De tout ce qui est écrit ou dit, il m’arrive de me dire, un peu amusé, que ça a subi et passé avec succès l’épreuve du filtre. Lorsquej’écris ou parle, je passe au tamis tout ce qui me vient à l’esprit, et ce qui se retrouve sur le papier ou sur l’écran ou sur les ondes sonores, c’est ce que que le tamis a laissé passer. Ainsi chacun et chacune possède sa grille de tabous à laquelle viennent se cogner toutes ses idées et ce qui se retrouve exprimé, c’est ce qui, consciemment ou pas, a réussi l’épreuve : ce qui est dit, c’est toujours ce qui a pu être dit, c’est ce qui « est passé ». Mais pour dix idées exprimées, combien d’idées réprimées ? Pour cent mots dits, combien de tus ? Le lecteur ou l’interlocuteur ne le saura jamais, à qui l’on cache, par définition, l’immontrable.
Parfois, ça a du bon. Souvent même, il me semble. On ne peut pas utiliser l'interlocuteur comme vomitoire de tout ce qui nous passe par la tête, je crois que ça fait partie du savoir-vivre. S'adapter à l'autre, considérer ce qui l'intéresse. Bien sûr, il y a le revers de la médaille. Et sans doute le pourcentage est variable, untel s'autocensure en permanence, un autre s'expose sans vergogne.
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Ah, mais je suis parfaitement d’accord avec vous, Salima ! Heureusement que « ça » filtre ! Je ne faisais pas de l’ironie, c’était plutôt un constat qui me vient parfois et qui se résume toujours par « ce qui est dit, c’est ce qui a pu être dit ». Je ne sais pas pourquoi, il y a quelque chose qui, presque, me fascine, là-dedans.
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Salima SalamVen 3 Nov - 18:54