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DU NÉO AU CLASSIQUE

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05042023
DU NÉO AU CLASSIQUE

C'est un exercice collectif de versification auquel nous convie Une Passante (qu'elle en soit au passage remerciée).
Son objet étant dans le titre (encore qu'on puisse suggérer d'autres améliorations), je vous en présente sans plus tarder le sujet : 
il s'agit de la première version publiée ici du sonnet de Madame Salima Salam : DOULEURS.
Madame La Passante, à vous l'honneur !...
  

Je laisse l'eau salée dévaler de mes yeux
Sur la farine d'orge et la levure fraîche,
Pétris le pain du jour dans un plat qui s'ébrèche,
Et vois par la croisée le ciel en camaïeux.

L'eau du baquet froidit. Force du poignet seul,
Le savon s'amincit, mes mains deviennent rêches.
À présent linge et joues dans le vent tiède sèchent,
Tandis qu'en ces draps blancs, je crois voir un linceul.

Tu viens du cimetière et je baise ta face,
Que le malheur récent de profonds traits crevasse,
Comme la terre aride arrosée de nos pleurs.

L'appétit fait défaut pour le plat qui rissole,
Mais pas loin dans la rue, un pauvre se désole,
Porte-lui, mon ami, soulage ses douleurs.

Salima Salam aime ce message

Commentaires

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Merci Sieur Dédé, si j'ai bien compris, Dame Salima Salam souhaiterait, pour son sonnet,  appliquer les règles de la versification classique.


Après une lecture attentive je pense qu'il faudrait élider les "e" muets aux hémistiches des vers 1 - 4 - 7 (salée- - croisée - joues) ainsi qu'à l'intérieur du vers 11 (arrosée) afin d'obtenir des alexandrins de bon aloi. 


D'autre part, qui dit sonnet selon les règles du classique dit un agencement des rimes bien précis :

Les rimes du premier quatrains sont ABBA, (mffm) donc le deuxième quatrain doit faire écho également ABBA mais il se lit CBBC : les rimes CC sont à remplacer par des rimes équivalentes aux rimes BB du premier quatrain, d'autre part, les rimes BB de ce deuxième quatrain comprennent un adjectif au pluriel (rêches) et un verbe conjugué à la 3ème personne du pluriel (sèchent) qui ne s'accordent donc pas avec les rimes BB initiale (fraîche - s'ébrèche).

Détail technique déjà relévé je crois sur le troisième vers, c'est la pâte que l'on pétrit et non le pain.


Les 4ème et 8ème vers présentent une répétition : "je vois" "je crois voir", vraiment déconseillée dans un sonnet sauf pour un effet de style.

Au vers 13 "Mais pas loin dans la rue" pourrait donner "Mais tout près, dans la rue,"

Je chipoterais volontiers sur l'accord phonétique des accents des rimes en êche - èche mais je ne voudrais pas abuser d'autant plus que je n'ai pas d'idée de remplacement.

La construction des tercets (en tenant compte de la forme rectifiée du deuxième quatrain) me semble tout à fait correcte DDE - CCE pour obtenir un sonnet marotique.


Si quelqu'un avait des suggestions pour reformuler les vers présentant quelques défauts pour figurer en classique, ce serait un bon début d'échanges, sans prise de tête, et bien sûr en respectant le thème précis de l'auteure.
Salima Salam
Bonjour chère Passante,
Merci pour votre regard. C'est tout à fait ça, j'aimerais passer en mode classique. Mais je ne comprends pas votre remarque sur les rimes en -èche, pour moi c'est la même prononciation. Désolée, j'ai pas la tête à faire des suggestions, mais j'adore lire les vôtres à vous tous, c'est très impressionnant ce que vous proposez, si je pouvais j'incluerais l'ensemble dans un amalgame de méga sonnet.
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Le problème Majeur, Mesdames, c'est LA RIME ! Qu'allons-nous faire, mon Dieu ! mon Dieu !
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Bonjour Salima,
l'accent circonflexe donne une légère variation dans la prononciation par rapport à celle influée par l'accent grave, un autre exemple des traités de prosodie : âme et flamme ne sont pas autorisés à rimer ensemble de par leurs sonorités différentes. Je sais, c'est léger mais les règles...mais on ne va pas dénaturer tout un poème pour si peu :)

Dédé, que voulez-vous dire par "le problème c'est la rime" ? 
Il faut changer le jeu de rimes du  2ème quatrain pour faire écho aux rimes du premier.

Oui ? Non ?

Dernière édition par Salima Salam le Dim 11 Juin - 0:27, édité 1 fois (Raison : Le "de par" est édité.)
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study Je ne peux pas corriger mes fôtedauretograffe car en tant que visiteuse je n'ai pas droit à la fonction éditer.  Lire donc "de par" et non "de part".
flower
Salima Salam
Ok pour l'accent circonflexe 
Je trouve le "tout près" très bien.
La répétition de "voir" est involontaire.
J'avais proposé une modification pour "pétrir a pâte" et les pluriels aux rimes. Je la remets ici :

Je vois par la croisée l'aurore en camaïeux.
Sur la farine d'orge et la levure fraîche,
Que je pétris en pain dans un plat qui s'ebrèche,
Je laisse l'eau salée dévaler de mes yeux.

J'entends l'adhan* médian quand de mon poignet seul 
Je frotte au savon dur, d'une main froide et rêche,
Le linge qui bientôt dans le vent tiède sèche
– Comme mes joues – et ce drap blanc semble un linceul.
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C'est exactement cesla, Ma Dame, mais le problème est d'ores et déjà résolu...
Je tiens désormais nostre affaire, classico do chez classico, si toute fois l'on fait fi de cette histoire d'accent
(d'accord pour "âme" et "flamme" ainsi que "pâle" et "opale" – qu'on trouve soit dit en passant chez Baudelaire qui, il est vrai, se souciait assez peu des canons – mais pas pour "frAÎche", "s'ébrÈche", "rÊche" et "sÈche" dont le phonème est sinon identique, du moins trop proche pour qu'on puisse condamner la rime qu'il détermine).
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D'ailleurs, l'accent circonflexe n'influence-t-il pas uniquement la longueur de la voyelle, dont le phonème reste identique à celui que détermine l'accent grave ?
Et le phonème n'est-il pas le seul à être pris en considération pour établir la validité de la rime ?
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No classico do chez classico Sieur Dédé :
Les rimes masculines A des quatrains ne se font pas écho.
D'accord avec vous pour la proximité sonore des ê et è.


Par contre Dame Salima, vos rimes féminines sur ces 2 quatrains sont parfaitement acceptables. Il vous faut juste changer les 2 rimes masculines du 2ème quatrain.
Si vous changez le mot "ciel" par "dais", vous pouvez utiliser "cieux", "mieux",  "aïeux", "joyeux",  etc...mais ce n'est que suggestions.


"Que je pétris en pain" c'est pas mal.
 (j'avais pensé à  "La pâte s'arrondit" mais on perd l'image du pétrissage, et donc du pétrin, votre idée est meilleure)


Bon, mais vous êtes encore dans le pétrin :) avec les "e" muets aux hémistiches des vers 1 et 4, ainsi que le "e" muet de "joues" dont le pluriel empêche une éventuelle élision.


"médian" se lit en diérèse "mé-di-an" donc le vers compte 13 syllabes (ou votre hémistiche compte 7 syllabes).


Prenez votre temps Salima, c'est déjà bien généreux de votre part de vous prêter à cet exercice sur des mots qui vous appartiennent. On a tous une vie derrière l'écran et personnellement je peux passer plusieurs mois sur mes propres poèmes sans jamais en être satisfaite. 
flower
avatar
Je parlais de ma version, Madame, dont je me permets de présenter ici le premier quatrain (elle en conserve la structure originelle), sous forme de devinettes... 

1. Un participe présent remplace un infinitif, reporté au vers suivant ;
2. Une forme conjuguée est remplacée par une autre, introduite par deux mots d'une syllabe ;
3. Deux articles sont intervertis.

Voilà ! 2 verbes et 2 noms en moins, 3 verbes en plus ET pour toute ponc-tu-a-ti-on... un point.
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Ah oui...mais je ne marche pas aux devinettes. 
Avec moi il faut être clair et précis Sieur Dédé.
Salima Salam
Ah la la, je passe, je repasse, besoin de temps et de calme pour comprendre la moitié de ce que vous dites. A plus !
avatar
Je laisse l'eau salée ............ mes yeux
...... sur la farine et la levure fraîche
.... ... ...... le pain dans .. plat qui s'ébrèche
Et vois par la croisée .. ciel en camaïeux.

Ne traînez pas trop, Mesdames CAR un gros morceau nous attend :
au second quatrain est une autre paire de... RIMES !
avatar
Je laisse l'eau salée envahissant mes yeux
Tomber sur la farine et la levure fraîche
Mais j'ai glissé le pain dans le plat qui s'ébrèche
Et vois par la croisée un ciel en camaïeux.




J'en laisse un peu pour les autres, non pas des larmes ni du pain mais des mots  :)
...pour ne pas dire que je sèche...avec un passé composé de mauvais aloi
À qui le tour ?
avatar
"Ah la la, je passe, je repasse, besoin de temps et de calme pour comprendre la moitié de ce que vous dites. 
A plus !"

Ne vous inquiétez pas Salima, vous pouvez continuez votre repassage (...), vos mitrons ont mis les mains dans le pétrin, vous n'aurez plus qu'à lisser la pâte.
flower
Salima Salam
C'est moi qui vous remercie de passer du temps sur mon sonnet. J'espère bien qu'à la fin j'aurai gagné plus qu'un marotique, j'aurai la compétence pour en RÉDIGER un toute seule. À voir, à voir...

Je pense qu'il vaudrait mieux garder les rimes en -eul que en -ieux, parce qu'elles sont plus naturelles, mais comme ça à l'air chose déjà tranché, j'insiste pas.

Le problème de pétrir la pâte, c'est qu'on sait pas quelle pâte, je dois bien dire que c'est le pain, sinon ça pourrait être vingt autres pâtes. 

Devinettes, vous savez combien je déteste, hin ! Tant pis pour vous, vous allez vous arracher les cheveux.


1. Un participe présent remplace un infinitif, reporté au vers suivant ; nickel, la Passante a fait une très jolie proposition.
2. Une forme conjuguée est remplacée par une autre, introduite par deux mots d'une syllabe ; ouai... Monsieur le Sphinx...
3. Deux articles sont intervertis. Aucune idée.

Voilà ! 2 verbes et 2 noms en moins, 3 verbes en plus ET pour toute ponc-tu-a-ti-on... un point.


Je laisse l'eau salée envahissant mes yeux
Tomber sur la farine et la levure fraîche,
Qui sont pétris en pain dans un plat qui s'ébrèche,
Alors que naît dehors le jour en camaïeux.


Voilà ! La croisée disparue, le "vois" idem.
avatar
Oyez, du Castelet du Bas String,


Oncques jouvencelle n'aura trompeté dans mes esgourdes aussi fort que la Signora dès-potron-minet !

"M'enfin l'abbé, dites-leur : Ce participe présent ajouté à ces deux "qui" dans le même vers font d'icelui quastrain quelque chose de pesant et de fort laid à l'oreille !"

Je transmets, mais vous savez bien que ceste gourgandine est fol...


L'Abbé Sédère
avatar
Eh bien, Madame, on dirait que vous avez fait mieux que moi – et avec une lettre en moins en plus ! – et au 2ème vers aussi !



Le 3ème est une proposition subordonnée conjonctive circonstancielle de but, Monsieur L'Abbé ; renvoyez doncques son pigeon hurleur à nostre jouvencelle, l'information enroulée à la patte...


Madame La Taulière, vous venez de l'introduire, la fameuse forme conjuguée qu'il nous manquait (quant aux articles, ouvrez donc vos yeux : le travail est fait !)...
avatar
Ouskiya 2 ki sur un même vers dans "mon" quatrain ?
Que tchi, que nenni, walou, 1 seul m'a suffit.
avatar
"Alors que naît dehors le jour en camaïeux."


Il est bien ce vers Salima !


Je pensais que vous vouliez garder "croisée" (typique des pays et régions chaudes) que j'ai donc gardé dans "mon" vers mais si ce mot n'est pas indispensable, votre vers est parfait.
Salima Salam
Ah la la ! Entre la Demoiselle qui parle dans une langue d'un autre siècle, l'Ermite qui parle dans un patois de deictiques d'une autre raison, et la Passante qui..., non ça va, je comprends, bref, je comprends plus rien. 

Ok, Demoiselle de la Haute Exigence, je vois bien mes qui qui maintenant. Ils sont affreux. 

Passante, merci pour le "vers parfait", j'en suis ravie.

L'Abbé Laburne, arrêtez vos deictiques, je comprends rien du tout, vous me rendez folle. 



Pour récapituler :

Je laisse l'eau salée envahissant mes yeux
Tomber sur la farine et la levure fraîche,
Le 3ème est une proposition subordonnée conjonctive circonstancielle de but ... s'ébrèche,
Alors que naît dehors le jour en camaïeux.

Salima Salam aime ce message

avatar
"3. Deux articles sont intervertis"


dans un plat qui s'ébrèche
le ciel de camaïeux


deviennent :


dans le  plat qui s'ébrèche
un ciel en camaïeux
DédéModé
Patronne, vous pouvez garder "voir" au 4ème puisque vous le supprimez au 8ème.
Comme ça, en plus, vous pouvez déménager "naître" au 3ème...
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