Le Bastringue Littéraire
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23062023
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Dernière édition par Jihelka le Ven 22 Nov - 17:05, édité 6 fois

Salima Salam et Anne-Marie Menras aiment ce message

Commentaires

Salima Salam
Jolie pièce ! À tout point de vue ! Je repasse. Bonne journée !

Jihelka aime ce message

Salima Salam
Message de l'Administration




Avis à la ronde




S'il ne se trouve pas sur le Bastringue trois personnes pour commenter cette pièce pendant la fin de semaine, je considère que ce site a échoué, le Bastringue sera fermé pendant une semaine, à reconduire éventuellement, le temps de décider de l'avenir des lieux. 

MARAIS Lydie aime ce message

DédéModé
Je ne crois pas qu'on trouve beaucoup de représentants du genre Aesculus au bord des canaux, mais bon, outre qu'il nous vient du Mont Parnasse, nous sommes dans l'imaginaire du conte, comme l'a déjà fait remarquer Marquise (ceci en écot au sauvetage d'urgence du Bastringue, et invitation des convives au commentaire ; le mien sera développé plus tard).

P-S : C'est du picard, « maronner », Marquise !
Jihelka
Si, chez nous, on a une allée sous les marronniers près de la Seine...
Et quelques saules tout au bord. Et pas de canaux. Des canots, oui.
Certains sont moins soucieux de réalisme  : pas vrai, Arthur ? Avec 
ton dormeur du val qui a la tête dans le cresson - bleu !- et les panards 
dans les glaïeuls...😊

Et les marronniers qui montent la garde devant la maison de l'ex-
commissaire B. savent peut-être comment pris fin la cavale de
Jacques M., ennemi public numéro un ?


Dernière édition par Jihelka le Dim 25 Juin - 10:06, édité 1 fois
Ninn' A
et le marinier, installé à l'ombre du marronnier lui joue quelques airs à l'harmo :-) Anna a raison, tu peux peut-être "corriger" le V3 ?
Jihelka
Hello Nina !

Le vers 3, ben c'est un octo de canzoniere, on prononce moderne :

Parmi ses frèr' au bord de l'eau


Parmi ses frères, près de l'eau    serait classique, 

mais ça ferait doublon avec le vers :

Vint loger près du marronnier...

Il faudrait alors changer ce vers, mettre par exemple :

Vint s'asseoir sous le marronnier...
Ninn' A
c'est vrai, oui, toi tu comptes à l'oreille musicale :-) 
pourquoi pas un : parmi les siens au bord de l'eau ?
Jihelka
Oui, en évitant alors la liaison :

Parmi les sien-z-au bord de l'eau.

C'est aussi un problème les liaisons...

Enfin, ça dépend :

N'en prit pas ombrage, 

La liaison se fait pour ainsi dire naturellement...


Dernière édition par Jihelka le Dim 25 Juin - 10:52, édité 2 fois
Ninn' A
argh, oui
Ninn' A
sinon il y aurait l'option du "clan" mais ça fait peut-être pas très joli "parmi son clan"...
Jihelka
Parmi son clan au bord de l'eau

non, c'est moche.

Parmi les siens au bord de l'eau

je préfère.

Mais musicalement,

Parmi ses frèr' au bord de l'eau

ça sonne mieux.
Ninn' A
alors touche à rien, bon app' !
Jihelka
🍴🍲
DédéModé
Et pourquoi faut-il qu'il soit parmi d'autres ? Ne vaudrait-il pas mieux, dans le contexte, qu'il soit seul, au bord de l'eau... même si on a jamais vu ça puisque c'est aussi réaliste qu'un oranger sur le sol irlandais, ou un glaïeul en sous-bois, c'est vrai, c'est vrai... En tout cas vous devez supprimer cette syllabe, CanZoniere : on est pas dans la chanson !

Et puis « vint loger », ça va pas non plus, et ces « il » qui s'empilent, non plus guère, du tout, du tout !
Vous devez remédier à tout cela, CanZoniere, et plus vite que ça : je dois livrer un commentaire avant minuit ! La Dame du Manoir de Beaulangage l'a dit : question de survie !

Mesrine et Broussart... L'un a pas flingué l'autre devant sa porte, si ?
Jihelka
Je remédie à que dalle.
Mes "ils" sont bien là où ils sont.
Marquise a une bonne idée pour le vers 3. Je prends.

Un marronnier tout seul sur l'avenue du bord de Seine ? Nein !
Ils sont en rangs, comme de bons soldats... 
Les saules, oui, y'en quelques-uns ici et là... des francs-tireurs.


"S'installa près du marronnier" était la version première.
"Vint s'asseoir près du marronnier" est possible, non?

Mesrine fut abattu dans sa caisse, 
les justiciers étaient planqués dans un camion bâché...
Jihelka
Puisqu'on n'est pas dans la chanson, paraît-il,
je change le vers 3, pour la version plus littéraire de Marquise.


 
.
Jihelka
Relisez, cher Maistre, le poème de Victo Hugo :

"On vit, on parle, on a le ciel et les nuages
Sur la tête..."

Vingt vers. Dix commençant par "on".
Jihelka
Et ça, toujours de Totor :

Et ton souffle nous tient, nous arrache et nous ronge !
Et nous étions la vie, et nous sommes le songe !
          Et voilà que tout fuit !
Et nous ne savons plus qui nous pousse et nous mène,
Et nous questionnons en vain notre âme pleine
          De tonnerre et de nuit ! 


Alors, hein, mes "ils"....
Jihelka
Nos pauvres marronniers !
Dédé voudrait que je les efface de ma chansonnette,
déjà qu'ils sont pas très flambards... Cruel, va !
DédéModé
Mais non, je vous suggère de n'en laisser qu'un, sur la berge.
Chez Hugo c'est une figure d'insistance, ici je crois que vous feriez mieux de vous passer de ceux des seconds vers, surtout que le premier introduit un « eût » pas vraiment dans le ton.
« s'installa », oui, ou « s'établit sous »...
Jihelka
Il y avait un marronnier,
Un marronnier qui maronnait
Parmi ses pairs, au bord de l'eau.

ll était las de végéter,
Aurait tant aimé voyager,
Quitter la rive et naviguer,
Bienheureux comme un marinier...

Il y avait un marinier,
Un marinier qui marinait
Dans son ennui, sur son bateau.

Il était las de naviguer,
Ne songeait plus qu'à débarquer,
Sur la rive s'enraciner,
Tranquille comme un marronnier...

Un jour enfin, le marinier
S'installa sous le marronnier.
Celui-ci n'en prit pas ombrage :

Écoutant l'homme raconter
Ses souvenirs de batelier,
L'arbre se croyait en voyage...


Dernière édition par Jihelka le Dim 25 Juin - 18:38, édité 3 fois
DédéModé
C'est mieux mais pourquoi pas « sous » ?
Je comprends pas non plus pourquoi vous voulez pas faire de l'arbre un sujet isolé, comme on dit dans le jargon ; ça serait pas plus à propos, la rencontre de deux solitudes ?
Jihelka
Non. La solitude n'est pas le propos.

COMMISSAIRE ! DÉDÉ IL M'EMBÊTE !
VOUS AVEZ DES POTES AUX STUPS ?
ILS POURRAIENT PAS FAIRE UNE DESCENTE AU BASTRINGUE ?
JE SUIS SÛR QU'IL Y A DU TRAFIC...
Jihelka
Dommage que Thierry Lazert ait pris la porte.
Question chansons, il a l'air d'en connaître un rayon, Lazert.
Je suis sûr qu'il préférerait la version originale.

Tous ces tripatouillages....
Mais qui suis-je, d'abord, pour toucher à un chef-d'oeuvre ?
DédéModé
Mais c'est pas une chanson !
« En solitaire, au bord de l'eau. » : un homme, un arbre !
Jihelka
Un homme 
et un arbre 🎶...

Ça y'est, c'est Dédé Lelouch, maintenant !
DédéModé
C'est vous qui êtes louche ! Allez ! bouonanotte, CanZoniere !
Alea jacta est ! Un coup Dédé jamais n'abolira le hasard ! Le sort en est jecté ! Il faut rendre à Caesar ce qui est à Caesar ! ET la Dame du Manoir de Beaulangage seule décide ! Que chacun remette son destin entre ses mains ! et les vaches, veaux, couvées, moutons, bourrins boulonnais, seront bien gardés !
DédéModé
Construction en miroir pour deux portraits qui s'opposent et voudraient chacun la place de l'autre
(un tercet et un quatrain pour chacun suivent le même schéma de rimes pour parfaire l'effet).
Insatisfaction quant à leur sort respectif pour l'arbre personnalisé, soit la plante vivante mais statique et l'homme en perpétuel mouvement.
Les deux se rencontrent pour les deux tercets finaux et la découverte de l'équilibre que l'un apporte à l'autre et réciproquement, dans une harmonie du vivant (la rime féminine survenant comme une bouffée d'air semble donner sa respiration à l'ensemble).
Une lecture attentive de ce texte se voulant fable discrète lui donne, par la découverte de sa dimension écologique, la portée du conte philosophique.  
Remarquable de qualité à tous points de vue et de simplicité (seulement apparente puisqu'à l'évidence savamment élaborée), comme c'est généralement le cas chez l'Auteur, dont le talent se prête particulièrement au genre, ce texte relève bien sûr du grand art, et non de la chansonnette, ne vous en déplaise, CanZoniere, d'où la nécessité de le parfaire... Vous savez ce qu'il vous reste à faire... J'ai dit.

Salima Salam aime ce message



Dernière édition par DédéModé le Lun 26 Juin - 5:55, édité 3 fois
Salima Salam
Merci à tous les participants. À demain.
Jihelka
Ouais, ben je vous laisse la version 2, moi je continue de préférer MA version,
THE version, nature, sans chichis ni redingote. Du Canzoniere, quoi. T-shirt et jeans.
Salima Salam
@Thierry Lazert
Cher Thierry, puisque vous sortez, à nouveau, des sphères physiques, pour fréquenter le virtuel, en votre absence il y avait cette oeuvre au programme, si vous daignez...

Thierry Lazert aime ce message

Jihelka
Mon père, ce poivrot emmanché d'un long cou...

Nénesse "Embryons"


Dernière édition par Jihelka le Mer 12 Juil - 14:41, édité 2 fois
Jihelka
🔨

Le marteau sans maître avait les boulez...

Nénesse "Embryons"


Dernière édition par Jihelka le Mer 12 Juil - 14:33, édité 2 fois
Thierry Lazert
Je trouve cette pièce belle, toute en simplicité – apparente, comme le souligne Dédé – portant jusqu’ici ou jusque là, selon le lecteur, son humeur. Il n’y a qu’un point qui me chagrine, musicalement, c’est le dernier vers qui coupe « croyait » en deux, ça m’arrache un peu l’oreille mais je n’ai pas d’autre proposition, alors…

Salima Salam et Jihelka aiment ce message

DédéModé
Pfff... MAIS !... c'est fou, non ?
Jihelka
Duchesse de Monbeaumiroir, si vous passez chez Busnel, prévenez !
Que je sois pas comme une bille, à rater encore un grand moment
de télévision. J'ai déjà loupé l'enterrement de Lady Di, je voudrais pas
louper l'avènement de Lady Lydie.

Salima Salam aime ce message



Dernière édition par Jihelka le Mer 12 Juil - 14:37, édité 1 fois
Jihelka
Oui, le dernier vers, la césure à 4/4, j'aurais préféré, mais moi non plus,
j'ai pas trouvé mieux. On trouve ça aussi chez les cadors. 
Dans "Le vin de l'assassin", par exemple, le vers 3 :

Ma femme est morte, je suis libre 
Je puis donc boire tout mon soûl
Lorsque je rentrais sans un sou...

Thierry Lazert aime ce message

Thierry Lazert
Ben oui. La cadoritude rend-t-elle le truc plus coulant ? Pour moi, non. Mais ça n’est que mon oreille, hein .
Jihelka
Hé oui, la cadoritude a ses limites.
Et quand on met les cadors en musique, ça pointe les imperfections :

Comme ce vers d'Aragon :

Pour une fois qu'il a-vait un jeu du tonnerre

Le compositeur peut pas toujours faire des miracles...
DédéModé
Vous devriez savoir, CanZoniere, que Charlie Baud ne laisse rien au hasard, et s'il ne donne pas de césure à l'octosyllabe – jamais ! – c'est que ce mètre n'en a pas : seulement des coupes, dont la position varie avec l'énoncé.

L'écrire en lui en donnant une, c'est s'imposer une contrainte plus qu'inutile : néfaste !
Et le lire comme s'il devait en avoir une, c'est une erreur nuisible à sa juste appréciation.
Jihelka
Soit.
C'est mon côté carré. Un toc littéraire, en quelque sorte.
Et bien sûr, il faut lire en respectant la prosodie.
Ce qu'on ne fait pas toujours, loin s'en faut, quand on chante.
On privilégie la mélodie et le rythme, au détriment de la prosodie.

DédéModé aime ce message

Jihelka
- Nénesse, j'pense à un truc...
- Ouais ?
- Comme qui dirait une llumination subite...
- Ah ?...
- Mon marronnier et mon marinier...
- Et ben ?
- J'réalise tout d'un coup : c'est un texte à double lecture !
Le genre de truc que des mecs comme Lacan, Deleuze ou
Foucault, des intellectuels, quoi, ils voient tout d'suite...
- Foucault, un intellectuel ? Tu charries ?
- Je parle de Michel Foucault, pas de Jean-Pierre Foucault !
- Ah, okay...
- Ces mecs-là, tu leur aurais demandé de commenter le Petit 
Chaperon Rouge, ils t'auraient expliqué des machins complexes,
des théories à tomber sur le cul, avec des mots savants, des
mots comme "freudien", "subconscient", tu vois, les mots des
types qui savent, les mots des types qu'ont fait Sorbonne, pas
Chez Gégène...
- D'accord...
- Nénesse, si j'dis marinier, tu penses à quoi ?
- Ben... à une péniche ?
- Bien ! Et péniche, ça t'fait penser à quoi ?
- J'sais pas, moi... à un fleuve... des écluses...
- Péniche, Nénesse ! Péniche !
- ???
- Pénis ! La péniche, c'est le pénis en vadrouille !
- Ah bon...
- Et l'arbre ? Il te fait penser à quoi, l'arbre ?
- ... Au bûcheron ?... À du bois pour l'hiver ?
- Putain, Nénesse, fais un effort ! 
- J'vois pas...
- L'arbre ! Symbole phallique ! Le braquemart, Nénesse !
- Ah, d'accord... 
- Donc, j'en viens à mon idée de double lecture :
Écoute bien, c'est subtil :
Le marinier, c'est la péniche. Autrement dit, le pénis,
le pénis en liberté. Et le marronnier, c'est le braquemart.
Un braquemart sédentaire qui voudrait voir du pays,
autrement dit des gonzesses de partout, tu piges ?
- J'essaie...
Le marronnier et ses frangins, ils symbolisent tous les
mecs coincés chez eux, avec leurs braquemarts qui
rêvent d'aventures ! 
- Vouais vouais vouais...
- Et le marinier, lui, pourquoi il phantasme sur le marronnier, 
autrement dit, sur ce braquemart, cet énorme braquemart ?
- Il bande plus ?
- Si ! Mais le marinier, c'est un pénis qui s'ennuie ! Il baise sa
grosse, mais il rêve d'un braquemart ! C'est un homo refoulé !
Tu saisis ?
- Vu sous cet angle, évidemment, tout s'explique... ben dis donc !
- Hé oui ! La v'là, la double lecture ! Merde ! J'en reviens pas moi-
même d'avoir pondu un texte de c't'acabit... Faut qu'je creuse
encore, y'aurait une triple lecture que j's'rais pas étonné...
- Ouais. En attendant, si on buvait un coup ?
- T'as raison, buvons. En attentant Gobu.
- Il doit v'nir ?
- Non, c'était un clin d'oeil à Samuel Beckett. Tu connais pas.
- Ben, si il paye son coup, j'veux bien faire connaissance...
- Ha ! ha ! Sacré Nénesse...

Salima Salam et Thierry Lazert aiment ce message



Dernière édition par Jihelka le Mer 12 Juil - 21:48, édité 2 fois
Salima Salam
Oui. 
Encore une fois : tout à fait, c'est ça. Après ça, naturellement, la seule chose à ajouter, c'est la troisième lecture. Mais faudra creuser profond. 
Je laisse mariner, voir si. Mais je garantis rien, hin.
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