Le Bastringue Littéraire
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Le Bastringue LittéraireConnexion

L'Adresse où parler Littérature et para-litté-raturer prose et poésie.

Le Deal du moment : -40%
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + ...
Voir le deal
29.99 €

L'infâme fatale

power_settings_newSe connecter pour répondre

25032024
L'infâme fatale

J'l'entends d'ici qui s'fend la poire,
À l'Hôtel du Grand Roupillon,
Au terminus des corbillards,
J'l'entends d'ici qui s'fend la poire
Et s'pay' la mienn' de sous l'gazon.

J'l'entends qui dit "Vas-y coco!
T'as l'air dans un' forme olympique.
Fais les bosser, tes biscottos,
Mouill' le maillot, vas-y coco,
Avant qu'j'enray' la mécanique...

J'suis l'infâm' fatal', la moch' ténébreuse,
L'éternell' faiseus' d'éternels regrets,
La faucheus', la grand' moissonneus'-buteuse,
Madam' la maîtress' des os et follets ;

J'suis l'infâm' fatal', la vieill' dézingueuse,
Et qu'tu sois l'beau gosse ou la gueul' de raie,
Dans un chouett' costard ou des fringu's miteuses,
Du moment qu'tu viens, j'm'en balanc', tu l'sais."

J'l'entends qui dit "Marr'-toi bonhomme,
De bon coeur et de tout's tes dents!
Avant qu' j'te gomm', que j'te dégomme."
J'l'entends qui dit "Marr'-toi bonhomme,
Le rire est l'propr' de l'homm' vivant.

Moi, quand j'fais l'coup du Pèr' François,
Ça mèn' tout droit chez l'Pèr' Lachaise.
J'y peux rien, c'est toujours comm' ça,
Moi, quand j'fais l'coup du Pèr' François,
On sonn' le glas, on creus' la glaise...

J'suis l'infâm' fatal', la moch' ténébreuse,
L'éternell' faiseus' d'éternels regrets,
La faucheus', la grand' moissonneus'-buteuse,
Madam' la maîtress' des os et follets ;

J'suis l'infâm' fatal', la dernièr' logeuse,
Et qu'tu laiss's que dalle ou deux trois mouflets,
Un' veuve éplorée ou un' veuv' joyeuse,
Du moment qu'tu viens, j'm'en tamponn', tu l'sais...

Fais-toi un' bell' place au soleil,
Un coin peinard bien comme il faut.
Beurr' tes épinards, mon Popeye,
Fais-toi un' bell' place au soleil,
Pour mieux caîller dans mon frigo !

Et puis, va pas croire aux fantômes
Qui r'vienn'nt mener la vie d'château.
Y'a qu'du pourri, dans mon royaume.
Coco, va pas croire aux fantômes,
C'est comm' les ang's, c'est bien trop beau.

J'suis l'infâm' fatal', la moch' ténébreuse,
L'éternell' faiseus' d'éternels regrets,
La faucheus', la grand' moissonneus'-buteuse
Madam' la maîtress' des os et follets ;

Et qu'tes funéraill's soient des plus pompeuses
Ou bien qu'on t'balanc' dans un trou vit' fait,
Avec juste un clebs en guis' de pleureuse,
Du moment qu'tu viens, j'm'en bats les oss'lets !"

Viktor Geté aime ce message

Commentaires

Salima Salam
Sur le fond, je ne vois pas les choses comme ça. Mais si je mets mes idées de côté...

J'aurais mis une majuscule à L'infâme Fatale. Mais ça risquerait de vous mener à majusculer presque tout le texte ( Ténébreuse, éternelle Faiseuse, etc). Alors sans doute c'est mieux en minuscule. 

Jolie trouvaille :
Beurr' tes épinards, mon Popeye.

Très classe la répétition dans les strophes de 5 vers. 

"Du moment qu'tu viens," à mon avis, l'expression n'est pas exacte, elle laisse entendre qu'on aurait le choix. Il vaudrait mieux quelque chose du genre "Quand ton heure vient".

Jihelka aime ce message



Dernière édition par Salima Salam le Jeu 4 Avr - 17:16, édité 1 fois
Jihelka
"Du moment que", ici, est synonyme de " Puisque ". Autrement dit :
"Que tu sois comme ci ou comme ça, qu'on t'enterre comme ci ou comme ça, j'm'en balance, puisque j't'ai réglé ton compte." 💀Ha ha ha...

Sur le fond... y'aurait un après ? Avec un Fay pour faire de la zizique loin de la foule, du brouhaha et de la pollution ? Alléluia !

Salima Salam aime ce message

Salima Salam
Sur le fond, je veux dire la façon de personnifier et tourner la mort en dérision. Personne je suppose ne croit véritablement à cette image. Pourtant c'est un procédé récurrent. Il me semble qu'il a pour conséquence d'empêcher la réflexion sur la véritable nature de la mort. Je veux dire par là : la personnification, même si elle n'est pas crédible, met les pensées sur des rails, avec des oeillères, et on ne voit plus que cette figure monstrueuse qu'on voudrait pouvoir arnaquer, comme dans le conte que Monsieur le Dé nous a présenté récemment. 
Du coup, c'est affreusement désespérant. L'idée qu'on va droit dans le mur, sans savoir quand et où, mais avec la certitude que ce sera affreux. 

Bin oui, je sais bien qu'on y va sans savoir où et quand, mais on peut quand même voir ça différemment. Par exemple, on peut se dire qu'on a un temps imparti, ok ? puis qu'un jour on laisse la place à d'autres, comme d'autres, avant, nous ont laissé la place. Le résultat est le même, on est mort, mais ! on se situe au niveau des générations et plus de l'individu. On voit une nécessité à notre mort, autre que celle de faire jouir la faucheuse. On envisage qu'on a eu une ressource "temps" à gérer et qu'on en a peut-être tiré bon parti.

Voilà ce que je voulais dire. Quant à la vie après, hé hé, c'est un autre sujet.

Jihelka aime ce message

Salima Salam
Ps : d'ailleurs, vous écrivez ce que vous voulez, personnification ou autre, j'avais juste fait la remarque en passant.
power_settings_newSe connecter pour répondre
privacy_tip Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum