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La colonne

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09042024
La colonne

Elle connait le quartier, Mek. Cet angle de rue et sa grosse colonne qui soutient l’architecture surmontant le trottoir, elle les connait bien. Pourtant, à cet instant, du neuf se produit. La colonne de pierre prend des airs d’inconnue et Mek a, d’un coup, d’un seul, envie de la prendre dans ses bras, d’y coller son corps de solitaire. Oh, le pourtour de la colonne ne se laissera pas faire : il excède de loin la capacité de Mek à l’embrasser toute. Mek le sait bien mais elle va essayer malgré tout.
 
Alors, comme d’autres enserrent un gros arbre pour se remplir de l’énergie de la nature, Mek embrasse la colonne,  cet ouvrage fait de pierres taillées, taillées de longue date à en juger par les traces d’usure qu’elles exhibent. Comment n’a-t-elle pas vu cela plus tôt ? Elle s’enivre de tout le savoir des mains qui ont sculpté les pierres de la colonne, oublieuse du regard intrigué des passants.
 
Mek reste ainsi, collée à la colonne durant de longues minutes et c’est un enchantement qui efface les misères de sa vie. Mek qui enlace la colonne trop large pour ses bras, c’est une femme qui prie un Dieu trop grand pour exister : sa prière n’en est que plus folle, comme une extase au beau milieu de la douleur. Mek dit merci.

Jihelka et Viktor Geté aiment ce message

Commentaires

Ninn' A
D'habitude on dit "merci, mec !" non ? :-) 

j'aime bien les deux premiers paragraphes, surtout le second, tu me parles de cailloux et de pierres taillées et je suis contente.
le troisième est un peu trop "philosophique" pour moi.

Thierry Lazert aime ce message

Jihelka
Moi j'aime bien l'image du Dieu trop grand pour exister...
Nénesse : "C'est quoi, une colonne de temple, pour un athée ? Du vent. Une colonne vent d'homme."

Thierry Lazert aime ce message

Thierry Lazert
@Ninn' A
Merci, mec !, tu m’as bien fait rire !

 @Jihelka
Toujours le bon mot ! :))

Jihelka aime ce message

Jihelka
Mon contact avec le bastringue est momentanément coupé, ces dernier jours. Étrange...


Dernière édition par Jihelka le Mar 9 Avr - 20:43, édité 1 fois
Ninn' A
Après le double effet Kiss cool, c'est le double effet de l'éclipse solaire, JL ! ;-)

Jihelka aime ce message

Salima Salam
J'aime bien Mek, comme nom. Les deux premiers paragraphes me plaisent bien. Le troisième ne tient à mon avis pas debout. Surtout, naturellement, le "Dieu trop grand pour exister". Si vous avez déjà la colonne de pierre, appelez la idole. Non ? Non mais sérieux... Enfin... Ou "un humain trop limité pour saisir". 

Et pourquoi pas "trop vivant pour n'être pas mort ", ou "si blanc qu'il en devient noir invisible", "destructivement intact", "oxymore synonyme" ? Hmmm ?

Thierry Lazert aime ce message

Thierry Lazert
@Salima Salam 

Je vois dans l'oxymore une occasion de s'interroger sur le sens d'exister. Et si, par exemple, le moindre verbe était trop petit pour "contenir" Dieu, d'avoir Dieu pour sujet ?
Salima Salam
Vous me rendrez folle, je le jure !

Vous devez commencer par définir les termes. Ensuite, vous construisez une réflexion logique. 

Donc ça donne en gros :
 
Le langage : c'est des sons ou signes convenus désignant quelque chose de précis. 
 
Un mot : est un symbole ou signifiant pour désigner un signifier, à noter que la forme du signifiant est absolument sans rapport avec son signifié, sauf dans le cas de l'harmonie imitative dans une moindre mesure. Si vous connaissez le Seigneur des anneaux, comparez avec le langage des Ents, très intéressant. 

Le rapport signifié / signifiant est établi par les facultés cognitives de l'homme. Ça lui permet de comprendre que les lettres b, e, l, u forment "bleu", qui est une couleur, même si le mot bleu est ici écrit en noir. Donc le mot "ne contient pas" son signifié. Il le désigne.

Mais vous le savez très bien tout ça.

Donc Dieu, je tente une définition qui serait acceptée de façon assez large: un Être distinct de tous les autres êtres, qui se définit entre autres par :
  • la faculté de créer, quand les autres êtres sont des créatures,
  • la connaissance infuse, quand les autres êtres doivent l'acquérir 
  • l'omnipotence, quand les autres êtres sont limités dans leurs actions 
  • la vie éternelle, quand les autres êtres connaissent naissance et mort.


Voilà. Raisonnez donc à partir de ça, ou montrez-moi où je me trompe.

Thierry Lazert aime ce message

Jihelka
Moi, ma définition est dans ce court poème :

Dieu,
Cette allégorie de lumière
Peinte jadis par nos aïeux
Sur le mur du Mystère...
La peinture peut s'écailler,
L'allégorie peut s'effacer,
Mais le Mystère,
C'est de la pierre
D'éternité.

Thierry Lazert aime ce message

Thierry Lazert
@Salima Salam

Vous avez raison dans le cadre de votre cartésianisme. Ou, pour le dire autrement, vous êtes trop cartésienne pour moi. Vous aurez toujours raison de me reprocher mon à-peu-près, je le sais, mais je ne tiens pas à avoir raison. Avoir raison, ce serait pour moi avoir raison jusqu’au bout, dans une lucidité sans faille. Vous croyez peut-être que je m’éloigne du sujet, mais je me sens en plein dedans.

@Jihelka

Beau poème ! La pierre, la pierre… je regrette tant de m’en être éloigné.

Jihelka aime ce message

Jihelka
La vérité serait-elle au fond du puits cartésien ?

Thierry Lazert aime ce message

Jihelka
Et le clebs à Descartes, c'était un basset cartésien ?

Thierry Lazert aime ce message

Salima Salam
Hmm...

Thierry Lazert aime ce message

Thierry Lazert
Hmm, hmm…

Salima Salam aime ce message

Salima Salam
Rire !

Thierry Lazert aime ce message

avatar
La colonne était vicieuse, et il s'en fallut de peu que Viktor ne s'y visse pour de bon, et qu'il passe le reste de sa vie là, à caresser sa vis de supplicié. Il s'en fallut de peu mais cela n'arriva pas. Il avait tout simplement oublié de charger sa visseuse électrique. Une fois encore.

Thierry Lazert et Jihelka aiment ce message

Jihelka
Jean-Paul Kauffmann raconte dans son livre "La maison du retour", que lorsque François Mauriac
quittait sa propriété bordelaise, il enlaçait son arbre préféré.

Viktor Geté aime ce message

Jihelka
@"Viktor Geté

Mais une vis, c'est pas assez,
Ça fait hurler le supplicié.
Cinq vis de plus, et no problem :
Il rend l'âme. Six vis, pacem.

Viktor Geté aime ce message

avatar
Si l'on veut bien les enfoncer, il vous faut une comparse qui vissera tandis que vous presserez le tout:
elle visse, presses les ! (à l'hôtel des cœurs brisés)

Thierry Lazert et Jihelka aiment ce message

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