Vois là-bas tout au bout ce grand coquelicot
Aux larmes couleur sang n'attend plus de bécot.
La vierge effarouchée a enfoui ses rêves
De longue robe blanche et joue avec les glaives
Façonnés dans son cœur, closeau empli d'échardes.
Vois là-bas tout au bout à l'angle de la rue
Cette mignonne en rouge assise sous la grue
A laissé en chantier sa vie guère entamée.
Entends là-bas tout au bout les cris sans écho
D'une fleur asséchée en manque de bécots.
Deux vers pour une fleur, trois vers pour la vierge, trois vers pour la mignone, deux vers pour une fleur. Elle a un nom, cette forme ?
Le vocabulaire est contrasté. Il y a ce registre décontracté qui t'est familier (bécot, mignonne) et le registre classiquement poétique (glaive, closeau). Il y a aussi un autre contraste : la mignonne sous la grue dans le chantier (ça nous situe en zone urbaine dans le présent), et la vierge effarouchée (ça nous renvoie à des temps revolus, j'ai l'impression). Alors je dois dire que j'ai des réserves sur cette expression de vierge effarouchée. Tu y tiens absolument ? Tu voudrais pas mettre une expression d'actualité, ça irait très bien dans la pièce.
Je dois dire que j'aime beaucoup la césure pas classique de v9, elle donne un ton cavalier qui te va très bien, on ne sent presque plus l'alexandrin.
Salima SalamMer 7 Déc - 23:55