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Comme un Verlaine

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10042023
Comme un Verlaine

Il s'en va, dans ses brumes, 
Ivre comme un Verlaine
Rescapé du Procope.

Il divague et dérive,
Naufragé solitaire
Au large du bonheur.

Il parle à quel fantôme ?
Il pleure quel soleil ?
Quel paradis perdu ?

Là-bas dans la soupente,
Pas de bras amoureux,
Pas de rires d'enfant.

Il s'en va, dans sa nuit,
Et s'invente peut-être
Une île merveilleuse.

Il tangue sur l'asphalte,
S'accroche à sa bouteille,
Sa bouée de naufrage.

Entre blues et grisaille,
Cueillera-t-il encore 
Trois couplets qui scintillent ?

Joyau de l'infortune,
Précieuse rose éclose
Aux ruines d'une vie...

Commentaires

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Bonjour,


Je lis des vers sombres et mélancoliques pour décrire l’état d’esprit d'un homme « Ivre comme un Verlaine » faisant allusion au célèbre poète connu pour sa vie tumultueuse et son penchant pour l’alcool. 
« Rescapé du Procope », si je ne me trompe, fait référence à un célèbre café parisien fréquenté par des écrivains et des artistes au cours du XVIIIe siècle. « Naufragé solitaire »  renvoie l'image d'une perdition en mer qui renforce la solitude et la détresse du personnage.
Celui-ci cherche refuge dans ses rêves éveillés mais la réalité lui rappelle qu'il doit encore affronter la « blues et la grisaille » de la vie quotidienne.
Le poème est composé en vers libérés sur une rythmique régulière à six temps, des finales aux assonnances sporadiques donnent une impression d’errance et d’improvisation comme semble être l'état d'esprit du personnage victime de l’infortune et sans doute pris au piège de l’alcoolisme. 
Le dernier tercet offre une lueur d’espoir, suggérant que même dans les moments les plus sombres, il y a de la beauté à trouver… peut-être dans l'écriture de "trois couplets qui scintillent".

Dans l’ensemble, un joli poème agréable à l'oeil, à l'oreille, à l'esprit, qui a fait tilt dès ma première lecture.
Quant à la technique, je suis surtout de culture classique, je ne saurais pas émettre un avis plus éclairé que ce que j'ai formulé précédemment, mais la forme me sied telle qu'elle est présentée.
Huit tercets qui scintillent.

Merci Jihelka
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C'est inspiré d'une préface d'Antoine Blondin aux poèmes de Verlaine, où il dit en conclusion
que "l'un des exemples de Verlaine est de nous inciter à respecter certaines épaves, à leur donner
le bras pour les aider à traverser la rue. Ces emmurés dans leur colère et leur jubilation béate sont
peut-être encore pleins de chansons qui n'ont pas fui."
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Merci pour cette précision. 
Vous avez l'inspiration créatrice, bravo !
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Blondin, c'est vrai qu'il pouvait la ramener, car comme épave... il en connaissait un rayon !
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Blondin l'auteur de cette définition :

Apéro : les verres de contact
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