Définition de la "nouvelle" comme genre littéraire

Moins de 70000 caractères espaces compris, peu de personnages, pas de digressions.
Edit : j'oubiais : une chute.

Dernière édition par Patrick Dubreuil le Ven 13 Mai - 18:01, édité 1 fois

Salima Salam a écrit:

Qu'est-ce que la nouvelle comme genre littéraire, pour vous ? Le "pour vous" est très important, j'ai déjà cherché des définitions et en ai trouvé plusieurs assez divergentes. Donc je ne cherche pas des critères absolus.

La nouvelle : un texte ni trop court ni trop long. La digression, pourquoi pas ! Surtout, ne pas rentrer dans un cadre formel...

La nouvelle est une histoire courte. J'ai dict.

Baudelaire, Notes nouvelles sur Edgar Poe : « Elle a sur le roman à vastes proportions cet immense avantage que sa brièveté ajoute à l’intensité de l’effet. Cette lecture, qui peut être accomplie tout d’une haleine, laisse dans l’esprit un souvenir bien plus puissant qu’une lecture brisée, interrompue souvent par le tracas des affaires et le soin des intérêts mondains. L’unité d’impression, la totalité d’effet est un avantage immense qui peut donner à ce genre de composition une supériorité tout à fait particulière, à ce point qu’une nouvelle trop courte (c’est sans doute un défaut) vaut encore mieux qu’une nouvelle trop longue. L’artiste, s’il est habile, n’accommodera pas ses pensées aux incidents, mais, ayant conçu délibérément, à loisir, un effet à produire, inventera les incidents, combinera les événements les plus propres à amener l’effet voulu. Si la première phrase n’est pas écrite en vue de préparer cette impression finale, l’œuvre est manquée dès le début. Dans la composition tout entière il ne doit pas se glisser un seul mot qui ne soit une intention, qui ne tende, directement ou indirectement, à parfaire le dessein prémédité. »

Dernière édition par Salima Salam le Jeu 23 Juin - 19:33, édité 1 fois

Bernard Clavel : « Nous portons tous en nous un lot de souvenirs, de sujets, de personnages, qui n'ont leur place dans aucun roman. Pour cette partie cependant précieuse de notre bagage sentimental, la nouvelle est un beau refuge. Plus fréquemment que le roman, elle est une œuvre jaillie du plus secret de l'écrivain et écrite sous la poussée d'une envie à laquelle il ne saurait résister. D'où, souvent, sa surprenante richesse. »

Marcel Arland : « C'est le triomphe de la nouvelle que de sembler n'être faite de rien sinon d'un instant, d'un geste, d'une lueur qu'elle isole, dégage et révèle, qu'elle emplit de sens et de pathétique. »

Anne Bragance : « Elle se passionne à saisir le « tournant du destin », la rupture déquilibre qui se produit soudain sous le coup dun ébranlement insolite du quotidien »

Roger Grenier : « Le roman, c'est le Temps. La nouvelle, c'est l'instant. »

Jean-Marie Goreau : « Pour moi, si le roman est un massif débordant de fleurs, la nouvelle est une rose dans un soliflore. Ce genre « boulonné serré », d'une extrême économie de moyens, accentue l'intensité des émotions et des indignations, les rend percutantes. Les silences, les dits courts sont parfois plus parlants que les discours. L
La nouvelle est un sprint ; le roman, une course de fond. Et aux Jeux Olympiques, c'est le cent mètres qui est appelé « l'épreuve reine », pas le dix mille mètres ou le marathon. »

Avec tout ça, je me rends compte que c'est un roman que j'ai commencé à écrire... Merde alors !

Koua ? Un massif débordant de fleurs ? Oui, souvent c'est massif chez vous, et souvent ça déborde, mais je n'avais pas reconnu la Rose ou le Lys, non, c'était bien plutôt le fumier...

Dernière édition par Salima Salam le Sam 25 Juin - 20:03, édité 1 fois

Je vous en prie, Madame, un peu de tenue !

Merci pour votre relecture ici aussi. J'ai remis ça en règle. Ça en avait massivement besoin.

Paul Morand : « Un roman, même médiocre, peut contenir de « bonnes pages » ; une nouvelle, non. Elle est ou elle n'est pas. Comme dans l'art de la fresque, une faute ne s'y rattrape pas. On appartient au roman, mais une nouvelle, brève échappée sur la vie, vous appartient, comme vous appartient l'instant, le présent. La nouvelle est un saut périlleux ; elle ne pardonne pas. C'est plus qu'un tour de main, ce serait plutôt un tour de force. »

Dernière édition par Salima Salam le Jeu 30 Juin - 4:28, édité 1 fois

Bonsoir. C'est fait exprès le " sy " ? :-)

Merci Monsieur Delabas, c'était mon erreur, qui est corrigée maintenant.

Cnrtl : 

Étymologie et Histoire : 1414 (Ms. B.N. fonds fr. 129, fo4 rods Quem. DDL t.18: Cy commence le prologue de Jehan Bocace en son livre nomme Decameron [...] qui contient cent nouvelles). 

Emprunté à l'italien novella « récit imaginaire » (dep. 1348-53, Boccace, Décaméron, oeuvre constituée de cent nouvelles (cento novelle) réparties sur dix journées (dieci giornate), proprement « fait nouveau, information sur un fait nouveau », de même origine que nouvelle1*.