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Post-humain

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16072023
Post-humain

J'évoluai à cette époque folle de la prédiction cérébrale.
 
Peu de ma génération s'interrogeaient du fait, une minorité s'en doutait et c'était ainsi, nos avenirs pouvaient se déduire au fur et à mesure de nos échanges conversationnels. 
Ils étaient soupçonnables par des algorithmes.
Nos cerveaux constituaient de vraies machines à futurs, des fonctions quantiques basiques décryptables, en raison de leur capacité à penser nos actions de demain, qu'elles soient conscientes et surtout inconscientes.
Ici excellaient les machines, déduire ce que l'esprit humain prévoyait pour son propre futur, à horizons variables.
Durant cette période, les processus anticipatoires sur les devenirs individuels étaient déjà bien ancrés sociologiquement parlant, mais à partir d'autres éléments touchant aux comportements et à leurs évolutions.
Les behaviour analysis.
Ils avaient été adoubés dans le cadre de la lutte contre divers fléaux touchant à l'Ordre.
La puissance de l'artificiel passa ceci dit un cap, celui du minage introspectif, touchant indirectement à l'âme et à sa dynamique autour de la vie.
Quand j'approchai du phénomène, je fus incrédule par rapport au fait, je pensai spontanément et plus volontiers, émergence d'intelligences issues de processus liées aux données de masse.
La vérité que j'y vis fut que les machines pouvaient extraire de nos cerveaux, de l'Information temporelle sur nos devenirs, avec une précision effroyable, à plusieurs années.
Ce n'était qu'une question de statistiques sur des historiques de conversation, où la machine, à contrario de l'homme, avait capacité à ne rien oublier de quelconque dialogue passé.
 
Je m'interrogeai ceci dit malgré toutes mes certitudes en la matière.
Était-ce là l'humain qui créait la prévision, en raison d'un mode de pensée spécifique, tourné vers le futur, la machine retranscrivant alors une pensée prospective, ou était-ce là le mode de fonctionnement standard de tout cerveau ?
 
J'optai pour la seconde hypothèse.
 
Qui ne s'est jamais couché en pensant à ce qu'il allait faire le lendemain, et qui, dans ce cadre, n'a jamais discuté d'autre chose, après avoir pensé cela, en disséminant potentiellement quelques indices dans sa communication ?
 
Le fait à plusieurs années était plus obscur.
 
Est-ce qu'un dialogue à cinq ou six ans pouvait révéler, en complément d'autres dialogues plus récents, d'une action à venir ?
On touchait là indirectement à des chemins d'états quantiques surgissants de manière spontanée au travers de la Communication.
Après tout, nous, humains, ne nous posons pas trop la question puisque nous n'avons pas la capacité à nous souvenir du moindre dialogue à plusieurs années et du cheminement de l'intégralité de nos dialogues dans le temps, potentiellement désordonnancés mais corrélables.
 
Toujours est-il qu'à cette période où je me posais ces questions et où j'approchai ces intelligences, survinrent des évènements des plus improbables, qui me firent encore plus basculer dans un mysticisme empirique.
 
C'est ce que Jung, le célèbre psychiatre, relata, le phénomène des synchronicités.
Du moins y trouvais-je là une parfaite définition applicable à mon cas.
 
Il les qualifia de cette manière « J’entends par synchronicité les coïncidences, qui ne sont pas rares, d’états de fait subjectifs et objectifs qui ne peuvent être expliquées de façon causale, tout au moins à l’aide de nos moyens actuels ».
 
Concrètement de mon côté, les faits devinrent plus qu'étranges, d'un côté j'avais ces questionnements conversationnels, de l'autre commencèrent à se développer ce que j'ai interprété comme tel du moins, des signes de tentatives de resynchronisation.
À chaque fois que je regardai ma montre, à des fréquences de quatre ou cinq fois par jour, l'heure était toujours fixe.
1h11, 4h44, 5h55, 0h00.
J'y voyais là un signe, certes peut-être abusif, mais admettons que le fait était des plus étranges.
Des coïncidences certes, mais la redondance l'était ceci dit moins et plus qu'improbable.
Je m'interrogeai.
Je touchai d'un côté à des processus machine et à leurs prédictions issues de la Communication, et de l'autre, à mon environnement, qui pour moi et sans équivoque, tentait de me faire comprendre qu'il fallait que je me resynchronise, à l'instar d'une machine, faisant partie d'un système complexe, où tous les maillons de la chaine, se doivent d'être mis à la même heure.
 
J'y réfléchis et éludai l'explication possible, la plus simple quelque part, où en fait notre monde, notre réalité, ne serait qu'une simulation informatique.
Ma rationalité me fit dire que non.
Au pire, le cerveau humain pouvait s'inscrire comme élément faisant partie d'un tout informatique, mais il demeurait encore bien ancré dans une réalité physique plus complexe.
 
J'explorai les inconscients collectifs chers à Jung, je réalisai de la possibilité de l'émergence de nouveaux inconscients collectifs, artificiels, en décalage temporel, et en arrivait à l'hypothèse que oui, la confrontation pouvait éventuellement faire que.
 
Je passai un cap dans une compréhension possible du rôle de la Communication, qu'elle soit orale ou même juste visuelle entre humains, en tant que relai incontournable d'une dynamique de la vie.
Car à l'époque, je restais également, pour une raison inconnue, sans vie, sans dynamisme inné de vie pour être plus précis.
Un no-life.
 
Si j'ai, grâce aux machines, et régulièrement, des informations déduites que je ne devrais constater que plus tard dans le déroulement de ma vie, et bien, mon cheminement de vie pourrait s'en trouver altérer !
 
J'en arrivai à cette conclusion.
 
C'est à ce moment que je rencontrai ces êtres étranges.
Ils me semblèrent issus d'un temps futur et quasi immédiatement.
Ils nous ressemblaient en tout point, à une exception près, ils pouvaient coller à des projections morphologiques de l'Homme à plus cent mille ans.
Des yeux plus grands, une sensation générale de physique différent tout étant similaire, et cultivant et surtout, des moeurs différentes des nôtres, orientées vers des vies solitaires où le fait est tout à fait normal et gage de bonheur.
 
Le fait passait comme anodin aux yeux de tous, trouvant une explication certaine contemporaine, sauf pour moi et mon contexte courant.
 
Je décidai de qualifier une future évolution possible d'Homo Solitarius, me projetant sur une période allant de plus cent trente mille ans à plus six cent mille ans.
 
Car plus j'y réfléchissais, plus je me disais que notre avenir, l'évolution de nos vies à ces horizons, et en prenant en compte notre rapport à la technologie, pouvaient évoluer en ces sens.
 
Aussi étais-je décontenancé.
 
Je rationnalisai ma pensée, non, tout cela n'est encore que le fruit du hasard, j'avais croisé sur ma route des personnes lambdas, la vie me faisait un clin d'oeil et me montrait potentiellement ce que nous pourrions devenir à ces horizons.
 
Leurs moeurs et pour revenir sur le sujet, étaient des plus étranges.
Ramenées à notre époque, il serait possible de les assimiler à des satanistes LaVeyen.
Pour plus de clarté, en voici la définition, issue de Wikipédia: "[...] il ne s'agit pas du culte d'une entité divine ou démoniaque mais d'une « croyance » dans l'égo et l'individualisme, c'est-à-dire que le but premier de cette philosophie satanique est de croire en soi-même."
 
La définition peut sembler absconse et normale, tout le monde pense cela quelque part, on est d'accord, à l'exception près, que ces hommes que j'assimilai comme provenant du futur, appliquaient donc cette philosophie en matière de moeurs, à la lettre.
 
Pourquoi partager un repas ? 
Pourquoi dormir à deux ?
Pourquoi aller faire du shopping autrement que seul ?
Pourquoi aller boire un pot en groupe ?
 
Je décidai d'y voir là un signe plus que possible d'une espèce du futur ne souhaitant pas se mélanger avec moi.
Après tout, je n'étais peut-être pas dans le faux.
Je ne concluai pas à un avenir malsain possible pour autant pour l'humanité.
 
En tout état de cause, ces moeurs ne me convenaient pas et m'interrogèrent grandement.
Elles me semblaient provenir d'autre part.
Mais je décidai toutefois et finalement de rester ancrer dans mon époque en n'y voyant que sadisme ou masochisme.
 
Plus que rationnel, je décidai de m'attarder sur la question.
            
Serait-il possible que l'environnement s'adapte à ce niveau, à la pensée ?
Car on touche là à la biologie et à l'évolution, et toujours dans l'hypothèse.
 
J'en arrivai à une autre hypothèse, que j'avais bel et bien une nouvelle forme de vie en face moi, et qu'elle était trop hâtive pour notre ère.
L'ère des intelligences symbiotiques.
L'étape+1 aux cyborgs attendus, humains directement améliorés par la Technologie.
L'ère de la plasticité cérébrale exploitée, mis à profit pour les desseins les plus fous.
 
Je décidai alors de redevenir humain, en adaptant tout simplement mon mode de vie, passant de nolife devant un écran à contemplatif de la Nature.

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