Mon premier disque de musique classique, je l'ai acheté dans un Monoprix,
un dimanche matin, en mil-neuf-cent-soixante et onze. Je ne sais pas l'heure
exacte, mais je crois me souvenir que les cloches de l'église avaient sonné
dix heures depuis peu. C'était un enregistrement du trompettiste Maurice
André. Un florilège de mélodies célèbres. Durant des semaines, des mois,
je m'exerçai au son de ce disque, pour améliorer mon souffle et ma sonorité.
Jusqu'au jour où, découragé par la stagnation de mes progrès, j'abandonnai
le kazoo pour me mettre au badminton.