines belles, les palais étranges et les reines lointaines. A pas de géant nerveux, le taureau de fer, le Minotaure moderne, arpente maintenant l’horizon, en quête d’étoiles à dévorer. Il est le fils monstrueux qui refuse la lumière, et la pâleur de la chair. Il côtoie le soir longuement, que vienne plus continûment la nuit, dans la dissolution subtile des couleurs, dans l’infini des dégradés, dans l’agonie des cieux, et les colloques profonds, où dire les feux froids d’autres terres, les yeux éteints et inversés d’autres beautés. 

Salima Salam aime ce message

Commentaires

Salima Salam
Atmosphère très étrange, je ne sais pas si apaisante ou oppressante, avec des images immenses, des proportions gigantesques qui me plaisent beaucoup.

Au début, je trouve des maladresses de construction : une répétition de structure et la répétition de l'idée de "dans" :


Les nuées se plaisent dans des tenues de soirée. En la scène, le feu est bas et rare. 
Dans la soie de l’air, les danses préparatoires sont furtives, elles font des nœuds soudains et secrets. 
On entend déjà, dans le lointain des millénaires, des cadences plus brutales 

Je me demande, quand je lis la deuxième version de Neiges provinciales et cette pièce-ci, si vous ne prenez pas un plaisir si particulier à former des images que parfois vous oubliez de les inscrire dans la narration, et qu'elles forment des îlots au milieu du texte. Par exemple, dans les Lettres d'un soldat russe, à aucun moment je n'ai ressenti ça.
Garcia Alexis
Bonsoir,
Les répétitions de structures sont des parallélismes. Les "dans" valent pour leur sonorité de tambour, image reprise plus loin. Tout est calculé. Entre le premier jet, et le résultat final au moins une cinquantaine de versions sont nées et mortes. La genèse émotionnelle de ce texte est un monstrueux pylône électrique à l'horizon du soir.
Bonsoir,


Dernière édition par Garcia Alexis le Dim 2 Avr - 19:59, édité 1 fois
Salima Salam
Les parallélismes sont en effet des répétitions de structures, mais à la lecture je n'ai pas ressenti l'effet parallélisme. C'est subjectif, sans doute. Mais je n'ai pas pu m'empêcher de faire remarquer ça, parce que je ne suis peut-être pas la seule à le ressentir. Enfin, je n'insiterai pas.


Dernière édition par Salima Salam le Lun 3 Avr - 23:34, édité 1 fois
Garcia Alexis
Pehache a écrit:
« un monstrueux pilonne » ? je n'ai pas pigé ce commentaire...

"le feu est bas et rare aux torches dispersées", superbe alexandrin !


Tout d'abord, vous mettez en avant les innombrables réécritures, je ne peux qu'y souscrire, je fais de même. L'artisanat l'exige. (Ceci posé, dans votre cas, comme dans le mien, cela n'entre pas en ligne de compte pour le récepteur ni n'est gage, a priori, de réussite).

Ce qui suit n'est que mon avis, celui d'un commensal, rien de plus, à propos de ce qui, pour moi, gêne aux entournures.


La première phrase me paraît dispensable.

J'aime le « savant déchiqueté », bien moins la préciosité du deuxième« en », ouvrant la phrase suivante.

Ensuite : sont/ font, deux verbes un peu passe-partout ; certes, il y a un son, mais…

La musique du silence me semble un peu convenu -et on retombe sur un « en ».


Au plaisir de vous lire.






Certain pylône d'électricité et de fer peuvent évoquer un taureau stylisé. L'imagination du soir fait le reste.
Le taureau de fer 84354big


Dernière édition par Garcia Alexis le Dim 2 Avr - 18:13, édité 1 fois
Garcia Alexis
Pehache a écrit:
Un jeu de mot ? pylône/ pilonne ?



Non, la fatigue du soir... et la précipitation. On m'appelait avec insistance pour le repas.
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